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Nicole Roethel (Traducteur)
EAN : 9782267020731
272 pages
Christian Bourgois Editeur (11/02/2010)
3.46/5   55 notes
Résumé :
Alexander et Sonia forment un couple parfait. Tous deux sont jeunes, beaux et partagent une passion commune pour l'architecture. Guidés par l'ambition de Sonia, ils s'installent à Munich et ouvrent un cabinet qui connaît un succès rapide. Cette union, idyllique en apparence, se trouve bouleversée par la rencontre d'Alex avec Iwona, une Polonaise sans papiers, peu cultivée, peu attirante. Rien ne devrait les réunir mais Alex est irrésistiblement attiré par cette femm... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Ca se passe en Allemagne, à Munich, sur presque deux décennies, années fin 80-90.
Notre narrateur, un bel étudiant en architecture rencontre une jolie étudiante brillante,également en architecture, d'un milieu beaucoup plus aisé que lui.
Egalement à la même époque, son chemin croise celui d'une polonaise, sans aucun charme, indolente, indifférente, employé dans une librairie chrétienne qui au premier abord ne l'attire même pas ("elle est moche, elle est ennuyeuse, elle ne parle pas, et quand il lui arrive de dire quelque chose, c'est la pire des banalités").
Il épouse la première, mais la polonaise reviendra dans le tableau.....devenant une obsession....
Voici apparemment un sujet de livre de la collection Harlequin.....mais ici l'auteur en est Peter Stamm et ça change tout.

Un homme qui a une piètre opinion de lui-même, qui manque de confiance en soi,
face à une femme brillante, sûr d'elle-même, en plus à ses yeux d'un niveau sociale plus élevé, socialement d'un autre monde, ça donne quoi à votre avis ? Pas besoin d'être psychologue pour en donner une réponse. Stamm se mettant dans la tête du narrateur, raconte l'histoire banale d'un homme qui assouvit son insécurité dans la relation charnelle avec une femme qu'il n'estime pas, dont il a honte et lui fait pitié ("une sorte de sensation chaude, obscure, comme un sentiment de sécurité qui me bouleversait. / n'y avait qu'au lit que j'aimais être avec elle, quand elle était étendue là, douce et lourde dans ses horribles vêtements, et que je me sentais complètement libre, sans entraves."). Quand à l'amour dans toute cette histoire à trois, ce mot qu'on utilise et définit à tout bout de champs, donnerait lieu ici à une psychanalyse sans fin .

À travers cette histoire, Peter Stamm parle de la complexité et de l'ambivalence du caractère humain et de celles des relations de couple. Ce qui en apparence semble parfait et en harmonie, cache généralement des sentiments ambigus, confus, contradictoires, des frustrations dont même les personnes concernées n'arrivent pas à déchiffrer ("J'aurais été incapable d'expliquer ma conduite à Sonia, même à moi je le pouvais à peine").......et aux conséquences souvent désastreuses et insolubles.
Une critique aussi de la société bourgeoise allemande ( mais valable aussi pour d'autres pays ) avec son snobisme, ses ambitions matérielles,ses relations superficielles basées sur le statut et l'argent....."la comédie de la bonne société, de l'élite cultivée" qui entrave la liberté auquel aspire notre beau narrateur.

Difficile de lâcher ce roman, à la prose simple mais d'une grande précision, où l'auteur grâce à la finesse de la construction du récit et de ses personnages nous surprend, et joue sur notre empathie pour eux, au fur et à mesure qu'on avance dans le récit; si bien que le narrateur qui m'a énervée les trois quarts du récit, m'est devenu presque sympathique vers la fin.
C'est mon premier Stamm et j'ai beaucoup aimé.


".....une vérité impossible à démontrer mais que je comprenais intuitivement."
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Je remercie d'abord chaleureusement l'amie de Babelio qui m'a fait acheter ce livre.
Cet ouvrage , à priori pourrait ressembler au triangle amoureux classique ou à un roman à l'eau de rose mais pas du tout !

Il est dérangeant, perturbant, intéressant, passionnant .
Alexander, le héros principal , architecte, passionné par son métier comme sa femme Sonia, ambitieuse et brillante s'installent à Munich, ouvrent un cabinet qui connaît un rapide succès .
Cette union idyllique en apparence se trouve bouleversée par la rencontre d'Alex avec Iwona, une Polonaise, sans papiers, peu cultivée, dénuée de charme, indolente, indifférente, mal habillée, qui travaille dans une librairie chrétienne .
Cette Iwona-- l'exact opposé de Sonia-- devient une véritable obsession pour Alex qui manque de confiance en lui ..
Il couche avec cette femme dont il a honte "Il n'y avait qu'au lit que j'aimais être avec elle ", elle lui fait pitié mais c'est un désir physique irrépressible ........


L'auteur , d'une écriture fine, au scalpel, qui agace , envoûte et fait réfléchir , floute à dessein les impressions, laisse à ses personnages un caractère énigmatique , il cultive le mystère avec talent et malice !
Sonia et Alex semblent mal assortis, elle ,aime t-elle vraiment son mari ? Consciente de sa supériorité de classe , taiseuse, volontaire, peu à l'aise au lit, pensant constamment à son travail, sa carrière, ses projets, ses réalisations futures .....

Lui, doté d'une femme trop brillante, trop belle, apparaît en définitive comme un lâche et un velléitaire.......
Que cherche t-il enfin, auprès de sa laide, ennuyeuse et inculte maîtresse Polonaise ?
Un avilissement , un obsessionnel désir physique ? Un antidote à une épouse trop parfaite ?
L'auteur explore l'infinie complexité des rapports Amoureux, l'ambiguïté et les côtés obscurs des relations de couple ..
Il critique les snobismes, les ambitions et les relations superficielles, le paraître et l'argent de la société bourgeoise Allemande , les faux - semblants.......
Traversé par des intrigues souterraines et des seconds rôles formidablement campés , cet ouvrage ouvre le champ de tous les possibles dans la comédie de la bonne société !
Un très bel ouvrage dont je ne connais pas l'auteur, de nationalité Suisse, ( inconnu de ma libraire) !
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Munich dans les années 1980. A la fin de ses études d'architecture, Alexander, issu d'un milieu modeste, rencontre simultanément ou presque deux femmes que tout oppose. La blonde Sonia, architecte tout comme lui, est une Allemande bien née, très belle, très intelligente, passionnée par son métier. La brune Iwona, une Polonaise en situation irrégulière, est rustre, mal fagotée, sans conversation, transparente, et travaille dans une librairie catholique. Marié à Sonia, il ne peut se détacher d'Iwona.

On ne peut réellement parler de triangle amoureux. Peter Stamm sonde l'esprit d'un homme perpétuellement indécis, qui ne sait jamais que faire ou qui choisir et se laisse porter par les événements sans culpabiliser. Nous sommes en permanence dans sa tête, sans jugement, sans comprendre ses comportements. En arrière-plan, en faisant intervenir des beaux-parents ou certaines fréquentations du couple, Stamm égratigne une société allemande favorisée bien pensante. le résultat est en permanence troublant. La dernière page tournée, les trois protagonistes ne s'effacent pas de votre mémoire.

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Alexander et Sonia accompagnés de leur petite fille Sophie forment un beau couple. Ils exercent, semble-t-il avec passion, le même métier d'architecte et ont monté ensemble une agence. 
Nous faisons leur connaissance à l'occasion du vernissage de Antje, une amie de longue date de Sonia qui a un peu participer au rapprochement de Sonia et Alexander.
Alexander va raconter à Antje une aventure dont il n'est pas fier, un lien complexe qui s'est noué avec une femme étrange Iwona.
Iwona, polonaise, qui vit illégalement en Allemagne, est une femme dénuée de charme, d'attraits, grise, informe, terne, vers laquelle dans un bar, par provocation, le pousse ses amis car il est le seul du groupe sans fille. Sans cela il ne l'aurait pas remarquée. Mais Il va se rendre compte qu'en sa compagnie, il se sent délivré de toute contrainte, libre car il se fiche de ce qu'elle peut penser de lui. 
Ce qui n'est pas le cas avec Sonia, trop belle, intimidante, dont les riches parents le méprisent, et avec le milieu des architectes qu'il côtoient.
«C'était comme si Iwona était la seule personne à me prendre au sérieux, la seule pour qui j'avais de l'importance. Elle seule voyait en moi plus que le gentil garçon ou l'architecte prometteur.»
En fait il se sent bien avec elle parce qu'il n'a pas d'efforts à faire pour jouer un rôle et surtout il pense qu'il pourra la quitter quand il voudra. 
Pourtant il ne pourra pas rompre totalement avec elle même après son mariage avec Sonia, trop parfaite.

Iwona ne réclame rien, ne lui en veut pas quand il la délaisse et revient des jours ou des mois après. Il ressent le besoin de la blesser pour se libérer d'elle mais «tandis que je croyais encore avoir du pouvoir sur elle, son pouvoir sur moi grandissait de plus en plus.» Iwona possède la force de ceux qui aime absolument, sans condition, elle vit de cet amour, de cette attente sans rien réclamer et c'est en cela que réside son emprise.
Ce livre est dérangeant, pesant mais comme le narrateur avec Iwona on ne le quitte pas facilement et on revient vers lui malgré soi. Il continue à faire son chemin après l'avoir terminé.
Sa force vient de ce qu'aucun des personnages n'est vraiment sympathique ni antipathique.
Ils nous sont proches par leur indifférence, leur égoïsme et leur lâcheté qu'accompagne chez Alexander un sentiment de culpabilité. Et comme le dit l'épigraphe de le Corbusier «Les ombres et les clairs révèlent les formes.»
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Ah l'Amour, tout le monde en parle, tout le monde veut le rencontrer et le vivre mais ô combien c'est difficile, compliqué ! on y croit ou pas mais on se lance, on veut y croire !!! Ici la 4ème de couverture ainsi que la plupart des critiques parlent de trio amoureux, pourtant il s'agit plus d'histoires parallèles qui se croisent bien sûr à plusieurs reprises.
J'ai beaucoup apprécié le style et l'ambiance très particulière.
La psychologie des personnages est bien travaillée, ce qui renforce inévitablement le plaisir de lire ce livre si particulier.
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
"J'ai aperçu une femme en train de lire.Elle devait avoir environ notre âge , mais était totalement dénuée de charme.
Le visage bouffi, les cheveux tout décoiffés, ni longs ni courts.
Elle s'était sans doute fait faire il y avait longtemps une permanente, mais sa coiffure n'avait plus de forme et ses cheveux lui tombaient dans la figure.
Ses vêtements avaient un air vieillot, bon marché . Son nez était tout rouge......et sur la table, devant elle, trainaient quelques mouchoirs en papier chiffonnés ....;"
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Qu'attends-tu donc, toi, d'une femme ? me demanda-t-elle [Sonia]. Je n'en attends rien. Une fois tombé amoureux, je n'ai plus qu'à la prendre comme elle est. Sonia a ri. J'étais un romantique indécrottable. C'était donc aux femmes d'être rationnelles et de faire le tri parmi les hommes. Tu le fais ? lui ai-je demandé. Elle est restée un moment silencieuse, puis elle a dit, oui, évidemment je le fais.
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J'avais espéré me lasser un jour d'Iwona et pouvoir m'en libérer, mais bien que les rapports sexuels avec elle m'aient de moins en moins intéressé et que parfois nous ne fassions que parler sans coucher ensemble, je ne parvenais pas à me libérer d'elle. Ce n'était pas le plaisir qui me liait à elle, c'était un sentiment que je n'avais plus ressenti depuis mon enfance, un mélange de sécurité et de liberté. On aurait dit que le temps s'arrêtait pendant que j'étais avec elle, mais c'était justement à cause de cela que ces moments prenaient une telle importance.
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Dans une de ses lettres, Sonia citait Hermann Hesse. Pour qu’il y ait du possible, il faut sans cesse tenter l’impossible.
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Sonia était debout au milieu de la pièce tout illuminée, au centre, comme toujours. Elle avait la tête un peu penchée, les bras près du corps, sa bouche souriait, mais ses yeux étaient plissés, comme si la lumière l'éblouissait ou comme si elle souffrait. Elle donnait l'impression d'être absente, exhibée, comme les tableaux sur les murs, que personne ne regardait et qui étaient cependant la cause de cette réunion.

J'étais en train de fumer un cigarillo quand à travers la grande vitre de la galerie, j'ai aperçu un homme plutôt beau se diriger vers elle et lui adresser la parole. Ce fut comme si soudain elle se réveillait. Elle a souri, trinqué avec lui. Il a remué les lèvres, son visage à elle a laissé transparaître un étonnement presque enfantin puis elle a souri à nouveau, mais même de là où j'étais, j'ai pu voir qu'elle n'écoutait pas cet homme, qu'elle pensait à autre chose.

[incipit]
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Vidéo de Peter Stamm
Ancien documentaliste, le narrateur passe son temps à découper des articles de presse qu'il archive dans sa cave – tous soigneusement rangés dans des dossiers. L'un d'entre eux est dédié à Franziska, alias Fabienne, une ex-chanteuse de variétés à succès. Il ne pèse pas moins de deux kilos, un poids à la mesure de l'amour que le narrateur lui porte depuis l'enfance. Ils se sont connus sur les bancs de l'école et ont même été de proches amis. le temps passant, ils se sont perdus de vue. Mais un jour, le narrateur décide de reprendre contact avec elle et, après s'être procuré son adresse mail, lui envoie un message.
Avec humour et tendresse, la voix du narrateur se déploie ici pour déjouer les codes du roman sentimental, et nous conter une histoire d'amour singulière. Est-il possible de conserver intacts les sentiments pour l'être aimé, de les mettre à l'abri du temps comme on classe un dossier? La réponse à ces questions ne manque ni de charme ni de poésie.
« Les Archives des sentiments » de Peter Stamm Traduit de l'allemand (Suisse) par Pierre Deshusses
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