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EAN : 9782749155753
128 pages
Le Cherche midi (24/08/2017)
4.29/5   17 notes
Résumé :
Le destin hallucinant d'un survivant des camps de la mort.

Cracovie, au cœur de l'Europe : durant la visite d'une galerie de peintures, de jeunes Français rencontrent un vieillard insolite portant nœud papillon en laine et canne à pommeau. Il se tient immobile devant un tableau représentant des cigognes. Qui est cet homme irradiant tant d'énergie ?

Au travers d'un récit bouleversant, le vieil homme témoigne de son expérience dans un pay... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Un groupe de jeunes gens profite d'un séminaire à Cracovie pour découvrir une ville qui porte encore les stigmates de l'Histoire. Pour la génération de Katell, David, Zahia, Théo et leurs amis, l'Holocauste et le sort des juifs polonais ne sont souvent perçus que par les fictions cinématographiques et par les quelques souvenirs qu'ils gardent de leur scolarité. Commémorations, films, séries documentaires, programmes scolaires... se donnent pour tâche d'empêcher l'oubli. Il n'en reste pas moins que, pour les plus jeunes, les faits ainsi rapportés ne résonnent que d'un écho lointain.
Brutalement, à Cracovie, L Histoire s'incarne devant eux. Les silences se fendent et laissent surgir des fragments d'horreur. Mais c'est surtout le récit d'un vieil homme rencontré au musée qui les fait réellement pénétrer une vérité effroyable. Traqué par les paysans polonais autant que par les soldats allemands, le jeune garçon de 17 ans se terre dans la forêt, s'enfouit dans des tanières, survit à la faim, à la soif, à la peur et à la haine. Seule la présence des cigognes le rassure et le rappelle vers la vie.
En nommant les victimes, en décrivant leurs supplices, le récit de ce vieil homme prend en charge la réalité du passé et parvient à l'inscrire dans le présent de ses jeunes auditeurs. Ce travail de transmission passe par la limpidité et la justesse de l'écriture de Valère Staraselski qui semble s'effacer derrière la voix de ce narrateur bouleversant. Celui-ci agit comme un révélateur, comme un réveilleur de conscience. Ce beau roman devient la digne épitaphe de ces femmes, de ces hommes, de ces enfants dont l'existence a été niée.
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Je tiens tout d'abord à remercier les éditions Le Cherche Midi ainsi que Babelio pour ce service presse.
Je n'avais pas spécialement fait attention à cet ouvrage jusqu'à ce que j'en lise une très belle chronique sur le blog de Sorbet-kiwi. Elle m'a vraiment donné envie de le découvrir. Alors, quand je l'ai vu dans les propositions de la masse critique Babelio de septembre, je l'ai demandé (sans vraiment y croire). Et j'ai été plus que ravie de le recevoir.
J'ai beaucoup aimé ce roman, surtout l'ambiance qui s'en dégage. Valère Staraselski, dans un premier temps, nous plonge dans une Cracovie moderne et, pourtant, encore envahie par le passé. le choix de la saison, l'hiver, rajoute un petit plus au récit. Je ne sais pourquoi, j'ai trouvé que la neige et le froid amenait un charme indéniable aux descriptions de cette ville que je n'ai jamais vue en vrai mais que j'imagine très bien recouverte d'un manteau blanc, réchauffée par un soleil hivernal et traversée d'un vent revigorant. C'est peut-être (sans doute) un cliché mais cela me convient parfaitement. Dans un second temps, l'auteur nous entraîne dans une Pologne en guerre où les côtés les plus sombres des hommes sont révélés.
Je pensais directement rencontrer le vieil homme évoqué dans le résumé de la quatrième de couverture, mais non. L'auteur nous propose d'abord de faire connaissance avec un groupe de jeunes français en stage de perfectionnement à Cracovie. Ils profitent de ce voyage pour parcourir la ville, profiter de ces lieux atypiques (bars à lait,…) et faire un brin de tourisme. C'est plus tard qu'ils rencontreront l'homme devant son tableau. J'ai beaucoup aimé cette première partie qui sent l'insouciance de la jeunesse, la joie de la découverte et le désir de comprendre et d'apprendre. Ces jeunes sont, d'un côté, touchés par les témoignages du passé qu'ils observent et solennels dans leur discussion à ce propos et, d'un autre côté, exubérants dans leur attitude et confiants dans leur avenir. J'ai apprécié les différentes personnalités qui font la richesse d'un groupe et qui sont rapidement mais justement esquissées par l'auteur. Katell et David sont les deux personnages qui ressortent de cette troupe. le point de vue du récit est externe mais, régulièrement, nous avons un aperçu des pensées ou des sentiments de David. Si Katell intervient souvent, élément central, même si discret, de cette bande de jeunes, son esprit nous reste fermé. En tant que lecteur, nous ne connaissons qu'une brève partie de leur vie. En même temps, celle-ci n'en est qu'à ses débuts ; ils ont encore tout à découvrir.
L'arrivée dans le musée d'art et la rencontre avec le vieil homme devant son tableau marquent un tournant dans le récit. Les jeunes gens et nous-même, les lecteurs, nous concentrons alors sur son histoire, tous aussi impatients de la connaître. Il nous livre un récit de vie émouvant et douloureux, nous présentant son vécu, son expérience de la guerre, sa survie. J'ai personnellement découvert un visage de cette guerre dont je n'avais jamais entendu parler. Les camps, l'occupation, les ghettos, les soldats SS…tous ça, oui, c'est décrit dans n'importe quel manuel scolaire ou livre d'histoire mais la cruauté des paysans polonais et la dure réalité des juifs cachés en Pologne, non je n'en avais pas idée. Même si c'est horrible, j'ai été contente de découvrir cette facette et de lire un récit qui évoque cette vérité-là. La façon dont cet homme nous narre son histoire, parfois brusque, parfois émouvante, toujours sans ménagement, a quelque chose de terrible et de beau à la fois. Beau dans le sens « touchant », « qui prend aux tripes » parce que, bien sûr, ce qu'il a vécu n'a pas de nom et n'est certainement pas « beau ». Et le lien avec le tableau intitulé « le parlement des cigognes » est poignant et saisissant. Cet homme, qui a vécu le pire, dégage une grande force, une sorte de sérénité. Il a choisi de vivre et d'avancer malgré tout, malgré les douleurs qu'il porte en lui et qui ne s'effaceront jamais complétement. Il ne cache d'ailleurs pas ses émotions, elles se lisent sur son visage, très expressif. Il impose le respect aux jeunes qui l'écoutent tour à tour fascinés et horrifiés par son récit. Toutes les décisions qu'il a prises et toutes ses réflexions n'ont pas toujours trouvé échos en moi, mais je ne les juge pas, simplement parce que je ne suis pas apte à le faire.
Pour moi, ce livre est plein de vie : celle des stagiaires, jeune et enthousiaste, et celle de l'ancien fugitif, vieille et tenace. S'il a survécu, c'est parce qu'il avait envie de vivre, malgré tout, qu'il en a trouvé la force quelque part et qu'il a gardé l'espoir d'un lendemain meilleur.
Le style de l'auteur est prenant, à la fois fluide et incisif. Il colle parfaitement au récit.
En bref, une histoire qui ne m'a pas laissée indifférente, qui a su me toucher et qui m'a permis de découvrir de nouvelles facettes de cette guerre. Je vous conseille ce livre court mais fort. Il est à la fois douloureux et porteur de vie et d'espoir.

Lien : https://leslivresderose.word..
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Un groupe de jeunes Français est en voyage à Cracovie. Ils découvrent la ville et son histoire au hasard des foulées d'un footing matinal, mais leur plongée dans L Histoire se poursuit plus tangiblement lors d'une discussion avec un vieux monsieur qui a beaucoup à dire...

C'est un roman très court d'une centaine de pages. Les anecdotes de Zygmunt ressemblent à un diaporama : quelques images-éclair qui sont autant de témoignages d'une époque.
Cependant, le revers de la médaille de cette fugacité est un certain manque d'approfondissement qui empêche une réelle immersion, des sentiments forts qui marqueraient le lecteur...

D'ailleurs, la première partie du roman s'attache particulièrement à la personnalité des jeunes adultes, leurs relations, et on peut se demander quel est le réel intérêt de cette longue entrée en matière... qui, d'autant plus, manque de réalisme : par exemple, le jeune David emmène ses camarades dans les rues de Cracovie en les édifiant d'une érudition d'historien assez étrange qui ne sera pas expliquée…

Les mots sont choisis par l'auteur avec un soin agréable, mais parfois un peu artificiel légèrement agaçant et en utilisant des mots... inusités, notamment « ordiphone » (un « smartphone » francisé ? Mais pourquoi l'évoque-t-il à chaque fois dans le groupe de mots « téléphones et ordiphones » ? Un smartphone n'est-il pas un téléphone ?! Ce n'est qu'un détail que je voulais mettre en exergue).

La vision de la Pologne de l'après-guerre que nous donne ici l'auteur fait froid dans le dos et la dernière histoire narrée me marquera sans doute longtemps...
J'aurais du mal à conseiller ce roman, mais si vous aimez les témoignages historiques ou vous intéressez à la Pologne, n'hésitez pas !
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J'ai reçu ce livre dans le cadre de la Masse critique Babelio et je suis ravie de l'avoir mis dans ma liste. J'ai été attirée par le fait que l'histoire se passait à Cracovie, que je connais un peu. En plus, j'ai une tendresse particulière pour les cigognes.
Bien que ce bouquin ne soit pas un polar, mon genre de lecture le plus courant, il y a une sorte de suspense dans cette histoire, que j'ai appréciée.
Il a été rafraîchissant et tonifiant de suivre ce groupe de jeunes dans la neige de février, dans un quartier de la ville peu visité par les touristes. A travers des personnages attachants, le passé douloureux ressort, tandis que naît une histoire d'amour encore balbutiante mais déjà forte.
Je me suis régalée avec ce petit bouquin (116 pages) et il m'a donné envie d'en lire d'autres de l'auteur.
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Un groupe de jeunes gens effectue un voyage professionnel de quelques jours dans la belle ville de Cracovie en Pologne. L'un d'entre eux, David, plus curieux que ses collègues va les entraîner dans l'ancien quartier juif de la ville, puis dans l'enclave qui abrita durant la seconde guerre mondiale le camp de concentration puis d'extermination de Plaszow. Commence alors une leçon d'histoire pour ces jeunes gens qui ignorent quasiment tout de la Shoah et qui sera complétée de manière magistrale lors de leur visite au musée et de leur rencontre avec un très vieux monsieur. C'est devant un tableau appelé "le Parlement des Cigognes" que celui-ci leur expliquera que c'est grâce aux cigognes qu'il a survécu durant les trois terribles années passées à se cacher dans la forêt.
C'est un livre nécessaire. Et qui se lit d'une traite.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Notre espoir de vivre était maigre, très maigre. La mort était partout, jusque dans les mouvements de l'air, les rayons du soleil. Personne n'avait plus la tête à rien. On se couchait en y pensant, on se levait en y pensant, on faisait nos besoins en y pensant. Comment aurait-on pu dormir en sachant qu'une mort inéluctable nous guettait ?
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La vie m'a appris qu'il y a des choses qui ne peuvent pas s'exprimer dans le langage des hommes…
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Videos de Valère Staraselski (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Valère Staraselski
Rencontre avec Valère Staraselski au Salon du livre d'expression populaire et de critique sociale 2018 à Arras, le 1er mai. Dernier roman : le Parlement des Cigognes. Editions du Cherche Midi
Médiation : Julien Delorme Captation : Colères du Présent
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