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Critique de SophieLesBasBleus


C'est en marchant au-dessus d'Innsbruck, à plus de deux mille mètres d'altitude, que Katerine Wolf trouve sa respiration. En arpentant les chemins de randonnée, elle rééquilibre le monde au rythme de son souffle et de ses pas. La rencontre avec Louis, ingénieur forestier français, ne pouvait se dérouler que sur ces itinéraires à la fois intangibles et mouvants par la vie qui s'y perpétue immémorialement. L'évidence est là, dans la pureté cristalline de l'air, du ciel et des mots de Valère Staraselski. Des pensées et de l'histoire de Katerine et Louis, nous ne saurons que peu de choses, nous ne saurons que l'essentiel. Ils sont avant tout deux corps en mouvement, imprégnés de sensations intactes que l'écriture évoque avec une délicate précision.
Rien n'est fuite ou échappatoire dans ces cheminements sur les sentiers de montagne. C'est avec l'entièreté de ce qu'ils sont et de leur histoire que Katerine et Louis s'insèrent dans les paysages grandioses des Alpes autrichiennes. Les convulsions du monde y gardent leur écho, adouci par la permanence de la beauté, malgré les menaces d'un présent assombri. La vie, la maladie, la mort s'inscrivent en filigrane, comme des compagnons de route que les personnages ont la pudeur et l'élégant courage d'accepter sans ostentation mais sans résignation.
L'écriture de Valère Staraselski, toute en retenue et en douces vibrations, est l'exact reflet de cette grâce. Elle distille sobrement une énergie vitale qui continue de frissonner face à la brutalité du monde, face à la réalité inexorable de la mort. "Sur les toits d'Innsbruck" est un roman d'intense luminosité, qui nous invite à l'harmonie, à une réconciliation sereine avec le monde et la Nature. Un roman-refuge qui réconforte, sans rien occulter.
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