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EAN : 9782311101386
760 pages
La Librairie Vuibert (25/08/2017)
4.12/5   26 notes
Résumé :
À la fin de 1941, les nazis réalisèrent qu’ils ne pourraient pas gagner la guerre. Et pourtant le second confl it mondial dura encore près de trois ans et demi. Comment les Allemands ont-ils pu tenir si longtemps sous les bombardements, malgré les privations et l’accumulation des défaites ? Avaient-ils conscience de mener une guerre génocidaire ? Dans quelle mesure crurent-ils aux mensonges d’un régime qui les menait à leur perte ? En racontant la guerre, sans la mo... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
La 2 eme guerre mondiale fut une guerre allemande. le régime nazi utilisa des méthodes génocidaires. Il organisa une défaite totale. En racontant leurs souvenirs de nombreux allemands souhaitaient être entendus et laisser un témoignage. Les journalistes ont converti la souffrance en préoccupation actuelle. Pointant le manque de sommeil, les crises d'angoisse.
Dans le fatras de la mémoire., j'ai marché sans savoir. Les allemands étaient devenu le peuple elu. En connexion avec toi. Traduit de l'anglais par Aude de Saint -Loup.
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Ouvrage remarquable que cette "Guerre allemande" au sous titre éclairant "Portait d'un peuple en guerre 1939-1945". Nous sortons ici d'une vision historique auto-centrée sur notre propre expérience de la guerre, pour nous décaler vers la réalité allemande, observée par l'auteur à la bonne distance.
Cette distance que permet l'examen attentif et constant des lettres et journaux intimes, rédigés par ceux qui furent engagés sur les différents fronts ou ceux qui demeurèrent à l'arrière: 16 témoins, dont nous suivons la guerre, dans le déroulé chronologique d'une descente aux enfers.
Ces vies reconstituées avec une vérité au plus près des évènements, permettent à l'auteur de se poser la question de l'adhésion du peuple Allemand au régime nazi et à l'effort de guerre que celui ci exige de la population qu'il s'agisse des soldats ou des civils.
Il réussit à démonter la machinerie par laquelle le régime fait porter, par le peuple tout entier, ses projets génocidaires, réalisés à l'échelle de l'Europe au cours des combats, notamment à l'est:
Dans le chapitre intitulé "Le secret partagé" il explique en analysant ses sources, que le régime fait légitimer ses massacres, en s'appuyant sur une propagande qui se livre à une justification théorique de l'extermination sans jamais l'évoquer concrètement par la réalité des exactions. Les lettres sur lesquelles l'auteur travaille, vont dans ce sens, tout le monde sait sans savoir, aucun mot n'est explicite, le pays s'enfonce dans une spirale du silence.
La dictature nazie a ainsi réalisé cet exploit d'emprisonner une population toute entière dans la calamité.
En 1945, les drapeaux blancs qui finissent par apparaître aux fenêtres, lorsqu'arrivent les troupes alliées dans une Allemagne détruite, le rejet de la responsabilité collective du peuple allemand dans le désastre, est global.
Il faudra attendre que les enfants et les petits enfants de ces allemands là, puissent faire ce travail de regarder le passé en face.
Magnifique livre, à penser comme Européen, pour demain, à l'heure où les tentatives de repli nationalistes se multiplient, cette réflexion n'est pas inutile.
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Nicholas Stargardt, né en 1962 en Australie de parents australien et européen, et professeur au King's College de Cambridge, a accompli un superbe travail universitaire sur la vie de tous ceux, allemands, polonais, russes, ukrainiens, français, hongrois, qui se sont trouvés, entre 1939 et 1945, dans la grande et épouvantable « lessiveuse » de la seconde guerre mondiale.
Pour une fois, l'Histoire n'est pas vécue du seul point de vue des dirigeants, mais d'abord  des « gens ordinaires », tels que révélés par leurs correspondances aux pères et mères, frères et soeurs, promis et promises.
Si ces lettres ont été sévèrement contrôlées par les censures allemande et soviétique, elles étaient, du côté allemand du moins, le plus possible acheminées à leurs destinataires, sauf au printemps 1945, quand tout s'effondrait en Allemagne.
Pour ma part, j'ai retrouvé jadis, dans les papiers de ma grand-mère, les cartes de correspondance normées que les prisonniers français avaient le droit d'envoyer et de recevoir du pays. Mon père est heureusement rentré en 1945. Cet ouvrage décrit des situations encore plus dramatiques. Les archives ont conservé des lettres jamais parvenues à leurs destinataires.
Plus que beaucoup d'autres documents, ce livre traite clairement des responsabilités dans les origines et le déroulement de la guerre. Il montre d'abord le soutien du peuple allemand à son déclenchement, destiné à effacer l'injustice du Traité de Versailles (1919).
Il montre aussi que les allemands, dès 1942, savaient, au moins dans les grandes lignes, comment étaient traités les juifs, de Pologne et d'Ukraine notamment. Il témoigne du soutien que le peuple ne mesurait pas à ses dirigeants nazis. Ainsi, les autorités religieuses, protestantes comme catholiques, ont semble t-il peu protesté, y compris contre les mesures visant les personnes handicapées.
A partir de 1943, les témoignages montrent le renversement de situation, avec les bombardements massifs  anglo-américains, notamment celui de Hambourg, et les pertes humaines effroyables en Russie. Pour autant, les Allemands semblent rester fermes dans leur effort de guerre, mais certains incidents manifestent un moindre soutien à leurs autorités.
Le dernier paragraphe montre les Allemands se reconstruisant au travail avec leur solide efficacité, tandis que les Jeunes commencent « à se demander pourquoi les Allemands avaient soumis le monde à une telle calamité…dont ils avaient eux-mêmes souffert ».
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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C'est un livre magnifique, indispensable à tous ceux qui se posent la question de savoir comment les Allemands ont pu soutenir aussi longtemps un régime aussi détestable.
On y découvre par exemple avec stupeur, à travers les lettres que l'auteur a découvertes dans des archives et exploitées en se concentrant sur un certain nombre de personnes aux origines, et situations militaires et sociales diverses, que le régime avait réussi à faire admettre par la population que l'attaque de la Pologne était une réaction indispensable à des agressions répétées et dangereuses pour la survie de l'Allemagne!
Car, visiblement, et, là aussi, ce n'était pas une évidence pour moi avant d'avoir lu ce livre, les Allemands, tous comme les Français à l'époque, vivaient dans le souvenir des cauchemars de la "grande guerre", et n'avaient nulle envie de se replonger dans des situations identiques.
Il est vrai que Hitler, avec ses multiples succès remportés sans coup férir, du fait de la lâcheté de la France et de l'Angleterre, avait réussi à créer l'impression que les objectifs territoriaux affichés comme indispensables à la survie à terme du peuple Allemand, pourraient se trouver atteints sans passer par les horreurs d'une guerre comme la précédente.
La suite des évènements va bien entendu faire déchanter les Allemands, mais sans nécessairement, pris par une propagande d'une redoutable efficacité, leur permettre de se construire une vue franchement alternative des choses.
Le travail de l'historien montre parfaitement ce qu'a pu être la vision que les autorités nazies ont pu faire adopter par la population du processus d'anéantissement des populations juives, qui ne pouvait pas échapper totalement à leur connaissance.
Un travail remarquable d'historien et un ouvrage de référence.
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Fresque remarquable de la Seconde Guerre Mondiale telle que perçue et vécue par les allemands. Aucune emphase et aucun lyrisme, bien au contraire: le propos est glaçant et le ton reste toujours soigneusement posé.

Ce livre est indispensable parce qu'il rétablit une vérité historique et chronologique souvent malmenée, déformée ou niée, s'agissant de certains événements. Et il est incontournable pour mieux cerner et comprendre le parcours devenu monstrueux de tout un peuple, la déchéance d'une nation toute entière. de l'Allemagne de l'époque, considérée comme le pays le plus développé, le plus éduqué et le plus cultivé.

Je suppose que la lecture en Anglais devrait être assez aisée, étant donné la clarté du récit de Nicholas Stargardt. Ce qui est une bonne chose au vu de la traduction déplorable - non: scandaleuse! - de Pierre-Emmanuel Dauzat et Aude de Saint-Loup...
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critiques presse (3)
NonFiction
01 février 2018
La Guerre allemande est un ouvrage remarquable, un de ceux qui marque l'historiographie d'une période et ce sans doute pour de nombreuses années.
Lire la critique sur le site : NonFiction
LeFigaro
08 septembre 2017
La Guerre allemande, portrait d'un peuple en guerre, un livre salué par le grand historien anglais Ian Kershaw comme un événement.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
LeMonde
28 août 2017
Le Britannique Nicholas Stargardt s’est plongé dans les écrits d’une vingtaine de citoyens du IIIe Reich pour retracer les années 1939-1945. Eclairant.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Plus tard, Töpperwien fut envoyé en Ukraine où son chemin passa de nouveau par des sites de tuerie; il n'en fallut pas moins encore dix sept mois à ce professeur de lycée réfléchi pour s'avouer ce que tout cela voulait dire. C'est seulement en novembre 1943 qu'il écrivit dans son journal : "nous ne détruisons pas seulement les juifs qui nous combattent, nous voulons littéralement exterminer ce peuple en tant que tel". Le détonateur de cette réflexion fut une conversation avec un soldat par qui Topperwien apprit "des détails épouvantables, apparemment exacts, sur la manière dont nous avons exterminé les juifs (des enfants en bas âge aux personnes âgées) en Lithuanie" August Topperwien semble avoir eu besoin du stimulant d'une discussion-quoique en privé- pour placer ce qu'il avait vu dans un contexte général.
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Il assura surtout à Maria qu'il était protégé par leur "amour transcendant, qui participe à l'amour du monde entier". L'horrible déroulement de la guerre perturbait un homme tel que lui et intensifiait son engagement. Une telle guerre ne devait jamais arriver en Allemagne, et il fallait la gagner de façon décisive. Des soldats et leurs familles associaient la guerre non pas au régime nazi, mais à leurs propres responsabilités intergénérationnelles. Elle se révéla le fondement le plus solide de leur patriotisme.

p. 227
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Les allemands avaient du mal à comprendre pourquoi il fallait à présent faire preuve de compassion envers les polonais qui étaient d'effroyables ennemis il y a peu.
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