Richard Stark, alias Donald E. Westlake, est un écrivain de polar que je connais de longue date sans avoir jamais eu l'occasion de lire ne serait-ce qu'une ligne de ses oeuvres. Avec Flashfire, voilà qui est réparé. Vais-je y revenir ? Pas certain. En tout cas, probablement pas avec une aventure de Parker, le voleur astucieux à la chance de cocu — passez-moi l'expression.
Donc, Parker, le héros, est un voleur patenté. Mais un voleur plein de ressources, qui ne se laisse jamais abattre... quoique ! Si, ça lui arrive de se faire tirer dessus. Mais au dernier moment, il y a toujours le petit deus ex machina qui le sauve in-extremis. Et comme ça se produit plusieurs fois dans un roman de 200 pages, c'est trop. Bon j'exagère. On ne lui tire pas dessus à chaque fois. À défaut d'être blessé, il est seulement menacé. Mais à chaque fois il y a le petit truc qui lui permet de retourner la situation à son avantage. À la fin, j'ai trouvé agaçant, trop facile.
En bref : Je l'ai lu avec plaisir et plutôt rapidement. L'écriture est agréable. Si j'ai trouvé excessif le nombre de rebondissements, le tout reste tout de même cohérent et ça ne fait pas non plus truc mis là pour rallonger la sauce (là, j'avoue que je pense en particulier à une mauvaise expérience de lecture : Les mystères de Paris dans sa version complète.). Donc, sans le trouver extraordinairement génial, incontournable, je me permettrai de vous conseiller de le lire si vous en avez l'occasion et que ce type d'histoire vous attire, bien sûr. Je précise ce point parce que je suis de plus en plus souvent désappointé par des avis négatifs donnés par des lecteurs qui n'auraient jamais dû chercher à lire le livre qu'ils critiquent. Les résumés et les critiques des autres sont justement là pour éviter de lire des trucs qui ne nous conviennent pas, non ?
Westlake c'est un auteur caméléon ...
On le connait plein d'humour , on le découvre ici dans un registre beaucoup plus percutant , un registre ou la violence est présente , ou l'humour céde la place à un ton beaucoup plus incisif ...
Parker est un anti héros extraordinaire , que l'on se régale à suivre dans cette histoire de vengeance qui prend aux tripes le lecteur ...
Le style d'écriture colle parfaitement au sujet de ce trés bon polar , ou les personnages sont trés bien croqués , le susense constant ...
Westlake surprend beaucoup parceque rien dans son oeuvre ne laisse penser au préalable qu'il puisse écrire un thriller aussi jubilatoire ...
Parker, un cambrioleur talentueux, prudent et vindicatif, entreprend méthodiquement de se venger de trois de ses ex -partenaires l' ayant escroqué et préparant un énorme coup à Palm Beach, patrie des oisifs fortunés, entre septuagénaires liftées couvertes de bijoux et vieux beaux coiffés de casquette de yachman et chaussés de mocassins à glands....Un polar rythmé et divertissant, bénéficiant d' une récente et honnête adaptation cinématographique, sous le titre "Parker", avec , à l' affiche, Jason Statham, Jenifer Lopez et Nick Nolte....
Si le lecteur a compris depuis longtemps qu'il vaut mieux éviter de devoir de l'argent à Parker, ce n'est pas le cas de ses trois complices sur le coup qu'ils viennent de réussir. Certes, ils n'envisagent pas de l'éliminer pour garder sa part. Ils ont seulement omis de lui dire que ce coup devait servir à en financer un autre, plus gros. Mais Parker n'a aucune envie d'investir et veut garder sa part. Alors, bien sûr, quand les trois autres lui laissent quelques billets et lui annoncent qu'ils lui empruntent sa part, il n'a plus qu'une idée en tête : les retrouver, les tuer, et récupérer son argent avec les intérêts.
Richard Stark joue donc ici sur la variation autour du thème habituel du gros coup. Ce n'est pas la planification du grand braquage qui est ici mise en avant, mais les préparatifs de Parker pour récupérer son argent après que ses anciens acolytes auront mis leur propre plan à exécution. Et, une fois n'est pas coutume, les grains de sables s'accumulent dans les engrenages qui doivent entraîner Parker jusqu'à son argent : la trahison initiales de ses complices, un fabriquant de faux papiers en bisbille avec un client qui voudrait qui tous ceux qui connaissent sa nouvelle identité disparaissent, un flic malin, une femme agent immobilier un peu trop curieuse… et tout cela à Palm Beach, réserve naturelle de millionnaires oisifs mieux protégés que l'or de Fort Knox.
A priori, donc, voici réunis tous les ingrédients qui peuvent faire le charme de la série avec, qui plus est, en arrière-fond, un clin d'oeil appuyé au tout premier épisode, Comme une fleur, dans lequel Parker, trahi par ses complices, cherchait à récupérer son argent coûte que coûte. Et, pour changer des habituels coups dans des villes moyennes au fin fond des États-Unis, le décor inhabituel de Palm Beach où Stark prend visiblement un plaisir westlakien à décrire les moeurs locales.
Mais peut-être est-ce finalement trop. Trop de détachement de l'auteur qui se laisse plus que de coutume aller à l'humour, trop de péripéties qui, plus que s'enchaîner finissent par s'accumuler. L'intrigue parfaitement huilée au départ tend à s'éparpiller et à perdre en crédibilité, en particulier dans sa scène finale.
Si on referme ce roman avec un sentiment d'inachevé ou, du moins, avec l'impression de n'avoir pas vraiment lu un roman de Richard Stark ni un roman de Westlake, il n'en demeure pas moins que l'on a passé un agréable moment avec deux cents pages menées à un train d'enfer et, bien entendu, des scènes de vol tirées au cordeau. Après tout, demande-t-on vraiment plus ? Car, on ne le répètera sans doute jamais assez, le plus faible des romans mettant en scène Parker plane de toute façon loin au-dessus de la plus grande partie de la production de polars.
Richard Stark doit être le pseudo sous lequel Donald Westlake publie les polars qu'il ne veut pas signer de son vrai nom. Dans le cas de Flashfire, c'est compréhensible: roman facile, limite caricatural, au scénario lu de nombreuses fois. Un truand lésé par ses complices les traque pour se venger. Peu d'originalité, un peu de suspense, une fin décevante. Voilà !
« Donald Trump ne s'est jamais intégré ici », expliqua Leslie au moment où elle montrait la propriété à Parker Mar-a-Lago, pendant de nombreuses années la propriété de Mme Merriweather Post, qui était définitivement intégrée et qui longtemps après sa disparition demeurait l'éléphant blanc du marché immobilier. Aucune fortune héritée, aussi considérable fût-elle, ne pouvait permettre d'entretenir une demeure de cette dimension. Et puis, un jour, Donald Trump l'avait acheté, espérant que ce serait son ticket d'entrée à Palm Beach, ne comprenant rien à l'endroit, s'imaginant que l'esprit de Palm Beach tenait à l'immobilier, comme à New york, incapable de saisir que ce qui comptait à Palm Beach, c'était d'avoir de l'argent que vous n'aviez pas gagné.
« J'aurais dû être contente que M. Trump reprenne Mar-a-Lago, expliqua Leslie, je pense que nous aurions tous dû nous en réjouir parce que nous ne voulions certainement pas que ça devienne le gâteau de mariage de Miss Havisham, mais pour parler franchement, je trouve qu'un endroit devient en quelque sorte déclassé à partir du moment où Donald Trump en a entendu parler. » (page 70)
Les dealers nagent dans le fric. Ils le gardent sur eux, ou pas loin. Mais ils se font tout le temps dévaliser, voire tuer, car de telles sommes attirent l’attention, et chacun sait qu’un dealer qui se fait voler n’ira pas se plaindre aux flics. Le résultat, c’est qu’on ne les approche pas facilement.
Ils sont tous riches, à Palm Beach, et ils veulent tous le rester. Pire encore, vu que c’est une île, avec trois ponts étroits, ils peuvent boucler l’endroit comme un surgelé sous vide.
Un homme dans un lit d’hôpital s’apitoie sur son sort et en veut à la terre entière. Tu ne peux pas raisonner avec.
Quand on tire sur un type, c’est généralement parce qu’il y a une raison.
Roger-Jon Ellory : " **** le silence"