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Charles Zaremba (Traducteur)
EAN : 9782330149369
224 pages
Actes Sud (21/04/2021)
3.36/5   11 notes
Résumé :
Stasiuk, grand bourlingueur devant l’éternel, repart en voyage dans le grand Est. Cette fois-ci, il est accompagné d’un ami, un type introverti et taciturne. Le trajet est bien tracé, en ligne droite : Ukraine, Russie, Kazakhstan, Mongolie. À l’image du parcours, la narration aussi est linéaire et se fait au gré des kilomètres avalés. Andrzej Stasiuk ne cesse de nous surprendre. Il a beau changer de style, de registre, ses variations autour du voyage nous touchent t... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
C'est un roman de voyage. C'est aussi une déclaration d'amour à la mécanique. On devine dans ces mots un vrai goût pour les mécaniques du temps passé, les boites de vitesses, les différentiels, les Warszawa, les GAZ-69, les Zuk, même les Lada.
Par nostalgie d'un temps plus simple, où l'on pouvait réparer un véhicule avec le système D... avant les contrôles techniques et les boîtiers électroniques. Celui ou on consommait vingt litres aux cent kilomètres...
Et bien sûr, il n'y a plus que l'Est et ses étendues sauvages qui puisse permettre à ces souvenirs de remonter . . . Pologne, Ukraine, Russie, Kazakhstan... en point de mire le Kirghizistan, le Sinkiang...
Une langue directe, simple et qui fait mouche, une traduction très réussie puisqu'on dévore ce roman en quatrième : pas de cinquième sur son âne vert ...
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Les bourlingueurs férus de mécanique auto vont se délecter en lisant ce récit de voyage de Andrzej Stasiuk.
Le trajet d'Ukraine, Russie, Kazakhstan et Mongolie va se dérouler dans un "bourricot", voiture de douze ans d'âge rafistolée pour tenir le choc devant des kilomètres à parcourir.
Pour l'auteur, le voyage n'a pas lieu d'avoir un but. Avec un langage de mécanicien soucieux d'une machine bien rôdée, il vagabonde dans un paysage où l'espace et la respiration apportent un sentiment d'existence .
Stasiuk n'est pas ce voyageur épris de liberté ou d'émerveillement. Il taille la route avalant les distances, errant avec son compagnon de voyage Z au milieu de camionneurs ou seuls dans des déserts de sable. Il échange très peu avec la population locale mais donne tout de même son opinion sur le pays traversé.
En tant que Polonais il perçoit la Russie comme une ogresse et une prison tandis que sa vision du Kazakhstan m'a paru plus apaisée même si son passé a fait immergé des khans sanguinaires tel Tamerlan.
Peu de monuments sont admirés sauf le mausolée de Yasawi et les portraits sont aussi peu soulignés sauf les flics véreux rencontrés en fin de voyage.
Loin du récit de Nicolas Bouvier et son "Usage du monde" aux accents poétiques, Stasiuk fait ressortir de cette longue aventure un sentiment d'amertume, pas du tout envoûter par une odyssée asiatique.
Une impression de fuite en avant, d'insaisissable s'insinue dans le livre rappelant les déambulations d'un passager clandestin de l'existence comme celles de Cendrars.
Voilà un arpenteur arrachant à la route un regard acéré sur le monde.




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Voyage au milieu du rien de l'ancien empire soviétique : départ de Pologne, traversée de l'Ukraine en évitant les zones de guerre, puis les steppes d'Astrakhan, rejoindre les platitudes désertiques du Kazakhstan… Par des routes défoncées, le racket de la police routière, la désertification politique et administrative, autant qu'agricole. Et aussi les nouveaux riches qui se la pètent dans leurs grosses bagnoles aux vitres teintées, gros lards obèses exposant leurs signes extérieurs de richesse : leur gras et leurs prétentions méprisantes. Voyage au bout de la nuit, il fait moins chaud ! le transsibérien traverse des steppes herbeuses et la forêt, ici sable et désolation, ce qui convient parfaitement à la “recherche du temps oubliéˮ de l'auteur dont l'écriture cynique, froide, et ses diversions ravissent le lecteur. A recommander aux voyageurs à la recherche de rien !
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Alors... un auteur inconnu de mes services, alors qu'il semble très connu pour ses récits de voyages dans l'est de l'Europe et l'Asie, dixit la quatrième. Un auteur qui désarçonne aussi. D'abord le bourricot n'est pas un âne, mais une vieille voiture au kilométrage incertain que l'on devine longuet. Pas pimpante extérieurement, mais bichonnée question mécanique, c'est le style de l'auteur, elle doit être fiable. Ensuite je n'ai pas eu droit directement à un 'récit de voyage', mais des considérations sur le passé de l'auteur et sa passion pour les voitures, son grand regret étant de n'avoir pu devenir mécanicien. Les noms et détails techniques de vieilles 'caisses', j'ai un poil effleuré, je ne connais pas. Et puis la façon de voyager est ici particulière, genre 'on part'. Son compagnon de route est un certain Z, dont il vient de faire la connaissance, et qui parle russe, ça peut se révéler utile.

"Aller aussi loin que possible, et revenir. Sans vraiment me soucier du but. Quelque part en Asie. Rouler jusqu'à une limite infranchissable, la Chine, par exemple, (...). Voici comment je voyais la chose: le monde défile derrière le pare-brise, un air étranger entre derrière la vitre baissée, une poussière inconnue s'amasse, on ne sait pas de quelle manière ça finira. Je voulais que ce soit comme autrefois, quand on prenait un autobus, puis un autre, puis un autre, pour se retrouver dans un endroit inconnu."

Quand même l'idée est de passer en Ukraine, direction le Kazakhstan. L'auteur aime bien la Russie, parfois il divague sur le passé des peuples européens et russes, c'est un peu fou dans sa tête.

En tout cas, il n'aime guère les nouvelles voitures. "Il y a juste un voyant qui s'allume, et c'est mort. Il faut s'arrêter et appeler, s'il y a du réseau. (...) Maintenant on se prend un nid-de-poule et aussitôt tous les voyants s'allument, dix-huit airbags se déclenchent, le satellite annonce un danger mortel et en cinq minutes rappliquent une ambulance, les pompiers et une cellule psychologique."

Pas De tourisme, de descriptions, pas trop en tout cas, les kilomètres défilent. La police veille, elle cherche la faille, l'erreur, et le Kazakhstan n'est pas l'endroit idéal pour discuter.

On laisse nos deux voyageurs en plein voyage. A suivre?

"Z. a ouvert l'oeil et m'a demandé:

- Où on est ?

- A cent bornes de Kobda.

-Il y a quoi à Kobda?

- Difficile à dire;

- Il y avait quelque chose en chemin?

- Pas vraiment.

- Si tu veux, je peux conduire, a-t-il proposé."
Lien : https://enlisantenvoyageant...
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On sait de suite que l'on aura pas un roman classique. Peut-être est ce le thème, ou le dialogue homme- machine qui rend la lecture particulière, ou les origines de l'auteur ? Cependant, même si on comprend qu'il s'agit d'une satyre, d'une caricature de la corruption, du manque de liberté des régimes soviétiques, on se perd dans l'énumération des noms de villages, des noms de personnes et dictateurs, des noms de voitures.... On aurait aimé finalement rester dans ce dialogue homme machine et laisser ladite machine s'exprimer.. Un livre trop confus pour résumer.
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critiques presse (2)
LeDevoir
12 juillet 2021
Avec une préférence marquée pour les trous perdus, une bonne dose d’humour désinvolte, un peu de cynisme teinté d’amertume et une grande sensibilité, Andrzej Stasiuk ponctue son récit d’envolées imaginaires.
Lire la critique sur le site : LeDevoir
LeFigaro
14 mai 2021
De la Pologne au Kazakhstan, en passant par la Russie, les tribulations d’un écrivain haut en couleur et toujours le pied au plancher.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Je me suis dit, mon Dieu, cette tête de lard veut un but. J’ai passé ma vie à rouler sans but, et c’est dans ce trou du cul qu’on me cherche des poux. J’allais à Mourghab sans but. Rien que pour la sonorité du nom, et lui, il m’interroge sur des questions existentielles. Et si c’était pour chercher des patates, ça irait ? Ou trois kilos d’héro afghane, ce serait compréhensible ? Putain, j’ai cinquante-trois ans et ce merdeux me demande quel est mon but… Je respire un grand coup et lui dis :
— La route et le voyage sont un but en eux-mêmes !
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Video de Andrzej Stasiuk (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Andrzej Stasiuk
Le jeudi 25 octobre 2018, la librairie Charybde (129 rue de Charenton 75012 Paris - www.charybde.fr) recevait Hélène Gaudy en qualité de libraire invité.
Elle nous présentait sept livres qui lui tiennent particulièrement à c?ur :
1. Georges-Arthur Goldschmidt, La traversée des fleuves (02:05) 2. Andrzej Stasiuk, Un vague sentiment de perte (12:15) 3. Jakuta Alikavazovic, L'avancée de la nuit (20:40) 4. Sylvain Prudhomme, Là, avait dit Bahi (32:26) 5. Jean-Christophe Bailly, Description d'Olonne (42:16) 6. Georges Perec, W ou le souvenir d'enfance (48:10) 7. Gwenaëlle Aubry, Personne (54:40)
En fin de rencontre, Charybde 7 évoquait chaleureusement plusieurs ouvrages d'Hélène Gaudy (1:00:30)
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