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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Double récit, d'une part , le mariage d'Eminé, mariage traditionnel, dans une société figée, au Kosovo alors que n'existait encore que la Yougoslavie et d'autre part la vie de Bekim, fils d'immigrés Kosovars, en Finlande.

Les deux récits vont se croiser et chacun va donner plus de force au récit de l'autre.

La partie qui raconte le Kosovo traditionnel est une grande réussite, un éclairage réussi sur une société assez figée, aux codes rigides.

L'histoire de Bekim est, à mon avis plus embrouillée. Les métaphores autour du serpent et du chat m'ont échappée et alourdissent le récit.

Tout ce qui raconte les difficultés d'adaptation d'une famille immigrée qui se heurte à des codes totalement différents des siens est extrêmement bien rendue. le décalage du père qui ne veut rien lâcher et croire à son projet de retour. La mère qui ressent les changements chez ses enfants mais n'arrive pas à sortir de son rôle pour lequel elle a été formatée depuis sa naissance. Les enfants, qui en gros ne connaissent pas grand chose du Kosovo, optent pour la Finlande et l'incompréhension qui se noue entre enfants et parents.

Au final, un roman, un premier roman pour ce jeune auteur, qui vaut d'être lu même si certains choix littéraires me semblent hasardeux.
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Pajtim Statovci est né au Kosovo en 1990 avant que ses parents décident de déménager en Finlande, deux ans plus tard, un an après que le petit état de 11 000 km² environ ait proclamé son indépendance, ouvrant alors la voie à des conflits interethniques et à la tragédie de 1999. Étudiant la littérature comparée à l'université d'Helsinki et l'écriture de scénarios pour le cinéma et la télévision à l'École supérieure Aalto d'art et design, Pajtim Statovci surgit sur la scène littéraire avec un premier roman loufoque et empreint de gravité, dans lequel il rend hommage à ses racines.

Mon chat Yugoslavia est un roman qui se compose de deux voix, la première, celle qui ouvre le roman d'une manière assez abrupte, est celle de Bekim, un étudiant à Helsinki. Fils d'immigrés kosovars, Bekim est aussi un homosexuel qui cherche à s'intégrer dans la société finlandaise, lassé par les études et vivant avec un boa constricteur. Son quotidien se voit chamboulé lorsque, un jour, il rencontre un « chat », rapidement décrit comme un être humain. L'attitude de ce dernier est une alternance de crises, de disputes et d'amour.

La deuxième voix est celle d'Eminè. Elle nous emmène dans la Yougoslavie du printemps 1980. Alors qu'elle part pour l'école, son chemin croise la route d'un conducteur, Bajram, qui tombe immédiatement amoureux d'elle, au point de demander sa main à son père. C'est une nouvelle vie qui se prépare alors pour Eminè : entre les différents préparatifs pour le mariage et son amour pour Bajram, la petite fille quitte peu à peu le monde idéalisé de l'enfance pour entrer dans celui brutal et sans concession des adultes.

Peu à peu, les deux histoires vont se rejoindre : tandis que la partie consacrée à Eminè égrène le temps et que l'on assiste aux désillusions de la jeune femme, Bekim, lui, va opérer un retour en arrière, à la recherche de ses racines dans un pays meurtri par les conflits récents, une recherche indispensable pour soigner son mal-être.

Le roman reste, toutefois, assez bancal : bien que le découpage en deux voix est efficace, les chapitres consacrés à Eminè sont toutefois les plus intéressants, notamment dans la description des us et coutumes kosovars et de cette guerre qui se dessine en filigrane. Eminè reste particulièrement touchante et la force du personnage réside dans cette combativité qui la détermine. Les chapitres sur Bekim, bien qu'originaux avec la présence de ce « chat » qui prend immédiatement la symbolique du patriarche absolu, pêche par le manque d'enjeux : l'indolence du personnage est complètement irritante et il est assez regrettable d'assister au « réveil » de Bekim seulement dans le dernier tiers de l'ouvrage.

Il n'en demeure pas moins que Mon chat Yugoslavia reste original, non seulement dans le fait qu'une partie du roman se déroule au Kosovo, mais aussi avec cette distanciation des différentes voix du livre : Eminè, grave et terre-à-terre, semble comme répondre à Bekim, dont les passages restent assez loufoques, notamment avec ce « chat » humanisé et ce boa constricteur qui trouve son habitat sous le canapé. le roman reste une très bonne surprise et inscrit Pajtim Statovci comme un auteur doué et ambitieux dont on a hâte de découvrir un nouveau roman.
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Merci à Babelio et aux éditions Denoël pour m'avoir fait découvrir ce roman.

Quand je choisis un roman pour la masse critique, j'ai parfois de super critères : l'auteur est d'origine yougoslave et écrit en finnois (super des pays pour mon challenge découverte), y'a le mot « chat » dans le titre et un serpent et un chat sur la couverture (même si le reptile a une tête bizarre). Et quand j'ai ouvert le livre (sans savoir de quoi ça parlait, du coup), j'ai été très surprise (j'y reviendrais plus tard), mais au final c'était une découverte plutôt sympa. On suit en parallèle le destin d'un jeune homme Bekim, étudiant à Helsinki, originaire du Kosovo. Il est un peu perdu dans la vie, entre ses origines complexes et son homosexualité qu'il ne gère pas toujours facilement. Un jour dans un bar gay, il rencontre un « chat » personnage mystérieux entre le chat et l'humain, prenant le pire du chat (égocentrisme, paresse, méchanceté). Pourtant le héros semble trouver quelque chose dans cette relation (pourtant compliquée, d'autant plus que le chat n'aime pas le serpent domestique)…

Dans les années 80, Emine doit se marier à un homme qu'elle ne connaît pas. S'il a l'air gentil, poli et beau, elle déchantera vite. D'autant plus que la guerre les menace !

J'ai beaucoup aimé toute la partie qui concernait Emine, je l'ai trouvé bien écrite, l'histoire est intéressante, je connais assez peu cette période et ces guerres, c'était donc vraiment intéressant.

En revanche, j'ai beaucoup moins accroché avec Bekim. Premièrement, l'ouverture du livre avec un chat de rendez-vous « plan cul » et une scène de sexe gay juste après; je pense que ce n'est pas la meilleure façon de commencer un roman, beaucoup peuvent être effrayés par ce début. Mais heureusement on ne retrouve pas ce style dans la suite. Deuxièmement le personnage du chat est antipathique au possible, c'est exprès, je sais. Mais quand même. Dans le roman on retrouve beaucoup ces deux animaux, chat et serpent, sans que je sache s'ils ont une signification particulière dans les pays slaves ou simplement dans l'imaginaire de l'auteur. En tout cas, ce sont deux figures importantes et chargées de symboles sur la psyché du héros.

Donc une lecture un peu en demie-teinte, j'ai bien aimé certains passages, le côté historique, un peu moins toute la partie plus contemporaine, une quête de sens et de racine, mais racontée pour moi de façon trop étrange pour apprécier pleinement le personnage.
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Plein de bonnes choses dans ce roman mais aussi pas mal de moins bonnes. Commençons par ce qui fâche : beaucoup de longueurs, un livre qui peine à démarrer, il faut attendre la page 130 pour qu'enfin une éclaircie parvienne au lecteur que je suis. Éclaircie qui ne veut pas dire que toute la lumière sera faite sur tous les points qu'aborde l'auteur. Ce qui m'amène à une autre réserve, c'est un roman foutraque qui démarre plein de pistes, les explore ou pas... et peut perdre son public en cours de route. En un mot, c'est parfois le bordel. Pour finir sur les notes moyennes, je dirais que l'écriture n'a rien de suffisamment exceptionnel pour retenir le lecteur. Il faut se faire violence pour tenir les premières pages et ne pas hésiter à sauter des passages longs qui n'apportent strictement rien au fond -ni à la forme- ; 330 pages qui auraient pu être très raisonnablement réduites et condensées sans nuire aux propos.

Malgré tout cela, et malgré mes envies de lâchement quitter le roman, je ne l'ai pas fait car il y a un ton et des situations qui m'ont retenu. D'abord les contextes : celui de la Yougoslavie des années 80 qui va bientôt exploser, Tito venant de mourir laissant place aux nationalismes exacerbés de certains, Milosevic en particulier. Dans ce pays, vivent des Albanais, dont Eminè et son futur mari avec des traditions fortes, dont celle qui concerne le rôle de la femme, très archaïque à nos yeux d'Occidentaux. Ce qui paraissait un beau mariage va vite tourner au cauchemar pour Eminè, devenue femme battue, brimée et aux ordres de son époux. On avance dans la vie du couple bientôt famille avec 5 enfants, notamment lorsqu'ils fuient la Yougoslavie en guerre pour se réfugier en Finlande. Ils y vivront le racisme au quotidien, la honte d'être à part "Nous étions devenus le genre de personnes qui se lient d'amitié avec les opprimés, avec ceux qu'on n'aime pas. Nous étions rejetés au même titre que les Tziganes, nous étions de ceux qui venaient de loin pour entrer dans ce pays, où les gens étaient si blancs qu'on les aurait cru faits de neige tassée. Moi, je nous considérais comme blancs, mais à leurs yeux, notre blanc, ce n'était pas la même chose." (p.193/194) Et pourtant l'espoir, ils l'avaient en arrivant en Finlande, comme le disait Bajram à Eminè : "Ils ont plus que ce dont ils ont besoin. Pourquoi ne voudraient-ils pas de nous ici ? Qu'est-ce qui pourrait bien leur manquer, qu'ils n'auraient pas déjà ?" (p.195)

L'autre partie est consacrée à Bekim qui peine à trouver son équilibre. Jeune homosexuel, sa vie affective est pauvre et son intégration pas très aisée dans ce pays qui n'est pas moins remonté contre les étrangers que dans les années 90 lorsque Bajram et Eminè sont arrivés. Il s'achète un boa constrictor, le laisse vivre dans son appartement en liberté, s'installe avec un ami qui le manipulera et l'utilisera. J'avoue n'avoir pas tout saisi de la vie de ce jeune homme, sans doute me manquait-il quelques codes. Un rien barré, il va devoir passer par quelques épreuves dont celle de la recherche des origines pour tenter de vivre enfin.

Malgré mes réserves, je reste sur une image plutôt positive de ce roman et de l'auteur qui gagnera à faire plus court, plus dense. Il est suffisamment décalé, loufoque pour écrire d'autres livres hors du commun. A suivre donc.
Lien : http://lyvres.fr
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Dans ce roman à deux voix alternent les récits d'Eminè, jeune femme au Kosovo dans les années 80, et celui de Bekim, un étudiant un peu perdu, en Finlande à une époque plus récente. Si le témoignage d'Eminè s'avère particulièrement intéressant sur la société kosovare et sur les conséquences de la guerre en Yougoslavie, le récit de Bekim m'a moins convaincu. S'il y a bien dans ce roman quelques belles trouvailles - comme le "chat" du titre -, de l'humour ou certains passages touchants, il m'a laissé une impression globale très mitigée. L'écriture sans charme particulier ne relève pas la note. Certaines scènes à forte connotation symbolique m'ont laissé perplexe.
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Une couverture intrigante, un résumé qui promet un récit loufoque et surtout la découverte d'un auteur finlandais sont les principales raisons du choix de cette lecture.
Les promesses sont tenues avec la présence de serpents et de chats, un personnage assez ambigu qui cherche à se construire derrière une enfance en exil, une peur constante du père et surtout une plongée dans les us et coutumes des kosovars.

Toutefois la lecture est assez inégale avec l'alternance de deux époques. Tout d'abord l'errance actuelle d'un jeune homme né en Albanie et installé depuis l'enfance en Finlande. Homosexuel, déçu par les études, conscient de la difficulté d'insertion pour un immigré, il cherche sa place.
» Les étrangers doivent se faire le cuir, bien épais, s'ils veulent être autre chose que les larbins des Finlandais. »
Il vit avec un boa constricteur et rencontre un chat décrit comme un humain qui représentera quelque part la figure du père dominateur et « esclavagiste ».

L'autre époque est celle d'une jeune fille, Eminè, qui, suite à la rencontre sur le chemin de l'école, de Bajram, un beau jeune homme, va nous faire vivre toute la tradition du mariage en Albanie avec les préparatifs, les règles de bienséance, les us et coutumes. Très vite, cette histoire passionnante nous entraîne avec ce couple sur la réalité du mariage, les difficultés politiques du pays puis l'exil.
Les deux histoires vont se rejoindre donnant ainsi quelques clés pour comprendre le mal être de Bekim.
» J'ai passé la plus grande partie de mon enfance et de la jeunesse à espérer que mon père crève. »
La vie d'Eminé, des années 80 à 2000, est intéressante en nous faisant découvrir les traditions d'un peuple, en évoquant la situation politique et la guerre en Bosnie et en traitant de la douleur de l'exil.
Si les enfants apprennent vite la langue finlandaise, ils n'en sont pas moins rejetés par leurs camarades de classe et l'intégration des parents est plus difficile, surtout avec la peur de perdre ceux restés dans leur pays en guerre.
Le retour au pays aussi est âpre pour ceux qui ont pris d'autres habitudes et pour les enfants qui ne parlent plus leur langue maternelle.
» Nous étions des vagabonds, des nomades repoussés dans les marges, des gens sans patrie, sans identité, sans nationalité.«

Mais l'originalité du livre ne se trouve pas dans cette partie culturellement passionnante. Elle est bien dans la personnalité et l'errance de Bekim. Une part d'imagination qui peut symboliser l'origine du mal de ce garçon qui, enfant ne faisait que des cauchemars de serpents.
» Mon père avait coutume de dire que le mal, en ce monde, n'existe pas sous la forme que nous lui prêtons en imagination.«

Toutefois, il est parfois assez difficile de passer de la partie concrète du récit familial aux errances du jeune homme. Certains comportements et l'explication finale ne sont pas suffisamment ancrés dans l'essentiel du récit.
Lien : https://surlaroutedejostein...
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La vie amène parfois à des coïncidences étranges : alors que je suis plongée dans la préparation de nos futures vacances d'été en Croatie, voilà t'y pas que je gagne ce livre à un concours...
"Mon chat Yugoslavia" entremêle 2 histoires qui vont se révéler liées : Emine est une jeune paysanne kosovar des années 80, dont la vie bascule après sa rencontre avec Bajram, avec lequel elle va se marier, fonder une famille, mais aussi affronter la guerre... Bekim est quant à lui un jeune étudiant finlandais, homo mal dans sa peau, et fasciné par les serpents. Fils d'immigrés kosovars (tiens tiens), il vit très mal le choc de ces 2 cultures très différentes... C'est un livre atypique, à plusieurs vitesses : l'histoire de la fille nous explique les rouages d'une société extrêmement codifiée, gangrénée par ses us et coutumes (qui relayent les femmes à une position très valorisante, vous vous en doutez !). Emine s'y plie toute sa vie, sans pour autant que cela lui apporte le bonheur. Bekim au contraire semble sans repère, entre les traditions que ses parents lui imposent, et ce que la société finlandaise attend de lui. Ce qui au final ne le rend pas plus heureux qu'Emine.
Bref, c'est un livre qui ouvre les yeux sur la condition d'immigré, ressasse cette guerre européenne du Kosovo qui n'est finie que depuis 20 ans, et qui en plus est bien écrit. Par contre je n'ai pas trop accroché à certains passages un peu loufoques : tomber amoureux d'un chat en boite de nuit, est-ce bien raisonnable ?
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