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EAN : 9782221202951
418 pages
Robert Laffont (23/11/2017)
2.85/5   10 notes
Résumé :
Ancien directeur de la campagne présidentielle de Jacques Chirac en 1995 et de celle de Valérie Pécresse aux élections régionales de 2015, Patrick Stefanini a occupé pendant plus de vingt ans une place discrète mais centrale dans le dispositif politique de la droite. Conseiller de l'ombre, stratège redouté pour son efficacité qui lui a valu d'être présenté comme une véritable " machine de guerre " au service des candidats qu'il soutient, Patrick Stefanini sort du si... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Ce livre nous entraîne à travers les arcanes d'une élection imperdable … et pourtant perdue : celle de François Fillon dès le premier tour de l'élection présidentielle.
Après son succès inattendu lors de la primaire de la droite et du centre, chacun pensait en effet que la droite française bénéficierait de l'alternance tant attendue après un quinquennat décevant … Mais c'était sans compter sur les querelles d'égos des uns et des autres, les scandales opportunément révélés, l'émergence d'une volonté populaire de « dégager » les élites démonétisées.
Patrick Stefanini est un haut fonctionnaire qui ne fait pas d'ombre. Un homme de droite, catholique, loyal, administrateur acharné, organisateur performant. Ancien directeur de la campagne présidentielle de Jacques Chirac en 1995 et de Valérie Pécresse en 2015. Ami d'Alain Juppé, avec lequel il partage une condamnation avec sursis dans l'affaire des emplois fictifs de la Ville de Paris, il accepte la proposition de François Fillon de diriger sa campagne pour l'élection primaire de décembre 2016.
Pour ce livre en forme d'autocritique sans concession il a choisi, tel Platon jadis, la forme du dialogue avec la journaliste Carole Barjon. Il s'engage avec tout son savoir-faire pour François Fillon dont on dit pourtant, après son fiasco lors de la conquête de la présidence de l'UMP, qu'il « n'imprime pas ! », à la suite d'une année politique particulièrement fertile en événements peu favorables à son candidat : rivalité avec Jean-François Copé, affaire Bygmalion, pénalités pour dépassement des frais de campagne de Nicolas Sarkozy, déjeuner avec Jean-Pierre Jouyet.
C'est un livre destiné aux fanas de la politique, avec plein de portraits d'hommes et de femmes, des satisfecits et des vacheries, des crocs-en-jambe, des petitesses et des hommages. L'auteur ne se ménage pas non plus. Il regrette de ne pas avoir mis l'accent sur plusieurs points, ne pas avoir assez insisté sur ce qu'aurait dû faire François Fillon, un homme que personne en fait ne peut se targuer de connaître et qui ne cesse de l'étonner. S'il en décrit les grandes qualités - sens de l'état, sang froid, intelligence - il découvre et souligne sa part d'ombre (solitaire, indifférent, déconnecté, pas intéressé par les contraintes de l'organisation, son attitude hédoniste ...). Il a beaucoup travaillé pourtant, et son programme libéral servira de base à d'autres candidats - et sans doute à Emmanuel Macron avec le succès que l'on sait - sur bien des domaines.
Patrick Stefanini met en lumière l'extraordinaire et indispensable travail des bénévoles pour construire un réseau de représentants départementaux, le rôle et l'utilisation de la société civile si opposée au monde compassé et convenu des élus qui se battent, eux, pour faire abroger la loi sur le non-cumul des mandats, une préoccupation si éloignée de celle des électeurs.
Il justifie aussi le rôle de la mouvance « Sens commun », si utile pour organiser des rassemblements, alors même que le candidat reste minoritaire dans son propre camp.
Selon Patrick Stefanini, la défaite de François Fillon à la présidentielle n'est pas principalement causée par l'affaire « Penelope », ni même, événement plus grave encore à ses yeux, à l'affaire des costumes. le noeud du problème est l'incapacité de François Fillon à maîtriser les rivalités de personnes, le procès en légitimité, les aigreurs des battus, les conflits latents, sa décision au lendemain de sa victoire à la primaire de ne pas immédiatement tendre la main aux autres ténors des Républicains ou des Centristes comme Jean-Louis Borloo ou François Bayrou, propres à élargir sa base.
Ses ennuis judiciaires seront l'occasion de remettre en question sa victoire surprise à la primaire. En tout cas, c'est sa décision de ne pas retirer sa candidature après sa mise en examen qui motive la démission de Patrick Stefanini à deux jours du meeting du Trocadero, comme de l'abandon de plusieurs ténors de la droite comme Bruno le Maire.
En conclusion, Patrick Stefanini livre un vademecum de tout ce qu'il convient de faire et surtout de ne pas faire pour réussir la prochaine campagne de la droite. Cinq références sont à privilégier : liberté, autorité, volonté de réduire les fractures de la société française, pari sur l'intelligence et la connaissance, attachement résolu à la cause de la construction européenne. Ce livre deviendra certainement l'ouvrage de référence sur « l'Art de perdre ».
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Voici un texte, essai ou roman, plutôt roman même de par son côté tragique.
Comment perdre une élection ? P Stefanini en fait une brillante démonstration.
Il dissèque non seulement les épisodes récents tristes(pour certains) et rocambolesques pour tous ; mais aussi la genèse de ce qui a permis une telle déroute.
Cela a commencé il y a bien longtemps et il n'est pas mauvais de se remémorer les soubresauts de la Vième république.
Le directeur de campagne (P.Stefanini) de F.Fillon aurait pu l'être des autres candidats à la primaire de la droite, et il me semble vraiment qu'il n'a agi que pour le bien de son parti.
Il est évident que son poulain F.Fillon n'est pas un homme facile à comprendre, le partage est un mot qu'il ignore, que ce soit idées, réflexions, paroles. D'où la difficulté à décrypter et surtout à transmettre aux équipes bénévoles qui se décarcassent.
Goût du secret donc, sang froid à toute épreuve, et ..un grand sens tactique , voire !
Mais si le feuilleton alimenté à l'envie n'a pas arrangé les choses, Stefanini doute d'une victoire aux présidentielles : Fillon n'a pas rappelé ses concurrents battus, a oublié le Centre, beaucoup de négligences qui en politique ne pardonnent pas.
Quant au rôle de P.Stefanini, dans cette histoire , il a fait ce qu'il a pu certes, mais prend une bonne part de l'échec, beaucoup d'approximations lui sont imputables.
En résumé ce livre « remet les pendules à l'heure » et ce ne sont ni les costumes de Bourghi, ni le travail fictif ou non de Pénélope qui sont les principaux responsables de cette incroyable défaite.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
La droite n'est pas seulement brisée. Elle est déboussolée, voire hébétée.
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