Sur la côte
Tu arrives sur une côte inconnue
mais pourtant tu reconnais tout
ce que tes yeux voient
et tes oreilles distinguent un murmure bien connu
qui t’a toujours manqué
Tu sens sous tes pieds
la douceur du rêve
et les effluves emplissent tes sens
d’une odeur salée
La mer frappe en ton cœur
par ondes régulières
le battement de cœur de la mer
est ton propre battement
et le parfum sur tes lèvres
t’attire enfin là
où tu devais aller
pour trouver
la mer en toi
la mer en moi
(Anna Svanhildur Björnsdóttir)
POEME
Mon chagrin est une jeune fille vêtue de bleu.
Silencieuse elle attend
derrière les réjouissances bariolées des jours
elle brode des roses d'argent
dans le velours noir
de la nuit
Cela fait longtemps que j'aurais dû
lui offrir une robe rouge
et l'emmener dehors
au soleil.
Ciel bleu - Nuages blanc
Laquelle est la couleur de l’innocence ?
Yeux bleus - Cheveux blancs
Laquelle est la couleur de l’expérience ?
Peur bleue - Magie blanche
Laquelle est la couleur du risque ?
Dénuement bleu - Or blanc
Laquelle est la couleur de la richesse ?
Mer bleue - Brisants blancs
Laquelle est la couleur du calme ?
Montagnes bleues - Cimes blanches
Laquelle est la couleur de la distance ?
Que ces yeux
Je n’ai que ces yeux
cette bouche
ces mains
je peux fermer les yeux
demeurer les bras ballants
me taire
mais ne me demande pas
d’autres yeux
une autre bouche
d’autres mains
(Óskar Árni Óskarsson)
Un poème sur toi
Tu es le temps
et la poésie de la poésie
t’apporte des nouvelles incertaines.
Le temps n’existe qu’en toi
et tu es son écho.
Ton propre temps tu le relances
où que tu ailles ou n’ailles pas.
Les nuages portent ton message
et la mer le reflète.
La terre et la mer te gardent
dans leurs rêves
car le néant n’a jamais existé.
Tu es la sensibilité du vrai
et du réel
et tu triomphes sur l’illusion que tu n’es rien
dans une mondialisation
qui ne t’intéresse pas.
Tu es la culture les rêves et l’espoir.
Tout est en toi tu es tout.
(Jón frá Pálmholti)
Quand le soleil s’éteint
dans la mer
les étoiles s’éclairent
et la lune
ainsi je nous vois tous deux
pénétrant l’obscur
qui ignore le soir
(Matthias Johannessen)
Désir
Plus profonds que la réalité
dans la conscience du délire
demeurent ton souvenir
et celui de ton amour.
Ils sont parfum dans la brise du soir :
Qu’ils affleurent mes sens
ma respiration se fait timide.
(Vilborg Dagbjartsdóttir)
Bonsoir à la lune
Approche Curieuse vagabonde
Approche et regarde
Ici t’attend
Du pain du vin
Une chaise une table
Un bol rempli de pommes bleues
Voici le pays
Où les continents s’écrivent
dans leur quête de silence, de pierre.
Regarde le glacier,
Il se dandine dans le bleu
Comme un ours blanc qui traverse le monde
Dans le rêve une porte s’ouvre
et l’obscurité déferle
larme dans le sommeil.
Tes yeux sont des étoiles
qui planent dans l’espace
tes cheveux un sentier qui serpente
sur l’édredon blanc comme neige,
J’allume l’aurore boréale
et je t’apporte une lune
pêchée comme un poème
dans la mer.
(Einar Már Guðmundsson)