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3,8

sur 588 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
J'ai découvert Jon Kalman Stefansson avec un autre roman, Entre ciel et terre, que j'avais adoré. Énormément. Je me suis donc lancé assez rapidement dans un autre de ses romans : D'ailleurs, les poissons n'ont pas de pieds. le début m'a accroché. On retrouve Ari qui revient chez lui, en Islande, nostalgique de sa jeunesse, rempli de souvenirs. C'est le genre de truc qui réussit habituellement à me faire craquer. Mais mon enthousiasme s'est estompé plutôt rapidement. Pourtant, je retrouve dans ce bouquin plusieurs des éléments qui m'avaient séduit, la plume de l'auteur, sa façon de décrire un quotidien qui pourrait paraître ordinaire au premier abord mais qui cache mille richsses. Un quotidien dur, mais enchanteur à la fois. Malheureusement, les plus beaux mots et la plus précieuse atmosphère, quand ils ne s'accrochent pas à des personnages pour lesquels on se sent investi, ça sonne un peu creux. Plus j'apprenais à connaître Ari, moins j'avais envie de découvrir la suite de ses aventures. Quand, à son retour en Islande, les douaniers l'ont fouillé – complètement, jusque dans le… –, j'ai décroché. Même si c'est plausible et que les détails vulgaires ont été épargnés, je ne voyais pas la pertinence d'inclure un tel élément. Je pouvais comprendre que ce personnage descendait à son plus bas sans cela. Quant à l'alternance dans la narration entre l'histoire d'Ari et celle de ses grands-parents, je n'ai pas trop accroché non plus. À mes yeux, ça sonnait faux, superficiel, tissé de fils blancs. J'avais constamment l'impression que Stefansson essayait de m'obliger à ressentir la pitié ou le malheur de ses personnages. Je n'aime pas me faire forcer la main – ou le coeur – ainsi. C'est bien dommage car son style me plait particluièrement. Incidemment, je me procurerai tout de même un autre de ses bouquins.
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Après avoir lu les précédents ouvrages que J.K Stefansson j'avais mis de côté ce livre, laissant trainer un plaisir anticipé tant m'avait émue l'histoire du gamin. C'est avec beaucoup d'entrain et d'attentes que je me suis mis à l'ouvrage.
Tout de suite j'ai retrouvé le style si particulier à l'auteur qui m'a de nouveau emporté.
Bien que la poésie soit toujours présente dans son texte, le sujet ici traité, la vie d'Ari et son environnement familial ne m'a pas parlé. J'ai dû louper quelque chose, en tout cas la mayonnaise n'a pas pris, je suis resté en suspend au dessus du texte, impossible de m'en pénétrer comme dans les précédents ouvrages... je ne pense pas que ce soit la construction du texte, ni les va et vient temporels, mais plutôt que je n'ai pas trouvé le sens que J.K Stefansson a voulut donner à son roman, ou peut être y a t-il trop effervescence pour faire émerger en moi quelque chose de significatif.
Je ne renonce pas pour autant, je referme le livre en le retournant dans ma pile de bouquins à lire avec la sensation que je le reprendrai dans quelques temps. Çà ne devait pas être le bon moment.
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Je suis fort partagée. D'un côté, l'auteur a le talent de nous faire aimer son pays, l'Islande, et ponctue son récit d'images fort poétiques et d'aphorismes. De l'autre, il nous malmène sans cesse, mélangeant les périodes de temps, les histoires, si bien que le lecteur que je suis s'est totalement perdue et a erré pour trouver un fil conducteur, qui peut-être réside dans le titre, dans sa signification. Mais arrivée au terme de l'histoire, la boucle a-t-elle été bouclée ? J'ai davantage l'impression que le vent a soufflé sur les terres arides d'Islande et que j'ai été prise par le ressac de la mer, ne sachant comment retrouver mon souffle entre deux vagues. Reste une impression de grand conteur, mais dont on ne comprend pas bien où il a voulu nous emmener.

Quand je vois les cotes dithyrambiques reçues par l'auteur, peut-être a-t-il mieux réussi à faire surgir la magie dans d'autres livres ? Je ne suis pas sûre toutefois d'avoir l'envie ni le courage de me lancer à leur découverte. Trop mitigée après cette lecture-ci. Et pourtant, non je ne peux pas dire que c'est mauvais, mais cela ne m'a pas transportée, loin de là.
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Retour en Islande quelques mois après avoir savouré la première trilogie traduite en français de Jon Stefansson. Retour mille fois reporté, juste pour jouir du plaisir de l'attente (éh je suis une femme … L'attente, je connais ça !), pour la volupté de la promesse d'une lecture douce et lumineuse à la fois.

Retour donc dans ces paysages de lave durcie, adoucie de mousse verte par endroits, de montagnes colériques, de vents impitoyables et de grand froid glacial et désespérant. Un paysage sans fioriture, sans artifice, qui met l'homme face à la puissante Nature et lui crache jour après jour sa propre insignifiance. Est-ce la beauté et la rudesse des paysages, leur âpreté qui rend l'écriture de Stefansson si poétique ?

On est plongé dans une Islande contemporaine, au contraire la première trilogie, avec son lot de maux modernes: chômage, quota de pêche revendu aux sociétés de pêche internationales plus profitables, crise monétaire et avidité des politiciens. Je préférais de loin lorsque Stefansson évoquait la fin du XIXème siècle, les sociétés de pêches ancestrales, la camaraderie entre pêcheurs, le combat contre les éléments, …

Certes on retrouve les questionnements chers à l'auteur sur le sens de la vie, l'importance de l'art, de la musique et de la poésie en particulier, sur la place que devrait peut-être occuper l'amour et l'amitié dans chacune de nos vies. Mais j'ai trouvé ce roman trop embrouillé – on navigue entre les époques et les familles et je me suis perdue plus d'une fois –, le style trop poussif et, surtout, un sentiment de déjà-vu.

Peut-être ai-je trop attendu avant de lire celui-ci ? Personne ne le saura jamais.
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Un livre, au titre déroutant, plein de poésie, mais en même temps sombre et désabusé comme la petite ville d'Islande, d'une tristesse infinie, qui lui sert de cadre. le personnage principal, Ari, a voulu couper les ponts avec ce qu'y était sa vie, mais il ne sait plus où il en est. Il voudrait recommencer sur de nouvelles bases, mais sans vraiment oser affronter le bilan de son passé. Un passé qui remonte plus loin que lui même, à ses parents et grands parents, dans des allers retours un peu dans le désordre, mais sans cependant nuire à la cohérence du texte, dont on conserve toujours le fil conducteur. J'ai aimé l'écriture et le style très poétique de ce livre, ainsi que la vision empathique et très factuelle du monde et des autres qui s'en dégage. Un texte qui incite à la sagesse même si on peut regretter un peu sa noirceur et son déficit en joie de vivre. Je ne connaissais pas cet auteur, que j'ai découvert grâce à masse critique et lirai volontiers d'autres livres de lui (notamment « Entre ciel et terre » dont les critiques sont élogieuses).
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"Le problème est que personne n'est capable de marcher sur la mer, c'est d'ailleurs pourquoi les poissons n'ont pas de pieds. (p386)"

Après la lecture d'Asta il y a 3 ans, je savais que je voulais lire d'autres romans de Jón Kalman Stefánsson, non pas trop  pour l'histoire qu'il propose mais plus pour le fond, pour les idées soulevées et surtout pour l'écriture que j'avais trouvée très belle, très poétique.

Islande - Dans ce roman c'est d'ailleurs ce qui prédomine : l'écriture et les constats sur son pays (déjà présents dans Asta) : l'Islande et le narrateur, que l'on pourrait identifier comme l'auteur, accompagne Ari, son ami d'enfance, sur la route des souvenirs après la réception d'une lettre de son père au seuil de la mort. Et comme Jón Kalman Stefánsson se fait la voix d'une nation et d'une terre qui se perd, il part dans les vies de trois générations masculines, celle d'Ari mais également celle de son père et son grand-père, sans compter tous les autres personnages masculins et féminins, aux noms si difficilement mémorisables (merci pour Ari) pour démontrer les changements opérés au fil des ans, l'évolution et l'occupation industrielle qui apportent beaucoup mais qui abandonnent ensuite la population.

"Ramener toutes ces histoires à la surface, qu'elles aient eu lieu à Keflavi ou dans les fjords de l'Est, et quelle que soit la douleur qu'elles engendraient, car si nous n'avons pas le courage de nous souvenir, de nous regarder en face, si nous hésitons que nous sommes confrontés à ce qui nous blesse, nous fait souffrir ou nous humilie, alors c'en est fini de nous. (p416)"

L'histoire est difficilement racontable car il s'agit pas d'une mais de plusieurs, le thème principal étant le temps, l'évolution, avec en autres les traces laissées par l'installation d'une base américaine avec ce qu'elle a pu apporter comme "richesses" et par ce qu'elle a laissé derrière elle, sur des caractères pourtant trempés mais fermés d'une population rude à l'image de la terre sur laquelle ils vivent.

"Rappelez-vous tout comme nous : c'était en ces années où Kflavik ne comptait pas seulement trois points cardinaux, le vent, la mer et l'éternité, mais plutôt quatre : le vent, la mer, l'éternité - et l'armée américaine. (p185)"

Et puis il y a les femmes, celles qui ont engendré, attendues les marins, celle que l'on disait folle et celle que l'on a espéré mais pas comprise.

C'est un roman exigeant, difficile à suivre, les constants allers-retours entre Jadis, 1976 et Aujourd'hui, une écriture faite de longues phrases parfois, de disgressions constantes entre le récit et ce qu'il entraîne comme réflexions plus générales sur le sens de la vie, de la mort, des implications politiques, géographiques sans compter les incises régulières uniquement en début d'ouvrage, dans lesquelles l'auteur évoque le sens de la vie, les dialogues insérés dans le corps du récit sans parler des phrases interminables, m'ont donné l'envie à plusieurs reprises l'envie de l'abandonner.... Mais il y a une pensée, une phrase, une évocation qui a chaque fois me retenait et je repartais pour ce pays où rien ne pousse, un pays aride où les âmes sont trempées à l'eau de la mer, rongées par son sel et parce que l'auteur empruntait un chemin qui soulevait en moi de l'intérêt.

Cette remise en question d'Ari sur sa vie, sur son brusque départ, quittant sa femme et ses trois enfants après un banal reproche, aurait pu me passionner mais je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages, un récit trop complexe dans sa forme et sa construction, trop compact. A vouloir soulever trop de thèmes, l'auteur m'a perdue et si je me souviens bien dans Asta c'était déjà le cas.... On sent à la fois de la colère, de la nostalgie voire de la mélancolie d'un pays qui se défigure et d'un temps d'avant où l'intrusion de la finance et des pays dominants sur une terre pas apte à se défendre, à lutter ont tout abîmé.

J'aurai plus apprécier une chronologie pour m'installer dans chaque génération, mieux m'en imprégner et suivre l'évolution, les changements qui s'opéraient à la fois sur les habitants mais surtout dans la famille d'Ari.

"(...) j'ai toujours ressenti une grande solitude dans votre pays, a-t-il confié au serveur géant, par le diable en personne, c'est à croire que cette putain de solitude est fabriquée ici même, qu'elle sort de la terre avec toutes vos satanés éruptions et qu'ensuite elle va se déverser sur le monde. (p412)"

J'ai aimé mais il m'a fallu par moment une bonne dose de concentration (et de volonté) pour arriver jusqu'au bout et je ne suis d'ailleurs pas sûre d'en avoir compris tous les méandres et implications et surtout ne pas être certaine d'en garder un grand souvenir mais il y a un charme qui opèrait a opéré malgré tout et qui, à chaque fois que je le refermais pour l'abandonner, me rattrapait.

"Ari comprend brusquement quelque chose, comme si quelqu'un avait tout à coup levé le voile d'illusions qui couvre le monde - lequel lui apparaît maintenant tel qu'il est en réalité. Dans toute sa nudité, sans fioritures. Il comprend que la conception qu'il a du réel se trouve là sous ses yeux, imprimée dans les mots et les images de ce quotidien qu'il a survolé tous les matins pendant des années, ingurgitant à son insu la vision développée dans ces pages. Une conception du monde qui est un assemblage d'opinions races, d'idées croupies, de toutes ces choses qui ont pris le dessus et que nous baptisons pensée dominante, ce que nous nommons réalités tangibles.  C'est ainsi que le monde doit être, ainsi qu'il est ; telle est la lecture que nous en livrons. (p272)"

J'ai aimé et cela me pousse malgré tout à continuer à le lire.
Lien : https://mumudanslebocage.wor..
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Mon défi lecture pour la rentrée littéraire 2015 s'est porté sur ce livre. Comme les critiques laissaient supposer un bon degré de poésie dans l'écriture, j'ai tenté sans vraiment en connaître le sujet précis.
L'Islande, cette étendue austère, noire, faite de mousse, de lave, exposée à tous les vents, dégage un parfum de solitude.
Endroit sombre et désolé, Keflavik est la ville portuaire d'Ari, le héros du livre.

« Nulle part en Islande les gens ne vivent aussi près de la mort », dit le narrateur.

L'auteur parle des quotas de pêche imposés par l'Europe qui y font souffrir la population constituée de pêcheurs. La naissance de grosses industries de pêche ont appauvri les familles de pêcheurs qui ont du mal à subsister. Beaucoup doivent se recycler.

« Celui qui veut aimer l'Islande doit parfois s'en exiler ».

C'est ce qu'Ari a fait, dans le passé. Il est parti pour ne pas se détruire. Au Danemark, il a choisi le métier d'éditeur. Aujourd'hui, son père va mourir, et c'est l'occasion pour lui d'un retour. Des souvenirs de sa mère et de sa musique, de sa poésie, de son père, sa voiture, sa culture... Cela lui revient en mémoire. Son honorable grand-­père Oddur le marin est évoqué. Ce livre alterne sans cesse entre 3 temps : le temps « jadis », celui du grand père. le temps « passé », celui d'Ari, lorsqu'il a fui Keflavik en camion et traversé les terres arides. le temps « présent », qui joue avec l'absurdité et l'incongruité.

J'ai trouvé l'écriture très belle, poétique, les tournures splendides, les descriptions à tomber par terre. Mais à mon avis, l'auteur - poète-né - a perdu son livre dans le tourbillon de ses pensées dispersées aux quatre vents. Il a négligé de barricader son roman à l'intérieur d'une trame solide. C'est du moins l'impression que j'en ai eue.

Un livre qui donc exige une certaine attention.
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Que dire de cette lecture étrange?

Un côté poétique assurément, une construction complexe faite d'allers-retours sur différentes périodes , un foisonnement de personnages ( en tout cas c'est l'impression que j'ai eu) , en trame de fond une partie de l'histoire de l'Islande et le personnage central, sa vie, ses échecs, ses amours...

Je l'ai lu sans rechigner même si je m'y suis un peu égarée mais je suis incapable d'en raconter l'histoire!

Le fin tombe comme un cheveu sur la soupe et je n'en comprends toujours pas l'utilité.

Il y a néanmoins de bon passages et une ambiance générale " exotique" ( du Nord smile ) avec des façons de vivre et de penser qui se retrouve dans d'autres romans islandais et qui traduisent, je suppose une "philo-psycho-culture-" plus représentative de l'Europe du Nord que du Sud. Cet aspect fait le charme essentiel de ce texte.

Un roman qui me laisse perplexe ...

Challenge Globe trotteurs : Islande
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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C'est lors d'une opération masse critique que j'ai reçu D'ailleurs, les poissons n'ont pas de pieds. J'en remercie babelio et Gallimard, malheureusement le courant n'est pas passé entre Stefanson et moi... (C'est presque avec tristesse que je le dis quand je vois toutes les critiques élogieuses à son égard).

J'ai trouvé ce voyage dans le passé en terre d'Islande triste et la langue de l'auteur certes à certains moments poétique mais néanmoins trop chargée la plupart du temps. Si l'on sent bien que l'auteur veut nous parler de grands sujets tels que l'Amour et la Mort, il n'était pas pour autant obligé de le faire avec grandiloquence.

Dommage, j'essayerais peut-être un autre de ses romans dans le futur, après tout en littérature, il faut croiser certains auteurs au bon moment.

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Challenge ABC 2016-2017
Challenge Atout prix

Les cent premières pages furent un enchantement. Une écriture imagée, poétique,aussi délicate et changeante que les couleurs du ciel islandais. Et l'enthousiasme est retombé, laissant place à une certaine lassitude mêlée de perplexité: où le roman nous mène-t il? la difficulté à connaître ses proches, le fossé qui se creuse entre deux êtres, l'incommunicabilité...
Tout cela ne fait pas un roman.
Néanmoins, chapeau bas au traducteur, Eric Boury, qui a remporté le Grand prix de traduction de la Société des gens de lettres.
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