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Critique de isabelleisapure


Lors de la lecture d'« Entre ciel et terre », le premier volume de cette trilogie, j'ai éprouvé une telle quiétude, au coeur de la terre hostile d'Islande, habillée d'un manteau de neige et de glace une grande partie de l'année, que j'ai eu envie d'y retourner.
Dans le premier opus, nous quittions le gamin en quête d'une raison de vivre après la mort de son seul ami, Barbour.
« La tristesse des anges » nous plonge à nouveau dans un univers glacé.
On retrouve « le gamin », héros sans nom, échoué dans un hôtel sur la côte nord-ouest de l'île. Il continue à lire éperdument, amoureux des mots lorsqu'ils deviennent poèmes, comme son ami Barbour qui le paya de sa vie.

La relative sérénité que le gamin est parvenu tant bien que mal à atteindre va être rompue par l'arrivée de Jens, le postier.
A demi mort de froid, collé à son cheval par une couche de glace, le pauvre homme après avoir repris vie, doit poursuivre sa tournée, dont une partie se fait par voie maritime. C'est au gamin, marin aguerri que reviendra le privilège (ou le malheur) de l'accompagner.
Pour l'amateur de poésie qu'il est, le taciturne Jens n'est pas franchement le compagnon de route idéal.
Pendant de longues pages, La Tristesse des anges suit deux hommes qui marchent en tentant de résister à une nature déchaînée. Faire quelques mètres demande des heures. le vent transit, la neige aveugle, le froid assassine, mais ils doivent continuer coûte que coûte, résister à la fatigue, à l'envie de dormir qui pourrait être fatale.

Il ne se passe pas grand-chose dans ce livre, l'action est lente, la parole se fait rare, les confidences ne sont pas dans les habitudes des deux compagnons.
Elles n'en ont que plus de valeur, lorsque quelque chose de personnel échappe malgré tout à l'un d'eux.

Avec Jon Kalman Stefansson, le mot contemplatif prend tout son sens.
Que serait ce texte, pour nous français, sans le talent du traducteur que l'on a trop souvent tendance à oublier.
Ici, tout le mérite en revient à Eric Boury.


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