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4,16

sur 545 notes
La tristesse des anges... Quelle charmante métaphore pour décrire la neige qui tombe! Ce roman est le deuxième de la trilogie de Stefánsson, la suite du merveilleux Entre ciel et terre.

C'est avec joie que je me suis replongée dans l'univers unique et particulier de Stefánsson. Quel plaisir de retrouver le "gamin", son personnage principal, et de le suivre dans ses incessants questionnements sur l'amour, l'amitié, la vie et la mort. Sa candeur et son regard neuf sur la vie sont rafraîchissants. Même ses désillusions le sont. On a envie de le suivre dans cette quête universelle chez l'être humain: c'est quoi le bonheur.

On se retrouve donc en Islande, au début du siècle dernier, où le gamin doit partir en expédition pour aider Jens le postier à traverser les landes pour aller porter le courrier dans les contrées lointaines, et ce, souvent au péril de leur vie. Durant 400 pages, il fait tempête : il neige, il fait froid et les personnages luttent constamment pour leur survie. L'auteur arrive à maintenir une tension constante sur son lecteur qui traverse, malgré lui, l'adversité avec eux.

L'écriture de Stefánsson reste pour moi inclassable. C'est un savant et savoureux mélange d'amour pour les mots, de métaphores magnifiques, de réflexions sur la vie et la mort et de descriptions incroyables sur les paysages islandais. Toutefois, si c'était à refaire, je lirais cette trilogie au coeur de l'hiver, où se passe la majeure partie du récit, histoire d'être encore plus dans l'ambiance.
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La tristesse des anges - Jon Kalman Stefansson

Le gamin ne se remet pas de la mort de son ami Barour. Il part rendre un livre à celui qui lui avait prêté et dans cette démarche, il est recueilli par deux femmes ainsi que par le directeur d'une école féru de lettres et de poésie. Il prend peu à peu conscience de sa destinée. Dans l'intervalle, il rencontre Jens, le postier qui a besoin d'un homme qui a survécu à la mer pour mener à bien sa prochaine tournée dans les dangereux fjords du Nord.

Ce roman fait suite au premier livre de Jon Kalman Stefansson Entre ciel et terre. On y retrouve ce gamin qui va souffrir dans les neiges que les Indiens du nord du Canada appellent les larmes des anges.

A travers des pentes abruptes et vertigineuses ou le vent est un souffre-douleur, l'auteur continue de nous faire voyager dans cet amas de neige ou chaque homme et femme pense à la vie en côtoyant la mort. Une description d'un univers islandais toujours magnifique à lire.
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C'est le second volet d'une trilogie, qu'on peut sans doute apprécier sans avoir lu le précédent, Entre ciel et terre, que j'avais adoré. La neige et le froid ne sont pas du tout mes éléments, mais j'ai été fascinée par la patience, l'endurance, le courage dont doivent faire preuve ces « gens du Nord ». Par bien des égards, on retrouve les mêmes sensations ici, et j'ai commencé à saturer un peu. Il y a bien-sûr beaucoup d'aspects nouveaux: le gamin, - dont on ne connaît toujours pas le nom, alors que tous les autres personnages en ont un - part avec le postier à travers la neige, leur relation est très spéciale puisque Jens ne parle pratiquement pas et affiche même une certaine hostilité envers le garçon. Il y a aussi l'incroyable l'hospitalité des Islandais qui les accueillent pour passer la nuit, rien n'y semble impossible. Somme toute, la solitude et ce qu'elle peut engendrer m'a attirée et une fois de plus, la magie a opéré et je ne suis pas près d'oublier ce livre. Par contre, j'attendrai un peu avant de lire le troisième qui est déjà sur ma PAL.
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Quelle belle description de l'Islande, du froid, du vent, de la neige, de l'isolement, du dénuement, de la persévérance.
L'auteur nous fait parcourir ce pays si rude où le fermier dans la plus grande pauvreté ouvre sa porte et partage le peu, où la lecture et les légendes sont primordiales pour passer la longue période d'hiver ; cette île où les communications peuvent être coupées pendant des mois soulignant l'importance du postier, ici Jens accompagné du « Gamin » déterminés à livrer le courrier au péril de leur vie.
Ces personnages qui évoluent dans cette nature hostile contre les éléments déchaînés puisent la force ultime dans leurs réflexions sur le sens de la vie.
Ce livre à la lecture parfois ardue est en parfaite adéquation avec l'Islande.



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Évidemment, ayant beaucoup aimé entre ciel et terre, je retrouve cette écriture à la fois douce et poétique mais rude comme son climat.
Je pourrai faire un rapprochement avec Coloanne, l'écrivain argentin, que j'avais découvert adolescent.
Ici la nature est impitoyable et la poésie un soupçon de cristal perdu au milieu de l'immensité
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Un livre merveilleux qui tient les promesses du premier volume, Entre ciel et terre. Une très belle traduction qui restitue la poésie et la magie de ce grand moment de littérature, à la fois nostalgique et transcendante. le gamin continue son chemin sur ces terres verglacées d'Islande où il rencontre des personnages qui vont marquer sa destinée.
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"La tristesse des anges" fait suite à "Entre ciel et terre". Nous retrouvons le Gamin là où nous l'avions laissé, auprès de Geirþrúður, de Helga et du capitaine Kolbeinn. Voilà trois semaines qu'il est hébergé à l'auberge contre quelques menus services. Alors que le printemps se fait attendre, Jens le Postier arrive enfin, en plein milieu d'une tempête de neige. À peine remis de son périple (et à peine réchauffé), il doit repartir vers le Nord. Parce qu'il est un habitué de la mer, le Gamin est désigné pour l'accompagner. C'est une longue épopée qui les attend, dans laquelle ils devront faire face au vent violent, à la neige ténébreuse, au froid, à la fatigue, à la faim, à la soif...

C'est un véritable plaisir que d'avoir retrouvé la jolie plume de Jón Kalman Stefánsson : une plume tout en poésie, envoûtante, quelque peu lancinante, un peu hors du temps. Elle nous entraîne dans de grands espaces enneigés, nous isole, nous coupe du monde, au même titre que les protagonistes. Nous voyons du blanc partout, nous controns les vents violents, nous avons extrêmement froid, faim, soif. Nous luttons contre cet environnement hostile, non plus pour mener à bien notre mission, mais tout simplement pour rester en vie. Tout est extrêmement bien dépeint : la tempête incessante, les montagnes, le ressac de la Mer Glaciale que l'on entend au loin, les silences entre les flocons de neige, le blanc qui englobe tout à perte de vue. C'est à la fois beau et terrifiant, d'autant qu'on s'y croit réellement.

Le duo que forment le Gamin et Jens est lui aussi adroitement brossé. C'est d'abord timidement que nous assistons à la relation qui s'installe entre eux. Tout les oppose : leur âge, leur condition physique, leur personnalité. Pendant que le Gamin se demande encore s'il a le droit de vivre alors que tous ceux qu'il aime sont morts, pendant qu'il se pose beaucoup de questions et qu'il en pose beaucoup autour de lui, Jens quant à lui a besoin du silence pour avancer, réfléchir, marcher, vivre. Tous deux devront s'habituer à l'autre, au silence de l'un, au besoin de parler de l'autre. Leurs relations seront ponctuées tour à tour de colère, de mutisme autant que de confidence, de soutien autant que de renoncement. Mais le lien se crée, tout doucement, et s'il est fragile au début, on le voit se fortifier au fil de leur avancée. Cette relation complexe nous permet de les apprivoiser, de nous attacher à l'un comme à l'autre.

Mais je n'ai pu apprécier tout ça dans son entièreté. Comme avec "Entre ciel et terre", bien qu'en pire ici, mon plus gros problème se situe au niveau de la mise en forme, et plus précisément de l'absence de typographie dans les dialogues. Ils sont ici mélangés au reste de la narration, et sont bien plus nombreux que dans le tome précédent. Il arrive quelquefois qu'ils soient annoncés comme dans une pièce de théâtre (avec le nom du personnage indiqué avant la réplique), notamment lors de longues conversations impliquant plusieurs protagonistes, mais c'est assez rare. le plus souvent, les personnages se donnent la réplique dans un même paragraphe, on passe sans cesse d'une phrase à l'autre en changeant à chaque fois de personnages, et ce n'est pas toujours évident. Parfois même, on a deux personnages qui se répondent dans une seule même phrase... C'est brouillon, totalement désordonné, et c'est aussi très fatiguant. Je ne comprendrais jamais en quoi c'est si compliqué d'utiliser des guillemets et des tirets...

Un très beau roman tout de même, grâce à sa belle et périlleuse intrigue, grâce à la magnifique plume de l'auteur (et de son traducteur), et dans lequel la (non)fin ne peut que me motiver à ouvrir rapidement "Le coeur de l'homme", dernier tome de la trilogie.
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Nous retrouvons « le gamin » de « Entre ciel et terre », juste là où nous l'avions quitté.
Il a trouvé refuge dans la maison des deux femmes qui hébergent le vieux capitaine, à qui il est venu rendre le livre responsable de la mort de son ami. Et la vie semble reprendre, dans cette maison quasi familiale. Étant donné qu'il est trop sensible pour reprendre la mer, il sera instruit, c'est son chemin. Il découvre le Village, ses habitants, et même les premiers émois amoureux.
Mais il doit d'abord partir avec Jens le postier. La distribution du courrier les emmène aux frontières du monde, et c'est au coeur de la tempête de neige qu'ils rencontreront la pire épreuve : ils devront se battre avec leurs peurs, contre le froid, contre l'épuisement, contre la mort. Pour découvrir l'essentiel, ce qui importe plus que tout, ce qui donne envie de vivre.

C'est bien plus qu'un roman, c'est un voyage : la langue poétique de Jon Kalman Stefansson nous emmène vers nous-même. A qui veut bien se donner la peine de lire les personnages, les décors et les évènements de manière métaphorique, il est donné de découvrir le coeur de notre humanité : la puissance de l'amour, le prix de la vie, la peur de la mort, et néanmoins la tentation de s'y abandonner quand tout espoir nous quitte. La colère, la révolte de celui qui refuse l'absurdité et le néant. La dernière scène est dantesque, hallucinante, terrifiante.
Sublime.
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Début in medias res, arrivée de Jens le facteur, qui semble sorti de nulle part si ce n'est d'une étendue de neige infinie et compacte, chez Helga, Kolbeinn et Geirþrúður, qui accueille déjà le gamin depuis quelques semaines. Peu à peu reviennent les bribes de son histoire et les souvenirs de Bardur, mort en mer, dont je ne me souvenais que mal.
J'ai adoré les passages qui vont d'un narrateur interne à un autre sans prévenir, et les dialogues, tantôt théâtralisés avec des répliques clairement attribuées, tantôt échappant à toutes les règles. La fluidité néanmoins de ces échanges de paroles et de ces pensées, même au coeur de la tempête dont de longues phrases décrivent parfois le déchaînement. J'ai été impressionné par la grande variété de ces passages, de ces moments où pourtant, perdus dans la neige, entre deux abris de fortune, la mort, venue de la mer, des gouffres, des congères, des corps engourdis et de la fatigue, les guette systématiquement. le caractère trépidant de toutes ces descriptions de neige qui ne sont jamais les mêmes. Complète immersion dans cette lecture haletante.
L'attitude des personnages ! Les conversations, les silences, les chants, les souvenirs. La construction du récit en quatre parties inégales. L'attachement croissant pour les personnages et la curiosité pour l'étrange lien qu'ils tissent et pour leur passé mystérieux. L'immersion dans la culture et les légendes locales, sur la Rive de l'Hiver, à la fin du XIXème siècle. L'importance de certains détails : les livres dont on comprend la préciosité aux yeux du gamin par son attrait toujours présent pour la poésie, les odeurs, les sons, les effets du froid, les épaules de Ragnheiður. le mystère qui plane continuellement et les miracles qui se produisent dans les montagnes. Et partout, des phrases, longues ou lapidaires, qui mériteraient que l'on s'arrête pour les noter. La dimension de l'inscription et du sacré qui traverse de part en part ce roman. Une lecture que j'ai adoré dans tous ses aspects, et qui laisse un arrière goût très fort et plein d'images en tête.
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Ce texte concerne un livre de poèmes de Stefansson, mais je ne sais pas ajouter un livre aux listes, alors il s'accroche ici...


Jon Kalman Stefansson
Illusions et désenchantements, passions, amour et ironie dans le monde poétique de Jón Kalman Stefánsson.
« J'ai du mal à m'imaginer en train d'écrire de la fiction. La forme poétique est la plus appropriée pour moi." Alors il a répondu...
La première fois que la douleur m'a sauvé la vie - Jón Kalman Stefánsson - Iperborea de Jón Kalman Stefánsson est un recueil de poèmes original et troublant.
Je n'ai connu Jón Kalman Stefánsson qu'en tant que romancier et j'ai été étonné de lire ses poèmes qui sont précédés d'une introduction détaillée par l'auteur lui-même. Dans La première fois que la douleur m'a sauvé la vie, l'écrivain retrace son amour pour la poésie et raconte son approche des livres.
Ce volume contient quatre recueils allant de 1988 à 1994, qui peuvent donc être définis comme des écrits de jeunesse, ceux qui ont jeté les bases de sa future production.
J'ai aimé l'imprévisibilité de ces collections. Il y a des poèmes dans lesquels on sourit, d'autres sont présents la mort, la solitude... J
L'auteur a joué avec les règles en surprenant les lecteurs et en se rappelant que dans ce jeu il n'y a pas de lois : La poésie est complexe, mais l'un de ses aspects les plus importants, qui en même temps est la raison pour laquelle elle est souvent une épine dans le pied des dictateurs de tout âge et de ceux qui ont une impatience pour connaître les vues et les opinions des autres, est sa capacité à voir au-delà, et parfois à démasquer, les opinions et les clichés de son époque. Ou de les interroger. Pour nous forcer à en douter. La poésie ne respecte pas les règles, c'est un chat qui ne se laisse jamais complètement apprivoiser. Elle est la fille de son temps, mais elle n'est pas liée à son temps. Et dans ses meilleurs moments, il nous montre un monde au-delà du monde, ces idées dont parlait Platon
Ces poèmes sont une tentative d'allumer une lumière dans le noir, de créer un sourire même lorsqu'il est difficile de s'abandonner.
La première fois que la douleur m'a sauvé la vie, c'est... Imprévisible, troublant, drôle et émouvant.
Je le recommandé à ceux qui recherchent des collections originales, imprévisibles et inoubliables. Pour ceux qui ont des envies gigantesques pour ceux qui ont des rêves minuscules :
'Non!
Je ne demande pas l'exultation du temps
seulement
une journée complète autour
a toi
et la mer et le ciel
qui te suivent de près
juste une seconde
au-delà de la fin du monde'

Je ne dirai rien de plus, lisez, décidez...
Lien : http://holophernes.over-blog..
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