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Trilogie romanesque (Jón Kalman Ste... tome 2 sur 3
EAN : 9782070131341
384 pages
Gallimard (30/11/-1)
4.16/5   540 notes
Résumé :
Lorsque Jens le Postier arrive au village, il est accueilli par Helga et le gamin qui le détachent de sa monture avec laquelle il ne forme plus qu'un énorme glaçon. Sa prochaine tournée doit le mener vers les dangereux fjords du Nord. Il ne pourra pas les affronter sans l'assistance d'un habitué des sorties en mer.
Le gamin, lui, découvre la poésie et prend peu à peu conscience de ses désirs. Il ira «là où l'Islande prend fin pour laisser place à l'éternel hi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (100) Voir plus Ajouter une critique
4,16

sur 540 notes
Le vent, le blizzard, la neige.
La houle, les vagues.
La nuit, les étoiles et la tristesse des anges.

Les éléments se déchaînent, et la poésie m'enchaîne.

Je me retrouve prisonnier du vent, du blizzard, d'une tristesse qui me colle à la peau comme de la neige mouillée et qui dissout lentement mes vieux os. Je m'engouffre dans une taverne, des bruyants ancêtres vikings qui versent et déversent des gobelets métalliques remplis de cervoise se réchauffent joyeusement, pas que la cervoise se serve chaude dans ce coin reculé de la Terre et du monde glacé.

Je m'installe au fond de la salle, mélange de pénombre et de vieille poussière que des siècles de lecteurs ou d'ivrognes ont fréquenté. Je reste silencieux, je lis juste une phrase, ce n'est pas de l'indifférence ce silence, c'est juste un de ces instants magiques, comme quand la lune bleue s'éveille au milieu d'une foule d'étoiles et d'embruns.

Je m'arrête sur cette phrase, comme on s'arrête sur un sourire ; sur ce mot, comme une magnifique femme ; sur ce chapitre, comme si plus rien ne comptait en dehors de ce silence fait d'amour et de poésie. Tout y est beau, sublime. A chaque nouvelle ligne, j'ai le sentiment d'assister à une nouvelle aurore boréale. Ou à regarder le beau sourire d'une belle femme pour le garder profondément et silencieusement ancré en moi.

Je lis une seconde phrase. J'ai envie de l'apprendre par coeur et de la ressortir à une jolie islandaise de passage, juste pour un sourire même éphémère. J'ai envie de la noter sur un carnet avec une couverture de cuir. J'ai envie de l'écrire sur un site internet qui recense toutes les meilleures citations de bouquins islandais et d'ailleurs. D'ailleurs, je grave cette phrase sur la table avec mon couteau de poche.

« Les flocons se déversent, la neige envahit l'espace entre ciel et terre, elle relie l'air et le sol, on ne voit plus entre les deux aucune différence, tout se confond et les deux hommes doivent s'attendre à rencontrer des anges en plein vol au sein de l'éternité. »

J'attends la troisième phrase avec impatience. Pourtant, je prends mon temps. C'est aussi ça l'amour pour un livre, l'amour pour une femme, prendre son temps, la regarder et sentir au plus profond de son âme son souffle, celui de la phrase qui commence et ne s'achèvera que dans les tréfonds d'un rêve.

La phrase suivante est un éloge au silence. Celui qui empêche de sortir un son, tant il fait froid dehors, tant tes émotions restent au chaud à l'intérieur. Tous ces mots sont des silences d'une pureté immaculée. Comme la neige qui tombe encore et encore. Et toujours. C'est le blizzard. Dehors, dedans.

En fait, je crois que j'ai envie de relire deux fois chaque phrase. J'ai envie de m'arrêter sur chaque mot, respirer chaque ponctuation. Trois fois.

En fait, je crois simplement que je n'ai rien lu de plus beau que cette tristesse des anges. Une tristesse solitaire sur un coeur gelé, la plus belle façon de s'abandonner à la poésie d'une terre glacée.
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La tristesse des anges, ou encore les larmes des anges, à savoir la neige, nous étreint, nous enveloppe jusqu'à nous étouffer dans ce deuxième tome de la trilogie islandaise de JK Stefansson. La neige et ses mille combinaisons. Depuis la neige légère, apaisante, caressante, virevoltante, le silence en suspens entre les flocons, jusqu'à celle, drue, charpie de flocons qui cingle le visage et érafle la cornée, empêche de respirer, reliant le ciel à la terre et transformant le monde en un tourbillon informe et blanc. Jusqu'à ne plus faire de différence entre la neige qui tombe du ciel et celle qui monte depuis la terre sous l'effet des bourrasques.
La voix qui raconte est une voix d'outretombe, celle des défunts aux yeux telles des gouttes de pluie, emplis de ciel, d'air limpide et de néant, qui nous exhortent de ne pas oublier de vivre sous peine de finir comme eux et d'errer. Pourtant que les conditions de vie sont rudes, quasi impossibles…Chutes de neige gommant le paysage, blizzard sur une lande battue par les vents où les directions se confondent, j'ai eu la sensation d'une réminiscence, celle de la Horde du contrevent, toute petite Horde ici de deux personnes, à la recherche de la source de l'hiver, droit vers la nord, à la source du vent.

L'abri est alors la seule planche de salut pour la survie et nous rend philosophe : « de cette tempête si immense qu'elle emplit l'existence et menace les vies ; il suffit d'une porte, une fine planche de bois, pour s'en isoler, l'exclure. N'y aurait-il pas là quelque chose à apprendre à propos de l'homme quand il est confronté à ses sombres turbulences ? ».

Oui, il fait froid, très froid dans ce livre et alors qu'il est bon de boire une grande quantité de skyr délayé dans du lait, mélangé parfois à des flocons d'avoine, de manger du mouton fumé, de s'enfiler de grosses tranches de pain nappées d'épaisses couches de beurre et de pâté, des flatkökur (galette de farine sans levure), de la bouillie chaude, des têtes de morue réduites en compote, mélangées à de la farine et du lait, ou encore du macareux faisandé. Revigorant et croyez-moi il le faut. Et surtout, surtout d'engloutir du café à grandes lampées. J'avais déjà remarqué dans le premier tome (Entre ciel et terre) l'amour qu'éprouve l'auteur pour le breuvage noir mais là, il s'agit d'une véritable ode pour cette boisson sacrée et quasi sacralisée, pour cette boisson aussi chaude que le paradis et aussi noire que l'enfer. Ce noir breuvage dont le fumet hante encore les défunts et soutient les vieillards, dont l'odeur transforme les cabines les plus glaciales en lieu habitable, fragrance se propageant tel un cri de joie. « Si le royaume des Cieux existe, alors il y pousse sans doute des grains de café » note JK Stefansson et je crois que je n'ai jamais autant bu de tasses de café en lisant un livre.

Nous retrouvons et nous attachons davantage au « gamin » présent maintenant depuis trois semaines auprès de Geirþrúður, d'Helga et du vieux capitaine aveugle Kolbeinn. Les deux femmes ont accueilli ce garçon maigre, peu viril (comparé en tout cas à la plupart des hommes islandais) lunaire et amoureux des mots, sans famille et en deuil de son meilleur ami, avec pour objectif de l'instruire, notamment de lui apprendre l'anglais, de lui faire découvrir les grandes oeuvres littéraires comme celle de Shakespeare.
Mais avant il doit accompagner Jens, postier, pour une tournée lointaine et dangereuse, l'autre postier étant malade. le postier a une fonction très importante sur cette île du bout du monde, il est le fil qui la relie au monde pendant les hivers interminables, durant lesquels les habitants n'ont pour compagnie que les « étoiles, l'obscurité qui les sépare et la pâleur de la lune ». C'est un métier dangereux qui impose de parcourir de vastes espaces pour collecter les nouvelles de la capitale Reykjavik acompagnées de toutes celles qu'il a collectées en chemin : « un tel est mort, tel autre a eu un enfant hors mariage, Gröndal a été retrouvé ivre sur la plage, saison instable et changeante dans la province du Suðurland, le sud du pays, une baleine de trente aulnes s'est échouée sur le versant est du Hornafjörður, etc… ».

Nous avons beau être au moins d'avril, fin avril même, le printemps semble ne pas vouloir venir, Il leur faut traverser deux fjords dans des conditions météorologiques extrêmes, le périple va s'avérer être cauchemardesque, la ligne entre la vie et la mort est alors mince. Jens le taiseux et le gamin poète semblent condamnés à se tenir à la pointe d'un couteau durant ce périple. Ce gamin, si doux et bon, qui déclament des vers pendant l'adversité car « la poésie ne nous rend pas humbles ou timides, mais sincères, c'est là son essence et son importance » face à Jens qui déteste la compagnie des autres et encore plus la poésie estimant que la lutte pour la vie fait mauvais ménage avec la rêverie et la poésie. le gamin saura se rapprocher de Jens, il sait instinctivement que « celui qui ne franchit pas la distance qui mène vers l'autre voit ses jours s'emplir d'un son creux ».

Comme dans le premier tome, nous retrouvons une poésie d'une beauté à couper le souffle, notamment lorsqu'elle met à l'honneur la beauté des femmes et l'amour. Que de descriptions fabuleuses des épaules de Ragnheiður, des épaules « tissées dans le clair de lune », des épaules blanches et lisses, tels des icebergs raclés par les vents. Nous retrouvons également l'amour et le rôle des livres et de la poésie, monde à l'arrière du monde, l'amour des mots, seule chose que le temps n'ait pas le pouvoir de piétiner. « Certains mots forment des gangues au creux du temps, et à l'intérieur se trouve peut-être le souvenir de toi ».

Pour conclure ce ressenti et avant d'aborder le troisième tome de cette trilogie glaciale et magnifique, voici l'image poétique qui m'aura le plus marquée dans ce livre, cette image de la Terre vue de l'espace, juste sublime : « le jour se lève avec lenteur. Les étoiles comme la lune disparaissent et bientôt la clarté, l'eau bleutée du ciel, vient tout inonder, cette délicieuse lumière qui nous aide à nous orienter à travers le monde. Pourtant, elle ne porte pas si loin, cette clarté, elle part de la surface de la terre et n'éclaire que quelques dizaines de kilomètres dans l'air où les ténèbres de l'univers prennent ensuite le relais. Sans doute en va-t-il de même pour la vie, ce lac bleuté à l'arrière duquel l'océan de la mort nous attend. »
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Voilà trois semaines que le Gamin est installé dans le confort douillet de la maison de Kolbeinn et Helga. Il aide à la buvette, va faire les courses et le, soir, il fait la lecture pour le vieux capitaine aveugle. Mais il n'en a pas encore fini avec le froid et la neige. Jens, le postier, doit livrer le courrier dans les fjords du Nord, ''là où l'Islande prend fin pour laisser place à l'éternel hiver''. Une partie de la route se fait par voie de mer et Jens n'a pas le pied marin. Il lui faut un compagnon qui sache mener une barque et ce sera la mission du gamin. le géant taiseux et le freluquet amoureux des mots partent donc aux confins du pays, dans la solitude des grands espaces blancs...

Roman du froid et de la neige, cette ''tristesse des anges'' qui brouille le paysage, dissimule les crevasses mortelles, transit les hommes jusqu'à la moelle, peut tuer aussi sûrement qu'une arme, ce deuxième tome de la trilogie de Jon Kalman Stefanson est tout aussi poétique que le premier. On y retrouve le Gamin, toujours en deuil de son ami Bàrður, toujours réticent à profiter de sa nouvelle vie quand tous ses proches ne sont plus de ce monde. Pourtant, la chaleur, la poésie, les livres, l'éveil des sens grâce à la belle Ragnheiður, font désormais partie de son quotidien si différent de la rude vie de pêcheur qu'il a laissée derrière lui. Quand il doit à nouveau se frotter à l'hostilité des éléments, il le fait en pleine conscience, certain de pouvoir traverser le pire grâce au pouvoir des mots qui emplissent sa tête et son âme. le chemin est semé d'embûches et le Gamin s'interroge sur le sens de la vie dans cette contrée si peu faite pour l'homme. Pourtant, dans cet éternel hiver qui laisse si peu de place à la lumière, une lueur d'espoir persiste. Des hommes et des femmes y vivent, y élèvent des enfants, y rêvent de printemps. Porté par les poèmes qu'il se récite sans fin, stimulé par la chaleur humaine qui existe sous la glace, le Gamin suit sa route pour relier les humains par des lettres, des journaux, des traces du monde.
Hommage aux mots, à la littérature et aux traditions littéraires islandaises, La tristesse des anges glace le sang autant qu'elle réjouit le coeur. Il y a de la poésie, de la beauté, de la neige, du froid et aussi tellement d'humanité dans ces pages que l'on peine à quitter ces terres islandaises, surtout que le doute persiste sur le sort du Gamin et de Jens que la tempête malmène plus que de raison. de la grande littérature !
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Je croyais avoir fait connaissance avec la rudesse sauvage et énigmatique de l'Islande, à travers les enquêtes d'Erlendur.

Je me trompais. Ce fut le choc .

Je suis entrée dans un avril de glace, avec Jens, le postier, littéralement collé à son cheval par le gel. Et j'ai découvert un univers hors du temps, au coeur d'une nature souvent hostile. J'ai avancé en sa compagnie jusqu'à la maison-réconfort d'Helga, une buvette-hôtel ou les voyageurs fourbus font une halte.

J'y ai découvert des personnages rendus mutiques par l'environnement , repliés sur eux-mêmes, sur leur cécité terrible quand on est passionné de livres, comme Kolbeinn.

Et puis le" gamin" s'est présenté à moi, en mal d'affection, éloigné qu'il est d'Andrea, sa mère, dont il attend les lettres avec impatience. Un gamin attachant, habité par les rêves, le désir qui s'éveille dans son corps adolescent, les espoirs juvéniles et les révoltes aussi.

Et surtout j'ai pénétré à pas feutrés, floconneux, dans l'univers de l'auteur, plus encore poète que romancier ( je n'ai pas suivi l'ordre de cette trilogie, c'est le premier que je lis) . Presque chaque phrase est un bijou. A travers la beauté envoûtante de ses descriptions, j'ai senti sur mon visage les épées de la neige, faussement enveloppante et veloutée, en fait mortuaire et coupante.

J'ai alors parcouru des kilomètres et des kilomètres vers les Fjords du Nord, pour une tournée à haut risque. J'ai trouvé le parcours un peu long mais je me suis accrochée, hypnotisée par le vertige des phrases, le vent et les tourbillons de neige.

L'arrivée a été terrible, angoissante, mais ô combien sublime dans sa désolation.
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"La tristesse des anges" fait suite à "Entre ciel et terre". Nous retrouvons le Gamin là où nous l'avions laissé, auprès de Geirþrúður, de Helga et du capitaine Kolbeinn. Voilà trois semaines qu'il est hébergé à l'auberge contre quelques menus services. Alors que le printemps se fait attendre, Jens le Postier arrive enfin, en plein milieu d'une tempête de neige. À peine remis de son périple (et à peine réchauffé), il doit repartir vers le Nord. Parce qu'il est un habitué de la mer, le Gamin est désigné pour l'accompagner. C'est une longue épopée qui les attend, dans laquelle ils devront faire face au vent violent, à la neige ténébreuse, au froid, à la fatigue, à la faim, à la soif...

C'est un véritable plaisir que d'avoir retrouvé la jolie plume de Jón Kalman Stefánsson : une plume tout en poésie, envoûtante, quelque peu lancinante, un peu hors du temps. Elle nous entraîne dans de grands espaces enneigés, nous isole, nous coupe du monde, au même titre que les protagonistes. Nous voyons du blanc partout, nous controns les vents violents, nous avons extrêmement froid, faim, soif. Nous luttons contre cet environnement hostile, non plus pour mener à bien notre mission, mais tout simplement pour rester en vie. Tout est extrêmement bien dépeint : la tempête incessante, les montagnes, le ressac de la Mer Glaciale que l'on entend au loin, les silences entre les flocons de neige, le blanc qui englobe tout à perte de vue. C'est à la fois beau et terrifiant, d'autant qu'on s'y croit réellement.

Le duo que forment le Gamin et Jens est lui aussi adroitement brossé. C'est d'abord timidement que nous assistons à la relation qui s'installe entre eux. Tout les oppose : leur âge, leur condition physique, leur personnalité. Pendant que le Gamin se demande encore s'il a le droit de vivre alors que tous ceux qu'il aime sont morts, pendant qu'il se pose beaucoup de questions et qu'il en pose beaucoup autour de lui, Jens quant à lui a besoin du silence pour avancer, réfléchir, marcher, vivre. Tous deux devront s'habituer à l'autre, au silence de l'un, au besoin de parler de l'autre. Leurs relations seront ponctuées tour à tour de colère, de mutisme autant que de confidence, de soutien autant que de renoncement. Mais le lien se crée, tout doucement, et s'il est fragile au début, on le voit se fortifier au fil de leur avancée. Cette relation complexe nous permet de les apprivoiser, de nous attacher à l'un comme à l'autre.

Mais je n'ai pu apprécier tout ça dans son entièreté. Comme avec "Entre ciel et terre", bien qu'en pire ici, mon plus gros problème se situe au niveau de la mise en forme, et plus précisément de l'absence de typographie dans les dialogues. Ils sont ici mélangés au reste de la narration, et sont bien plus nombreux que dans le tome précédent. Il arrive quelquefois qu'ils soient annoncés comme dans une pièce de théâtre (avec le nom du personnage indiqué avant la réplique), notamment lors de longues conversations impliquant plusieurs protagonistes, mais c'est assez rare. le plus souvent, les personnages se donnent la réplique dans un même paragraphe, on passe sans cesse d'une phrase à l'autre en changeant à chaque fois de personnages, et ce n'est pas toujours évident. Parfois même, on a deux personnages qui se répondent dans une seule même phrase... C'est brouillon, totalement désordonné, et c'est aussi très fatiguant. Je ne comprendrais jamais en quoi c'est si compliqué d'utiliser des guillemets et des tirets...

Un très beau roman tout de même, grâce à sa belle et périlleuse intrigue, grâce à la magnifique plume de l'auteur (et de son traducteur), et dans lequel la (non)fin ne peut que me motiver à ouvrir rapidement "Le coeur de l'homme", dernier tome de la trilogie.
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critiques presse (3)
Telerama
23 janvier 2013
Ce livre, qui fait suite à Entre ciel et terre, est un merveilleux hommage à la littérature. Il décrit aussi la lutte quotidienne des villageois pour survivre dans la « tristesse des anges », surnom de la neige qui tournoie et qui tue.
Lire la critique sur le site : Telerama
Lexpress
16 novembre 2011
Difficile de ne pas être saisi par un univers où le feu brûle sous la glace, où les émotions ne demandent qu'à affleurer.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Actualitte
18 octobre 2011
Dans un pays où les éléments naturels dominent l'être humain et l'éprouvent rudement, les mots sont le refuge, l'espoir, la force, le soutien inébranlable, l'expression du bonheur et de la joie, la conjuration de la peur. Dans ce roman, ils sont pour nous, lecteurs, le reflet grandiose et sensible, sans artifice, de l'hiver éternel et de la rencontre de personnages à la fois mystérieux et envoûtants, bruts mais fascinants, d'une beauté inaltérée encore. Un livre à l'état pur.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (340) Voir plus Ajouter une citation
Le sommeil sollicite lentement, inexorablement, ces êtres humains qui reposent sous la neige, à l'intérieur de la maison enfoncée dans la terre.
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Cet été, dit-elle, j'irais chevaucher au soleil. (Réponse) Lequel désires-tu que je sois, le cheval ou le soleil ? demande le gamin.
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Ses cheveux noirs sont relevés en chignon et une mèche unique lui retombe sur la joue. Une unique mèche brune posée sur sa peau blanche et merveilleusement lisse.
Il regarde encore et encore, peu à peu la Terre ralentit son mouvement, elle tourne de plus en plus lentement jusqu’à s’arrêter. Elle demeure suspendue dans les ténèbres de l’espace et toute chose devient immobile. Le vent devient transparence, la neige qui volait en bourrasques se pose sur la terre et devient un manteau de silence : au-dessus, le ciel noir et le scintillement d’étoiles aussi vieilles que le temps.

Il ne savait pas qu’on pouvait arrêter la Terre en regardant une unique mèche de cheveux posée sur une joue pâle.

Il ne savait pas que cette mèche de cheveux pourrait l’amener à percevoir un parfum d’aube des temps.

Il ne savait pas que des épaules pouvaient être si fines, et aussi blanches qu’un clair de lune.
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Il neige. Une charpie de flocons emplit la voûte du ciel et s'amoncelle sur le monde. Le vent est doux, les congères immobiles ; la mer, calme en surface, avale la neige sans relâche. Mais l'agitation persiste en ses profondeurs après les tempêtes des derniers jours, une agitation qui complique la tâche aux navires pontés. Tout comme l'homme, l'océan possède une chair sous la peau et il lui faut du temps pour se remettre d'un assaut. Il est rarement possible de juger les choses à leur surface, qu'il s'agisse de la mer ou de l'être humain, et par conséquent il est également facile d'être la proie d'une illusion qui peut nous coûter la vie ou le bonheur : je me suis donnée à toi car tu étais si doux et si beau en surface et me voilà désormais malheureuse ; je suis parti en mer parce que les eaux étaient calmes, à présent je suis mort, je pleure dans les profondeurs parmi d'autres noyés, les poissons me traversent le corps.
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Je ne peux pas venir travailler aujourd'hui pour cause de tristesse.
J'ai vu ces yeux hier et ne puis, pas conséquent, venir au travail.
Il m'est impossible de venir aujourd'hui car mon époux est si beau quand il est nu.
Je ne viendrai pas aujourd'hui car la vie m'a trahi.
Je ne serai pas à la réunion car il y a une femme qui prend un bain de soleil devant chez moi et sa peau scintille.
Jamais on n'ose écrire ce genre de choses, on ne décrit pas les décharges électriques qui se produisent entre deux personnes, au lieu de cela on parle des prix, on s'attache à l'apparence, et non au souffle du sang, on ne se lance pas en quête de la vérité, de vers de poésie qui surprennent, des rouges baisers; on dissimule notre impuissance et notre résignation par une numération de données factuelles
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