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Critique de Fandol


Je termine Lumière d'été, puis vient la nuit, de Jón Kalman Stefánsson, cette chronique villageoise qui aurait pu durer encore longtemps mais que j'ai trouvée un peu longue, par moments.
C'est un habitant de ce village islandais de quatre cents âmes qui raconte. L'auteur lui-même ? Sûrement. Ici, loin de Reykjavik, la capitale, il n'y a rien pour distinguer le village, même pas d'église ni de cimetière. Par contre, on y vit très vieux et les abattoirs, la laiterie, la Coopérative et l'Atelier de tricot sont très actifs.
Au cours de ma lecture, j'ai croisé beaucoup de personnages, me suis perdu un peu avec tous ces noms islandais auxquels je ne suis pas habitué. Alors, je me suis laissé bercer par ces histoires racontées en huit chapitres divisés en plusieurs mouvements. S'il y a un petit port avec quelques cinq cents habitants répartis dans les fermes alentour.
Ces hommes et ces femmes partagent une vie rude et le moindre événement attire attention et commérages comme Águsta, la postière si indiscrète sait bien lancer.
Tout comme avec le Directeur de l'Atelier de tricot devenu soudain passionné pour le latin et l'astronomie. On l'appelle alors l'Astronome et il se met même à donner régulièrement des conférences. Hélas, L Atelier qui fabriquait chaussettes, chandails, bonnets, moufles, gants, ferme subitement. Sur l'ensemble du personnel, cinq femmes ne retrouvent pas de travail et vont tenter de se venger.
Les femmes, justement, tiennent un rôle important. L'auteur sait les décrire de manière très sensuelle tout en étant parfois cruel pour certains détails physiques. Elles attisent les sens des hommes et cela peut déclencher des catastrophes, même si, ici, on sait tout remettre dans l'ordre afin que la vie continue tout de même.
L'auteur que j'avais déjà apprécié dans Ásta, ne se contente pas de conter ces destinées à la fois ordinaires et extraordinaires, il saupoudre très judicieusement des réflexions sur notre monde, sur nos modes de consommations, sur nos façons de vivre et de passer le temps.
Ce sont ces réflexions que j'ai le plus appréciées au fil de ma lecture regrettant parfois d'abandonner certains personnages alors que leur histoire ne semble pas terminée.
Qu'elles s'appellent Helga, Elísabet, Báva, Harpa, Sigriður, Asdís, Kristin ou encore Þuriður, leur sort est émouvant, leur recherche d'amour pas toujours récompensée.
De leur côté, les hommes, jeunes ou vieux, heureux ou pas en amour, se mettent souvent à boire mais Jonas se révèle peintre de talent, Davið est un bon violoniste alors que je croise Hannes, Finnur, Þorgrímur, Kjartan, Matthías, Jakob et Benedikt. Tous m'ont fait partager un peu de leur vie dans ce climat islandais si rude où les nuits d'hiver sont interminables mais où l'été fait surgir fleurs et fruits en abondance.
Quand, dans les locaux abandonnés de l'Atelier de tricot, Elísabet crée le Tekla, le premier restaurant jamais inauguré au village, les habitudes changent, la vie devient plus gaie. Mais celles que l'auteur nomme « les dix mains », veillent, remuent le maire, portent plainte. C'est l'occasion de voir débarquer Áki, un enquêteur dont l'aventure finit de façon bien savoureuse.
Lumière d'été, puis vient la nuit, sélectionné par le Prix des Lecteurs des 2 Rives 2021 est donc un livre foisonnant d'histoires différentes, d'histoires gaies ou tragiques, une bonne lecture pour s'imprégner d'un mode de vie bien différent du nôtre et pourtant relativement proche.

Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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