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J'ai été très marqué par la qualité de la construction de ce livre. L'histoire s'étale sur un petit millier de pages mais une fois arrivé à la fin, on se rend compte qu'il n'y avait pas de "remplissage", que chaque anecdote était nécessaire pour comprendre le dénouement. Pour ma part, un vrai coup de coeur donc.
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La montagne en sucre est la saga d'une famille où le malheur est roi. L'histoire débute en 1905. Elsa à dix sept ans fuit sa famille quand sa meilleure amie épouse son père à la mort de sa mère. Elle se réfugie chez son oncle dans le Dakota et tombe amoureuse d'Harry Mason dit Bo, propriétaire d'une salle de billard. Bo est un homme au torse puissant, ambitieux et pétri de qualités. Ils vont fonder une petite famille. Deux garçons vont naître : Chet le sportif et Bruce le chétif. le bonheur semble possible mais Bo a la bougeotte, il ne se satisfait pas de ce qu'il a et veut toujours plus au risque de mettre en péril sa propre famille.
Suivant les Mason sur près de trente ans, Wallace Stegner écrit une fresque magnifique sur la famille, donnant à voir au lecteur l'évolution de la société américaine au début du XXème siècle. Une histoire qui commence comme un western et qui finit à l'aube de la Seconde Guerre mondiale. Entretemps, des hommes et des femmes ont vécu, se sont aimés, se sont trompés et ont péri. Comme tout être humain. Une histoire universelle.
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Elsa, jeune fille téméraire pour son époque (nous sommes en 1905), a quitté sa famille et le Minnesota pour le Dakota. Elle y rencontre Bo, de son vrai nom Harry Mason, forte personnalité aux grandes ambitions. de leur union naissent deux fils, Chet et Bruce.
Ce magnifique roman s'attache à suivre la vie de cette famille pendant 30 ans.
La famille vivra au rythme des projets de Bo, sorte d'ogre affamé de réussite, bien décidé à croquer sa part de la Montagne en sucre. Rien ne l'arrête dans sa course, aussi impose-t-il à sa famille des déménagements soudains et incessants, car l'herbe est toujours plus verte ailleurs. Bo est un homme pressé, car conscient que l'American dream touche à sa fin : les colons qui ont fait plus ou moins fortune ont laissé peu de terres à coloniser. Elsa tente un moment de résister à ce rythme imposé par son mari, dont les colères et la violence l'éloignent peu à peu. Mais sa loyauté d'épouse et son amour pour cet homme à la personnalité fort complexe la poussent à accepter cette vie d'instabilité au détriment de ce « home » auquel elle aspire.
Elsa est un personnage extraordinaire, pleine de bonté et de renoncements : un très beau portrait d'elle est fait par son fils Bruce dans la dernière partie du roman.
La plupart du temps le narrateur est extérieur dans le roman, sauf lorsque les événements sont racontés du point de vue de Bruce. La Montagne en sucre est un roman autobiographique : par moment Wallace Stegner incarne le personnage de Bruce pour nous le rappeler.
Bruce, qui se souvient de violences subies par son père dans son enfance et éprouve un amour et un respect immenses pour sa mère, est traversé par des sentiments de haine envers ce monstre d'égoïsme qu'est son père. Pourtant, lorsque ses parents auront tous deux disparus, Bruce est conscient de s'inscrire dans leurs lignées, comme l'indique cette somptueuse phrase finale :
« Peut-être fallait-il plusieurs générations pour faire un homme, peut-être fallait-il plusieurs versions et combinaisons de la douceur et de l'endurance de sa mère, de l'immense énergie de son père et son appétit d'autre chose, d'un subtil mélange des principes masculin et féminin, d'égoïsme et d'oubli de soi, d'entêtement et de capitulation, pour façonner entièrement un homme. »
J'ai adoré ce roman, découvert sur les conseils des membres du PicaboRiverBookClub, bien sûr ! Ses personnages décrits avec beaucoup de profondeur me hanteront longtemps.
Un très grand coup de coeur !

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Par bien des aspects (notamment cette quête de l'élévation sociale), La montagne en sucre m'a fait penser à Martin Eden. Mais l'analyse se fraie un chemin sur plusieurs générations, les choix de vie et la personnalité de Bo Mason déteignant inévitablement sur ses deux fils, Chet, qui pousse dru comme une mauvaise herbe, et Bruce, le sensible incompris du paternel. En quelques pages seulement, Wallace Stegner nous plonge dans cette vie faite de hauts et bas, ponctuée par les éclats de colère de Bo Mason, toujours incapable de refréner ses rêves de grandeur, qui l'emportent toujours plus loin vers l'Ouest fantasmé, toujours plus proche de la rupture. À ses côtés, la douce Elsa fronce des sourcils mais suit son mari jusqu'au bout de la moindre de ses chimères et il faudra la mort d'un père détesté pour que, enfin, Bruce parvienne à reconnaître la grandeur en cet aventurier maladroit qui n'est pas né à la bonne époque. La montagne en sucre est un magnifique roman d'apprentissage, dont l'écriture fluide et poétique, parsemée de paysages du grand Ouest, vous transporte, et ce, jusqu'à la merveilleuse dernière page. Au final, certes, j'ai mis beaucoup de temps à en venir à bout, mais le voyage entre les lignes de la montagne en sucre fut une merveille. La montagne en sucre de Wallace Stegner est une formidable épopée au souffle envoûtant, qui émeut et interroge, trace les contours d'une Amérique pas toujours si appétissante que cela.
Lien : http://www.carozine.fr/cultu..
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Je dois à Keisha un certain nombre de nuits et de petits déjeuner très éloi­gnés des côte de la Manche, avec ce roman de 987 pages qui fait rouler l'imagination dans les grands espaces de l'ouest améri­cain. J'aimerais comprendre pour­quoi les fran­çais aiment à ce point changer les titres. En anglais l'auteur a appelé son roman « The Big Rock Candy Moun­tain », en 2002 le livre est publié aux éditions Phébus, sous le titre traduit exac­te­ment de l'anglais « La bonne Grosse Montagne en sucre ». Et main­te­nant, il revient avec ce titre raccourci, pour­quoi ? Dans l'ancien titre, on croit entendre la voix de Bo, le person­nage prin­cipal, qui fait démé­nager sa famille tous les 6 mois pour les convaincre d'aller recher­cher la fortune sur une « bonne grosse montagne en sucre » . Bref, je m'interroge !

Je suis restée trois semaines avec Bo, Elsa, Chet et Bruce. J'ai trouvé quelques longueurs à cet énorme roman, mais n'est-ce pas de ma part un phéno­mène de mode ? Je préfère, et de loin, quand les écri­vains savent concen­trer ce qu'ils ont à nous dire. Je recon­nais, cepen­dant, que, pour comprendre toutes les facettes de cet « anti-​héros » Bo Wilson, mari d'une extra­or­di­naire et fidèle Elsa et père de Chet et de Bruce, il fallait que l'auteur prenne son temps pour que le lecteur puisse croire que Bo soit à la fois « un indi­vidu montré en exemple par la nation toute entière » et un malfrat violent recherché par toute les polices sans pour autant « être un indi­vidu diffé­rent » : ce sont là les dernières phrases de son fils, Bruce qui ressemble forte­ment au narra­teur (et peut-​être à l'auteur), il a craint, admiré, détesté son père sans jamais tota­le­ment rompre le lien qui l'unit à lui.

Cet homme d'une énergie incroyable, est toujours prêt pour l'aventure, il espère à chaque nouvelle idée rencon­trer la fortune et offrir une vie de rêve à sa femme. Il y arrive parfois mais le plus souvent son entre­prise fait naufrage et se prépare alors un démé­na­ge­ment pour fuir la police ou des malfrats. Elsa, n'a aucune envie d'une vie dorée, elle aurait espéré, simple­ment, pouvoir s'enserrer dans un village, un quar­tier un immeuble, entourée d'amis qu'elle aurait eu plaisir à fréquenter. C'est un person­nage éton­nant, car elle comprend son mari et sait que d'une certaine façon, elle l'empêche d'être heureux en étant trop raison­nable. Son amour pour ses enfants est très fort et ils le lui rendent bien. Cette plongée dans l'Amérique du début du XXe siècle est passion­nante et l'analyse des person­nages est fine et complexe. C'est toute une époque que Wallace Stei­gner évoque, celle qui a pour modèle des héros qui ont fait l'Amérique mais qui s'est donné des règles et des lois qui ne permettent plus à des aven­tu­riers de l'espèce de Bo de vrai­ment vivre leurs rêves. Jamais dans un roman, je n'avais, à ce point, pris conscience que la fron­tière entre la vie de l'aventurier et du bandit de grand chemin était aussi mince.
Lien : http://luocine.fr/?p=6108
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Le roman de Wallace Stegner nous transporte au début du 20eme siècle. Il nous fait découvrir"le rêve américain"et cette période trouble qu'est la prohibition.
Nous suivons la famille Manson Bo et Elsa et leurs deux fils pendant une trentaine d'années dans plusieurs États du nord ouest américain. Là ou Bo rêve d'aventure, de fortune facile et rapide . Il exerce des métiers pas toujours très recommandables tenancier d'un saloon , trafiquant d'alcool ect.Elsa supporte résignée les échecs répétés et les déménagements incessants. Elle n'aspire qu'à une vie de famille sans histoire et déracinement. Ses deux fils Chester et Bruce aiment profondément leur mère. Cette vie de nomades et son égoïsme les feront haïr leur père.
La montagne de sucre est un roman passionnant que j'ai lu en quelques jours malgré son épaisseur. L'écriture est fluide et agréable. le rythme soutenu sans longueur.
Un roman que l'on termine avec regret.
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Bo Mason rêve de trouver le bon filon, la bonne affaire qui le rendra riche. C'est un rêve désespéré qu'il poursuivra toute sa vie, quitte à en faire souffrir sa femme Elsa et ses deux garçons. Ces derniers n'aspirent qu'à une vie de famille véritable, avec leur propre maison et des racines à se créer. Ce roman dit "sur l'Ouest américain" montre le changement des sociétés, des richesses. Malheureusement, il présente trop de longueurs pour être vraiment palpitant et pour qu'on s'attache réellement aux personnages. **
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La montagne en sucre” débute dans l'état du Dakota en 1905 où la jeune Elsa vient s'installer après avoir fui les plaines du Minnesota. Les premières pages du roman qui se déroule dans le train sont à ce titre une entrée en matière où le souffle romanesque de Wallace Stegner fait déjà son oeuvre. “L'oppressante obscurité qui régnait de l'autre côté des rails lui sauta au visage, difficilement contenue par l'éclairage du quai et les vitres dorées de la petite ville. Lorsque le train repartit enfin, elle demeura longtemps assise à contempler d'un oeil fixe la nuit solide par-delà sa propre image à peine reflétée, la tête pleine de son père, de Sarah et de la maison, ce foyer à présent si cher à son coeur. Sa révolte lui semblait maintenant une foucade puérile…” Elsa va rencontrer Bob Mason qui de son côté rêve d'aventures de fortune. Pendant trente années le lecteur suit tous les bonheurs et les affres de la famille que Bob et Elsa vont construire ensemble tandis que le pays devient une immense nation. Stenger se pose en peintre d'une oeuvre monumentale, une fresque où se mêle l'histoire des gens et celle d'une nation. le récit ancré dans l'Ouest américain est immergé dans une nature forte et parfois hostile où les hommes construisent leur vie, s'aiment, se quittent, font des enfants qui plus tard continueront leur oeuvre. Cette saga familiale nous conduit dans une demi-douzaine d'états de l'Ouest et au Canada et s'écoule sur une trentaine d'années. Un tour de force littéraire que les éditions Gallmeister nous permettent de redécouvrir
Archibald PLOOM (CULTURE-CHRONIQUE.COM)
Lien : http://www.culture-chronique..
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🎶 Sur la bonne grosse montagne en sucre [...]
C'est là que je vais m'en aller
Là où y a point de neige
Où ce qu'il ne pleut pas,
Où ce que y a point d'vent :
Sur la bonne grosse montagne en sucre 🎶

Avez-vous, vous aussi, envie d'y aller, sur la bonne grosse montagne en sucre ?
J'en reviens et ma foi, le voyage ne m'a pas totalement déplu.
J'ai rencontré Elsa, alors que jeune fille, elle quittait le foyer familial et partait vivre sa vie.
Puis elle a rencontré Bo, et c'est à deux qu'il ont continué leur chemin ; et très vite à quatre avec la naissance de leurs deux garçons, Chester et Bruce.

Cependant, Elsa et Bo pouvaient difficilement avoir des points de vue plus différents sur ce qu'ils attendent de la vie. Bo a la bougeotte et lâche sans arrêt la proie pour l'ombre, en quête de plus : plus d'argent, plus de confort, plus, plus, plus...

Ma découverte de Wallace Stegner fut toutefois mitigée. J'ai aimé les paysages, la vie début 20ème aux Etats-Unis, parcourir une dizaine d'états, traverser la prohibition (évidemment ❤️), vivre l'épidémie de grippe (effrayant et tellement actuel là encore...). Mais, parce qu'il faut bien un mais, rien à faire, les personnages ne m'ont pas interpelée, n'ont pas su me garder avec eux...
Et 832 pages quand on ne s'attache pas à ses compagnons de route, c'est long, très long.

Les 150 dernières pages ont su me toucher et l'émotion a fini par me gagner mais il était un peu tard.
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C'est le rêve Américain, la soif de réussir que nous conte Wallace Stegner au fil de ces 837 pages.
1905, Bo Mason rêve de conquérir le monde. Propriétaire d'un booling et bar clandestin dans la bourgade de Handanger, il rencontre Elsa. Cette dernière qui a fuit sa famille, se laisse séduire, l'épouse, lui donne deux fils.
A la recherche de l'affaire en Or qui lui assurera richesse et reconnaissance, il entraîne sa famille aux quatre coins du continent. Mais toutes ses entreprises, souvent illégales, tournent court: son hôtel périclite, il déménage au Canada cultiver le blé. Pas assez rentable, il se lance dans la contrebande d'alcool (prohibition oblige), entraînant Elsa et les enfants dans ce commerce illicite. Malgré sa ténacité, son foyer se retrouve régulièrement au bord de l'endettement, au désespoir d'Elsa qui n'aspire qu'à une vie de famille modeste, sans histoire, sans déracinements.
L'opiniâtreté de Bo, son égoïsme lui vaudront la haine de ses deux fils. Mais les années 20, 30 ne sont plus aux grandes conquêtes. La fantasmée Montagne en sucre à depuis longtemps déjà, été pillée...
L'écriture de Stegner est subtile, touchante. On éprouve énormément d'empathie pour ses personnages touchés plus qu'à leurs tours par les bouleversements et les drames, même pour Bo, cet écorché infatigable qui n'a de cesse de trouver le bon filon pour mettre les siens à l'abri du besoin.
C'est une pépite que cette Montagne en Sucre, une épopée magistrale.
Je remercie Babélio et les Editions Gallmeister pour cette découverte.
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