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EAN : 9782351785799
304 pages
Gallmeister (22/08/2019)
3.74/5   59 notes
Résumé :
Ross et Margaret roulent sans but précis dans les collines du Vermont que l'automne pare d'une beauté enveloppante. Grisés par cette journée parfaite, ils s'engagent sur un chemin peu passant, qui ne semble plus mener nulle part. Cette campagne ancienne paraît abandonnée de tous. Et pourtant, d'une vieille ferme surgissent une femme, puis sa fille, étrange créature qui entraîne Margaret vers un verger magnifique empli de pommes sauvages.
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Critiques, Analyses et Avis (23) Voir plus Ajouter une critique
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Wallace Stegner est mort en 1993, et trop peu de son oeuvre a été traduite , voilà ce que j'aurais à lui reprocher. Et à son traducteur aussi, Eric Chedaille, toujours le même, excellent, mais très paresseux.
J'étais tombée par hasard il y a quelques années sur Angle d'équilibre , merveilleux, et j'ai donc lu tout ce qui était traduit, malheureusement je ne lis pas suffisamment bien l'anglais, j'envie ceux qui le font!

Wallace Stegner fait de magnifiques descriptions de la nature, dans sa réalité crue souvent et sa cruauté. Surtout celle des grands espaces américains! Et de la vie, la simple vie avec ses espérances et ses épreuves . Eric Chedaille dit de lui que c'est un stoïcien. C'est vrai, un stoïcien mélancolique, tendre et plein d'humour. Clairvoyance, désenchantement et gentille ironie.

C'est en 1990 que W. Stegner a rassemblé l'essentiel de ses nouvelles. Cinq ont été retenues dans ce volume. Elles ont été écrites bien avant les romans , et quelquefois " cannibalisées " comme il l'écrit lui-même dans la préface, et utilisées comme chapitre de roman. Les nouvelles présentées figurent un parcours personnel: " Je les ai vécues en tant qu'acteur, spectateur ou auditeur, avant d'en faire des fictions. Je possède un sens tyrannique du lieu, elles ont pour cadre des endroits que je connais bien....J'y ai dépeint le type de gens que je connais et les lieux que j'ai connus. Si l'art est un produit dérivé de la vie, et c'est mon opinion, alors j'entends que ma production reste aussi proche que possible de la terre et de l'expérience humaine- or la seule terre que je connaisse est celle sur laquelle j'ai vécu, la seule expérience humaine dont je sois sûr est la mienne."

Le plus beau texte est sans doute "Genèse", l'épopée d'un jeune Anglais émigré qui s'engage pour la première fois comme cow boy.
Mon préféré est quand même "Guide pratique des oiseaux de l'Ouest" , un texte plein d'ironie , et très autobiographique, qui raconte un dîner au cours duquel la maîtresse de maison cherche des mécènes pour un pianiste maudit, qui tient absolument à le rester.....
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Wallace Stegner est pourtant considéré comme la principale source d'inspiration des écrivains du Montana et reste LA référence absolue pour Jim Harrison. Prix Pulitzer 1972, il a également remporté le National Book Award. Une pointure de la littérature américaine, quoi.

Cinq nouvelles en tout dans ce recueil. Les deux premières abordent le registre de la nostalgie, du temps qui passe et sont traversées par une certaine forme de mélancolie. Je les ai malheureusement trouvées trop courtes. A peine le temps de s'y installer qu'il fallait déjà en sortir. La troisième est plus intéressante et met en scène un cocktail mondain, un pianiste retors et un narrateur à l'ironie mordante dans une ambiance digne de Gatsby le magnifique. La quatrième est sans conteste la plus faible et est surtout sans aucun intérêt selon moi.

J'étais donc pour le moins dubitatif avant d'attaquer le dernier texte. Pas vraiment emballé par ce que j'avais lu, je me demandais bien pourquoi on faisait de Stegner un des plus grands écrivains de l'Ouest. Mais cette nouvelle a tout changé. 130 pages de pure Nature writing où des cowboys traversent avec leur troupeau la plaine du Saskatchewan (Canada) en plein hiver 1906, un des plus rudes du 20ème siècle. On trouve dans ce mini-roman d'initiation une écriture inspirée, des descriptions magnifiques, des relations entre les personnages très travaillées et un scénario au cordeau. Bref, c'est un récit âpre et tendu, qui tient le lecteur en haleine. La volonté farouche des hommes face aux éléments déchaînés est parfaitement rendue. le froid, la promiscuité, les efforts terribles à fournir pour continuer à avancer malgré le blizzard, la neige et les vêtements qui gèlent à en devenir cassant comme de la glace, etc. Formidablement évocatrice, la prose de Stegner se dévore littéralement.

Un recueil qui mérite donc d'être lu, essentiellement pour cette magistrale dernière nouvelle. J'ai maintenant hâte de découvrir un de ses romans.
Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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Wallace Stegner nous propose ici un recueil de cinq nouvelles de taille et de propos très différents. Je commencerai par la fin en m'appuyant sur « Génèse », le récit le plus long, pouvant à lui seul constituer un roman. Il s'agit de l'aventure d'un jeune anglais devenu cow boy avec toutes les difficultés d'adaptation que cela engendre pour lui.
Je parlerai plus spécifiquement de la première nouvelle au titre éponyme, qui se résume à quelques pages, qui m'a beaucoup plu et marquée.
Ross et Margaret sont deux personnes d'un certain âge qui sillonnent les routes du Vermont au gré de leur envie. Ils tombent au fil d'un chemin campagnard sur deux dames, la mère et la fille. Ces deux personnes authentiques ont des valeurs attachées au monde rural.
Wallace Stegner met l'accent sur diverses visions du couple, celui de la jeune fille qu'elle continue à relater dans tous ses propos même si ce dernier n'existe plus.
Le plus touchant et charmant est cette hauteur ou cette « vue cavalière » (titre d'un roman de de Wallace Stegner) que l'auteur sait prendre pour faire subtilement percevoir la tendresse entre les vieux époux mais aussi le sentiment de regret qu'implique une vie à deux au très long cours.
Le souci de préserver l'autre par affection au détriment de son propre épanouissement et la flamme toujours entretenue dans sa symbolique par le goût de ce fruit juteux, la pomme !
J'en reviens naturellement au titre, le goût sucré des pommes sauvages invite à la découverte, à la curiosité, à l'évasion, à la simplicité.
J'ai beaucoup aimé ces quelques pages que j'ai relues plusieurs fois pour affiner la perception de ce qui m'avait effleurée à la première lecture
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LE GOÛT SUCRÉ DES POMMES SAUVAGES de WALLACE STEGNER
Cinq nouvelles composent ce recueil.
Ross et Margaret se baladent dans leur voiture décapotable par de petits chemins, c'est l'automne. Ross s'arrête pour peindre, sort son chevalet. Margaret pendant ce temps se promène, rencontre une vieille dame et sa fille, ensemble elles vont ramasser des pommes…
Kumbal Harris revient à Salt Lake City après 25 ans d'absence. Il se rend au funérarium, sa tante vient de décéder, le hasard fait que cet endroit est celui où il a fait la fête avec Holly et ses trois colocataires, les souvenirs affluent, c'était juste avant le krach, il avait 20/21 ans, que se serait il passé s'il l'avait prise au mot, s'il l'avait épousée…
Joe a 66 ans, marié avec Ruth, ex agent littéraire connu, de sa terrasse il observe les oiseaux, un faucon crécerelle, un colibri. Ils sont invités chez leurs riches voisins, une soirée pour découvrir un pianiste, un réfugié, talentueux selon monsieur et madame Casement qui l'hébergent depuis 3 semaines. Ça picole sec, Kaminsky le pianiste est prêt, Chopin, Bach et Schönberg, il joue bien, ça semble un succès puis soudain il déclare qu'il n'est pas juif polonais, qu'il a toujours fait tout foirer, se jette dans la piscine…
Dans la baie de Manille, Burus médite sur sa qualité de représentant d'une fondation en faveur de l'unité de l'humanité, le soir Avellanos l'invite à une réunion d'écrivains locaux organisée par Pacita, une femme superbe qui a déjà menacé de le tuer. Burus tombe sous son charme, dans la nuit elle fait une tentative de suicide…
Rusty avait rejoint le Saskatchewan où on manquait d'hommes pour mener le bétail. Il devient vite un cow-boy, on est en 1906. Il fait froid, le vent est glacial, ils sont partis trop tard dans la saison. La tempête se lève, il faut rassembler les bêtes et sauver ce qui peut l'être. Rusty s'en sortira mais ne sera plus le même homme…
Les 5 nouvelles ont été éditées en 1990, tardivement, on y trouve les ingrédients qui feront ses romans les plus célèbres. Elles sont toutes ancrées dans la réalité, avec ses hauts et ses bas, ses espoirs et ses désillusions. Il s'en dégage une forme de sérénité.
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Wallace Stegner, voici un auteur pas assez connu, pas assez traduit, pas assez mis en valeur !
Tous les livres de lui que j'ai pu lire (il y en a peu traduits en français) m'ont fait le même effet que ce recueil de nouvelles : un charme intemporel (les nouvelles datent de toute sa carrière, des années 30 aux années 80, et on ne s'en rend presque pas compte !), un cynisme efficace, une ironie troublante, des descriptions des grands espaces, de la nature et des gens, d'une telle acuité que c'en est troublant.
Les nouvelles n'ont pas grand chose à voir les unes avec les autres, si ce n'est que le personnage principal des premières est un peu le personnage type de Wallace Stegner, le bourru déraciné et acerbe.
Mention spéciale pour la dernière nouvelle, une histoire de cowboys aux prises avec un affreux blizzard, qui luttent pour ne pas finir congelés. Elle jure avec les autres nouvelles mais montre l'énorme talent littéraire de cet auteur, j'ai adoré cette nouvelle !
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
La voiture entre en roue libre dans le garage, s'arrête en douceur. Nous nous regardons.
- Fatigué? me demande Ruth dans un murmure.
Son minois de raton laveur apprivoisé luit à la faible lumière du tableau de bord. Ses yeux paraissent chercher les miens avec un soupçon d'anxiété. Je remarque que des plis de fatigue se dessinent autour de sa bouche et de ses yeux, et je déborde de gratitude pour ces quarante années durant lesquelles elle s'est interposée entre moi et moi-même. Je me penche pour lui donner un baiser, puis me laisse aller contre mon dossier et lui réponds:
- Je ne sais pas trop. Je ne sais si je suis fatigué, ou triste, ou désorienté. Ou peut-être tout simplement irrité de ce que, dans une vie, il ne nous soit pas donné suffisamment de temps pour débrouiller quoi que ce soit.
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Les voix de tous ceux qui s’étaient égarés, de tous les Indiens, métis, chasseurs, Mounties, louvetiers et cow-boys, de tous les corps emmitouflés que le printemps découvrait et que le soleil offrait dans la puanteur de la décomposition finale ; de tous les hommes affamés, transis, hâves et hagard qui avaient défié ce pays et avaient échoués ; de tous les fantômes de camps indiens effacés par la variole, des esprits errants des guerriers tués dans leur sommeil aux abords des implacables collines, de toutes les femmes et de tous les enfants squelettiques des hivers de famine, de tous les cannibales hilares dans leur démence, de chaque clameur terrifiée, solitaire, aliénée et pitoyable que ces plaines avaient arrachées à des lèvres humaines, passaient au dessus de lui en pleurant et gémissant, se mêlait aux cris du contremaître et du vieux Jesse ; alors, se remémorant la légende hindoue de la Rivière qui pleure et les voix portées là-bas comme ici le vent, il dit, peut-être à voix haute : « Qu’appelle ? Qu’appelle ? »
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Il engagea la décapotable sur le chemin, et Margaret se laissa aller contre son dossier pour regarder le ciel se déverser sur elle en une enveloppante cascade de bleu, parcourue de branches d'arbres et de petits nuages en choux à la crème. [...] C'était si exquis que cette journée fut telle qu'elle l'était, qu'elle en frissonna avec une sensation presque insupportable de vie et de bien être.
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Comment est-ce au printemps? Est-ce que c'est joli ?
Etonnant de constater comme ce petit faciès grimaçant pouvait être réceptif.
- Oh, pour ça, ce n'est qu'une fleur ! Les pommes ne sont plus bien belles à présent. N'empêche, au printemps, c'est quelque chose !
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Quand notre pianiste en a terminé, il s'installe un grand calme, suivi d'une retentissante admiration. [...] Tandis qu'il se lève pour saluer, son visage, exposé à la lumière, devient un masque exposé à la lumière, acquiert des traits, devient un masque tout en estafilades, crevasses et protubérances, verdâtre et mangé d'ombres. On dirait un cadavre passablement contusionné, et il s'incline comme s'il saluait son pire ennemi.

Guide pratique des oiseaux de l'Ouest
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