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Françoise Collin (Traducteur)Pierre Taminiaux (Traducteur)
EAN : 9782020129893
78 pages
Seuil (06/02/1991)
4.09/5   22 notes
Résumé :
C'est Rose qui, assise ou non sur une chaise bleue, voit le monde et les animaux autour d'elle. C'est Rose qui, avec ou sans son cousin Willie, pense, chante, pleure et va sur la montagne. Voilà pour l'histoire, si l'on veut une histoire.

Taillé pour que l'œil s'y glisse, le rond découpé sur les deux couvertures du livre, l'une ouvrant la version française, l'autre l'anglaise, renvoie la balle à la langue même de Gertrude Stein - le livre est lui auss... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Recommandations de lecture de l'auteur et de la lectrice que je suis : lisez ce livre à voix haute et surtout en anglais (un niveau débutant + doit être largement suffisant à mon sens, puisque ce texte est construit sur le modèle de la littérature jeunesse.) Ne consultez la traduction que pour le vocabulaire, si besoin, parce que la traduction trahit tellement, mais tellement, l'original au niveau du son (l'à propos situé à la fin de mon édition rend compte de la frustration de la traductrice). Quand on lit à voix haute, on se rend tout de suite compte, dès la première page, à quel point les sonorités sont importantes dans ce texte parce que le son crée le sens chez Gertrude. Et le son, on ne l'a qu'en anglais.

Recommandations faites, consignes données, amusez-vous et partez à la rencontre de Rose. Qui est-elle ? Rose is a Rose. Willie is her cousin. Willie is Willie. Vous remarquerez que pour ce qui est de traduire l'anglais, ce n'est pas si compliqué si vous avez déjà rencontré lors de vos études Brian. Where is Brian ? Brian is in the kitchen. Where is Jenny, the sister of Brian ? Jenny is in the bathroom. Ne s'appelait-elle pas Vicky dans mon manuel ? J'ai comme un doute sur l'identité de la soeur de Brian mais la cousine de Willie a comme un doute sur son identité elle aussi. Rose is a Rose. Willie is Willie. Pourquoi Rose a-t-elle un déterminant indéfini qui la définit comme une rose ? Pourquoi s'appelle-elle Rose alors que "blue is her favorite colour" ? C'est le genre de question existentielle que pose Gertrude. Quelle est la relation entre Rose, Willie et Billie ? S'agit-il d'un triangle amoureux mettant en scène un lion car oui, Billie is a lion ? Et pourtant, je me demande si Billie ne serait pas un chat ? le lion souffre peut-être lui aussi d'un trouble identitaire, allez savoir ? Qu'est devenu Love, le chien de Rose qu'elle aime tant ?
Quel âge a Rose ? Est-ce une enfant dont le monde imaginaire tourne plus ou moins rond ? Un monde peuplé d'animaux, mais plus encore d'objets ronds, si possible bleus, comme ses yeux ? A-t-elle l'âge de s'exprimer ? Rose ne parle pas, elle chante, et elle pleure, comme une enfant. Elle gravit une chaise comme elle gravit une montagne. Je dirais qu'elle a deux trois ans, pas plus.
C'est pourquoi la forme du texte qui se rapproche tant de la comptine (voir les ritournelles du texte) et du conte pour enfants (voir les "Once upon a time"*!), c'est pourquoi la forme du texte colle si bien à la définition du monde d'une enfant. Par moments, j'ai retrouvé du Lewis Carroll dans ce texte, Alice bien sûr mais aussi la comptine arithmétique qu'est sa Chasse au Snark. Tout se construit comme à l'école, en contant et en comptant sans oublier les exercices grammaticaux, les champs lexicaux, les synonymes et surtout les homonymes (Rose is a Rose).

*"Once upon a time" n'est même pas traduit par "Il était une fois" ... J'en aurais chanté et pleuré, comme Rose mais j'ai pris le parti d'en rire parce que ce texte m'a mise de bonne humeur ! Bonjour d'ailleurs ou Bonsoir chez vous ! (Par moments, j'oublie que le monde est rond et du coup j'oublie mes fuseaux horaires !)
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Une comptine pour jouer et rêver

« En ce temps-là le monde était rond et on pouvait tourner tout autour en rond et en rond ». le monde et une petite fille Rose dont la couleur préférée est le bleu. « Rose était son nom et aurait-elle été Rose si son nom n'avait pas été Rose. Elle avait l'habitude de penser et de penser encore ». Rose et Willie « deux fois il fut presque noyé », un cousin qui n'était pas vraiment un cousin (comme nous le saurons à la fin de ce récit tout en rotondité), « le monde était rond et dessus il y avait un lac et le lac était rond »…

Le chant aux hiboux, « tout commençait à ramper autour », Amour et le lapin, pleurer et chanter, le lion, « Bien sûr elle savait qu'un lion n'est pas bleu mais le bleu est sa couleur préférée », Billie le Lion et Willie, « Willie était un garçon et Billie était un lion », l'école, le tambour, la chaise sur la montagne, le voyage, « Essaye donc d'escalader une montagne toute seule avec simplement une chaise bleue de jardin à tenir là et tout cela sur une montagne qui est là et alors vois ce qui court », la nuit, « Araignée du soir espoir araignée du matin chagrin », seule et loin, le matin et Rose en rose « elle n'était pas un dahlia », la cloche, la prairie d'herbe verte, une lumière… Fin de l'instant conté….
Lien : https://entreleslignesentrel..
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Qui est féru d'Art n'a pas pu passer à côté de Gertrude Stein, colosse de la culture, boulimique de connaissances, collectionneuse compulsive, étendard de l'avant-garde.
Elle les a tous côtoyés, ils l'ont tous peinte ; Picasso, Felix Vallotton, Picabia, Tal Coat, Francise Rose, Riba Rovira ou encore Warhol. Vous pouvez même rencontrer madame Stein, incarnée par la talentueuse Kathy Bates dans Minuit à Paris de Woody Allen.
Le style de Gertrude Stein est une forme de cubisme, une plume métaphysique, fragmentée, très peu ponctuée, à la répétition poétique. C'est Rose qui, assise ou non sur une chaise bleue, voit le monde et les animaux autour d'elle. C'est Rose qui, avec ou sans son cousin Willie, pense, chante, pleure et va sur la montagne. Voilà pour l'histoire, si l'on veut une histoire.
Le monde est rond est le livre parfait pour goûter le style de l'autrice. Un livre poème, un livre comptine. Gertrude Stein questionne le monde à hauteur d'enfant, de façon musicale, rêveuse et joueuse.
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La poésie, comme la littérature romanesque est une perpétuelle découverte. Avec Gertrude Stein, les codes, la forme, la ponctuation, l'esthétisme sont éclatés. le cubisme en poésie est déconcertant mais aussi fascinant. La ponctuation accélère le rythme. On se trouve comme dans un tourbillon. La tête vous tourne.
Rose est une fillette qui a une imagination féconde. Sa couleur préférée est le bleu. Elle aime chanter plus que son cousin Willie. Willie est allé avec son père en ville acheter un animal exotique car c'est ce qui se fait. Il offre le lion à sa cousine qui associe le lion à son cousin qui n'est pas vraiment son cousin...
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Ce tout petit livre rose (95 pages chez Cambourakis) m'a fait de l'oeil en librairie. Je n'en avais jamais entendu parler, mais cela faisait un moment que je voulais lire Gertrude Stein. J'ai lu les premières pages et j'ai décidé de l'acheter sans aller plus loin. J'étais déjà entraîné par l'écriture. Et j'ai eu raison : c'est un petit bijou de poésie ! Il se lit très vite et pourtant nous questionne – et nous fait voyager longtemps après l'avoir terminé.
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critiques presse (2)
Ricochet
06 février 2012
Composé pour être lu à voix haute, en anglais, il y a de l’envoûtement poétique dans cet étrange récit et la magie peut opérer avec la complicité d'un adulte.
Lire la critique sur le site : Ricochet
Telerama
23 novembre 2011
A sa manière poétique et musicale, Gertrude Stein [...] questionne le monde à hauteur d'enfance, dans ce texte publié pour la première fois en 1939, qui tient de la comptine et invite au jeu, à la rêverie.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Il aimait les chats et les lézard, il aimait les grenouilles et les pigeons il aimait le beurre et les biscottes, il aimait les fleurs et les fenêtres.
De temps en temps ils l'appelaient et quand ils l'appelaient il leur parlait.
Et alors il commença à chanter.
(Willie et son chant)
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Tout devint rose ils appellent ça une lueur alpine quand ça se passe ainsi mais Rose eh bien Rose est son nom et le bleu est sa couleur préférée.
Et alors elle sut oui qu'elle l'avait entendu aussi,
Rouge du matin alerte le marin,
Et dit-elle est-ce rose ou rouge
Et dit-elle est-ce la matin ou le soir
Et dit-elle suis-je éveillée ou suis-je au lit,...
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24


Le matin

     Rose était une rose, elle n'était pas dahlia,
elle n'était pas un bouton d'or (c'est jaune), elle
n'était pas un fuchsia ou un laurier-rose, bon Rose
réveille Rose, Rose n'était pas endormie mon Dieu
non, l'aurore arrive avant le soleil, et l'aurore est un
bon  moment  pour  courir, c'est facile de courir
avant le soleil et Rose le fit. Elle ne se trouvait pas
alors parmi les buissons qui griffaient mais parmi
les arbres qui ont des noix et elle aimait ça, tout le
monde aimerait ça, et elle aimait ça.


p.119
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"En ce temps-là le monde était rond et on pouvait en faire le tour à la ronde en rond."
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I understand you undertake to overthrow my undertaking
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Videos de Gertrude Stein (12) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Gertrude Stein
Par Cleo T. avec Maëva le Berre (violoncelle), Christelle Lassort ( violon), Robi, Emilie Dautricourt
Installation visuelle par Anja Madsen-Pernot
« le jour va bientôt se lever » Frida Kahlo
Pour ce troisième volet autour des poétesses, nous parlerons de la lumière, de la vision poétique étendue aux autres champs de la création. Nous déploierons pour l'occasion un immense décor lumineux conçu avec la plasticienne danoise Anja Madsen-Pernot. Une nuit peuplée de lucioles où se croiseront les lettres de Frida Kahlo et les rêves éveillés d'Emily Brontë, le mysticisme de Karin Boye et l'avant-garde de Gertrude Stein. Une plongée sonore tissée de couleurs et de mots, portée comme toujours par mon piano et le choeur de mes artistes invitées. Cleo T
Lumière par Gildas Kervizic et Patrice Lecadre, son par Lenny Szpira
+ Lire la suite
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