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EAN : 9782262050849
450 pages
Perrin (12/02/2015)
3.62/5   17 notes
Résumé :
Comment certains sbires d'Hitler ont-ils échappé à la justice après la chute du III Reich ? Pour la première fois, les filières d'évasion, et les responsabilités du Vatican, de la Croix-Rouge et de la CIA sont dévoilées.


Entre la fin de la Seconde Guerre mondiale et le début des années 1950, plusieurs dizaines de criminels de guerre nazis sont parvenus à fuir l'Allemagne et à échapper à la justice internationale. Quelles filières ont-ils suivi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Le nombre de criminels nazis qui n'ont pas été inquiétés par la justice est énorme : des milliers. Certains on pu être rattrapés par des "chasseurs" qui ont dédié leur vie à les chercher. Les plus connus sont probablement Simon Wiesenthal et Serge et Beate Klarsfeld. Sûrement trop nombreux pour être tous pris, mais cette tâche était nécessaire, au moins de savoir comment ils se sont échappés, ils se sont cachés, ce qu'ils sont devenus et qui les a protégé.

Ceci est le sujet de ce livre, en particulier ceux qui sont passés par L'Italie arrivant par le Tyrol du Sud.

Certains pays alliés, les vainqueurs, surtout les États Unis et la Russie, mais pas la France, se sont servi de certains "cerveaux" allemands. le plus grand exemple est Wernher von Braun, ingénieur, officier SS, qui est à l'origine des fusées V2. Recruté, d'autres ingénieurs allemands sous ses ordres, par les américains et naturalisé américain dans les années 50, il a participé au programme spatial américain. On peut dire que ça a été un bon recrutement.

Le Tyrol est une région frontalière avec l'Allemagne et couvrant partie de l'Autriche et de l'Italie. Facile à comprendre pourquoi cette région a été devenue un point de passage important pour les réfugiés qui n'avaient pas grande chose utile de leur passé à offrir.

Toutes les conditions étaient réunies pour que le Tyrol et l'Italie deviennent le point de passage privilégié : une partie de la population du Tyrol qui était germanophone, dont une partie était sympathisante du nazisme, un flot conséquent de réfugiés, la Croix Rouge qui ne pouvait pas enquêter sue le passé de chaque demandeur de billet de voyage, le Vatican dans le but de lutter contre le athéisme communiste intervenait parfois pour parrainer ceux qui se disaient des fervents catholiques et, aussi des passeurs qui se faisaient de l'argent avec tout ça.

La destination la plus recherchée était l'Argentine, gouvernée par le Général Péron, et qui pour se moderniser était prête à accepter des réfugiés, sans trop regarder le passé des migrants. Une partie est restée en Argentine et d'autres ont utilisé l'Argentine comme pont pour aller au Brésil, Chili ou Bolivie. Certains sont passés par l'Italie pour aller directement en Syrie ou en Égypte.

Ce sont les grandes lignes développées dans ce livre, avec beaucoup de détail sur les procédures et les cas. C'est un travail de recherche très minutieux (ce sont 380 pages de contenu plus 80 pages de notes et bibliographie).

Il s'agit, parait-il, d'un travail original. Peu de historiens se sont penchés sur ce sujet avec une minutie aussi importante. On le voit bien par le nombre de notes et de documents et archives consultés.
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Mai 1945 : Hitler se suicide, c'en est fini du nazisme. Vraiment ? Et les autres ? Goebbels imite son maître, Himmler et Goering également. Et les autres ? Ribbentrop est pendu. Et les autres ? Ils fuient. Comment ? Ce livre, à travers de nombreux exemples, retrace l'itinéraire des nazis en fuite et les montre franchissant le col du Brenner puis accueillis en héros dans le Tyrol du Sud, territoire italien mais germanophone, nid de SS et étape majeure vers d'autres lieux accueillants, comme le Vatican, où de sinistres évêques –Hudal et Draganovitch, parmi d'autres – procurent aux criminels de guerre des papiers gentiment fournis par la Croix-Rouge, leur permettant, au nom du pardon et surtout de l'anticommunisme de tranquillement refaire leur vie en Argentine, où le président Péron les accueille à bras ouverts. Ajoutons à ces bons samaritains les services secrets américains, qui ferment les yeux sur quelques anecdotiques horreurs afin de bénéficier de l'expertise d'espions compétents et discrets, et nous voilà au courant des magouilles qui sauvèrent de la justice – parfois temporairement – les pires bourreau de notre histoire. Raconter leur fuite et pointer du doigt les compromissions rétablit enfin un semblant de justice. Voilà pourquoi un tel livre est nécessaire.
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Ceci n'est pas mon premier documentaire sur le sujet avant j'avais lu Guy Walter (la traque du mal que j'avais aimé) et le livre de Serge Klarsfeld (La traque des criminels nazi que j'avais beaucoup aimé). Cette fois-ci, l'auteur Gerald Steinacher avec ses nouvelles informations donne du poids à ces deux autres écrits. le livre est séparé en cinq partie: Les itinéraires de fuite nazis en Italie, Les torts partagés de la Croix-Rouge internationale, Les réseaux du Vatican, le réseau d'exfiltration des services de renseignements et destination Argentine. Sur les cinq chaptires principaux seulement trois m'ont appris beaucoup de choses que ce soit la publicité de l'Argentine qui recherchait seulement les bons agents SS les meilleurs elle les laissaient aux États-Unis, la Grande-Bretagne ou la Russie (c'est elle qui en avait le plus soit 5600 anciens nazis des scientifiques de haut niveaux). La réseau de l'ancien OSS (ou CIA) ça ne m'était pas inconnu mais la Croix-Rouge ça c'est toute une surprise pour le Vatican j'en avait déjà entendu parler. Bonne lecture !
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Travail de recherche très documenté. la somme des archives et entretiens consultés est impressionnante. A l'aube de l'ouverture des archives bien que les principales ne soient pas encore accessibles, cet ouvrage jete un éclairage nouveau sur les années 46 à 47 sur les ratlines qui servaient de fuite des criminels de guerre avec des documents d'identité de la Croix Rouge vers l'Égypte, la Syrie, l'Amérique du Sud. C'est l'ouvrage de Philippe Sands, la filière qui m'a donné envie d'en savoir plus sur cette époque de brassage de réfugiés et apatrides notamment sur l'action de l'évéque Hudal et Draganovic au Vatican. La matière détenue dans les archives du pape Pie XII et de la CIA devrait engendrer une suite à cet ouvrage des plus passionnante sur la genèse de la fuite des responsables de crimes de guerre SS et de génocide. Ce travail de mémoire est important pour comprendre la tombée du rideau de fer et la guerre froide ainsi que la géopolitique des USA en Amérique du Sud et au Moyen-Orient à travers Allan Dulles de la CIA. Et comment les victimes et leurs bourreaux partageront les mêmes zone géographiques en Argentine, en Australie etc...
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Ce livre propose une relecture de la fin du second conflit mondial à la lumière d'archives récemment mises à disposition des historiens. Comment, dans le chaos d'une Europe sans dessus dessous, des criminels de guerre ont ils pu échapper à la justice ? Cette contribution argumentée et très fouillée apporte les réponses à cette lancinante question. Elle bat en brèche l'image des alliés uniquement obsédés par la victoire contre la barbarie et lavant le crime dans le procès de Nuremberg. Les compromissions politiques au nom de la lutte contre le communisme ont gravement entaché l'action des alliés et en particulier des Etats Unis.

Voilà donc un ouvrage essentiel, passionnant sur le fond même si, sur la forme, l'écriture est souvent fouillis. le foisonnement des anecdotes crédibilise la thèse mais rend la lecture parfois fastidieuse. Néanmoins et au delà de cette réserve, Les Nazis en Fuite est un livre à recommander à tous ceux qui veulent aller au delà de l'image du débarquement de Normandie et de la victoire du 8 mai 1945 pour comprendre la complexité d'une époque qui va se solder dans la guerre froide.
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critiques presse (1)
NonFiction
17 septembre 2018
En lisant Steinacher, on découvre ainsi la dure réalité de la Realpolitik américaine ou argentine au lendemain de la guerre la plus meurtrière de l'Histoire, marquée par la Shoah. Dans leur fuite, sous une nouvelle identité, ces bourreaux se sont alors achetés une virginité que quelques « chasseurs de nazis » comme Simon Wiesenthal ou le Mossad ont parfois pu percer.
Lire la critique sur le site : NonFiction
Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
(p.385)
L'écrivain autrichien Martin Pollack explique de façon concise l'intérêt qu'il y a à méditer un passé historique reconstruit avec précision : "Nous ne pouvons aller au-devant des fantômes du passé sans transparence. Toute tentative visant à les évacuer, à les faire disparaître en gardant le silence, en fermant les yeux ou en se bouchant les oreilles est inévitablement vouée à l'échec."
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Le changement dans la conception du monde survenu en seulement deux générations constitue peut être l'enseignement le plus frappant du livre.
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En 1946, il s'installa à Tel Aviv où il ouvrit une joaillerie. Malgré son passé de collaborateur SS, on le laissa tranquille. Même Golda Meir, le futur premier ministre israélien, soutint que "du fait de ses mérites", il faillait qu'il pût rester en Israël. (p268)
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Je connais une petite auberge à Merano, dans le Tyrol italien, écrivait Simon Wiesenthal à ce sujet, et un autre endroit près du col de Résia, entre l'Autriche et l'Italie, où il est arrivé que des nazis et des Juifs passent la nuit, les premiers ignorant la présence des seconds. Les Juifs étaient logés à l'étage où on leur disait de rester immobiles, et les Nazis au rez-de-chaussée, avec pour recommandation de ne pas sortir.
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Il semble être mort en 1964 dans des circonstances inhabituelles: les restes de l'ancien SS-Hauptsturmführer furent retrouvés dans un marécage infesté de crocodiles.
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