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3,82

sur 2281 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ce livre est une allégorie de l'argent ou, à tout le moins, une parabole autour de la thématique de la possession matérielle. Son style est assez différent du style "ordinaire" de Steinbeck, tout comme "Tortilla Flat", il possède un style bien à lui.
Tout est symbole dans ce livre, la perle, objet tant convoité par les chercheurs de perle, tout comme l'argent, recherché par ceux qui n'en ont pas, en sont le centre.
L'histoire se passe en Californie mexicaine, presque au bout de la presqu'île. Les protagonistes sont pauvres (comme souvent chez Steinbeck) et l'un d'eux va trouver, c'est le cas de le dire, la perle rare. Je vous laisse découvrir ce qui peut arriver à des pauvres qui d'un coup de dé magique décochent la fortune... Pensez bien au double sens du mot "fortune".
Pour ceux que cela intéresse, l'histoire débute ainsi : Kino et sa femme Juana sont de rudes indiens, pauvres et travailleurs, parents d'un jeune enfant nommé Coyotito. Ce dernier se fait piquer par un scorpion et est entre la vie et la mort. Juana comprend que ses remèdes traditionnels risquent de ne pas être suffisants et convainc Kino de le présenter à la médecine des blancs.
Le richissime docteur blanc les envoie balader en voyant qu'il ne pourrait vraisemblablement pas être payé. le couple s'en retourne donc, plein d'amertume, presque résigné à perdre son enfant. Devant repartir travailler pour ne pas mourir de faim, Kino et Juana s'en vont une nouvelle fois draguer le fond du golfe et découvrent, une énorme perle, une gigantesque perle, une comme pas même ils n'auraient osé l'imaginer, encore moins la posséder.
Bien qu'ils désirent la cacher, la nouvelle se répand comme une trainée de poudre, un peu comme pour l'or de Suter (voir L'or de Blaise Cendrars).
De là, leur destin ne leur appartient plus en propre, le médecin blanc, mystérieusement, désire voir l'enfant, Kino entend rôder le soir autour de sa hutte...
Que faire quand on n'est pas de la partie pour jouer dans la catégorie de ceux dont l'argent est le métier ? C'est maintenant à vous de lire et de savourer cette belle nouvelle à caractère philosophique ou sociologique, mais souvenez-vous que tout ce que je viens d'écrire n'est que mon avis, c'est-à-dire, pas grand chose.
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Une très jolie et longue nouvelle pour entrer fermement en douceur dans l'univers de ce géant.

Steinbeck nous y conte une histoire cousue de fil blanc, universelle, et si j'ose dire, anthropo-naturaliste.
Tout y est rigoureusement à sa place… hélas… mais de manière apaisée…

Terrible et éternelle lutte des classes : pyramide trop pointue, voire cercles concentriques déviants, illustrée tout simplement par cette fable dont le discret exotisme ne nous éloigne en rien de son caractère général.

Tels ces vainqueurs du gros lot, maudit TotoLoto, où la soudaine richesse n'amène que malheurs et séparations, notre modeste et charmante petite famille, mise de côté d'une certaine modernité, va pourtant en subir les épreuves successives, pétries d'injustice, du dérisoire de la révolte, sa dignité comme seule réponse.
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John Steinbeck est aussi multiple que sa littérature. Néanmoins, il existe un dénominateur commun dans l'écriture ensorcelante de l'auteur américain : le récit s'enracine toujours dans l'oralité des contes et des légendes que les anciens transmettent au fil du temps aux nouvelles générations pour qu'elles n'oublient jamais d'où elles viennent. Ici il s'inspire d'un conte mexicain traditionnel.

Cette petite parabole se lit d'une traite, tant l'écriture est riche et limpide. Les thèmes chers à l'auteur et communs à de nombreux de ces romans sont encore omniprésents.
Steinbeck dépeint la misère pour faire prendre conscience des existences malheureuses, mais surtout il dénonce les conditions de vie des pêcheurs de perles, exploités et asservis par les marchands de pierres précieuses.
Il dénonce s'insurge encore et toujours contre le clivage social et la misère pénible et sans espoir qu'il engendre.

Ce qui fait vivre, ce sont les rêves et l'imagination florissante. Mais les rêves des pauvres sont systématiquement piétinés par les plus puissants.

Malgré une vision réaliste mais très pessimiste de la société, toute la finesse de Steinbeck éclaire La perle, dont la musique mélancolique, s'incruste durablement dans la mémoire.


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Lu dans le cadre du Challenge Nobel.

Début du 20ème siècle, quelque part en Basse Californie, Mexique. Sur une plage de la côte Pacifique, les huttes de pêcheurs s'alignent. Décor paradisiaque ? Ca aurait pu… Mais nous sommes chez Steinbeck, alors vous feriez bien de vous préparer à une histoire dramatique, au lieu de rêver soleil et cocotiers.
Kino, Indien, pêcheur, vit avec Juana et leur bébé Coyotito. Il ne possède que sa cabane et son bateau de pêche. Ils n'ont ni argent, ni instruction. Sont-ils malheureux ?
Un jour, Coyotito est piqué par un scorpion. Kino et Juana amènent le bébé à la ville, chez le docteur. Celui-ci, pour les pauvres, est aux abonnés absents.
Rentrant sa colère sous des strates séculaires d'oppression des indigènes par les Blancs, Kino retourne à la pêche, dans l'espoir de gagner un peu d'argent pour soigner son fils. Et là, miracle… Il pêche la « Perle du Monde », la plus grosse qu'on ait jamais vu sur Terre.
Kino voit là la fin de tous les problèmes de sa famille, alors que Juana pressent la catastrophe. Et en effet, après un bref moment d'euphorie, la Perle a tôt fait d'attiser la convoitise des voisins, de l'Acheteur de perles, et du docteur, qui soudain se souvient de son petit patient piqué par un scorpion. Et d'attiser aussi la paranoïa de Kino, qui craint les voleurs, et qui, de brave type, se muera peu à peu en fauve prêt à tout pour défendre son bien. Il avait soif d'argent, il avait trouvé le moyen d'être l'homme le plus riche de la région, et il va tout perdre.
Entre conte philosophique et tragédie classique, cette fable sur la richesse matérielle montre que si l'argent fait le bonheur des riches, il brise celui des pauvres. Les riches ont et auront toujours le pouvoir, et les pauvres resteront écrasés par leur destinée implacable d'esclaves. Chacun doit rester à sa place : « aspirer à un destin autre que celui pour lequel on semble avoir été créé, est-ce le péché ? La résignation vaut-elle mieux que la révolte ? » (introduction à l'édition Folio). Cette fable, cruelle, ne fait guère dans la nuance : il y a le Bien et le Mal, et peu de choses entre les deux. Mais c'est un petit bijou, noir, de poésie et de finesse psychologique, dans un style limpide. Comme pour «  Des souris et des hommes », je reste sans voix devant ce talent pur : dire tant de choses en si peu de mots, susciter tant de réflexions avec des histoires si simples, marquer si profondément les esprits avec quelques lignes, avoir une telle force d'évocation avec tant de pudeur et de douceur dans les phrases… Permettez-moi cet auto-plagiat : qui donc pourra m'expliquer ce mystère qui transcende des mots anodins et des faits divers en prodige littéraire intense et bouleversant ?
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Pauvre Kino !
Il a rêvé d'un avenir meilleur,
que son fils irait à l'école,
qu'il serait « celui qui pourrait lui dire la vérité des choses. »
Mais quand Kino l'indien pêche la plus grosse perle du monde, « aussi grosse qu'un oeuf de mouette »,
il connait la peur, la cupidité et le crime qui le contraint, pour échapper à la justice,
à fuir dans le désert avec Coyotito et sa jeune mère.
Ce qu'il advint ensuite de Kino et de sa famille, il est vraiment triste d'y penser.
C'est ce qui arrive aux pauvres pêcheurs, que les puissants transforment en tueurs, pour avoir voulu changer l'ordre du monde.
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J'ouvre le frigo. Plus une seule bière au frais. La vodka même pas au congélo. Et même plus une goutte de bourbon dans la bouteille. La dèche ! La pauvreté. Ô Misère, misèReeeee. Autant vivre dans une hutte en branches sous le soleil de Mexico. Ô Mexico, mexIcooooooo !. Au milieu de simples pécheurs. Seigneur, priez pour mon âme et pour ma soif. Je retrouve Kino, et sa ravissante femme Juana, des seins qui pendent et des hanches solides. Kino mon nouvel grand ami depuis toujours. Depuis surtout que la rumeur fit de lui un autre homme, du genre extrêmement riche. le genre de richesse qui peut acheter un costume, amener le respect et posséder le pouvoir.

Ce bruit a accouru jusqu'à mon oreille à demi-endormie si bien que j'ai quitté le caniveau dans lequel je m'étais affalé et la raison certaine pour laquelle ma bouteille de bourbon était désespérément vide. Traverser les montagnes, le désert de cactus, la mer.

Mon histoire commence par un scorpion qui danse au-dessus du berceau du petit Coyotito. Un instant trop tard, le nez plongé dans le verre de pulque, et Kino qui n'eut point ce temps nécessaire pour tuer le scorpion avant que son aiguillon ne vienne se planter dans le cou du bébé. Aspirer le venin, le prendre dans son châle et l'amener en ville, là où les routes bétonnées ne sont plus des chemins de terre, là où les maisons ne sont plus faites de bois mais de pierres. Un médecin, renommé et puissant. Mais quel salaire a à proposer ce pauvre Kino pour soigner son enfant. Nada. Pas de sou, pas de médecin, ce dernier préférant fumer son havane venue de l'île voisine, plutôt que prendre en considération la vie des pauvres.

Kino plonge, pour ramasser des perles, prendre sa respiration et descendre au fond pour quelques perles enfermées dans leurs huitres. Une faille dans un rocher, et là une vieille huitre. Elle a du vécu, en a certainement vu des flux et des reflux de marée, des vagues venues s'affaler contre ce rocher. Mais Kino sait que ce sont dans les vieilles huitres que l'on fait les meilleures perles. Il retient sa respiration et détache la plus grosse perle jamais vu au monde. La perle des Dieux, même. Aussi grosse que… Pas de comparaison possible, je t'ai déjà dit que c'était du jamais-vu !

Kino est riche, extrêmement riche, l'homme le plus riche du monde. du moins le croit-il ! Les autres aussi d'ailleurs le croient. Mais cette perle ne fera pas de lui un homme heureux. Comme quoi la richesse ne semble pas tout faire dans la vie d'un homme. Encore moins une perle. Surtout si celle-ci te semble maudite. Ce roman de John Steinbeck – je me souviens avoir lu il y a si longtemps « des souris et des hommes », un temps où je ne buvais pas encore, c'est dire ! – est une parabole de la vie. C'est écrit en préambule, mais par cette histoire, il montre comment la richesse peut transformer la vie d'un homme, l'homme même. Et il n'est pas plus riche que celui qui reçoit des Dieux, une perle empoisonnée. Mieux vaut encore la piqure du scorpion… ô misère, misère.

« La Perle », un scorpion dans mon verre de pulque (pourquoi pas, y'en a bien qui mettent un ver dans une bouteille de mezcal !).
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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L'auteur nous prévient dès le départ:" Si cette histoire est une parabole, peut-être chacun en tirera-t-il sa propre morale et y découvrira-t-il le sens de sa propre vie."

En effet ce court mais percutant roman est symbolique et pose des questions essentielles: doit-on chercher à sortir de sa condition sociale? N'a-t-on pas le droit de rêver à autre chose? La richesse n'attire-t-elle que des ennuis? Faut-il se résigner ou se révolter?

Ce livre est en tout cas une fable cruelle et sombre...

En voici la trame: Kino, un pauvre indien, pêcheur de perles , trouve " La perle du monde" et la rumeur enfle dans La Paz, dévastatrice. Les drames s'enchaineront alors pour lui et sa famille: sa femme, Juana, et son fils, un bébé encore, Coyotito. Cruauté, racisme, jalousie haineuse vont se déchaîner et creuser un peu plus le fossé de l'injustice sociale. Jusqu'au drame ultime...

Une lecture poignante, qui bouleverse et indigne le lecteur et le fait réfléchir.Porté par un style métaphorique que j'ai beaucoup apprécié, notamment cette musique de la perle qui rythme le récit, John Steinbeck nous entraîne dans un monde sans pitié et terrible. " Dans la flamme de la perle se formaient des images que l'esprit de Kino avait autrefois caressées, puis abandonnées comme impossibles." Entre autres, l'espoir d'une autre vie, noyé par la haine, à cause d'une perle maléfique...
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Malgré la misère qui règne dans un petit village de Mexique, Kino, Juana et leur enfant Coyotito, petite famille indienne, vivent en harmonie au milieu de la nature.
Kino subvient aux besoins de sa famille en allant pêcher la perle grâce à sa pirogue que son grand-père lui a léguée, leur seule richesse « le rempart à la famine ».
Un jour, leur enfant Coyotito se fait piquer par un scorpion, afin de pouvoir le sauver, ils l'emmènent chez le docteur de la ville la plus proche. Ce dernier méprisant le peuple indien, refuse de soigner l'enfant car Kino et Juana n'ont pas les moyens de payer les soins.
Dans un grand moment de désespoir, Kino implore les esprits et profère avec insistance une prière, celle de découvrir une perle afin de pouvoir régler les honoraires du docteur.
Prière exaucée, Kino pêche la plus grosse perle du monde. Seulement d'après les croyances du village, désirer trop une chose détourne la bonne chance...
Rapidement la nouvelle se répand et la découverte de la perle va réveiller la cupidité et la jalousie des hommes.
Juana, l'esprit de la sagesse pense que la perle est maudite et qu'elle va nuire à la sérénité de leur famille, par conséquent elle encourage son mari à s'en débarrasser. Mais Kino ne pense plus qu'à travers cette perle, elle représente ses rêves et ses espérances. La découverte de cette perle change sa conception de la vie, le jeune homme phantasme sur des choses encore non acquises, il se projette et voit dans cette fortune la possibilité d'acquérir des connaissances et d'évoluer vers une liberté. La sensation d'être riche le rend invincible, parfois immoral et lui fait perdre le sens des réalités.
Et Kino va s'obstiner à vouloir vendre la perle à un très bon prix, mais voilà il faudra qu'il défie les plus voraces...

Un conte qui oppose les extrêmes celle de la richesse et de la pauvreté.
Steinbeck aborde dans ce court roman la misère, la ségrégation, les conditions difficiles des indiens abusés par le pouvoir des blancs qui imposent leur loi. Kino, l'indien voudra défier ce système imposé par les blancs, il osera dire « NON » au risque de tout perdre...
C'est aussi une réflexion classique sur l'argent, rend-il vraiment plus heureux ?

Hélas ce désir de fortune mènera Kino vers l'infortune...
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C'est par ce livre que j'ai rencontré pour la première fois cet Auteur. C'est cet ouvrage aussi qui m'a donné envie d'en découvrir encore plus de Steinbeck tant j'ai été captivé.
Dans un environnement pauvre, au bord de la côte Californienne, des indiens luttent pour leur survie dans l'espoir de pêcher La perle et faire enfin fortune.
La vie est très rude pour eux, tellement que les médecins ne souhaitent même plus les aider de crainte de ne pas être payé, même lorsque la vie d'un enfant est en jeu.
Or, cette perle, un jour l'un d'entre eux la trouve. La rumeur enfle et bientôt il est obligé de s'enfuir pourchasser par l'avidité des siens et de tout les autres. C'est donc l'histoire d'un pauvre qui a la fortune dans sa poche, de manière brutale, et qui voudrait devenir riche. Sans les codes, sans les repères du milieu auquel il souhaite accéder, il n'appartient au final plus à aucun monde et ne peut plus que se raccrocher qu'à des rêves impossibles.

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Si le grand écrivain John Steinbeck était un grand réalisateur, il serait pour moi Clint Eastwood.
Car Clint Eastwood a le don d'émouvoir en nous racontant une histoire simple avec ses personnages qui nous racontent mille histoires.

Les sujets de la pauvreté, de la ruralité, de l'espoir, de la quête d'un avenir meilleur, du bien et du mal se retrouvent ici dans "La perle". Une fois de plus. Oui mais toujours différemment.
Et comme toujours, une morale ponctue l'histoire, y met le point final qui nous la fait revoir avec d'autres yeux.

"La perle" ne restera pas mon livre préféré de John Steinbeck. Mais le moins bon de Steinbeck serait le chef-d'oeuvre d'un autre.

Ps : je ne sais qui a rédigé la préface, mais de grâce ne la lisez pas car la fin y est dévoilée !
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