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Critique de Nastasia-B


Coluche disait : « Allumez un feu de camp, et vous voyez arriver Hugues Aufray ! » Et dans nos souvenirs de colonies de vacances, après l'inévitable « Hisse et Hoooo, Santinaaaaano ! » que nous avons tous entonné bêtement à perdre un poumon, peu de temps après, la larme à l'oeil, on ne coupait pas à l'autre incontournable de son répertoire : « Dis-moi, Céline, les années ont passé… » et puisque nous étions tous en pleurs, on en rajoutait une p'tite louche avec le troisième mousquetaire d'Hugues Aufray : « Il s'appelait Stewball, c'était un cheval blanc, il était mon idole, et moi j'avais quinze ans, quand le vétérinaire… » etc., etc.
Bon s'il n'était qu'au lieu de s'appeler Stewball il s'appelait Gabilan et qu'au lieu d'être un cheval blanc, c'était un poney rouge, le destin des deux quadrupèdes n'est pas fondamentalement différent.
Je ne sais pas trop pourquoi l'on qualifie ce petit roman de John Steinbeck de littérature jeunesse, sauf peut-être à considérer que le personnage humain principal, Jody Tiflin, est un jeune garçon de dix ans avec des étoiles dans les yeux le jour où son père, un gros éleveur californien, lui fait cadeau d'un magnifique jeune poney au pelage épais avec pour mission de s'en occuper.
Billy Buck, le responsable de l'écurie de l'exploitation de son père, réputé pour sa grande science du monde des chevaux lui fait la promesse de lui apprendre à monter sur ce poney rouge.
Dès lors, toute la vie de Jody va tourner autour du poney rouge nommé Gabilan, comme les montagnes alentour. John Steinbeck est un expert dans l'art de retranscrire ces petits riens que tous les enfants ayant grandi à la campagne auprès d'animaux domestiques ont un jour ressentis. Domaine dont, bien des années plus tard, Philippe Delerm s'est fait le chantre avec ses premières gorgées de bière et autres plaisirs minuscules.
Steinbeck tisse admirablement la trame affective qui unit Billy Buck, Jody et le poney. La relation de confiance conduisant à une toujours plus grande complicité entre tous.
Jody apprend à dresser Gabilan, à comprendre chacune de ses expressions. Puis, Gabilan étant devenu assez grand et assez fort, vint la délicate aventure d'arriver à le sceller puis le monter.
On vit avec Jody toutes les émotions que ceci procure, jusqu'à l'extase suprême que sera la première chevauchée.
Seulement voilà, un coup de bol et Gabilan se fait rincer sous une lourde averse. La première chevauchée sera pour plus tard car le poney semble un peu malade… Il faudra attendre Jody, attendre… (Si vous voulez connaître la fin, lisez le livre ou écoutez Hugues Aufray, au choix.)
Récit poignant, simple et naturel comme John Steinbeck sait si bien les faire mais qui nous remue les tripes durablement. Ce n'est pas mon préféré de l'auteur, mais on y lit tout son extraordinaire savoir-faire, du moins c'est mon avis, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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