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Critique de Junie


Junie
16 décembre 2012
"Ras-le-bol de ces gosses américains qui se font offrir des poneys, chez nous on a juste droit à un camion de pompiers ou à une Barbie, une game boy si on a de la chance.
Ils sont tellement gâtés, ces kids, gavés de Coca et de Mc Do, de 22 long rifle et de God bless America, que ça me donne mal au coeur.
Vive l'Amérique, ses grands espaces sauvages, ses indiens massacrés, ses subprimes et ses tueurs en série!"

A la suite de ces lignes radicalement antiaméricaines écrites en décembre 2012, je me dois de proposer une deuxième version pour rendre justice à ce poney qui a déjà subi un sort tragique en son temps.
Et d'abord, se méfier des éditeurs qui collent une étiquette "Jeunesse" inappropriée. Les trois nouvelles présentées dans cet album NE SONT PAS pour un jeune public. Rien à voir avec "mon amie Flicka" ou Poly au Portugal.

Le pauvre Jody, héros de la série, est élevé sans tendresse par des fermiers durs à la tâche qui ne font guère de sentiment. Le gamin de 10 ans doit s'endurcir lui aussi, se lever à l'aube et nettoyer les écuries. Quand il s'ennuie, il tue des oiseaux au lance-pierre, maltraite le chien, ou ramasse des crapauds et des serpents. Les étrangers ne sont pas les bienvenus, et Jody le solitaire ne peut que s'attacher désespérément à un animal qui pourra le valoriser auprès des autres.

Mais Jody a la poisse, le guignon, la scoumoune. La vie est cruelle, la mort guette les êtres faibles et il ne s'agit pas de s'apitoyer sur un vieux canasson ni sur le destin de ceux qui n'ont plus la force de travailleur. "It's not time to make a change", il faut être a tough guy et ravaler ses larmes.
Au plus fort de l'émotion, il faut aller se cacher pour ne pas subir de moqueries et passer pour une mauviette.

Et c'est bien ça le pire. Non pas la souffrance, mais l'absence de compassion. Non pas la perte, mais le refus d'admettre le chagrin. Car c'est bien cela qui nous déshumanise.

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