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Citations sur Une saison amère (52)

Ma foi, la piraterie n'existe plus, mais je pense que l'élan demeure.

Première partie, Chapitre V.
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Les mots sont vides de sens, excepté en termes de sentiments. Les gens agissent-ils suite à la réflexion, ou bien le sentiment stimule-t-il l'action, que la réflexion met parfois en pratique ?
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Lundi, le perfide printemps fit un brusque retour vers l'hiver avec une pluie froide et d'âpres bourrasques qui déchiquetèrent les feuilles tendres des arbres trop confiants. Sur les pelouses, pleins d'ardeur sensuelle, les moineaux audacieux et concupiscents roulaient en tous sens comme des chiffons ; déviés de leur trajectoire et de leurs cibles, ils pépiaient furieusement contre le temps capricieux.
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En juin la graine joyeuse de l'été commence à germer. "Où irons-nous pour le Quatre Juillet ?... Il est temps d'organiser nos vacances." Juin est un mois gros de promesses, les canetons nagent vaillamment, peut-être en direction des implacables mâchoires sous-marines des tortues, les laitues s'acheminent vers la sécheresse, les tomates dressent leurs tiges provocantes vers les chenilles, et les familles comparent les mérites du sable et des coups de soleil à ceux de la montagne dont les nuits résonnent des concerts de moustiques : "Cette année, je vais me reposer. Je ne me fatiguerai pas autant. Cette année, je ne laisserai pas les gosses me bousiller mes deux semaines de liberté. Je travaille toute l'année." L'organisation des vacances triomphe de la mémoire et tout va bien dans le meilleur des mondes.
New Baytown dormait depuis longtemps. Les hommes qui gouvernaient la ville, politiquement, moralement, économiquement, le faisaient depuis si longtemps que leurs principes faisaient loi. Le maire, le conseil municipal, les juges, la police étaient éternels. Le maire vendait de l'équipement à la municipalité, et les juges faisaient sauter les contraventions depuis tellement longtemps qu'ils ne se souvenaient plus que c'était une pratique illégale - du moins à ce que prétendait le Code. Etant des hommes normaux, ils ne considéraient assurément pas la chose comme immorale. Tous les hommes ont de la moralité. Seul le voisin en est dépourvu.
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Un jour, un jour en son entier, n'est pas une chose simple mais multiple. Il change non seulement dans sa lumière, qui croît jusqu'au zénith pour de nouveau décliner, mais dans sa texture et son ambiance, dans son ton et sa signification, altéré par mille paramètres saisonniers, de chaleur ou de froid, de vents paisibles ou changeants, faussé par les odeurs, les goûts, et la contexture de la glace ou de l'herbe, des bourgeons, des feuilles ou des branches noires dénudée. Et de même que le jour change, de même ses sujets changent, les insectes et les oiseaux, les chats, les chiens, les papillons, et les gens.
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Margie Young-Hunt entra, la poitrine mutine dans un pull-over rose saumon. Sa jupe de tweed s'insinuait affectueusement entre ses cuisses et remontait sous on orgueilleux arrière-train, mais c'était dans ses yeux, ses yeux marron de myope, qu'Ethan vit cette lueur que sa femme ne verrait jamais, pour la bonne raison qu'elle disparaissait en présence des épouses. Margie était une prédatrice, une chasseresse, une Artémis en chaleur. Le vieux Cap'taine Hawley appelait ça un "oeil baladeur". Sa voix possédait la même qualité : c'était un grognement velouté qui, pour les épouses, prenait un mélodieux accent confidentiel.
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Au fond les excuses — même si elles sont valables — n'apportent aucun soulagement.

Première partie, Chapitre 3.
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— Je veux vous parler, Ethan. Cet argent que votre femme a hérité de son frère… Ça fait plus de cinq mille dollars ?
— Six mille cinq cents, impôts déduits, dit Ethan.
— Eh bien ! cet argent dort à la banque. Il faudrait le placer. J'aimerais vous parler de ça. Il faut faire travailler votre argent.
— Six mille cinq cents dollars, ça ne peut pas faire beaucoup de travail, monsieur. Ça ne peut qu'être là en cas d'urgence.
— Je ne crois pas à l'argent qui dort, Ethan.
— Bah ! celui-là sert aussi : il est là en attente.
La voix du banquier se fit glaciale :
— Je ne comprends pas.
Son ton indiquait qu'il comprenait fort bien et qu'il trouvait cela stupide. Cela provoqua chez Ethan une certaine amertume, et cette amertume à son tour l'amena à mentir.
Le balai traça une courbe délicate sur le trottoir.
— Voilà comme c'est, monsieur. L'argent est provisoirement à la disposition de Mary au cas où il m'arriverait quelque chose.
— Alors vous devriez en retirer une partie pour prendre une assurance sur la vie.
— Mais ça n'est qu'à titre provisoire, monsieur. Cet argent appartenait au frère de Mary. Sa mère vit encore. Elle va peut-être vivre des années.
— Je comprends. Les vieilles gens sont parfois un fardeau.
— Ils peuvent aussi rester assis sur leur tas d'or. (Ethan jeta un coup d'œil au visage de Mr Baker tout en énonçant ce mensonge, et il vit un soupçon de rougeur émerger du col du banquier.) Vous comprenez, monsieur, si je plaçais l'argent de Mary, je risquerais de le perdre, comme j'ai perdu le mien, comme mon père à perdu toute sa fortune.
— C'est du passé, tout ça, Ethan… Il a coulé de l'eau sous les ponts depuis. Je sais que vous avez été échaudé. Mais les temps changent, de nouvelles occasions se présentent.

Première partie, Chapitre I.
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- Tu dis des choses tellement abominables, même aux enfants.
- Et ils m'en disent aussi. Ellen, pas plus tard qu'hier soir, m'a demandé : "Papa, quand est-ce que nous serons riches ? "Mais je ne lui ai pas répondu ce que je sais : "Nous serons riches bientôt, et toi qui assumes mal la pauvreté tu assumeras tout aussi mal la richesse. " Et c'est vrai. Dans la pauvreté elle est envieuse. Dans la richesse elle sera sans doute snob. L'argent ne change pas la maladie, seulement les symptômes.
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(…) l’immortalité m’a toujours fait l’effet d’une promesse malsaine réservée aux déçus de l’existence.

(p. 259)
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