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Critique de Syl


Henry Pelham, agent de la CIA en poste en Autriche, doit rencontrer dans un restaurant de Carmel (Californie), Célia Favreau qu'il n'a pas revue depuis cinq ans. Ancienne maîtresse et agent lorsqu'ils étaient en poste à l'ambassade de Vienne, elle est à présent une femme « rangée », photographe pour le journal local, mariée et mère de deux enfants. S'il veut lui parler, ce n'est pas pour lui rappeler le bon vieux temps, mais pour l'interroger sur un dossier sensible, non classé ; Frankler.

En 2006 à l'aéroport de Vienne, un attentat islamiste avait fait cent vingt victimes. Suite à cette tragédie, leur cellule à l'ambassade avait été disloquée. le chef Bill Compton avait pris sa retraite, et Célia qui travaillait sous ses ordres directs, avait demandé à retourner en Amérique, mettant subitement fin à sa relation avec Henry. Mais cinq ans plus tard, l'affaire refait surface avec le témoignage d'un détenu de Guantanamo qui a avoué qu'un agent de l'ambassade aurait été complice. La sulfureuse révélation met en joue les cinq personnes présentes lors de l'attentat ; Henry, Célia, Bill, Vick et Gene.
Frankler est une mission délicate qu'il ne faut surtout pas faire remonter à Langley. Henry et Vick se concertent et s'entendent sur ce fait… l'enquête doit être officieuse et deux sur les cinq sont désignées suspectes.

« – Tu sais ce qu'il en est, Henry. On ne peut pas se permettre un procès, et il n'est pas question d'un échange de prisonniers avec les djihadistes. En fait, je préfèrerais que Langley n'en entende jamais parler.
– Si je comprends bien, tu voudrais que j'exécute le traître.
-… Je n'ai jamais dit ça… »

Après avoir interrogé Bill, Henry se prépare à retrouver Célia. Dans le restaurant, il l'attend avec impatience, fantasmant sur cette femme qu'il aime toujours. Différente, plus voluptueuse, moins sûre d'elle, la métamorphose le saisit sur l'instant. Elle lui plaît.
Les premiers échanges sont guindés, il perd ses moyens, mais très vite leur professionnalisme rétablit les codes. La joute s'engage. A tour de rôle, ils prennent le pouvoir l'un sur l'autre. Attitudes policées, sourires complices, chaud, froid, ce pas de deux sera fatal.
Henry appuie sur l'enregistreur et la laisse parler. le huis-clos s'étend hors du restaurant et retrouve Vienne…

Est-ce Célia le traître ? A l'extérieur, Treble, l'exécuteur des basses besognes se tient prêt. Sur un simple mot, il fait feu.

« – Allô ?
– Piccolo ?
– Euh… oui.
(…)
– Bon, je la vois. Elle est là, devant moi. Elle marche dans la rue. Très lentement. (…) Si vous voulez que j'agisse, c'est le moment. Je ne sais pas quand se présentera une nouvelle occasion.
– Je comprends.
– A vous de décider, Piccolo. Il n'y aura aucune trace. Je peux faire ça proprement… »


Ce roman d'espionnage nous remet en mémoire certains évènements de l'actualité qui se sont passés dans les années 2002-2003. Les attentats commis par les rebelles Tchétchènes, la répression russe, les assassinats. Par la suite, avec les attentats islamistes de l'histoire, c'est notre présent qui nous saute à la gorge. La partie géo-politique est abordée pour la toile de fond car en premier plan, l'auteur a voulu mettre à l'honneur l'échange verbeux entre Henry et Célia ; ambiance froide où la passe d'armes est toute en introspections, en analyses, en couperets, « à couteaux tirés ».
L'étrange face à face, inquiétant, des deux amants est tout l'intérêt du livre. le suspense n'étant pas étoffé, nous nous rabattons sur la psychologie des deux personnages et l'angoisse qui grimpe les échelons… Nous partageons alors leur nervosité, les nerfs sont pincés.

J'ai apprécié ma lecture et je la proposerai certainement à une amie pour ses vacances.
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