Au XXIème siècle, il est important de prendre un certain recul lorsque nous commençons un roman appartenant aux siècles passés.
Encore plus lorsqu'il s'agit d'un classique.
Lire
Stendhal aujourd'hui, c'est redécouvrir le Romantisme dans son éclat le plus éblouissant, mais aussi le plus sombre. Après avoir dévoré Armence puis
le Rouge et le Noir, j'ai voulu continué ce si grand auteur à travers un troisième roman
La Chartreuse de Parme.
Comme toujours, j'avais beaucoup d'anticipation, car ouvrir un "chef-d'oeuvre" et m'y plonger me donne toujours la sensation d'être au dessus d'un grand vide. Un mélange d'un effroi sacré et d'un plaisir coupable.
Rapidement, j'ai été plus qu'enchanté.
Stendhal possédait une plume des plus élégantes à mes yeux, et des plus distingués pour décrire les tourments d'une âme à son époque. Certes, cette déclaration si louable des sentiments, cette exclamation outrancière de la condition spirituelle et intime de l'être humain raisonne parfois étrangement à notre époque, et pourtant, certaines vérités y sont gravées dans l'encre de ses pages.
Des vérités que nous avons tous oubliées.
Fabrice est un anti-héros typique
De Stendhal, que l'on se plait à découvrir, à aimer et à haïr. Son indécision, sa turbulence intérieure a rapidement raison de notre patience, et, tout comme Julien Sorel, nous finissons par souhaiter le mal pour cet éternel enfant, cet esclave de ses sentiments.
Mais la découverte, le personnage qui m'a vraiment transcendé et qui, dans un sens, est devenu le véritable Nom du roman demeure la Duchesse Sanseverina. Je ne veux pas trop en dire de ce personnage grandiose, de cette embryon de féminisme, de ce sacré féminin qui nous fascine aujourd'hui, mais vraiment, retenez ce conseil:
Ne lisez pas
La Chartreuse de Parme pour son héros, oubliable, mais plutôt pour son héroïne, indétrônable.