Le rouge et le noir, tome 1

Voilà un certain temps maintenant, que le Rouge et le Noir est mal lu et mal compris, et sa première partie ne fait pas exception. Je reprends la première phrase d'une récente critique : "Le Rouge et le Noir, c'est le livre d'une ambition démesurée. " C'est faux. C'est beaucoup plus compliqué que cela. Et pour comprendre cela, retournons aux origines. Retournons à la première partie. Qui est Julien Sorel ? Un pauvre jeune homme, maltraité par ses frères, méprisé par son père. Pour prendre sa revanche, il devient en imagination soldat de Napoléon. Mais ça ne suffit pas. Il faut l'être vraiment. Julien Sorel, ce n'est pas un arriviste à prêt à tout pour satisfaire ses ambitions, c'est un être fondamentalement bon, que sa famille a perverti. Julien Sorel, c'est la Volonté de Puissance, qui n'est rien d'autre qu'une Volonté de Revanche sur une enfance de pauvre et de maltraité. Mais jusqu'au bout, il reste fondamentalement bon. A la fin, après son échec définitif et sans retour, il retourne à sa bonté naturelle. Voilà ce qu'est ce personnage trop peu compris. Mais assez sur ce chapitre.
Avec beaucoup de finesse, dans cette première partie, Stendhal trace le portrait d'une France divisée entre libéraux prêts à vaincre, et royalistes conservateurs. C'est sur cette toile de fond qu'il place son couple mythique.

Un plaisir sans cesse renouvelé quand je me suis replongée dans ce que je considère comme un des meilleurs livres de la littérature classique.
Le personnage de Julien Sorel nous emporte dans son sillage: malgré son orgueil et son caractère ambitieux, nous ne pouvons rester insensibles à ce personnage sans demi-mesure.