La position sociale est invisible en amitié.
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Je n'ai jamais rencontré de peuple qui convienne si bien à mon âme. Quand je suis avec les Milanais, et que je parle milanais, j'oublie que les hommes sont méchants, et toute la partie méchante de mon âme s'endort à l'instant.
Je ne puis me le dissimuler, j'ai de l'amour pour le Moyen Âge de l'Italie.
(...) ; car enfin, je voyage non pour connaître l'Italie, mais pour me faire plaisir.
J'étais arrivé à ce point d'émotion où se rencontrent les sensations célestes données par les Beaux-Arts et les sentiments passionnés. En sortant de Santa Croce, j'avais un battement de coeur, la vie était épuisée chez moi, je marchais avec la crainte de tomber.
Je ne dirai rien de Pompéi : c'est la chose la plus étonnante, la plus intéressante, la plus amusante que j'aie rencontrée ; par là seulement on connaît l'antiquité.
Je suis monté hier au Vésuve: c'est la plus grande fatigue que j'aie éprouvée de ma vie.
A présent que j'ai un peu suivi ce conseil, ce qu'il y a de plus agréable pour moi, à Milan, c'est de flâner.
Il n'y a jamais de honte, en Italie, à faire ce qui est raisonnable;
Dugazon me disait, à Paris, que tous les jeunes gens qui se précipitaient chez lui pour apprendre à déclamer étaient des petits Talma. Il fallait six mois pour leur faire dépouiller le grand acteur, et voir s'ils avaient quelque chose en propre.