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EAN : 9782370560186
400 pages
Super 8 éditions (28/08/2014)
3.5/5   88 notes
Résumé :
Accro à la méthamphétamine, Chase Daniels est un junkie minable sans cesse en quête d'un nouveau fix. Quand il se réveille un beau matin pour voir une fillette déchiqueter un Rottweiler, il ne s'inquiète pas plus que ça. Ouais, peut-être qu'il devrait. Car la fin des temps est là : les rues grouillent de zombies avides de chair humaine, et survivre est devenu un objectif à très court terme. Mais que signifie l'apocalypse, se demande Chase, quand la société a déjà ti... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (38) Voir plus Ajouter une critique
3,5

sur 88 notes
Quand Chase voit par la fenêtre une petite fille dévorer un rottweiler, la tête enfouie dans les entrailles du molosse, il se dit qu'il a trop forcé sur la méthamphétamine. Quand il s'aperçoit que cette petite fille l'a remarqué et qu'elle se rapproche de la fenêtre, tranquillement, avec sa jolie robe sanguinolante et des morceaux de chair se détachant de son joli minois comme de fines tranches de kebab, clairement il se dit qu'il est temps de raccrocher : jamais encore il n'avait eu une hallu aussi puissante...

Ce qu'il n'a pas encore compris, c'est qu'il n'hallucine pas, ni qu'il est dans un mauvais trip... Chase est tellement "déchiré" depuis quelques jours qu'il ne s'est pas encore rendu compte que le monde n'est plus le même : un soir, les gens se sont couchés pour ne plus jamais se relever, vivants tout du moins...

C'est par cette prise de conscience que débute le récit, qui nous met directement dans le bain (de sang). Dès le départ, on sait à quoi s'attendre : un monde post-apocalyptique peuplé de zombies et de junkies, les premiers cherchant à dévorer les seconds, les seconds tentant de survivre, fuir et s'approvisionner en "cristal". Parce que oui, s'ils ne veulent pas devenir comme les premiers, ils comprennent assez vite que la méthamphétamine en est le remède. Plus question de raccrocher donc, on se félicite même que les cures de désintox et les Narcotiques anonymes n'aient pas été des plus efficaces... La priorité, mis à part éviter de servir de casse-croute aux Morbacs ("Morts-back") : rester déchirés et se trouver un "cuisinier" au plus vite.

Bon bon bon... Si j'avais bien compris, en choisissant ce livre, que je serai plongée dans un monde post-apo et qu'il y aurait des zombies tels qu'on les voit dans les films du genre, je dois bien avouer que je ne m'attendais pas à un tel scénario, où la drogue est clairement mise à l'honneur. Suivre des personnages, toujours en quête d'une dose, toujours en train de se piquer, "déchirés" du soir au matin et du matin au soir, devient peu à peu lassant au fil des pages. L'histoire perd en ténacité petit à petit et tourne en rond, d'autant que l'occasion de s'attacher à ces personnages est quand même minime.

Pourtant, ce livre a quand même des qualités. La plume de l'auteur, par exemple, brute de décoffrage, quelque peu bourrue, directe, s'accorde à la perfection avec ce qu'elle nous raconte. La narration à la première personne nous permet de suivre le déroulement des événements comme si nous étions dans la tête de Chase, et d'ainsi de mieux le cerner, de mieux comprendre ses propres ressentis, ses réactions face aux événements et surtout son addiction. Et même s'il n'est pas attachant et qu'on finit par se ficher de comment ça va se terminer pour lui, il n'en est pas moins un personnage intéressant : ce n'est pas un gentil, pas vraiment un méchant non plus d'ailleurs, il a un comportement plutôt énigmatique, puisqu'il ne réagit pas souvent comme on s'y attendrait, et tout ça fait de lui un personnage qu'on aime à suivre malgré tout.

Côté atmosphère, c'est plutôt bien retranscrit également : à la fois trash et mordante. On imagine très bien les Morbacs et leurs postures, tout comme les lieux déserts ou au contraire surpeuplés de zombies. On ressent bien l'urgence de se mettre à l'abri et de trouver des doses en quantité. La dimension horrifique, plutôt bien dépeinte, est efficace. L'intrigue quant à elle, même si elle devient lassante, est toujours menée tambour battant et la lecture se veut facile et rapide [et elle l'aurait été d'autant plus si j'avais pu distinguer les dialogues du reste de la narration avant qu'une conversation débute ; sans tirets et guillemets, on se rend compte qu'on est dans une conversation uniquement quand on est dedans ; c'est d'un pénible...].

Je ne dirai donc pas que je n'ai pas aimé, puisque ce n'est pas du tout le cas. C'est juste que les "bienfaits" de la drogue sont quand même clairement malaisants, et que j'aurais préféré que le scénario finisse par prendre une autre tournure. J'aurais aimé, par exemple, que les protagonistes se voient offrir une seconde chance, une occasion de rendre le monde meilleur, qu'ils aient une prise de conscience sur certains de leurs faits et gestes, sur le fait qu'ils peuvent tout reprendre de zéro, ou quelque chose comme ça en tout cas. Là il n'y a aucun espoir. Les personnages courent à leur perte du début à la fin. L'adage "Drogue-toi pour rester en vie" n'a pas d'issue, elle ne m'a pas franchement convaincue et plombe un peu le moral il faut bien le dire. Dans le genre roman post-apocalyptique, j'ai déjà lu bien mieux mais je n'ai pas détesté pour autant. Mon retour est plutôt mitigé, je vous invite donc à vous en faire votre propre avis. En revanche, ne l'attaquez pas avec le moral déjà en berne, car ce roman, même s'il parle aussi d'amour et d'amitié, n'a pas une once d'espoir.
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《Je regarde par la vitre, il fait tellement noir. Je pense à une émission télé que j'ai vue sur ce que deviendra le monde quand l'homme aura disparu. Comment les sanctuaires qu'on a bâtis au nom de l'argent, de la sécurité, du bonheur et de l'amour seront réduits en poussière en une seconde à l'échelle géologique. J'ai conscience de vivre le moment le plus important de l'histoire de l'humanité – oubliez l'invention de la roue, la découverte accidentelle de la pénicilline, le champignon atomique d'Hiroshima, Internet – car ce qui se passe en ce moment même est d'une portée biblique, c'est tout simplement la fin du monde.》

Nombre de lecteurs ayant chroniqué - et apparemment apprécié - ce petit livre s'accordent à parler d'un savant et savoureux mélange entre 'Breaking Bad' et 'Walking Dead', avec une pincée de 'Shaun or the dead' vs 'Trainspotting' pour le côté humour déjanté, et je ne dérogerais pas à la règle : c'est évidemment à ça que l'on pense au tout premier abord.

"Rien n'est jamais tout noir, mais rien n'est jamais tout blanc non plus."

Nous apprenons que les seuls rescapés du "virus" sont de profonds toxicomanes, des junkies complétement accros à la méthamphétamine. Que c'est justement cette dépendance - pourtant mortelle, appréciez le sens du paradoxe de l'auteur ! - qui les protège, les maintient en relative bonne santé, et que pour rester en vie donc, ils vont devoir continuer à se droguer "éternellement".
Au début, pour un toxico, une telle vision de l'avenir, c'est plutôt le pied... Sauf qu'après réflexion, ce n'est pas une vie non plus...
Que se passerait-il s'ils devaient réellement repeuplé la planète ? Faudrait-il droguer les bébés, déjà nés accros, toute leur vie durant ?
(La question, bien que posée à un moment donné, ne trouve pas de réponse ici ; chacun ira de sa petite idée...)

"Eh, les gars, dit Sténo, Vous savez ce que ça signifie ?
Je sais, mais je ne dis rien.
Ça veut dire qu'on est condamné à se droguer jusqu'à la fin de nos jours."

Nous avons donc, pour le combat du siècle, d'un côté :
Les zombies : appelés morbacs, comprenez morts back, ou les 'Z'
Et en face,
Les héros : des junkies complétement accros, mais terriblement attachants.


Outre le besoin de se procurer les produits nécessaires, il leur faudra se défendre contre ces monstres au trait de caractère assez spécial et plutôt désarmant - tout en étant hyper flippant quand même ^^ - : ils rigolent, ils se marrent... ils se fendent la tronche quoi... C'est tout de même autre chose que les gimmicks gutturaux auxquels nous sommes habitués !

'Elle sourit, elle ricane et elle se dirige droit sur nous. Je me suis souvent demandé comment je mourrais, mais jamais je ne m'étais imaginé que ce serait une prostituée zombie russe qui aurait ma peau."

Et les principaux protagonistes, eux, sont donc perpétuellement à l'ouest, défoncés. Déchirés.
Vous imaginez un peu le délire.
Il leur faudra d'ailleurs un petit temps avant de comprendre qu'ils ne sont pas dans un "bad trip"...

"Ce qu'on est en train de vivre n'a pas de sens."

Si l'on retrouve évidemment les poncifs inhérents aux séries précédemment citées, Déchirés est cependant beaucoup plus. Tellement plus...

Bien sûr, il y aura du sang, des tripes et des morts à la pelle. Ce n'est pourtant pas ce qui ressort uniquement de ce roman : entre les envolées philosophiques du narrateur, roublard au grand coeur capable autant de nous subjuguer par sa force morale que de nous décevoir fondamentalement lorsque le toxico en lui prend le dessus ; l'amitié profonde et palpable qui le lie à son meilleur ami Sténo ; l'Amour avec un A majuscule qu'il voue à Kay, malgré que la drogue les avait séparés quelques temps avant cette tragédie apocalyptique ; un langage tantôt cru tantôt poétique... on peut dire que l'auteur ne nous épargne en rien, et ça c'est bon !

La structure spéciale de la narration est également très originale : les dialogues sont directement intégrés au texte sans "coupures", ni tirets ni guillemets pour nous prévenir. J'avoue que c'est assez déstabilisant au début et ça pourrait même rebuter certains lecteurs, malgré cela, l'osmose se fait rapidement. On s'y habitue, on y adhère pleinement tant cela devient de plus en plus naturel au fil des pages, et ajoute même un rythme assez puissant au récit. L'impression extraordinaire d'être toujours en plein coeur de l'action - même dans les moments les plus calmes - , comme dans un super film dont on serait incapable de lâcher l'histoire.
C'est à mon avis ce style haché, quasi cinématographique, qui fait un des principaux attraits de cet ouvrage. Sinon que l'on y retrouve pléthore de sentiments bien plus humains que ceux que l'on voit souvent dans les films du genre justement.

En bref, un très bon moment de lecture certes, mais aussi une découverte qui vient d'ici. C'est en effet grâce à quelques critiques alléchantes que je m'y suis intéressée - même si avec un titre pareil et une telle 4ème de couv, je n'aurais probablement pas hésité bien longtemps ^^

Pourtant, je dois avouer que je n'ai pas vraiment aimé la fin... même si je suis forcée d'admettre que c'était certainement la seule finalité plausible, et qu'elle découle logiquement du reste de l'histoire, c'est vrai.
Néanmoins, cette fin m'a laissée plus perplexe que véritablement déçue.


"Six balles. Six morts. Ce serait si simple. Épargner aux derniers survivants de l'apocalypse une mort pire que la mort."
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Une drôle d'histoire que "Déchirés" de Peter Stenson.
Donc: des zombies, ça on connaît, on en voit partout ( pas encore en bas de chez moi), mais alors là l'originalité est que ce ne sont pas les courageux ou les braves qui sont les héros.

Les héros sont Les déchirés, les défoncés, les toxicos, ceux qui ne pigent rien tellement ils sont stones.
Alors il va falloir qu'ils se réveillent, me direz vous?
Mais attention, dans le roman, on ne trouve pas que cela, il y a aussi de l'amour..., heureusement d'ailleurs car nos principaux protagonistes, en qui l'on fonde nos espoirs durant quelques pages, nous replongent dans l'affliction juste après.
De l'humour dosée avec justesse et bien sûr l'élément absolu : du sang, des tripes et des boyaux...
Mais la réflexion trouve aussi sa place dans le roman, car ce n'est pas qu'une accumulation de vices et de scènes gores que vous allez découvrir durant votre lecture.
Etre ainsi attaqué par la vie à seulement 25 ans, cela interpelle inévitablement. Vous le comprenez donc, Déchirés est un livre qui sous des apparences dures et violentes amène à la réflexion, la fin du roman vous remue indéniablement.
Une belle surprise.



Lien : https://livresque78.wordpres..
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Encore une histoire de zombies me direz-vous ? Voilà qui n'est pas de première fraîcheur… A croire que ce XXIème siècle sera celui des morts-vivants ou ne sera pas.

Mais Peter Stenson est un petit malin. Il a pris deux ingrédients qui ont fait l'actualité du divertissement ses derniers temps, et a collé le tout dans un bécher pour nous concocter un substrat hautement explosif.

Walking Dead vs Breaking Bad : un mélange improbable, qui pourrait sentir le coup marketing et qui se relève au final bien plus ingénieux qu'il n'y paraît.

Les amateurs des deux séries auront leur dose de frissons et de plaisir, les autres pourront également se repaître de ce roman plus profond qu'il n'y parait. C'est tout de même l'éditeur Super 8 qui est aux commandes ; un excellent dealer de livres, gage de qualité de la marchandise.

Entré sur la pointe des pieds dans ce roman, j'en suis ressorti rassasié et plutôt agréablement surpris.

Car il n'est pas qu'une banale accumulation d'arrachage de bras, jambes et autres parties vitales du corps humain. le récit se lit à plusieurs niveaux, différentes tranches qui donnent une épaisseur insoupçonnée à cette histoire.

Bien sur, c'est violent, sanglant et ça coule (rouge) dans tous les sens. Évidemment, les protagonistes sont tous des drogués au stade ultime. Mais le roman propose par moments de vraies giclées d'humanité et de vraies bouffées d'amour (à l'image des 100 dernières pages qui nous donnent de quoi ruminer) .

La plongée dans le milieu de toxicos est rude, même si l'humour et la dérision sont toujours présents tout au long du récit. Tour à tour, on s'amusera et on se désolera de suivre la déchéance des personnages, sorte de pieds nickelés de la toxicomanie, et principalement de Chase Daniels (puisque le roman est écrit à la première personne).

Le style de Peter Stenson est moderne, ludique, agressif et innovant (par exemple : les dialogues sont noyés dans le récit, sans qu'on ne s'y perde). Cela renforce le coté très actuel et vivant de l'ouvrage.

Une histoire qui a donc indéniablement du mordant, pas piquée des vers et qui sait rendre hommage aux codes des genres tout en s'en affranchissant suffisamment. Et un final où l'on tombe les masques et où l'on comprend que tout compte fait on était peut-être pas là pour se marrer (et ça, ça fait mal).

Déchirés s'avale donc goulûment, avec d'avantage de contentement que je ne l'aurait imaginé au départ. Un sombre divertissement, mais aussi une allégorie qui est loin d'être sans cervelle.
Lien : http://gruznamur.wordpress.c..
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"Déchirés" de Peter Stenson – La chronique very bad trip !

Passe passe le oinj, passe passe le oinj, y a du mort-vivant sur la corde à linge...

Imaginez un monde où, après une épidémie venue d'on ne sait où, seuls les drogués auraient survécu ; le reste de la population ayant péri. Car oui, ici la drogue ça conserve !

Un "Trainspotting" zombiesque, un "Shaun of the Dead" sous meth', un "La Route" amphétaminé, c'est tout ça et bien plus "Déchirés".
Mais c'est avant tout un personnage principal très réussi. Peter Stenson a réalisé un superbe travail de caractérisation. Car on s'y attache à ce salopard de Chase Daniels, son « héros » junkie, sans foi ni vergogne, quand il s'agit de trahir ou voler ses camarades pour un instant de défonce supplémentaire. Fidèle dans son coeur mais incapable de résister à l'appel du shoot. Lâche et veule mais pourtant accompagné, il est affublé de Steno-John, son lunaire et obèse compagnon de défonce ("c'est le seul obèse camé qui reste obèse malgré la came") et de la belle Kay dont la seule proéminence se situe au niveau nasal. Filiforme donc, ses seules courbes sont les noeuds qui s'enroulent dans son cerveau. Au grand dam de Chase qui ne sait plus à quel sein se vouer. Ce qui n'empêchera pas Peter Stenson de nous composer une magnifique histoire d'amour autour de ces deux âmes abimées.
Crépusculaire et nihiliste, "Déchirés" parvient néanmoins à éviter l'écueil du tout-sordide et nous propose quelques jolies plages lumineuses ou, à défaut, des situations gaguesques qui valent le détour. Ne serait-ce que dans la description des personnages secondaires que notre trio de tête va croiser au fil des pages.
C'est d'ailleurs tout le roman qui est sous acide, les morts-vivants ne grognent pas, ils gloussent, ils ricanent ! Ce qui crée une ambiance moins effrayante au premier abord mais finalement aussi inquiétante au final.
Malgré un récit lorgnant sur le fantastique et l'horreur, le bouquin est écrit comme un roman noir. La bonne idée ! Si on enlevait l'aspect horrifique, on se retrouverait baigné dans un pur jus de noirceur avec ses personnages paumés à qui la vie n'a pas fait de cadeaux. le style est donc à l'avenant, sans temps morts, sans fioritures, sauf quand Chase exprime ses sensations On adorera ses envolées lyriques à chaque fois qu'il s'imagine vivant, débarrassé des zombies, et prêt à vivre une vie de rêve.

C'est irrévérencieux, ça ne fait pas de promesse mais l'alchimie fonctionne. Alternant les moments de défonce et les courses-poursuites, Peter Stenson dose merveilleusement son intrigue, avec tantôt des descriptions oniriques et décalées de la défonce et tantôt, le palpitant qui s'affole, le pied qui s'agite et les malheurs qui s'abattent. Un régal !
Super8 est vraiment un super coup ! Qu'on se le dise !

Lien : http://cestcontagieux.com/20..
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critiques presse (1)
Chro
17 septembre 2014
Génial dans son concept, son ton, sa maîtrise, ce roman très court a toutes les apparences du futur culte.
Lire la critique sur le site : Chro
Citations et extraits (30) Voir plus Ajouter une citation
La porte s'ouvre avant que je frappe et elle est là, Kay, ma Jane, Kay, la femme la plus parfaitement imparfaite que j'ai jamais vue. Elle est debout dans l'encadrement de la porte, un couteau de boucher à la main. Elle porte un débardeur blanc ultramoulant, et ses seins forment deux minuscules bosses. Elle court vers moi. À moins que ce ne soit moi qui me précipite vers elle. On se prend dans les bras, on pleure, on se dit, Dieu merci tu es en vie. Son parfum a changé, mais, quand j'enfouis ma tête dans son cou, je retrouve ma Kay – son haleine, sa peau, sa sueur, le tout enveloppé d'une odeur de terre – et je me demande si je me suis déjà senti aussi heureux.
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J'ai envie de mourir.
Cette pensée me vient comme lorsqu'on ouvre un œil après avoir trop forcé sur la méth. Quand tu te réveilles et que tu sais que c'est fini, la défonce, la nuit, les jours ou les semaines à consommer sans t'arrêter, parce que tu n'as plus un rond, plus aucun moyen de gagner de l'argent, mais que tu n'as pas payé ton loyer, t'as vendu ta télé, le téléphone a été coupé – tu ouvres les yeux, et tu as aussitôt envie de les refermer, de te rendormir, de retomber dans ton coma.
J'ai envie de mourir.
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Si les choses se sont vraiment passés comme je le crois - les gens sont soit morts, soit transformés en morts-vivants -, où est la panique ? C'est pourtant comme ça que ça se passe dans les films. Un mec se fait mordre dans un pays à la con, il rentre aux Etats-Unis, dévore toute sa famille, et , de là, l'infection s'étend aussi vite qu'une MST dans une équipe de foot.
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Mon père est allongé, seul, éventré, la cage thoracique apparente et bien blanche. (...)
Tout tourne autour de moi – les meubles blancs, la moquette bleue, le sofa vert – et je me dis que c’est mieux comme ça, que mon père soit mort. Mais j’ai conscience que son corps a été dévoré et je me demande où se trouve ma mère, peut-être qu’elle a réussi à s’échapper, peut-être qu’elle va bien.
Soudain, j’entends un ricanement, je me frotte les yeux et le rire se fait de plus en plus fort, et merde, c’est pas possible. Je lève la tête, elle est là, debout devant la porte de la salle de bains, ma mère, la femme qui m’a mis au monde, (...). Son visage n’a pas changé, à part un truc : l’os de sa joue droite ressort par un trou dans la peau. Je regarde ses mains. Elles sont couvertes de sang. Je ne peux alors que me rendre à l’évidence : c’est elle qui a mangé mon père.
-Maman ?
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J’essaie d’analyser mon hallu : la petite fille symbolise l’innocence, et le fait qu’elle soit blonde a sûrement son importance, parce que Kay est blonde, et que notre histoire, du moins au début, avait quelque chose d’innocent. Quant au chien, il représente peut-être le meilleur ami de l’homme, la nature sauvage, la bestialité. Et ce renversement de l’ordre naturel, l’enfant qui tue le chien, c’est plutôt simple – l’innocence l’emporte.
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