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EAN : 9782226474162
432 pages
Albin Michel (01/03/2023)
3.59/5   39 notes
Résumé :
« Férocement intelligent, toujours surprenant, d’une grande audace spéculative et d’un humour noir ravageur. » Publishers Weekly
Parce que la montée des eaux menace l’existence même des Pays-Bas, leur reine Frederika Mathilde Louisa Saskia comprend mieux que quiconque la notion d’urgence climatique. Invitée à une rencontre secrète au Texas par T.R. Schmidt, l’excentrique propriétaire d’une chaîne de fast-food, Saskia découvre non sans inquiétude les plans du ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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Le réchauffement climatique continue son petit bonhomme de chemin : il fait de plus en plus chaud et les océans montent. Les villes s'adaptent comme elles peuvent, avec leurs couverts de végétation. Mais on persiste à rouler avec de l'essence, à utiliser de la climatisation qui augmente la température de l'atmosphère. Et donc, il fait chaud. Et on ne s'attaque pas réellement aux bases de ce changement aux conséquence si négatives. C'est là qu'intervient T.R., un milliardaire texan qui pense avoir la solution.

Le démarrage du roman m'a laissé sur les fesses. Ça part sur des chapeaux de roue, dans une direction que je n'imaginais pas (je n'avais pas lu la quatrième de couverture et n'avais donc aucune idée des protagonistes). Donc, commencer avec la reine des Pays-Bas avait de quoi me surprendre. Et l'irruption de cochons sauvages aussi. Et le jeune Laks dont je ne comprends pas encore le rôle et dont les tribulations dans l'Himalaya, avec ses frontières mobiles, m'ont rappelé les paysages quasi-inhumains de Roca Pelada. Je n'en dis pas plus pour ne pas déflorer les premiers chapitres et la rencontre inattendue de certains personnages. Je me contenterai de dire combien ce départ m'a plu et a su me lancer dans une histoire au long cours (ce qui fait toujours un peu peur), car ce roman va quand même dépasser les 800 pages en version française (plus de 700 pages en V.O.) entre les deux tomes prévus. J'en profite pour signaler que si, sur un plan financier, cela va coûter cher, effectivement (mais on a déjà maintes fois débattu de ce point), de lire ce roman en entier, sur un plan pratique, sa division en deux tomes est agréable : j'ai de plus en plus de mal avec les pavés terriblement lourds qui m'épuisent les poignets et les mains. Là, la lecture est aisée. Et, je ne sais s'il faut en féliciter l'auteur ou l'éditeur français, mais la division entre les deux tomes est excellente : comme la célèbre scène 3 de l'acte III dans le théâtre classique français, le dernier chapitre du tome 1 semble idéal. Il aborde la notion sous-tendue par le titre : le choc terminal. Est-il possible d'interrompre une expérience dont on craint les effets néfastes sans produire des effets plus néfastes encore ? Abyssal. Et angoissant.

Le moins que l'on puisse dire est que Neal Stephenson semble maîtriser parfaitement son sujet (Je dis « semble » car, de mon côté, je ne maîtrise pas la géographie du Texas ni l'histoire des Pays-bas, par exemple et que je ne vais pas aller vérifier les informations contenues dans ce roman : je fais confiance à l'auteur pour ne pas me prendre pour une bille. Fin de la longue parenthèse.). Quand il place son lecteur dans un lieu, il en connaît les spécificités et les lui indique, avec précision. Grâce à ses descriptions, on peut aisément se représenter les paysages alentour, s'immerger totalement dans le décor et l'ambiance. Si j'insiste sur ce fait, c'est que je suis sensible aux descriptions : trop courtes, voire absentes, je me sens perdu ; trop longues, je me sens également perdu. D'où mon intérêt pour ce bon équilibre (la plupart du temps, un ou deux passages m'ont semblé un peu trop détaillés).

Cette maîtrise de l'auteur, on la retrouve dans le sujet principal de l'histoire : la technologie développée par T.R. Il nous la rend compréhensible et accessible, même si, bien sûr, je serais incapable de la reproduire. Par ses images et la précision des éléments fournis, il est aisé de voir à quoi ressemble la grosse machine. Il est aisé d'imaginer son fonctionnement. Il est aisé de comprendre ses effets possibles. Car, à la différence de la propulsion supra-luminique ou de la force d'autres récits de SF, cette technologie est au centre du récit et Neal Stephenson veut en montrer le réalisme. Elle n'est pas qu'un moyen de faire avancer l'histoire, elle est l'histoire. Et elle doit sembler réalisable demain ou dans quelques années. Cette prégnance des détails dans la description du monde, si semblable à celui qui nous entoure, nous rend encore plus réel ce récit. On peut y croire. On peut le vivre. D'où l'intérêt. D'où l'inquiétude.

Car ce plan de géo-ingénierie, ou intervention climatique, est une manipulation de la Terre et de son climat. Pas moins. Certains, pas seulement des illuminés, mais aussi des savants (dont un prix Nobel), ont proposé cette idée d'injecter du soufre dans l'atmosphère pour créer comme de petits miroirs, qui pourraient ainsi refléter le soleil et diminuer ses rayonnements sur notre planète. Et diminuer par conséquent la température à la surface. Mais, et l'auteur nous le signale bien, nous ne sommes absolument pas sûrs de ce qu'il pourrait se passer réellement. Les modèles peuvent évoluer. En partie selon l'endroit d'où le soufre est envoyé dans le ciel. Il y aurait, une fois encore, des gagnants et des perdants. D'autant que, entre autres, la mousson serait mise en danger. Or elle est un élément capital en Inde, par exemple. Sans parler de la Chine, dont on sent poindre l'influence à travers l'allusion au sort des Ouïghours et à l'irruption aux États-Unis d'un personnage tout puissant et inquiétant. Enfin, autre conséquence que Neal Stephenson aborde peu, le soufre finirait par détruire la couche d'ozone. Avec son afflux d'ultra-violets, pas vraiment agréables pour notre organisme.

C'est tout l'intérêt de ce roman : une fois encore on est dans le « Et si ». Et si une personne, sans consensus mondial, tentait quelque chose, lassé de l'inaction habituelle. Si quelqu'un, pour sauver le monde que nous connaissons, avec son confort et ses habitudes de vie, était prêt à risquer d'augmenter les problèmes, de les accentuer, voire de créer une catastrophe. Car T.R. (à chaque fois que j'écris ce prénom, je pense au J.R. de la série Dallas, encore un Texan qui pensait avant tout à ses intérêts) vit dans un société où la voiture est reine. Où le pétrole et ses dérivés sont toujours rois. Où, pour affronter la chaleur, on porte des combinaisons thermorégulatrices qui expulsent l'air chaud dans l'atmosphère au-dessus de soi, contribuant ainsi à réchauffer cette atmosphère déjà irrespirable. Jusqu'où est-on prêt à aller pour préserver sa façon de vivre ? L'égoïsme est-il la seule solution ?

Le titre de Choc terminal n'est pas un mensonge : sa lecture est un choc. Elle oblige à réfléchir à cette épée de Damoclès qui nous menace de plus en plus. Elle oblige à se positionner dans cette lutte d'influence entre des camps diamétralement opposés. Elle incite à regarder autour de soi avec d'avantage d'acuité. J'attends avec une véritable impatience la fin de cette histoire dans le tome 2 dont la parution est prévue le 29 mars.
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Texas, dans un avenir proche : la reine des Pays-Bas pilote un petit avion avec sa garde rapprochée et s'écrase à l'atterrissage. Un de ses compagnons de voyage est attaqué par un alligator en sortant de l'appareil, et l'équipe est secourue par un chasseur de cochons sauvages, héritier du capitaine Achab traquant le cochon géant Frimousse qui a tué sa fille.

Résumé ainsi, le début peut sembler foutraque, ce qu'il n'est pourtant pas. Car dès les premières pages, on est emporté par un récit à la fois riche et fluide : des personnages approfondis, des environnements naturels si bien retranscrits qu'on s'y croirait, et une ambiance de catastrophes climatiques mettant en scène la montée des eaux et les canicules incessantes.

Car la reine des Pays-Bas Saskia n'est pas là par hasard : souveraine sans grands pouvoirs d'un État menacé par les eaux, elle se rend à l'invitation, avec d'autres responsables politiques de second ordre, d'un milliardaire convaincu d'avoir trouvé la solution. Mais ayant dû atterrir à Waco au lieu d'Houston à cause d'un orage, elle devra faire équipe avec le chasseur Rufus pour atteindre sa destination, à l'occasion d'un voyage où elle rencontrera des Texans impactés par le changement climatique.

La suite de ce tome nous fait entrer dans le vif du sujet, avec un milliardaire, T.R., qui a un projet fou mais planifié avec minutie. En ce qui me concerne, j'ai consulté au cours de ma lecture quelques articles sur la géo-ingénierie, pour découvrir que le sujet faisait débat et que les conséquences seraient complexes sur notre environnement, y compris en cas d'arrêt des opérations. Alors, je me suis demandé au cours de ma lecture de la deuxième partie si l'auteur de l'incroyable Anatèm avait inclus dans sa réflexion les difficultés qu'engendrerait cette géo-ingénierie. Je me demandais aussi pourquoi il mettait en scène un Canadien sikh d'origine indienne parti se retrouver au Penjab. J'ai eu ma réponse : les dernières pages du tome démontrent que la construction des arcs narratifs ne doit rien au hasard, et je suis très curieuse de connaître la suite !

Précisons, pour ceux qui ont lu Anatèm, que ce roman est très facile d'accès et la lecture est fluide. La plume de l'auteur, non dénuée d'ironie, sert non seulement à présenter son idée, mais aussi à nous embarquer dans les aventures des protagonistes. J'ai eu le sentiment d'un roman positif : c'est le changement climatique, mais on ne reste pas les bras croisés.

Au-delà de l'histoire elle-même et de l'idée autour de laquelle tourne le roman, l'auteur a travaillé des personnages très réalistes, en n'hésitant pas à faire des analepses (flash-back) pour évoquer leur passé : certains personnages secondaires ont droit à un traitement approfondi qui leur donne vie et suscite l'attachement du lecteur. Les petits gestes du quotidien alternent avec des scènes plus importantes et rendent ces personnages très crédibles : j'ai eu l'impression de les connaître à la fin de ce tome 1. J'ai maintenant très envie de découvrir leur destin dans le tome 2. Ça tombe bien, il sort bientôt en librairie.

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Géo-ingénierie et initiatives de super-riches (et de leurs alliés de circonstance), aspects systémiques du réchauffement climatique et états-nations ne s'en laissant pas nécessairement conter (et compter) : un redoutable thriller technologique et climatique aux ramifications inattendues et à la réjouissante tonalité sarcastique – sans rien céder sur le plan du réalisme et de la documentation.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2023/05/04/note-de-lecture-choc-terminal-neal-stephenson/

Pas de note de lecture proprement dite pour ce gros roman de 2021, traduit en français en deux tomes en mars 2023 par Benoît Domis chez Albin Michel Imaginaire, puisque j'ai commis un petit article à son propos pour le Monde des Livres du jeudi 27 avril (daté vendredi 28 avril, à lire ici). Comme il est de coutume désormais en pareil cas, la présente note se contentera donc de quelques extraits et remarques supplémentaires, comme des notes de bas de page.

Au-delà de son humour baroque et ravageur, de sa densité factuelle et de sa mobilisation malicieuse de registres si variés, « Choc terminal » constitue en soi une formidable leçon ironique de pensée systémique, quitte à en souligner justement les difficultés et les incertitudes. Davantage encore que la seule théorie du chaos et ses désormais si célèbres battements d'ailes de papillon, et comme l'illustre son titre d'abord mystérieux (dont l'explication complète – ou presque – ne viendra qu'à la page 426 du premier volume : « – le choc terminal ? Qu'est-ce que c'est ? – Un épouvantail – une préoccupation légitime pour être honnête – qu'on finit toujours par agiter quand les gens discutent de géo-ingénierie solaire, expliqua Alastair. Ca revient à s'interroger sur les conséquences en cas d'arrêt du système après une certaine durée de fonctionnement. »), c'est sans doute dans l'intrication des causes et des effets, liés par des effets de seuil et d'hystérésis particulièrement difficiles à appréhender et plus encore à modéliser (on se souvient qu'il s'agit de l'un des ressorts dramatiques principaux du « Jour d'après » de Roland Emmerich, toujours à propos de climat, par exemple) que la richesse conceptuelle dont est capable Neal Stephenson, parfois comme en se jouant, se déploie pleinement. C'est bien sur ce point central que notre attention est encore attirée par l'un des principaux protagonistes lorsqu'il oppose à sa manière une pensée stochastique à une pensée narrative (divergence que l'on retrouve aussi comme noeud gordien, dans un domaine parallèle, du beau « La vengeance des perroquets » de Pia Petersen).

« Choc terminal » est aussi une occasion particulièrement fructueuse de brosser une géopolitique spéculative, dans laquelle, à côté d'éléments bien connus aujourd'hui (tels que les différents souverains, régnants ou non, de la péninsule arabique), on voit se dresser les uns aux côtés des autres divers types de milliardaires et d'états-nations (au premier rang desquels figurent ici l'Inde et la Chine, avec un regard dans ce dernier cas où une forme d'admiration est à peine voilée dans la narration), et divers « agents » telles que des grandes villes, des royautés sans pouvoir affiché ou des familles aristocratiques au patrimoine certes sérieux mais surtout aux réseaux séculaires. On se souviendra sans doute alors de l'étrange fascination qu'une partie de la communauté littéraire cyberpunk (ou post-cyberpunk dans le cas de Neal Stephenson) entretient avec la notion même d'état-nation, comme étrange survivance tout à fait digne d'intérêt face à des multinationales dominatrices et à des états devenus, ailleurs, impuissants de facto (que l'on songe au « câblé » de Walter Jon Williams, ou nettement plus récemment au « The Caryatids » de Bruce Sterling, par exemple). Mais il y a aussi ici une belle occasion de revenir sur ces logiques affinitaires de pouvoir et d'action collective (dans un contexte pourtant individualiste à l'extrême), logiques dont le point d'orgue actuel, à la visée étourdissante, est sans doute l'ensemble « Terra Ignota » d'Ada Palmer, et terrain que Neal Stephenson lui-même avait balisé dès son « L'âge de diamant » de 1995, bien avant la poussée incisive de Robert Charles WilsonLes Affinités », 2015) ou la poésie subtilement sarcastique de Pierre AlferiHors sol », 2018).

Enfin, comme le note fort justement Gromovar dans sa chronique (à lire ici), il est particulièrement intéressant de rapprocher et comparer les manières dont Neal Stephenson et Kim Stanley Robinson procèdent lorsqu'il s'agit d'envisager en science-fiction et en spéculation politique la question du réchauffement climatique, et des rôles respectifs de la science et du politique, de l'individu et du collectif, face au phénomène et à ses conséquences actuelles et futures. Et en effet, si le climat et ses évolutions meurtrières hantent l'auteur de la « Trilogie martienne » depuis fort longtemps, il faut bien constater que ses angles, évolutifs mais au centre de gravité constant, que ce soit dans « SOS Antarctica », dans la « Trilogie climatique » (où la géo-ingénierie devient justement rapidement centrale, et ce dès 2006, dans le rapport entre science et politique) ou, plus récemment, dans « New York 2140 » et dans « The Ministry for the Future » (normalement à paraître en français à l'automne prochain), ont toujours à voir d'abord avec le collectif, voire avec le collectif composé de strates multiples et auto-organisées, quelles que soient leurs origines officielles ou techniques, et donc très loin de l'approche retenue, fût-elle subtilement sarcastique – et en tout état de cause diablement haute en couleurs, par l'auteur de l'immense « Anatèm ». Un beau travail de littérature comparée en perspective pour les années qui viennent !

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🌡🌊 Choc terminal - Neal Stephenson 🌊🌡
Traduction : Benoît Domis

Résumé :
Parce que la montée des eaux menace l'existence même des Pays-Bas, leur reine Frederika Mathilde Louisa Saskia comprend mieux que quiconque la notion d'urgence climatique. Invitée à une rencontre secrète au Texas par T.R. Schmidt, l'excentrique propriétaire d'une chaîne de fast-food, Saskia découvre non sans inquiétude les plans du milliardaire. En bon Texan, T.R. veut mettre fin, de façon décisive, aux hausses de températures qui accablent le sud des États-Unis. Et si son remède, inspiré par l'explosion du volcan Pinatubo, était pire que le mal ?

J'ai beaucoup aimé ma lecture.
La première partie du roman nous présente les personnages et nous permet de nous familiariser avec leurs personnalités ainsi qu'avec le contexte inquiétant dû au réchauffement important de la planète et à la montée des eaux. L'atterrissage chaotique au Texas de Saskia, la reine des Pays-Bas, va provoquer sa rencontre improbable avec Rufus, un chasseur de porcs, qui va aider la reine et son staff à garder l'anonymat et à honorer le rendez-vous confidentiel qui a motivé leur périple. Ce fameux "rendez-vous" va débuter après le premier tiers du roman et pendant un moment on se sent être les seuls à ne pas en comprendre l'enjeu, tous les invités savent de quoi ils retournent (au moins en théorie) sauf nous, il faut donc se laisser porter et laisser venir les explications petit à petit. Quand les informations commencent à nous parvenir (et c'est très bien expliqué) impossible de décrocher, on essaye de s'imaginer l'ampleur du projet et toutes les implications possibles (bon clairement je ne suis pas climatologue alors... lol), mais c'est trop énorme. J'ai hâte de connaitre la suite et de retrouver les personnages auxquels je me suis attachée.
J'ai beaucoup aimé cette lecture non seulement originale mais également intéressante et instructive.
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J'ai eu la chance de recevoir en SP les 2 tomes du nouveau diptyque de Neal Stephenson qui viennent de sortir à un mois de décalage chez Albin Michel Imaginaire que je remercie pour ce sublime envoi.

J'avais découvert Neal Stephenson avec sa duologie de hard SF Anatem que j'avais beaucoup aimée, même si exigeante. Aussi étais-je très curieuse de découvrir sa dernière sortie !

Cette fois-ci, nous sommes dans de la Climate Fiction, je dirais même de la Hard Climate Fiction.

Au tout début, nous rencontrons Saskia, la reine des Pays-Bas. Parce que la montée des eaux menace son pays, elle comprend mieux que quiconque la notion d'urgence climatique. Invitée à une rencontre secrète au Texas par un excentrique milliardaire, elle découvre non sans inquiétude les plans du Texan qui veut veut mettre fin, de façon décisive, aux hausses de températures qui accablent le sud des États-Unis.

A la lecture de ce roman, on ne peut nier que l'auteur est un scientifique dans l'âme et que cet ouvrage, tout autant qu'Anatem, a fait l'objet de nombreuses recherches tant les développements autour de l'ingénierie climatique sont pointus.

Cela peut paraître parfois un peu too much et surtout exigeant mais pour ma part, cela n'a rien enlevé au côté très addictif de l'intrigue et cela lui a surtout donné un aspect très réaliste, renforcé par le fait que nous situons dans un futur très proche ! Déjà très sensibilisée par l'urgence climatique, je dois avouer que cela n'a pas calmé mon "angoisse" !

La lecture nous fait également poser des questions de fond : jusqu'où peut-on aller pour lutter contre le changement climatique ? le remède n'est-il pas pire que le mal ?

Je me suis beaucoup attachée aux personnages de Saskia et de Red (je n'aurais pas été contre un petit épilogue sur eux !) et si je me suis posée des questions sur l'intérêt de l'histoire de Laks dans le tome 1, j'ai évidemment eu toutes mes réponses dans le 2.

Si le sujet du changement climatique et de ses conséquences vous intéresse, je ne peux que vous conseiller ce roman, certes exigeant mais définitivement intelligent dans son approche !
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
– Vous êtes une machine à débiter des chiffres, T.R. Soyez plus précis.
– Quand nous survolions Houston en drone. « De combien d’argent on parle ? » Ça vous revient maintenant ? Qui s’en souvient ? Mille sept cent cinquante milliards de dollars. C’est la valeur de tout l’immobilier dans l’agglomération de Houston. Supposons que mes copains et moi – le genre de personnes qui habitent de grandes maisons sur pilotis le long du Buffalo Bayou – en possédons un pour cent. Ça représente environ vingt milliards. Si la valeur de ce parc baisse de dix pour cent, c’est deux milliards qui partent en fumée. Si elle monte d’autant… » Il se tourna et fit un geste du bras dans la direction générale du fusil. « … la plus-value couvre à elle seule le coût de toute cette opération.
– Vous modifiez le climat dans le monde entier, traduisit Bob, pour réaliser une plus-value sur un portefeuille immobilier limité à Houston.
– Les chiffres sont là, confirma T.R. J’invite ceux qui parmi vous ne vivent pas à Houston à faire leurs propres calculs. Le « niveau de la mer » est le même partout. » Il consulta sa montre. L’après-midi avançait. « J’y pense : comme je vous ai tous traînés ici par cette chaleur, ne repartez pas sans votre petit cadeau. » Il indiqua d’un geste de la main un wagon de marchandises à l’arrêt sur une voie toute proche. Sous un auvent dressé juste à côté, une jeune femme très présentable les attendait derrière une table. Son chapeau blanc composait un drôle d’ensemble avec la combinaison thermorégulée qui la couvrait entièrement du menton jusqu’à ses bottes de cow-boy. Saskia, sans combinaison, sentit qu’elle ne pourrait plus rester dehors bien longtemps, mais elle décida d’aller tout de même jeter un coup d’œil.
Le wagon semblait avoir été choisi pour tenir le rôle de symbole désuet d’une technologie remontant à la révolution industrielle. Il donnait l’impression d’avoir parcouru plus d’un million de kilomètres au cours de sa carrière et survécu à quelques déraillements avant d’arriver enfin à son terminus. De la rouille s’épanouissait sur d’anciens graffitis. Rien n’était plat ni droit. Il était rempli à ras bord de charbon, dont des morceaux jonchaient le sol autour de lui.
Alors que Saskia s’approchait de l’ombre bienveillante de l’auvent, elle aperçut sur la table une rangée de cloches de verre similaires à celles utilisées par T.R. au dîner de la veille pour sa démonstration. Chacune d’elles,posée sur un socle en bois, contenait un cube doré, que Saskia aurait pu confondre avec du beurre si elle n’avait pas appris à identifier le soufre depuis ces deux derniers jours.
« Bienvenue, Votre Majesté, lui dit la jeune femme. Puis-je vous remettre votre cadeau d’adieu ? Ou le faire emballer pour le voyage et livrer dans votre suite ?
– Vous êtes trop aimable », répondit Saskia. Elle se trouvait à présent assez près pour lire les mots gravés sur la plaque en cuivre fixée au socle :

OR TEXAN
CETTE QUANTITÉ DE SOUFRE
neutralise le réchauffement de la planète causé par
UN WAGON DE CHARBON
chaque cartouche tirée de Pina2bo
contient 20 000 fois cette quantité de soufre.

« Quelle propagande ! » s’exclama une voix à proximité, entre dédain et admiration. Saskia se tourna et vit que Cornelia l’avait rejointe. Elle avait sacrifié son style et son élégance habituels pour une combinaison thermorégulée. Grâce à cela, son visage semblait bien plus frais que celui de Saskia. Enfin, c’est ce que la reine supposa ; elle portait son masque n°0, c’est-à-dire le maquillage qu’elle réservait essentiellement à la natation et au jardinage.
« Il a un don pour les slogans accrocheurs, reconnut la reine. On l’imagine aisément haranguer ses clients avec ça sur YouTube : « Or texan ».
– Ça peut vite devenir « Orange prison », s’il n’est pas prudent.
– Je ne sais rien de la légalité de cette opération. Et vous ?
– Pas davantage.
– On peut supposer qu’aucune loi n’interdit de tirer en l’air un projectile et de le laisser retomber sur sa propriété.
– Au Texas ? Certainement pas, dit Cornelia d’un ton railleur. Les fédéraux tenteront de le coincer pour violation de l’espace aérien, ce genre de chose.
– Sauf s’il obtient une autorisation. Comme aujourd’hui.
– Ils arrêteront d’en délivrer !
– Alors, il les court-circuitera. Il en appellera au Congrès. Au président lui-même. Il prendra YouTube à témoin.
– Et il se tournera… vers vous, Votre Majesté, dit Cordelia. Quelle est déjà cette vilaine expression qu’a employée le lord-maire ? Le « mastodonte de notre petit groupe ».
– Le mastodonte a chaud, répliqua Saskia. Je rentre. »
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Saskia se laissa gagner par le sommeil presque immédiatement – Amelia et elle partageaient le grand lit à l’arrière de la caravane de Rufus. Quand elle se réveilla à trois heures du matin, elle sut tout de suite qu’elle ne refermerait pas l’oeil de la nuit, la faute au décalage horaire et aux souvenirs visuels saisissants des événements survenus à Waco. Elle se leva, alla aux toilettes – minuscules mais propres – au milieu de la caravane. Puis elle enjamba Fenna, qui dormait dans le coin salon-salle à manger. Alastair avait disparu. Saskia sortit par la porte latérale, qu’elle ferma en silence derrière elle, avant de descendre sur le sol sablonneux. Contrairement à ce qu’elle avait sottement espéré, il ne faisait pas frais à cette heure. Elle avait aussi cru se retrouver au calme, mais au ronronnement des groupes électrogènes s’ajoutait le vacarme trépidant de créatures de toute évidence nombreuses, dans les broussailles qui bordaient le fleuve, partout sauf ici. Un genre d’insectes, se dit-elle. Dans cette région, en les déclarant d’emblée coupables, on n’était, semblait-il, jamais bien loin de la bonne explication.
De grosses rallonges jaunes et oranges traversaient le sable, l’obligeant à marcher en levant les pieds. L’une d’elles montait jusqu’au hayon du pick-up des Boskey. Elle était reliée à un groupe électrogène de la taille d’un sac à dos perché sur la cabine, où il ronronnait à la lueur de ses voyants de fonctionnement. Saskia avança vers le véhicule et regarda dans la benne. Alastair s’y trouvait allongé, plongé dans un sommeil profond. Seul l’ovale de son visage demeurait visible, voilé d’une moustiquaire. Un vêtement encombrant mais moulant lui couvrait le reste du corps. De petits tubes perçaient le tissu extensible et convergeaient vers un raccord ombilical à sa hanche gauche. À partir de là, un tuyau plus épais serpentait vers le sac à dos ronronnant sur le toit du pick-up. Il l’avait placé à cet endroit pour rejeter le gaz d’échappement dans une atmosphère un peu moins chaude. Manifestement, ne parvenant pas à s’endormir à l’intérieur de la caravane, Alastair était sorti furtivement au cours de la nuit et avait déballé sa combinaison thermorégulée. Elle pouvait fonctionner sur ses propres batteries, mais si l’on restait au même endroit pendant un certain laps de temps, mieux valait la brancher – comme il l’avait fait. Saskia lui envia son sommeil paisible et profond. Elle, de toute évidence, ne fermerait plus l’œil jusqu’au matin, où qu’elle s’installe.
Des insectes, certains microscopiques, d’autres longs de plusieurs centimètres, l’avaient assaillie dès qu’elle avait mis le pied dehors. Elle alla se réfugier directement sous un auvent en gaze servant de moustiquaire. Elle avait reçu tous les vaccins recommandés pour un voyage au Texas – contre la dengue, le virus Zika, le dernier et le plus virulent COVID, le nouveau vaccin contre la malaria. Mais même immunisée contre les maladies qu’elles tentaient de vous inoculer, se faire bouffer par ces bestioles restait une expérience désagréable. Elle tira la fermeture à glissière derrière elle et s’assit sur un fauteuil de camping pliant. Un pack déchiré de bouteilles d’eau gisait de travers sur le sol, comme lâché depuis un hélicoptère. Elle en extirpa une, l’ouvrit et en avala la presque totalité d’un trait. Elle n’était pas déshydratée pour l’instant, mais elle le serait bientôt. Un coup de fusil retentit au loin.
Une partie d’elle avait du mal à croire que des gens vivent ici. Pouvait-on imaginer des conditions moins favorables ? Elle buvait de l’eau d’une bouteille fabriquée à l’aide de produits pétrochimiques. À trois heures du matin, la chaleur empêchait toujours un être humain de dormir, sans avoir recours à un climatiseur alimenté par un groupe électrogène consommant lui-même du pétrole. Groupes électrogènes et climatiseurs rejetaient pareillement plus de chaleur dans l’air. Au cours du dîner, Rufus leur avait sobrement raconté, d’un ton impassible, presque scolaire, l’invasion des fourmis de feu et la panne des relais. Au dessert, Beau avait parlé d’alligators gorgés de méthamphétamine dans un style beaucoup plus exubérant.
Ces histoires donnaient du Texas une image aussi hospitalière que celle de la surface de Vénus. Mais Saskia avait conscience du fait qu’elle et les siens vivaient depuis si longtemps dans un pays au statut précaire qu’ils ne connaissaient rien d’autre. Si les pompes qui retenaient la mer du Nord cessaient de fonctionner, les Pays-Bas seraient submergés en trois jours. Ils n’avaient nulle part où battre en retraite. De fait, le Texas était plutôt mieux loti. La plus grande partie des terres se situait au-dessus du niveau de la mer, l’État produisait son propre pétrole et, quand les Texans auraient épuisé cette ressource, ils auraient à disposition toute l’énergie éolienne et solaire nécessaire.
Seule la montée de l’océan leur posait problème. Les Néerlandais pouvaient leur donner quelques conseils dans ce domaine.
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La canicule à Houston perturbait le trafic aérien. Le jet de la reine aurait certes pu atterrir, ayant rejeté dix tonnes de carburant transformé en gaz carbonique dans l’atmosphère pendant le vol depuis Schiphol. Une fois l’appareil ravitaillé en revanche, sa portance ne lui aurait pas permis de décoller sans danger avant que s’achève le pic de chaleur. Et ce qui allait y mettre fin était un ouragan.
Sous la direction des aiguilleurs du ciel, Frederika Mathilde Louisa Saskia – le nom de baptême de la reine – et son copilote, un capitaine de la Royal Dutch Air Force nommé Johan, se lancèrent dans la série de manœuvres qui les mènerait à Waco. Peut-être pas la destination optimale de leur point de vue, mais pas question d’ergoter. L’avion d’affaires, un peu bondé avec sept âmes à bord, volait plus haut et plus vite que les long-courriers. Il fendait la partie inférieure de la stratosphère légèrement au-dessus de neuf cents kilomètres-heure, presque prêt à entamer sa descente vers Houston, quand on les avait avertis de la trop faible densité de l’air dans cette ville. Une décision devait être prise, pas nécessairement la meilleure possible.
Selon des voix texanes à la radio, un orage avait balayé Waco ces dernières heures, entraînant une chute de température à quarante-cinq degrés seulement (ou cent treize degrés Fahrenheit, comme on mesurait ces choses-là aux États-Unis). Arrivé dans le cockpit, Willem avait confirmé cette information, corroborée par les renseignements glanés sur la liaison de données du jet. Une valeur assez basse en tout cas pour figurer sur la table des nombres importants calculés par le fabricant trois décennies plus tôt, au moment de la conception et de la certification de l’appareil. Jamais il n’avait traversé l’esprit des ingénieurs d’alors que la température pouvait monter aussi haut qu’à Houston aujourd’hui. Les tables n’allaient donc pas jusque là.
L’aéroport de Waco ferait parfaitement l’affaire. Il disposait de deux pistes qui formaient un V. Les vents actuels leur imposaient d’atterrir sur celle située le plus à l’ouest, en direction du sud. La tour de contrôle leur donna les instructions nécessaires. Ils s’exécutèrent.
Débordés, les aiguilleurs du ciel jonglaient déjà avec beaucoup d’appareils – des avions de ligne essentiellement -, également déçus de ne pouvoir se poser à Houston. La plupart d’entre eux avaient besoin d’aéroports plus grands, discuter du choix de Waco comme solution idéale ne semblait donc guère indiqué. N’importe quel détenteur d’une radio pouvait entendre ces transmissions, par ailleurs enregistrées. La reine avait à cœur de ne pas faire de vagues, de ne pas attirer l’attention. Dès l’enfance, elle avait reçu une éducation insistant sur le fait de ne jamais paraître s’arroger les prérogatives d’une souveraine. Un tel comportement, peu néerlandais, aurait simplement donné des armes aux antiroyalistes. Lennert, son chef de la sécurité, finit par admettre que Waco conviendrait. L’aéroport possédait un hangar adapté aux jets. Willem avait déjà réservé des chambres d’hôtel et trouvé où louer des voitures.
Elle n’avait plus qu’à se poser, une tâche pour laquelle elle était plus que compétente. Et même dans le cas contraire, Johan aurait pu s’en charger sans aide de sa part.
En plus de la royauté et de la fortune, elle avait hérité de son père ce curieux hobby, le pilotage d’avions à réaction. Bien qu’étant roi, il avait aussi travaillé en tant que pilote de ligne pour la KLM – Koninklijke Luchtvaart Maatschappij – Royal Dutch Airlines, dont le logo représentait d’ailleurs une couronne. Comme il l’avait expliqué il y a longtemps à sa fille, il avait fait ce choix pour une bonne raison : aux commandes de son appareil, il n’avait pas seulement l’occasion mais l’obligation sacrée de se concentrer uniquement sur la machine qui les maintenait en vie, lui et ses passagers.
Sur le moment, deux aspects de cette déclaration avaient en partie échappé à la petite princesse Frederika Mathilde Louisa Saskia.
Le premier (plus évident) : comme ses parents avaient tenté de lui donner autant que possible l’éducation d’un être humain, elle n’avait compris que bien plus tard combien la couronne exigeait une attention de tous les instants ; maintenant, elle savait cela mieux que personne.
Le deuxième (une découverte plus récente) : « la machine qui les maintenait en vie, lui et ses passagers », était une métaphore pour les Pays-Bas ; un engin qui tuerait beaucoup de Néerlandais, s’ils cessaient d’appuyer sur les bons boutons.
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C’est ce qui allait les amener à Waco au cours de l’été de la grande pénurie de relais. Waco où se combinaient trois facteurs : la présence de cochons, celle d’alligators et celles de fourmis de feu.
En hiver et au printemps, l’est du Texas avait connu une météo inhabituelle si ce terme gardait un sens aujourd’hui), apparemment idéale pour les fourmis. Cela dit, elles semblaient se satisfaire de toutes les conditions mais, selon Mme Rutledge, qui savait de quoi elle parlait, on avait affaire à une année record. Il y avait eu une montée des eaux, mais beaucoup trop lente et progressive pour noyer les fourmis dans leurs fourmilières. Elles avaient ainsi eu le temps de se réfugier en hauteur, à proximité des foyers de population comme Houston, la troisième plus grande ville d’Amérique du Nord. Il en résulta ce que Mme Rutledge appelait sèchement des « rencontres humains-fourmis » à une échelle jamais vue auparavant. Les urgences reçurent des milliers de patients pour des piqûres, mais aussi pour des dommages collatéraux comme des brûlures, certains Texans ayant tenté d’incendier des fourmilières avec de l’essence.
Les fourmis de feu répondaient à d’étranges signaux insoupçonnables par les humains. Par exemple, l’odeur de l’ozone semblait les attirer. Ce gaz pouvait être produit de différentes manières, dont une, très courante dans la région, passait par les relais des climatiseurs. Un relais était un gros commutateur comportant des parties mécaniques mobiles – ce déclic qu’on entendait lors de la mise en marche, c’était lui le responsable. Tout le reste ou presque faisait maintenant appel à des circuits intégrés. Mais, pour une raison connue des seuls ingénieurs en électricité, ces relais devaient conserver des pièces en métal qui se touchaient pour établir le contact ou s’écartaient pour le couper. À ce moment-là jaillissait une petite étincelle, qui générait de l’ozone. Dans cette partie du monde, on avait pour habitude d’installer les climatiseurs sur une plaque de béton à l’extérieur des maisons. Les fourmis avides d’ozone pouvaient donc aisément s’introduire dans les ouvertures de l’aération et chercher les relais. Là, un sort fatal les attendait : l’électrocution ou l’écrasement, lors du prochain cycle du relais. Les cadavres de fourmis s’accumulaient alors sur les contacts, les encrassant au point de nécessiter le remplacement des relais, dont la chaîne logistique remontait jusqu’en Chine. L’entreprise qui détenait un quasi-monopole était loin de pouvoir répondre à la demande au rythme où les fourmis de feu détruisaient les climatiseurs dans l’est du Texas. On imagina différentes solutions de fortune, mais en fin de compte des endroits où vivaient des milliers de gens devinrent rapidement inhabitables. Certaines personnes pouvaient tenir un été à Houston avec juste des ventilateurs de fenêtre, mais la plupart cherchèrent des alternatives. Pour commencer, tous les hôtels de la grande banlieue affichèrent complet. Le prix des camping-cars – déjà élevé à cause des pandémies de COVID-19, COVID-23 et COVID-27, et de l’incapacité des Américains à voyager hors de chez eux – s’envola. On se les arrachait pour les parquer devant chez soi. Certaines personnes optèrent pour le nomadisme et se mirent à remplir tous les terrains autorisés, avant de se rabattre sur le camping sauvage. Mais ces gens disposaient de ressources, ils étaient tous propriétaires de leur maison après tout. Ce qui faisait d’eux des nomades aisés.
Pour Rufus, ce n’était qu’un aléa expliquant pourquoi il rencontrait soudain des difficultés à garer sa caravane ou à se procurer des pièces pour son groupe électrogène. Extrêmement plus crucial fut l’appel qu’il reçut de Mme Rutledge à la mi-juillet.
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Les militaires s'en servaient quand ils avaient besoin d'un avant-poste dans des endroits comme l'Afghanistan. Cela dit, pour être honnête, la plupart des régions là-bas étaient plus hospitalière que l'ouest du Texas.
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