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Critique de Vouslisezquoicesoir


La quatrième de couverture le dit parfaitement bien: Les femmes de Lazare est « une formidable fresque »: il s'agit d'une multitude de destinées croisées sans le savoir, d'époques, de lieux, de personnages qui s'éloignent et se rapprochent…

En ce qui concerne la structure, j'avoue avoir été plutôt décontenancée au début du livre.
En effet, l'auteure joue beaucoup sur le souvenir, sur les rappels d'événements privés ou publics. Ainsi, nous sommes amenés à voyager entre la fin du XIXème siècle, au milieu du XXème. Nous sommes à Moscou, pour nous trouver de nouveau, quelques pages plus loin à N-sk (ville centrale de l'oeuvre). Certains personnages apparaissent puis disparaissent. Mais nous nous habituons très vite. Les sursauts de mémoires apportent toujours quelque chose, les retours dans le passé ou dans le futur ont une raison évidente. Et au bout d'un moment, on se dit que cette structure aux allures parfois anarchiques est vraiment bien vue. Elle permet de creuser l'histoire des personnages en profondeur. Elle nous permet également de nous dissoudre dans le temps pour rendre certains discours atemporels, puis, quand nécessaire, de faire un rappel historique, de nous retirer de cette atemporalité pour nous clouer à une période bien précise, démarquée par des événements historiques bien précis.

Aussi, aucun portrait n'est bâclé: on sait tout, sur tout le monde, on comprend certains agissements, on découvre ce qui a poussé tel personnage à telle action. Tout est très profond, les personnages sont très bien travaillés (rendez-vous un peu plus bas pour un peu topo sur les protagonistes).

Sur 524 pages, l'auteure prend son temps pour nous préparer à une fin somptueuse, lumineuse, qui nous laisse sans-voix. On tarde à refermer le bouquin, toute l'histoire se déroule de nouveau sous nos yeux. On comprend. On comprend tout. On sourit. Jaune. Parce qu'on n'a surtout pas envie de le refermer. On se sent abandonné, un peu. Orphelin de tous ces personnages, de leurs vices et vertus qu'on a appris à comprendre. Parfois à aimer.

Pour moi, cette première lecture parmi les auteur.e.s présents au salon du Livre a été un total succès. J'appréhendais un peu le style, et j'ai commencé par le bon roman pour débuter ma bibliographie Mardi Russie. Pour moi, Les femmes de Lazare s'inscrit indéniablement dans les classiques russes à lire. Marina Stepnova est pour sûr une auteure dont je vais suivre fidèlement les publications!
Lien : https://vouslisezquoicesoir...
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