Tout mythe vivant s'incarne d'abord en un lieu. Ulysse est un archipel, Dracula c'est un château, sa crypte, le cercueil. Toute bonne histoire débute par une cartographie. Le cas exemplaire est L'Ile au Trésor, de R.L. Stevenson. Thierry Smolderen appelle cette importance du lieu, géométrie des espaces ou lecture des cartes, le "domaine visuel/spatial" du récit. C'est autour de ces lieux, dit-il, que le narrateur va pouvoir générer des situations et des comportements, susciter des enjeux, mettre en scène des corps et des objets. Cette vision de la bande-dessinée comme géographie dynamisée par des héros et leurs objets nous a paru convenir pour une relecture des Aventures de Tintin comme insularité.
Rencontre avec Pierre Sterckx