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Roland Topor (Illustrateur)
EAN : 9782070404162
377 pages
Gallimard (24/03/1998)
4.15/5   44 notes
Résumé :
Les extraterrestres ? Trop différents de nous pour qu'une quelconque communication soit possible, ou trop semblables à nous pour exciter notre curiosité.
Les planètes étrangères ? Piégées. Les objets ? Suspects. Le temps et l'espace ? Sujets à d'étranges sautes d'humeur. Les humains ? Pollueurs, prétentieux, belliqueux, avides de profits et de records, vulgaires, rongés par l'ennui, mortels dans tous les sens du terme. Et Dieu dans tout ça ? Tranquillement sa... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Une écriture originale qui mêle une efficacité extrême à une acidité impitoyable.

On passe d'une méchanceté si gratuite qu'elle en devient reposante à l'utopie caustique avec beaucoup de facilité : un petit recueil bien agréable situé aux confins de science-fiction et du réalisme bukowskyen.
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188 nouvelles en 350 pages, Fredrik Brown a trouvé son maître !
Les plus grandes nouvelles font 3-4 pages, la plus courte fait une ligne, on navigue entre fantastiques et SF avec, toujours, beaucoup de cynisme et d'humour noir.
Un lecture fort agréable et tout à fait recommandable !
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Le Pacifisme

C'est en hiver 2002 qu'éclata brusquement la Troisième Guerre mondiale. Ne pouvant plus contenir leur potentiel d'agressivité avivé par une crise décidément insoluble, quatre grandes puissances libérèrent leurs missiles à haute nuisance pour les envoyer en plein centre des villes les plus peuplées. Le conflit ne dura qu'une seule nuit et fit 550 millions de victimes.
Deux ans plus tard, la France et l'Allemagne qui étaient restées modestement en dehors de ce carnage nucléaire voulurent retrouver, pour le troisième fois, les sortilèges virils de la grande boucherie qu'elles organisaient si régulièrement depuis plus d'un siècle. C'est alors qu'on enregistra un fait unique dans l'Histoire et les annales militaires ; soucieux de retrouver une guerre "propre" menée par des fantassins, les deux pays proclamèrent tapageusement la mobilisation générale à laquelle répondirent 1 245 Français et 896 Allemands.
On dut admettre qu'on venait d'entrer dans l'ère de la lucidité et qu'il était temps de penser à un désarmement général. Cela se fit dans le monde entier, à tous les niveaux de la technologie du meurtre : on détruisit les fusils des baraques foraines comme les fusées tueuses les plus perfectionnées.
Le XXIe siècle allait sur ses 5 ans quand, pour la première fois, des êtres venus d'ailleurs, d'une lointaine galaxie, débarquèrent sur la Terre.
Les Stryges ne pouvaient que décevoir les camés de l'étrange conventionnel : ils n'avaient rien des monstres galactiques qui crachaient le feu depuis tant d'années dans les magazines de science-fiction. Ils nous ressemblaient comme des frères et ils étaient venus en force pour le prouver : une armada de deux millions de Stryges armés jusqu'aux dents. Les hommes, désarmés jusqu'aux dents également, ne purent qu'accueillir les envahisseurs avec des fleurs, de l'étonnement et un semblant de cordialité. Qui ne donna le change à personne. Les Stryges colonisèrent les Terriens bien plus rapidement et plus facilement que les Européens jetés face aux Indiens ou aux Africains.
Non sans un certain nombre de massacres tout à fait gratuits. Pour l'exemple, peut-être. Ou pour le plaisir alors. Par jeu. Pour ne pas perdre la main.
Les Stryges ressemblaient, en effet, aux Terriens comme des frères. Mais à ceux d'avant la Troisième Guerre mondiale.
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Les rats

Il y avait longtemps qu'ils préparaient leur coup et, un matin, ils passèrent à l'action. Tous en même temps.
Sortant de leur monde souterrain des égouts, les rats montèrent à l'assaut de la civilisation, en une seule gigantesque armée qui déferla dans les coulisses de la capitale. Les rats savaient où se diriger et ils le prouvèrent en commençant par saboter les centrales électriques pour couper le courant, vital pour l'homme, inutile pour eux. Ensuite ils envahirent tous les centres nerveux et commerciaux de l'alimentation, se livrant à un pillage impossible à réprimer. Ils n'étaient pas invincibles, mais ils avaient le nombre pour eux. Un rat mort était instantanément remplacé par dix autres rats agressivement en vie.
La panique des citadins tourna très vite à l'hystérie, avivée par l'épouvante et la répulsion.
Cela se passait par une journée caniculaire de juin qui faisait de toute la ville un gigantesque brasier de puanteur toxique, de merde bétonnée surchauffée, de pollution qui bouffait chaque centimètre cube d'air stagnant.
Le soir même, contre toute attente, on vit les rats regagner leurs égouts, titubants, à moitié asphyxiés, intoxiqués. Ils ne revinrent jamais à la surface du sol. Il fallait être un humain pour supporter, à l'air libre, de pareilles conditions de vie.
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Les assistés

En ce temps-là, les problèmes ne manquaient pas et le quotidien en dispensait à satiété, mais ceux du chômage avaient été résolus pour une raison d'une désarmante simplicité : partout, les salariés ne travaillaient plus qu'à mi-temps.
En effet, tant était allé l'homme au langage qu'il avait fini par y couler.
A l'ère atomique avait succédé l'ère de la parole. Le besoin de croire au sens profond de la vie, le refus de toute glaciale lucidité, la soif de se raconter, de justifier chaque sursaut psychologique, la névrose d'analyser son cas personnel, de se confesser par téléphone, à la radio, la télévision, à son psychanalyste ou en public ; toute cette hystérie amorcée depuis plusieurs décennies devint une nouvelle façon de vivre à l'aube du XXIe siècle.
En effet, plus personne ne travaillait à temps complet, les lois en avaient décidé ainsi. Une moitié de la journée devait être consacrée au travail et l'autre à disséquer ce que l'on vivait, pourquoi on avait agit ainsi, ce qu'il aurait fallu faire et ce que l'on ferait ou ce que l'on s'interdirait de faire.
Au commencement était le verbe. A la fin, également.
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L'invention

Il avait inventé une petite antenne portable qui supprimait radicalement les pensées parasites du cerveau humain.
Il l'essaya avec succès sur sa propre personne. A peine avait-il donné le contact qu'il ne pensait plus qu'à la mort, à l'inutilité de toute entreprise, à la vanité d'avoir mis au point cet engin révolutionnaire. Le temps de penser à couper le contact, il s'était suicidé.
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La loterie

Les affaires comme l'industrie allaient de plus en plus mal, les entreprises étaient acculées à la faillite, beaucoup de magasins fermaient à jamais leurs portes et trouver un emploi, même sous-payé, devenait problématique.
C'est alors que le gouvernement fit un coup double en lançant à grand tapage une loterie nationale dotée quotidiennement d'un même prix pour dix gagnants seulement : un emploi stable de fonctionnaire dans un des innombrables bureaux de chômage, ceux-là même qui proliféraient un peu partout, à une cadence accélérée.
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Cinéma
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