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Dans "Les Contes glacés" de Jacques Sternberg, la première chose qui choque, c'est le titre. Il s'agit presque ici d'un oxymore. Je m'explique : le mot "conte" représente souvent à nos yeux un monde féerique où le gentil prince viendra toujours à bout du dragon pour épouser sa belle (oui, j'ai été élevée aux contes de Grimm). Et pourtant... En y réfléchissant bien, les contes reflètent très souvent un aspect négatif afin d'en tirer une morale. Il n'y a qu'à lire ou relire "Le Petit chaperon rouge" ou "Barbe Bleue" pour s'en persuader.

Dans ce recueil, Jacques Sternberg essaie d'étudier l'angoisse, la peur de l'homme face à l'étrange, face au surnaturel. Cette sourde panique qui nous étreint lorsque nous ne sommes plus devant nos certitudes, notre logique... Cette déstabilisation sur laquelle, d'ailleurs, avait joué Rod Serling, le créateur de "La Quatrième dimension" ("The Twilight Zone") dans les années 60. Pour ce faire, l'auteur va utiliser la concision afin de surprendre les lecteurs et, surtout, il va terminer ses contes par des chutes, à la manière des nouvelles. L'adhésion est d'autant plus importante que les contes utilisent non pas du féerique mais un univers quotidien dans lequel l'irrationnel vient s'immiscer.

Il s'agit là d'une véritable prouesse technique et d'un auteur, décédé malheureusement en 2006, à découvrir ou à redécouvrir.
Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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Dans le format court, difficile de faire mieux que Jacques Sternberg, cet auteur belge avait le sens du raccourci.
Ses contes, tenaient souvent en quelques lignes, rarement plus de deux pages…

Ce recueil, illustré par Topor (dans l'édition Marabout de 1974, j'ignore si les rééditions reprennent ses dessins), rassemble des textes, mêlant, fantastique, absurde, science-fiction, le tout généralement abordé avec une dose d'humour noir.

Ce format de textes, était la marque de Stenberg, co-fondateur du groupe "Panique".

Si la plupart de ces micro-contes font mouche, d'autres pourraient être le début d'un récit plus long, et cela laisse un petit goût d'inachevé.

Mais peut-être était-ce le propos de l'auteur, que de donner une amorce d'histoire et de laisser le choix à l'imagination du lecteur de la continuer ou non ?
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Jacques Sternberg né à Anvers le 17 avril 1923 , décédé à Paris le 11 octobre 2006.

Auteur Belge - Romancier, nouvelliste.

Est-il né en Absurbie !!?
Où les miroirs reflètent des ombres !
Où le fantastique nous donne frissons et sueurs glacées !
Où le mystère vous frôle, sème le doute !
Où l'étrange s'invite !

"Les corps se transforment, les êtres disparaissent, les lieux mènent vers nulle part, les objets sont d'étranges réactions, les miroirs reflètent les ombres, les squelettes s'animent, les trains ne s'arrêtent plus ..."

99 Contes
Prenez en un, comme vous prendriez un glaçon en bouche il en résultera des sensations frissonnantes qui vous parcouront le corps tout entier !!!
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J'ai gardé en tête pendant des années cette nouvelle des Contes Glacés intitulée le Tapis sans savoir qui l'avait écrite et dans quel ouvrage. Je la tenais pour le chef-d'oeuvre de la littérature fantastique, ce basculement subit et inéluctable entre le réel et l'imaginaire.

Il y a dans les contes glacés cette précision et cette concision qui rend notre réel tellement "questionnable". Notre univers est-il bien réel ou une autre oeuvre littéraire.
Prenez La Disparition ou encore L'Erreur ou n'importe lequel des contes et vous vous sentirez hésiter, tituber, vos mains s'agripperont à n'importe quel objet à l'allure bien objective mais vous hésiterez : existe-t-elle cette rampe, et moi-même, ne va-t-on pas m'effacer d'un trait ?
Voilà pourquoi je voue une très grande admiration à Jacques Sternberg, si jamais il a existé :-)
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J'ai pris grand plaisir à retrouver l'écriture concise et sans concession de Jacques Sternberg. Ses courts récits, contes, paraboles, presque aphorismes parfois ; auscultent avec précision l'absurdité de nos sociétés contemporaines. L'ouvrage ne date pas d'aujourd'hui, plutôt d'hier, mais cause fort bien de ce futur hanté-rieur qui nous ronge de l'intérieur. On s'approche du non-sens, toujours sur les terres de l'humour noir, il arrive que le glissement opère vers une forme d'onirisme presque "hippie". le classement par thème fonctionne, même si du coup les structures et modes de fonctionnement des récits peuvent paraître de temps en temps redondant, ainsi concentrés, plutôt qu'éparpillés dans le livre. C'est un choix qui n'a pas gâché mon plaisir. J'ai particulièrement apprécié le texte sur Noël, revisité par des hommes venus d'une autre planète. Cette fête les fait bien rire. le rien faisant référence au théâtre contemporain est sans appel ! La publicité à outrance avec le type qui reçoit une liasse de billets d'une banque en espérant qu'il devienne client va très loin et en dit long. Bref, c'est très agréable à lire et dans le lot, je suis sûr que chacun trouvera sa pépite.
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J'ai bien aimé ce livre, c'est la couverture qui ma donné envie de le lire. Je trouve qu'il correspond parfaitement au titre : un paysage froid et un décor insolite.

Quand j'ai lu la quatrième de couverture j'ai été charmé ! " Un univers délirant qui bouscule les règles du quotidien: le temps et l'espace se modifient sans cesse, les objets vivent, les corps se transforment, les êtres disparaissent, les chemins ne mènent nulle part, les objets on d'étrange réactions, les miroirs reflètent des ombres, les squelettes s'animent, les trains ne s'arrêtent plus.
Tous pour provoquer frissons et sueurs froides !"

Un grand nombre de récits brefs, étrange et différent qui nous met les nerf à vif en nous transportant dans un monde irréel et surprenant ! Quelques fois compliquer à comprendre mais tout de même à mon gout.
Je suis quand même un peu déçu du contenu, car je m'attendais à plus de frayeur et de frisson mais très bien dans l'ensemble !
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Jacques Sternberg a été une lecture marquante, très tôt, vers 11, 12 ans, grâce à un professeur belge, amateur d'humour noir. Certains contes, tels que celui sur l'absence d'histoire, ou celui sur les chats, restent vivaces vingt ans après! Il m'a démontré qu'on peut laisser une impression indélébile au lecteur en quelques lignes. Bien sûr, selon les sensibilités, une histoire marquera plus qu'une autre. Sternberg est un maître de la forme courte. Il a créé un genre indéfinissable: serait-ce du surréalisme? de la SF? du fantastique? du récit noir? des contes cruels ? Un peu de tout cela à la fois !
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La Perfection est une nouvelle écrite en 1974 par Jacques Sternberg (1923-2006), et parue dans Les Contes Glacés.

Cette nouvelle raconte la mise au point d'un robot doté d'une apparence surhumaine, une machine avec des capacités hors du commun qui dépasse l'entendement. Suite à la fuite de ce dernier, dans un musée, le robot tombe amoureux d'une pendule créée au 18eme siècle.

L'émancipation de ce robot par cet amour inattendu met en perspective la place de la technologie dans la société et accentue la peine éprouvée pour le protagoniste, mais dépeint également une réalité bien présente vue par l'auteur, et envoyé au lecteur comme un avertissement, un futur où les machines seront omniprésentes. Cette nouvelle met au jour un sujet sensible dans la société, certes, mais l'auteur n'explique pas les raisons de la création de ce robot ni le rôle des créateurs dans son histoire, ce qui laisse le lecteur dans l'incompréhension à la fin du récit.

Eva M. 2nde AP
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Des contes, souvent très courts, racontent mille histoires, absurdes, mystérieuses, pleines de doute. L'auteur se moque du monde, mais ce monde l'inquiète. On peut avoir peur ! J'aime particulièrement les contes dans la partie "Les Animaux" : "les chats" ou "les esclaves" par exemple. Sternberg : un écrivain "spécial" à ne pas lâcher.
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Quel recueil de contes étrange ! C'est un mélange de fantastique à la Maupassant (où la folie n'est jamais loin), de descriptions d'objets humanisés façon Francis Ponge (poète du 20e siècle) et d'absurde à la Beckett (auteur de théâtre). le style de ces courtes histoires (une page en moyenne) est percutant, avec des fins surprenantes, parfois atroces (main qui reste collée à la rampe d'escalier, robinet qui déverse du sang...), et honnêtement, souvent incompréhensibles !

Illusion et réalité se confondent sans cesse (reflet de miroir qui devient réalité ou qui agit en autonomie, personnages de tableaux ou de photos "vivants"), tout comme la frontière entre machines et humains : les unes fonctionnent en toute indépendance tandis que les autres errent, inactifs et déoeuvrés. le recueil, découpé en plusieurs parties ("Les objets", "Les lieux", "Les êtres humains", etc.) est un amoncellement sinistre voire morbide d'usines vides et de gares désaffectées, de villes-prisons aux trains qui ne mènent nulle part, d'hommes et de femmes égarés conduits à la mort.

On y décèle bien évidemment une lugubre métaphore de notre société et de son fonctionnement trop souvent aberrant, et une réflexion sur la vacuité de l'existence : "Elle commença à s'ennuyer. C'était là son véritable but". Avec Jacques Sternberg, on est donc bien plus proche des contes philosophiques de Voltaire que de ceux de Grimm ! Reste à savoir quels élèves seront en mesure d'en comprendre et d'en apprécier la teneur... L'idéal selon moi est d'utiliser ce recueil comme support pédagogique en cours de français !
Lien : https://www.takalirsa.fr/con..
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