C'est une relecture relativement récente de cet ouvrage aujourd'hui dans les limbes qui me pousse à faire un commentaire qui je le pense, aura son utilité car manifestement ce texte n'est toujours pas véritablement compris, pas plus qu'il ne le fut avant et avant avant depuis sa parution.
Avant d'en venir à sa substantifique moelle voyons le pitch. le lecteur est plongé dans une soudaine, incroyable et improbable apocalypse. La fin de l'humanité jaillira des tuyaux qui délivrent habituellement de l'eau dans le chez-soi de tout à chacun et dans toutes les constructions humaines de la planète.
L'infiniment petit microbien gagnera en taille et détruira et étouffera progressivement toute vie sur terre .Le récit est implacable et très circonstancié. Les microbes sont tangibles , obscènes ,palpables et colorés et infiniment redoutables sans être tout à fait réalistes pourtant.
Le récit affiche tous les aspects d'une extermination systématique du genre humain . Elle est implacable, généralisée, totalement déshumanisée et éloquente. Alors oui ,la sortie sera au fond de l'espace .Mais elle conduira à une destinée aussi néfaste et définitive que l'apocalypse. Je laisse le lecteur la découvrir évidement.
Personnellement je rattache ce texte à deux romans de science-fiction de
Thomas M. Disch ,
Camp de concentration et surtout ,Génocide, du même auteur. Ces trois textes possèdent une proximité indéniable tout en étant non solidaires et notablement différents.
Longtemps on a pensé et dit que ce roman relevait du sous-genre apocalyptique sur fond d'alerte sur les dangers de la pollution. Pourquoi pas? Peut-être bien que oui et sauf que non , il ne l'est pas ,du moins pas seulement.
L'auteur a vu sa famille sombrer dans les chambres à gaz du camp de Majdanek et là-bas aussi d'ailleurs, les tuyauteries souvent ne livraient pas de l'eau (du gaz très régulièrement en l'occurrence) et il y avait aussi pas mal de microbes dans ce coin Là. La sortie fut aussi au coin de l'espace car de manière surprenante l'Europe déjà meurtrie par ses nombreux malheurs fut assez insensible à celle des déportés de retour qui avaient eux aussi trouvé la sortie située au fond de l'espace à partir de Majdanek et d'autres camps.
Cette apocalypse improbable est une métaphore de la Shoa et de la dureté de la vie après la Shoa pour les survivants dont je pense que l'évocation se fait le mieux par des fictions métaphoriques ou par l'animation ou encore par des témoignages , plus que par un réalisme de fiction romanesque.
La dureté de la vie après la Shoa fut décrite comme une seconde mort par de nombreux survivants dans des témoignages à posteriori.
La Shoa fut implacable, systématique ,absconse et la sortie en fut également au fond de l'espace ….
Enfin la Shoa est transmissible et intergénérationnelle et c'est ainsi que le fils de l'auteur, l'écrivain
Lionel Marek a donné un texte intitulé : L'an prochain à Auswitch.
Le ton de
la sortie est au fond de l'espace est très particulier, on est dans une sorte de conte assez réaliste mais improbable qui génère un dérangement lancinant et tranquillement désespérant.
Il est facile je trouve de passer à côté de ce roman qui brise silencieusement le silence de toute une époque dramatique située après le drame.
Il est bien écrit .