Ce livre me faisait de l'oeil (ou du pied c'est selon) depuis plus d'un an et j'ai attendu patiemment que ma bibliothèque en fasse l'acquisition, le résumé m'avait bien fait saliver.
Un thriller au scénario original, je vous laisse découvrir le résumé du 4ème de couverture qui en dit juste ce qu'il faut pour vous donner envie.
J'ai passé un très bon moment de lecture, la mise en place est efficace et assez rapide, on se retrouve rapidement dans le bain, et très vite il va se passer pas mal de choses.
C'est un scénario idéal pour multiplier les fausses pistes tant tous les acteurs de cette histoire semblent avoir quelque chose à cacher, tous ont un passif plus ou moins lourd et quand des meurtres (par balles) sont commis dans ce village censé ne posséder aucune arme, la psychose s'installe.
Il y a beaucoup d'emprunts à des thèmes connus, un petit peu d'Agatha Christie (Dix petits nègres), une dose de mystère autour d'expériences sur le cerveau et la mémoire, et d'autres encore que vous découvrirez peut-être.
Si j'ai aimé le style c'est peut-être parce qu'il m'a semblé y retrouver l'influence de Jim Thompson, oui il y a de cela aussi.
Le rythme est bon, on est en éveil en permanence et sans temps mort, c'est tordu et assez imprévisible, mais surtout les nombreux rebondissements sont bien amenés, l'intensité dramatique est présente tout au long du récit.
Si je ne mets pas cinq étoiles c'est que la fin, bien que cohérente et en valant bien une autre ne m'a pas forcément convaincu, juste un ressenti personnel, cette réserve mise à part c'est un très bon bouquin qu'il valait le coup d'attendre.
Confinement oblige , ce livre est " remonté "sur ma PAL au point de me finir entre les mains ( Ceci étant , le livre , pas essentiel , hummmm...no comment ) .Et cette lecture , pas une "claque " , ( Quelle expression ! Une claque ! t'es obligé de la rendre , non ? ), non , mais une belle surprise , vraiment trés belle . Bon , t'as commis des actes , des actes durs , violents , t'as fait des conneries , quoi ....On te propose un deal . Tu perds ta mémoire ( oh , punaise , Alzheimer imposé , terrible , affreux ...) et on te " place " dans une ville créée de toutes pièces aux fins fonds du Texas , à 150 kilomètres d'une "civilisation " qui t'est désormais interdite ...De " Caesarus " , on ne sort pas et si on sort , on meurt ...Tu manges , tu vois les infos ( !!! ) d'un monde auquel tu n'appartiens plus et auquel tu ne peux plus prétendre. Mais les 48 "élus " semblent se sentir à peu près bien dans cet espace clos , derrière des grillages hauts de 4 mètres. Et puis , ils sont sympas ces " locataires " qui vivent dans des bungalows et dans des quartiers bien délimités ....sans aucun souvenir de leur passé. Et tout va bien jusqu'à un suicide , puis un meurtre et ....l'arrivée d'enquêteurs (?) . Les projecteurs sont braqués...La ( une ) vérité va éclater et , attention , ça va déménager !!!!
J'ai beaucoup aimé cet ouvrage . D'abord , il est très bien écrit et la plupart des dialogues sont efficaces , certains assez ...désopilants . Prends ton temps , tu verras . Ensuite , il " démarre " lentement , peut- être, mais s'accélère au fil des pages , au point de délivrer un final haletant et une explication ...juste convaincante....Quelques dernières pages poussives dont l'atmosphère étouffante de la fin , dans le village , n'a aucune peine à se débarrasser . Il n'est pas toujours facile de " conclure " , il y a dans ce roman un final un peu ...Bon.
Je conseille cette lecture aux amateurs de " huis clos " oppressants, au milieu de " nulle part " , pas à ceux et celles qui veulent que " ça bouge " .
Une interrogation cependant . Les " pires " sont- ils dans ce " monde parallèle " ou ....dans un autre ...celui qui nous entoure , par exemple ...Bon , j'dis ça ....
Allez , prenez toujours soin de vous et ...lisez . On oublie " le présent " ( morose ) pour se plonger dans un ailleurs ( pas gai ) . Elle n'est pas belle , la vie ? Oui , bon , ca va s'arranger , il le faut .
Caesura est une ville aussi étrange que ce roman peut l'être.
C'est une sorte de ville test dans laquelle ne vivent que des criminels ou des témoins protégés, mais qui ont tous eu la mémoire effacée, de sorte d'aucun d'eux ne se rappellent qui il est, ni ce qu'il a pu faire avant d'arriver ici.
La population totale est de 48 personnes et personne n'y entre ni n'en sort jamais.
Mais l'un d'entre eux s'est récemment suicidé et un autre vient d'être assassiné, alors qu'il n'y a normalement pas d'arme dans la ville.
La belle machinerie bien huilée est donc toute déréglée et une série de catastrophes va s'abattre sur la ville.
On est ici à mi-chemin du western, d'un roman de science-fiction et d'une plongée dans les tréfonds de l'âme humaine.
On n'arrête pas de s'interroger sur ce qui est vrai ou pas, sur ce qu'on croit savoir avec certitude et au final, on se rend compte qu'on avait faux sur toute la ligne ou presque.
J'ai pris beaucoup de plaisir à découvrir tous les dessous de cette ville dans laquelle je n'aurais pourtant aucune envie de mettre les pieds.
Bienvenu à Caesura !
Enfin, quand je dis "bienvenu"... tout est relatif, parce que Caesura est une drôle de ville, entourée d'un haut grillage, perdue au milieu du désert Texan, sans contact avec le monde extérieur, sans connexion internet... et elle n'apparaît sur aucune carte... Oui, je sais, c'est assez peu accueillant !
48 personnes vivent là, certaines depuis le commencement de cette aventure, c'est à dire depuis 8 ans, d'autres arrivent tout juste.
Si vous êtes conduit à Caesura c'est que vous avez témoigné dans un procès et qu'il vaut mieux à présent que vous viviez caché, ou alors c'est que vous êtes un criminel.
Dans un cas comme dans l'autre une partie de votre mémoire a été effacée, et personne ne sait finalement s'il est un bon ou un méchant....
Tout fonctionne ainsi, bon an, mal an, dans cette petite communauté créée de toutes pièces, jusqu'à ce qu'un des résidents se suicide, avec un revolver qui n'est pas sensé se trouver dans la ville... c'est le grain de sable dans la mécanique...
Pour être tout à fait honnête, Adam Sternbergh m'a un peu agacée au tout début de son roman. Comme il passait d'un personnage à l'autre et qu'il avait peur que nous, petits lecteurs, peinions à le suivre, il avait tendance à répéter des informations qu'il avait déjà données... mais heureusement ce vilain défaut lui est vite passé, et il en a profité pour nous manipuler ! J'avoue qu'il m'a bien promenée, et que je ne l'ai pas du tout vu venir... et j'avoue aussi qu'en matière de bouquin, c'est un truc que j'aime bien !
Une idée de départ tordue, une écriture virile -et au final, un livre diaboliquement plaisant !
Caesura, au Texas, n'est pas un trou perdu comme les autres : il est peuplé d'âmes damnées qui ignorent ce qui les a amenées là. Une partie de leur mémoire a été effacée, et elles mènent un semblant de vie dans un semblant de ville, dans le cadre d'un programme expérimental qui offre une nouvelle existence paisible à des criminels recherchés ou des témoins gênants. Jusqu'à ce que des vraies morts surviennent (suicide, puis meurtre).
J'ai été très impressionnée par cette lecture. J'ai beaucoup aimé cette idée d'effacement de la mémoire (qui rappelle "Eternal sunshine of the spotless mind" de Michel Gondry), qui fait que l'on ne sait plus si l'on a été coupable ou innocent dans une vie antérieure, et qui permet de continuer à vivre avec ou malgré cela. J'ai bien aimé aussi le côté western, avec cette ville en carton-pâte, son shérif en toc, et la poussière et la chaleur partout. Enfin, j'ai beaucoup apprécié l'évolution continue de l'intrigue : d'abord un Cluedo, puis un X-Files, puis un ..., et un ... (désolée, je préfère ne pas trop raconter et vous laisser découvrir par vous-mêmes). Adam Sternbergh dissémine ses rebondissements comme autant de grenades qui nous prennent au dépourvu, et c'est plutôt bonnard !
Même si je regrette quelques petites lourdeurs de style, j'ai pris beaucoup de plaisir à lire cette histoire peu banale, qui apporte une brise de fraîcheur bienvenue dans l'univers des polars.
Merci pour la balade, Eric ! :)
![]() | LeMonde 16 novembre 2018
Addictif : en plus d’offrir un regard acide sur son époque, ce roman rusé, bâti sur un high concept (postulat) qui rendrait jaloux n’importe quel scénariste, ne laisse pas le lecteur en paix. Comme les personnages, on avance dans l’inconnu en quête de secrets inavouables.
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