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Critique de Lapkast


Envoûtant, sombre et nerveux, un excellent thriller, bientôt adapté au cinéma par James Cameron !


Gros succès aux Etats-Unis lors de sa sortie, à tel point que même James Cameron en a acheté les droits d'adaptation au cinéma via sa société de production, et qu'il va peut-être lui-même le réaliser - si l'on en croit une dépêche AFP - lorsqu'il aura terminé son cycle Avatar, Dernière piste d'une Américaine jusque là inconnue, Taylor Stevens, allait selon toute vraisemblance agiter le marché éditorial et les négociations pour les traductions étrangères, et ce sont les Presses de la Cité qui ont réussi à rafler ce que l'éditeur appelle en quatrième de couverture : « [un] roman âpre et rythmé, porté par un personnage étonnant ». « Taylor Stevens fait une entrée fracassante dans l'univers du thriller », et effectivement, c'est le cas de le dire !


Je le dis tout de suite : je me suis totalement laissé emporter par ce roman effectivement atypique. le cocktail que je décrivais plus haut dans mes précédentes interventions sur ce fil comme étant « du pur thriller qui file à cent à l'heure, mélangeant suspense, action, rebondissements, enquête et aventure, avec une bonne touche de dépaysement et d'exotisme (ici l'Afrique). Bref, « du redoutablement efficace ».

Ce roman a été une bonne surprise et je l'ai vite dévoré, totalement envoûté par l'aspect sombre et périlleux d'une Afrique dont Stevens réussit étonnamment bien à restituer l'aspect chaotique.
Un continent dont les pays les plus pauvres sont - comme ici, par exemple, la Guinée équatoriale, l'un des lieux où se déroule cette aventure un peu à la Delivrance de l'héroïne Vanessa Munroe - à la merci des grandes puissances financières internationales mais où, malheureusement, les populations, elles, sont visiblement abandonnées par la « communauté internationale ». Celle-ci se satisferait-elle de pouvoir éventuellement coopérer avec les dictateurs et autres tyrans locaux qui dirigent de tels pays ? Toujours est-il que ceux-ci sont donc, forcément, des proies idéales pour les grandes multinationales du capitalisme qui ont creusé leurs tombes et continuent de le faire, vraisemblablement en toute impunité.
D'ailleurs, croise t-on dans ce polar le moindre personnage qui permettrait, alors, de croire qu'il s'y trouve quelque reporter que ce soit ? Niet.
Suivez-donc plutôt le guide : Taylor Stevens, elle justement, y a vécu...

Cet état des lieux, que ce polar parvient parfaitement à restituer en filigrane de son histoire, et avec une grande subtilité, est donc à mon avis l'une des grandes réussites de Dernière piste.
En plus de divertir parfaitement le lecteur.
Du coup, on en oublie totalement certaines éventuelles grosses ficelles (parce qu'il faudrait vraiment que je le relise pour être sûr qu'il y en ait tant que ça, en réalité !), et le caractère, lui, un peu trop manichéen de l'héroïne de Stevens, qui est quand même l'archétype parfait.
Celui de ces héros légèrement bourrins qui réussissent tout ce qu'ils entreprennent, échappent systématiquement à la mort, mènent leur mission comme des rouleaux-compresseurs, et dont on sait d'avance que s'ils ne cessent de frôler la mort, d'affronter les coups, toutes les cicatrices qu'ils reçoivent lors de leurs périples seront vite estompées au fur et à mesure de leurs multiples combats.

D'où le vague mix du pendant féminin de personnages comme Jack Reacher et Jason Bourne auquel me fait forcément penser cette Vanessa Monroe.

Certes il s'agit d'un premier roman, donc Taylor Stevens n'est pas non plus Lee Child. D'ailleurs, le créateur de Reacher n'est probablement pas non plus Robert Ludlum...

D'autant plus que la jeune américaine s'est directement inspirée de sa propre expérience, pour le moins chaotique et singulière, pour imaginer son héroïne.

Car Taylor Stevens est née de parents appartenant à la secte des « Enfants de Dieu » - si j'ai bien compris en lisant par la suite son second roman, Infiltrée, dont je vous parlerai plus tard, car lui est très (très) loin d'avoir les qualités de Dernière piste.
Quoique, là aussi, ce second opus de la série a au moins le mérite de présenter - à défaut d'une intrigue et de dialogues suffisamment travaillés pour en faire un aussi bon polar - une vision intéressante - car, elle aussi tirée du réel et du vécu de l'auteur -, de ce qui peut se passer au sein de cette secte particulièrement glauque.

La quatrième de couverture nous apprend en effet qu'elle a passé son enfance et son adolescence à parcourir le monde aux rythme des déplacements de ses disciples de parents : de quoi traumatiser une gamine. Elle s'est sans doute lancée dans l'écriture par une espèce de catharsis.
Si l'on suit la présentation qu'elle fait de son héroïne, et même si elle a romancé l'ensemble en se projetant en une femme instinctive et débrouillarde, alors on peut imaginer ce qu'elle a vécu.

Evidemment, ce n'est pas non plus le « chef d'oeuvre » du siècle, soyons clairs. Mais Dernière piste n'en reste pas moins envoûtant, noir et sauvage, un très bon thriller en cours d'adaptation, donc, par le réalisateur, entre autres, de Terminator !
Voilà donc un excellent polar en « milieu hostile », qui vous dépayse vraiment et en vous rendant un peu moins...bête. Voilà qui est suffisamment rare pour être signalé, quand même.
Inutile de dire que j'ai vraiment hâte de voir l'adaptation au cinéma.

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