Tout démarre par une introduction de
François Rivière, emballé et donnant l'eau à la bouche. le lecteur va donc enfin découvrir la véritable nature de
R.L. Stevenson. J'exagère à peine.
On a 6 nouvelles, et en bref, cela donne:
Le Pourvoyeur de cadavres, une nouvelle gothique dans les règles de l'art, où l'on pense à
E.A. Poe souvent, mais dont l'explication fantastique est difficile à croire,
Will du moulin, une nouvelle davantage poétique et moins sombre que la première, où le conte philosophique pointe son nez bien souvent, l'arrivée de la Mort et le dialogue de fin sont un grand moment de littérature gothique quand même, histoire de nous rappeler que
Stevenson n'est pas n'importe qui, assez longue quand même,
Quand sombra le navire alterne surréalisme et humour noir, une grande réussite et une découverte en ce qui me concerne,
L'Habitant de la ville et le voyageur joue sur le même registre, mais rate un peu son but, car trop courte (15 lignes, c'est un peu court, jeune homme...)
La Pierre de touche est un conte philosophique tout à fait traditionnel, sur l'existence, la quête et le sens de la vie, mais j'ai eu le sentiment que l'auteur n'allait pas au bout des choses et restait trop dans le cliché (mais pour l'époque...),
Une pauvre créature est également une sorte de conte philosophique sur l'amour, le beau et le sens des choses, mais elle est trop courte pour développer ses effets (à mon avis) (j'ai pensé à Mercure de Nothomb, si mes souvenirs sont bons).
Au final, une compilation très inégale et hétéroclite. Si l'ambition est de montrer la palette des possibilités de
Stevenson, c'est gagné, carton plein. Si on se penche sur la qualité, je reste un peu mitigé. Reste la traduction, moderne car de
François Rivière lui-même, qui est de bonne facture, mais parfois un peu ampoulée.