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Éric Chédaille (Traducteur)
EAN : 9782752900913
438 pages
Phébus (06/05/2005)
4.02/5   63 notes
Résumé :
Le Flying Scud serait-il un vaisseau maudit ? Parti de Hong Kong par beau temps, le "bolide volant" s'échoue quelques jours plus tard sur un récif de corail de l'île de Midway. L'épave est alors l'objet d'une véritable course au trésor. Spéculant sur une hypothétique cargaison d'opium, Loudon Dodd et Pinkerton, deux aventuriers, l'achètent aux enchères pour une somme astronomique. Fouillé de fond en comble, attaqué à la hache, le Flying Scud ne livre qu'un maigre b... >Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
L'histoire débute aux Marquises avec le récit de Loudon Lodd mais va très vite nous entraîner dans un tour du monde qui démarre en Europe pour se poursuivre aux Etats-Unis, aux îles d'Hawaii, en Australie pour revenir en Europe, aux Etats-Unis encore et pour finir aux Marquises.

Loudon Lodd, fils d'un riche bourgeois anglais, ne manifeste guère de goût pour les affaires auxquelles son père souhaite le former, et adopte un style de vie dissipé. Fils ingrat, Loudon préfère mener une vie d'artiste à Paris puis à Barbizon, dilapidant la fortune de son paternel et ne produisant que des sculptures médiocres qui ne se vendent pas.
Mais quand son père décède, ruiné par de mauvais placements, Loudon est obligé de changer de vie : il rejoint son ami Jim à San Francisco et se lance avec lui dans le montage de petites affaires - pour ne pas dire arnaques - qui leur rapportent gros.
Un jour, l'épave d'un navire naufragé dans les mers du Sud est mise aux enchères. Flairant la bonne affaire, escomptant déjà revendre tout ou partie de l'épave, les deux amis décident de l'acquérir à peu de frais. Mais très vite, les enchères s'envolent suscitant d'abord l'incompréhension des parties prenantes puis les hypothèses les plus folles : que contient la cargaison du Flying Scud ? Quel mystère entoure le naufrage de cette goélette ? S'endettant au maximum, Loudon et Jim réussissent à l'acquérir et à monter une expédition pour se rendre sur les lieux du naufrage. Mais très vite, les mystères s'accumulent : qui est l'homme qui a voulu acquérir à tout prix cette épave, surenchérissant au delà du raisonnable ? Pourquoi le capitaine rescapé du naufrage semblait terrorisé à l'idée que Jim et Loudon rachètent l'épave ? Pourquoi les cinq rescapés se sont-ils aussi vite évanouis dans la nature ?
Loudon ne découvrira la vérité qu'au terme d'une longue quête, parsemée de substitution d'identités, qui le mènera au dénouement horrifique de ce naufrage.

Nourri des souvenirs de sa propre vie dissolue quand il était étudiant à Edimbourg, des expériences vécues à Barbizon ou San Francisco, des fascinants et terrifiants récits de naufrages racontés par des marins rescapés, Robert Louis Stevenson n'a pas seulement écrit un roman d'aventures comme L'île au trésor mais un roman protéiforme qui débute comme un roman de moeurs et qui, par des mises en abyme successives, se transforme en récit d'aventures maritimes, puis en roman d'enquête, pour revenir à son point de départ.

Le style est absolument magnifique, plutôt lent au début mais s'accélérant quand on arrive à San Francisco, avec des envolées superbes comme la description de la mise à sac du Flying Scud ou de la tempête essuyée au large de Midway. La traduction récente (2005) d'Eric Chédaille est superbe et rend hommage à la plume de Stevenson avec toute la richesse et la beauté d'un vocabulaire du 19ème siècle que nous avons perdu en partie.

Mais quelle lecture exigeante ! Après 180 pages où l'on suit lentement et avec une impatience grandissante les pérégrinations peu passionnantes de Loudon, la récompense est enfin là : on parle enfin du naufrage du Flying Scud et l'aventure commence ! Il faut donc s'accrocher pendant plus d'un tiers du livre pour mériter enfin la grande aventure dans les mers du Sud. Après, on est happé par les différents rebondissements de l'intrigue et le roman se dévore jusqu'au bout.

Challenge XIXème siècle
Challenge multi-défis 2020
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Le « Pilleur d'épaves » est tout à la fois une étude de moeurs, un roman maritime qui s'inspire d'un fait divers, et une enquête policière. Loudon Dodd, le narrateur principal, entreprend le récit d'une vie, qui par bien des aspects ressemble à celle de Stevenson. Loudon est le fils d'un riche spéculateur Américain mais très vite il abandonne ses études de commerce et part étudier l'art à Paris, où il mène une vie de bohème. C'est là, dans l'atmosphère du Quartier Latin, qu'il rencontre Pinkerton, un jeune homme enthousiaste, moins doué pour l'art que pour les affaires. Loudon le rejoindra à San Francisco, après la ruine et la mort de son père, qui l'ont laissé dans la misère. le roman bascule quand les deux amis emportés dans un courant de transactions diverses se portent acquéreur, lors d'une séance aux enchères, de l'épave de « La Rafale » qui vient juste d'échouer sur une île du Pacifique. Mais les prix ont monté très vite. Les deux hommes, suspectant un chargement d'opium en provenance de Hong Kong, ont renchéri et engagé toute leur fortune. Une fois à bord, après un voyage sur un océan agité, la désillusion est fatale : il y a bien de l'opium mais en faible quantité et le mystère s'épaissit autour de ce naufrage, de « La Rafale », et de son curieux équipage. Loudon, dès lors, mène l'enquête.
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Un roman d'aventure comme on les aime, avec pour particularité le fait de retrouver ici beaucoup de thème qui font écho à la vie de Stevenson (le rejet par la famille, la vie de bohème dans le Quartier Latin et à Barbizon, les études d'art, les îles, les récits de marins).

Le rythme est lent, les personnages sont bien ancrés, on papillonne avec eux de lieux en lieux et d'activité en activité. Et puis dès qu'ils prennent la mer, c'est un bonheur à lire.
Le style de Stevenson est toujours bon, avec notamment ces dialogues empreint de cette courtoisie anglaise du 19ème.

C'est par contre pas toujours très simple à lire, avec plusieurs mises en abyme de récit dans le récit.
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Roman d'aventure, de pirate, de trafic de drogue, d'initiation d'un jeune homme, portrait des bas fonds de LA au XIXeme siècle, du Barbizon peuplé d'artistes, de l'Angleterre victorienne et commerçante, roman policier, le Trafiquant d'Épaves est tout cela à la fois.
C'est une gageure pour Stevenson qui réussi le pari de tout être à la fis, de lier un récit hautement romanesque avec le portrait d'une époque, de plusieurs villes et l'évolution d'une jeune homme de son temps au contact de son époque.
Ce jeune homme ce put être lui, mais c'est un autre, un autre qui dit "je".

J'ai adoré. Je m'attendais à partir tout de suite à la grand vergue d'un navire plein de drogue ou de pirates, et non, on écume d'abord les écoles de commerces des USA, puis l'Ecosse, le Paris du quartier latin et Los Angeles. Ensuite seulement c'est l'océan. Mais c'est tellement bien, on se demande à chaque page ce qui va pouvoir tomber sur le coin de la figure de notre héros qui semble tellement présupposé aux aventures extravagantes !
Le style est haletant, un très bon Stevenson qui fait faire le tour du monde !
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Au premier abord, j'avoue que la couverture ne me donnait pas particulièrement envie de lire ce livre et le résumé me paraissait un peu compliqué. Je me suis lancée dedans finalement et d'une manière générale je ne le regrette pas!

Le début de ma lecture a été assez laborieux, il m'a fallu persévérer étant donné la longueur de certains passages et la tournure de certaines phrases avec lesquelles j'ai eu pas mal de difficultés, mais une fois l'intrigue policière amorcée j'ai découvert un roman épique et mystérieux où se mêlent les souvenirs de l'auteur, comme flous et parfois mélancoliques… Tout au long du récit on a affaire à des « mises en abîme » continuelles, plein d'histoires dans l'histoire ce qui complexifie le roman d'un côté mais lui donne aussi plus de densité en quelque sorte…

Côté personnages, j'ai bien aimé les deux héros, des amis fidèles qui se complètent bien, l'un, Jim Pinkerton, assez terre à terre avec le sens des affaires, et l'autre, Loudon Dodd (le narrateur) plus « artiste » .

En conclusion, « le Trafiquant d'épaves » a été une bonne découverte pour moi malgré les longueurs au début du récit et les quelques difficultés quant à la formulation des phrases! Il s'adresse surtout aux bons lecteurs qui aiment les classiques, l'aventure et les enquêtes!
Lien : https://100pour100lecture.wo..
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critiques presse (1)
Lexpress
23 juillet 2012
"Personne ne s'est jamais trouvé avec une telle matière à sa disposition", écrivit Stevenson à son éditeur. Dans cette matière-là, étincelante comme les lagons des mers du Sud, il a taillé un roman conradien que Borges, un demi-siècle plus tard, placera au pinacle de sa bibliothèque idéale.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Pinkerton avait une formule bien à lui et qui mériterait d'être gravée en lettres d'or au fronton de toutes les écoles des beaux-arts : « Ce qui me dépasse, c'est que l'on veuille ne faire que cela. » L'homme ne naît pas borné, il le devient du fait de son degré d'immersion dans une seule occupation. Ce d'autant plus qu'elle sera sédentaire, monotone et d'une sureté sans gloire. Une bonne part de sa personne, faute d'exercice, ne se développera point; l'autre part sera boursouflée et déformée par la suralimentation, l'excès de cogitation et la trop grande chaleur des lieux clos. Et je me suis bien souvent étonné de l'impudence de ces messieurs qui glosent et se prononcent sur la vie humaine dans une parfaite ignorance de ses cheminements naturels et de tous les éléments qui lui sont nécessaires. Il se peut que ceux qui passent le plus clair de leur temps au sein d'un cercle littéraire ou entre les quatre murs de leur atelier signent des toiles de grande qualité ou des romans délicieux. Mais il est une chose dont il feraient bien de s'abstenir, et c'est de statuer sur la destinée humaine, car c'est un domaine qu'ils ne connaissent point. Leur propre vie est une excroissance de l'instant, vouée, dans la vicissitude du temps, à passer et disparaître. La vie éternelle de l'homme, vécue sous le soleil et la pluie, affrontée à un effort physique rude, est bien autre chose et n'a guère changé depuis le début.
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L’homme ne nait pas borné, il le devient du fait de son degré d’immersion dans une seule occupation. Ce d’autant plus qu’elle sera sédentaire, monotone et d’une sûreté sans gloire. Une bonne part de sa personne, faute d’exercice, ne se développera point ; l’autre part sera boursouflée et déformée par la suralimentation, l’excès de cogitation et la trop grande chaleur des lieux clos. Et je me suis bien souvent étonné de l’impudence de ces messieurs qui glosent et se prononcent sur la vie humaine dans une parfaite ignorance de ses cheminements naturels et de tous les éléments qui lui sont nécessaires. Il se peut que ceux qui passent le plus clair de leur temps au sein d’un cercle littéraire ou entre les quatre murs de leur atelier signent des toiles de grande qualité ou des romans délicieux. Mais il est une chose dont ils feraient bien de s’abstenir, et c’est de statuer sur la destinée humaine, car c’est un domaine qu’ils ne connaissent point. Leur propre vie est une excroissance de l’instant, vouée, dans la vicissitude du temps, à passer et disparaître. La vie éternelle de l’homme, vécue sous le soleil et la pluie, affrontée à un effort physique rude, est bien autre chose et n’a guère changé depuis le début.
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Tout semblait donc jusque-là parfaitement normal. Néanmoins, le médecin ne laissait pas de m'intriguer. L'individu était grand, la cinquantaine passée, le visage taillé à coups de serpe, le cheveu grisonnant déjà, avec une bouche sans cesse en mouvement et des sourcils broussailleux. Il parlait peu, mais toujours d'un ton enjoué, et son grand rire silencieux était contagieux. Je me rendis compte que, tout en étant l'excentrique du groupe, il jouissait du parfait respect de ses pairs. Je fus bientôt certain qu'il m'observait à la dérobée et je lui rendais assurément la pareille. Si, comme tout semblait l'indiquer, Carthew avait feint d'être souffrant, il était l'homme qui savait tout ou du moins beaucoup. Sa physionomie rugueuse et énergique me persuada peu à peu de sa pleine connaissance des faits. Ce n'était pas là la bouche, ce n'était pas là les yeux d'un homme capable d'agir sans savoir ou de se laisser mener au petit bonheur. Ce n'était pas davantage la physionomie d'un homme prompt à s'effaroucher face à des malfaiteurs ; il y avait même du Brutus en lui, ainsi que quelque chose d'un juge expéditif ne connaissant que la potence. Bref, il ne semblait nullement fait pour le rôle que je lui assignais dans mes spéculations. Perplexité et curiosité rivalisaient en moi.
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L'homme ne naît pas borné, il le devient du fait de son degré d'immersion dans une seule occupation. Ce d'autant plus qu'elle sera sédentaire, monotone et d'une sûreté sans gloire. Une bonne part de sa personne, faute d'exercice, ne se développera point ; l'autre part sera boursouflée et déformée par la suralimentation, l'excès de cogitation et la trop grande chaleur des lieux clos. Et je me suis bien souvent étonné de l'impudence de ces messieurs qui glosent et se prononcent sur la vie humaine dans une parfaite ignorance de ses cheminements naturels et de tous les éléments qui lui sont nécessaires. Il se peut que ceux qui passent le plus clair de leur temps au sein d'un cercle littéraire ou entre les quatre murs de leur atelier signent des toiles de grande qualité ou des romans délicieux. Mais il est une chose dont ils feraient bien de s'abstenir, et c'est de statuer sur la destinée humaine, car c'est un domaine qu'ils ne connaissent point. Leur propre vie est une excroissance de l'instant, vouée dans la vicissitude du temps, à passer et disparaître. La vie éternelle de l'homme, vécue sous le soleil et la pluie, affrontée à un effort physique rude, est bien autre chose et n'a guère changé depuis le début.
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Crever la faim n'est nulle part chose plaisante, mais c'est, je crois, vérité admise qu'il n'est pire endroit que Paris pour ce faire. L'existence y revêt de si joyeuses apparences, on s'y croirait si bien dans une immense guinguette, les immeubles y sont tellement beaux et si nombreux les théâtres, l'allure même des voitures y est si enlevée, que l'homme recru de tourment moral ou de souffrance physique y est constamment renvoyé à son triste sort. Il se fait l'effet d'être l'unique créature sérieuse dans un monde d'une épouvantable irréalité ; les quidams qui ressortent, volubiles, d'un café, la queue devant une salle de théâtre, les pleines voiturées du menu peuple qui se rend à ses frairies dominicales, les passantes en toilette voyante, les étalages des bijouteries, toutes ces visions familières se liguent pour moquer son abattement, son dénuement, sa déréliction.
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