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Théo Varlet (Traducteur)Jean-Luc Fromental (Auteur de la postface, du colophon, etc.)
EAN : 9782910233501
94 pages
1001 Nuits (01/07/1997)
3.41/5   17 notes
Résumé :
On sait que les trépassés en mer ne trouvent jamais le repos éternel. Condamnés à l'effroi des abysses, au balancement perpétuel des grandes houles, ces damnés errent parmi les monstres des profondeurs et leur chagrin inconsolable ne lasse pas d'inquiéter les vivants.
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
C'est une petite île nommée Aros située quelque part à l'ouest de l'Ecosse ; une petite île balayée par le vent, aux rivages rocheux déchiquetés par les furies de la mer. Depuis que les hommes naviguent, des courants sournois, traitreux, envoient par le fond les navires imprudents avant de rejeter sur les plages grises d'Aros les dépouilles des naufrages.
La vie y est rude et austère. Quelques moutons pour servir de subsistance paissent sur des plaines herbeuses. Et puis il y a la mer, vaste et profonde, dans la laquelle de « grands blocs de granit descendent en troupeaux serrés comme le bétail un jour d'été ». Une île pétrie de légendes noires que se racontent à voix basse les vieilles femmes au coin d'un feu de cheminée ; dans ces lointaines contrées, la mer abrite des créatures démoniaques, garde jalousement ses proies et ses morts innombrables.
Cette nouvelle de Robert Louis Stevenson raconte l'histoire de Gordon, un homme pieux, sorte de taiseux frugal et puritain, que la nature majestueuse, sauvage, cruelle, qui l'entoure obsède et rend fou. le vent salé qui balaie la plaine ; les interminables mugissements des « Grandes Eaux » ; les « vagues qui s'entrechoquent avec le fracas d'une explosion » ; une « clameur stupéfiante » qui s'empare des âmes ; et tous ces navires égarés aspirés dans les profondeurs…
Grâce à un style flamboyant, empreint parfois d'une crainte respectueuse quand il décrit cet environnement hostile, j'ai ressenti toute la petitesse de l'homme confronté à la nature toute-puissante et souveraine.
Un grand merci à Babélio et aux éditions « La Découvrance » (un bien joli petit livre) pour ce beau cadeau.

Challenge XIXème 2016
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Dans le cadre de Masse Critique, je tiens tout naturellement à remercier Babelio et les éditions 'La Découvrance' pour la réception rapide et en parfait état (plus un sympathique marque-page) de l'exemplaire de la nouvelle "Les Gais Lurons" de Robert Louis Stevenson.
Couverture sobre, agréable et douce au toucher, une jolie police de taille moyenne, bref un vrai bonheur.

"La mer, il est vrai, était lisse comme le verre ; le Roost même faisait un simple sillon sur ce vaste miroir, et les Gais Lurons écumaient avec peine ; cependant, mon oeil et mon oreille, depuis si longtemps familiarisés avec ces lieux, discernaient dans le calme de la mer comme une sorte de menace : il s' en élevait jusqu'à moi un bruit pareil à un soupir prolongé ; et, malgré sa tranquillité, le Roost semblait ruminer un mauvais coup."

L'histoire :
Fraîchement débarqué sur l'île d'Aros, dans le but officiel de rendre visite à sa famille et dans celui plus officieux de retrouver "l'Espiritu Santo", l'épave d'un navire ayant fait naufrage et contenant dans sa cargaison de quoi mettre ses proches à l'abri du besoin, le narrateur va ici mettre en scène ce qui s'avére finalement une bien terrible infortune.

Tragique, émouvant, pathétique.

Formidablement conté, le récit emporte le lecteur à la dérive complète, dans une plongée obscure et réaliste aux airs de fable d'antan.

Les embruns, l'iode, les vents puissants au large des côtes, je les ai ressenti en frissonnant, non de peur, mais plutôt d'ampathie. Des personnages marquants aux parcours de vie sévère et sincère, des images frappantes, des sentiments que l'on devine déchirants de véracité, un décor brute et magnifique à la fois, tout participe à une immersion totale.


On imagine sans peine une enfance bercée de contes "maritimes" et d'extraordinaires histoires relatives à l'homme et la mer, pour cet auteur d'origine écossaise né d'une famille d'ingénieurs (bâtisseurs de phares) et de marins.
Robert Louis Stevenson (1850, Édimbourg - 1894, Samoa) voyageur et écrivain, signe une nouvelle humaine époustouflante avec Les Gais Lurons (titre original : The Merry Men). Publiée initialement en deux parties dans le 'Cornhill Magazine' en juin et juillet 1882, le récit est ensuite repris dans le recueil "The Merry Men and Other Tales and Fables" (Les Gais Lurons et autres contes).


Le point fort de cette version est sans conteste le fait que les éditions La Découvrance nous la livre dans sa forme littéraire d'origine.
Je suis tombée lors de recherches sur l'auteur, sur des adaptations et j'avoue ne pas en avoir compris tout l'intérêt. Je pense foncièrement que la plupart des lecteurs qui s' attaquent à un tel classique le fait justement en tout état de cause ; les mots obsolètes, les expressions passées et tombées depuis longtemps en désuétude, l'emploi du passé simple, confèrent tout le charme à ce genre de lecture et sont la seule manière correcte de s'immerger dans des récits datant des siècles précédents.
De plus, ces adaptations n'ont plus rien à voir avec le récit de base, lorque l'on affirme d'un côté ce qui est un doute de l'autre ou bien encore quand une sirène se voit transformer en triton... Je veux bien admettre que l'on veuille rendre le texte accessible à un plus large et sans doute plus jeune public, mais j'y vois là un réel irrespect, tant envers l'auteur que le lecteur et c'est bien dommage.

Le point faible en ce qui me concerne, raison de mes 4 étoiles ; une fin subite, abrupte, bien que prévisible et qui pourtant n'enlève rien au tragique de l'événement mais qui survient de façon trop fulgurante et me laisse dans l'abîme. J'aurais voulu en savoir plus, mais en ce cas, ce ne serait peut-être plus une nouvelle...

J'ai néanmoins passé un excellent moment de lecture que je conseille à tous de lire, ou de relire, dans sa version originale évidemment.


Pour découvrir les éditions La Découvrance :
http://www.ladecouvrance.net
Pour en savoir plus sur l'auteur :
http://www.roman-daventures.com/auteurs/angleterre/stevenson/stevenson.htm
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Une nouvelle de Stevenson qui ne m'aura pas enthousiasmé !
Cette lecture ne m'a pas apporté de dépaysement, j'ai eu du mal à me projeter dans cet environnement sauvage qui pourrait faire rêver. J'ai eu aussi du mal à ressentir de la sympathie ou de l'empathie pour les personnages de ce huis-clos. Je m'attendais à autre chose de la part de Stevenson.
Je remercie néanmoins Masse Critique et l'Editeur de m'avoir gentiment offert ce livre.
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Une histoire assez courte. Jolie description de la nature et surtout de la mer en début de récit. Bonne histoire même si manque un peu de souffle, presque fantastique mais finalement pas et description de la folie qui manque un peu. Tout de même une histoire sympathique.
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Au delà de l'histoire en elle-même, qui ne m'a pas vraiment passionné, j'ai beaucoup apprécié les descriptions de ce littoral écossais, son environnement houleux, ses rochers...
Un bol d'air frais iodé de 60 pages ! :-)
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Parmi cette confusion de formes qui fluctuaient dans le courant, les objets étaient difficiles à distinguer. Mais j'ignorais encore si mes pieds posaient sur un rocher naturel, ou sur le pont d'un navire de la riche Armada, lorsque la touffe de varech me resta toute entière dans la main. En un instant je fus remonté à la surface, et les rives de la baie, ainsi que l'eau étincelante, flottèrent devant mes yeux dans un éblouissement rouge. Je regrimpai sur les rochers et jetai à mes pieds la touffe de varech. En même temps, quelque chose rendit un son métallique, comme une pièce de monnaie qui tombe. Je me baissai et découvris, encroûté de rouille, mais indéniable, une boucle de soulier en acier. La vue de cette pauvre relique d'humanité me pénétra, non d'espérance ni de crainte, mais d'une mélancolie amère. Je la ramassai, et l'image de son propriétaire m'apparut comme une présence réelle. Sa figure tannée par les intempéries, ses mains de matelot, sa voix enrouée par les mélopées du cabestan, son pied qui avait jadis porté cette même boucle et si longtemps arpenté les ponts instables, tout ce qui faisait de lui un homme, une créature semblable à moi, avec des poils, du sang, des yeux qui voient, m'obsédait en ce lieu solitaire et ensoleillé, non à la manière d'un fantôme, mais comme un ami que j'aurai bassement offensé.
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Par une nuit comme celle-là, bien entendu, le regard plonge en un monde de ténèbres où les eaux tourbillonnent en écumant, où les vagues s'entrechoquent avec le fracas d'une explosion et l'écume jaillit et se disperse en un clin d'œil. Jamais auparavant je n'avais vu les Gais Lurons aussi furieux. La rage, la hauteur et la fugacité de leurs projections formaient un spectacle impossible à décrire. Bien plus haut que nous et que la falaise, leurs blanches colonnes montaient dans les ténèbres ; et au même instant, comme des fantômes, elles avaient disparu. Quelquefois, trois d'un coup s'élevaient ainsi pour s'évanouir ; quelquefois, la bourrasque les emportait et l'embrun retombait sur nous, dense comme une vague. Et cependant le spectacle était encore plus effarant par son allègre frénésie, qu'imposant par sa puissance. L'esprit restait confondu devant cette clameur stupéfiante ; un vide hilare s'emparait des cerveaux humains, un état voisin de la folie ; et je me suis surpris à accompagner la danse des Gais Lurons comme s'il se fût agi d'un air de gigue sur un instrument.
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C'était un homme de petite taille, revêche, bilieux, avec un long visage et des yeux très noirs ; cinquante-six ans, respirant la santé et l'activité, avec quelque chose d’intermédiaire entre le berger et le marin. Ne riant jamais, à ma connaissance ; lisant continuellement la Bible ; priant beaucoup ; à l'instar des Caméroniens parmi lesquels il avait été élevé ; et c'est un fait que par bien des côtés il me rappelait l'un de ces prédicateurs des montagnes à l'époque des massacres ayant précédé la Révolution. Mais sa piété ne lui procurait guère de réconfort, ni même, selon moi, de gouverne. Il avait des accès d'humeur noire lorsqu'il craignait l'enfer ; mais il avait eu une vie rude, une vie qu'il contemplait avec nostalgie, et il était demeuré un homme rude, froid et sombre.
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On l’appelait Espirito Santo, un énorme vaisseau de guerre, à plusieurs ponts, muni de canons, chargé de trésors, monté par des grands d’Espagne et d’intrépides soldats. Maintenant, c’en était fait de ses voyages et de ses prouesses, il gisait pour toute l’éternité, en Écosse, au fond de la baie de Sandag, à l’ouest d’Aros. Plus de salves d’artillerie pour le majestueux Saint-Esprit, plus de vents favorables, plus d’heureuses aventures ; il n’avait rien à faire désormais qu’à pourrir dans le fouillis des algues enchevêtrées, au bruit de la clameur des Gais Lurons.
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Le Ross, le promontoire de Grisapol, n’est ni haut ni large, mais les hommes l’ont laissé, jusqu’à ce jour, âpre et inculte comme Dieu l’a fait : il est entouré d’îles escarpées, d’écueils que redoutent les navires ; tout cela dominé à l’est par de très imposantes falaises et par le pic de Ben-Kyaw, la montagne du brouillard, en langue gaélique, - elle est la bien nommée, car ce sommet, qui a plus de trois mille pieds de haut, arrête au passage les brumes qui viennent de la mer et arbore son étendard gris, même quand le ciel est clair partout ailleurs. Le Ben-Kyaw est marécageux jusqu’au faîte. Combien de fois, assis au grand soleil sur la bruyère, avons-nous vu la pluie l’envelopper d’un crêpe noir ! Mais l’humidité ne rend souvent la montagne que plus belle. Quand le soleil frappe ses flancs, les roches mouillées et les petites sources brillent d’un éclat de joyaux.
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