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3,89

sur 4824 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Cela commence par une apparente enquête policière assez commune et cela finit en apothéose fantastique, scientifique, psychologique et philosophique avec le journal du Docteur Jekyll qui révèle le fin mot de l'histoire.

Du Londres de la fin du 19ème, le contraste est saisissant entre les beaux quartiers autour de Regent's Park et le glauque de Soho. Jekyll habite dans l'un et Hyde dans l'autre. le premier a les bonnes manières, le second est brutal. Jekyll offre le thé, Hyde peut tuer gratuitement.

Pour retrouver le diabolique Hyde, Mr Utterson, un notaire ami de Jekyll, mène une enquête personnelle. Cette démarche permettra de confondre l'assassin. Mais, avec la découverte du journal de Jekyll, l'histoire se termine de manière magistrale.


Cette centaine de pages est une oeuvre de R.L.Stevenson (L'île au trésor). Ici c'est le grand écart avec la mer ou à dos d'âne dans les Cévennes. La dimension fantastique vient du fait qu' il a développé par écrit un de ses cauchemars puis ensuite il a lu des articles de Charcot puis de Freud sur l'hystérie.

D'ailleurs le nom de Hyde veut bien dire caché, mais quand cet inconscient refait surface, on pourra dire, qu'à notre conscience, il apparaît particulièrement hideux!
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La même année, en 1886, Stevenson et Maupassant publient un court roman fantastique centré sur le manichéisme latent propre à chaque homme : la part sombre et la part claire. Pour Stevenson, il s'agit de "L'étrange cas du Dr Jekyll et de Mr Hyde", pour Maupassant, du "Horla". Quatre ans plus tard, Wilde publiera à son tour son unique et célèbre roman : "Le portrait de Dorian Gray".

Autant dire que cette histoire de "côté obscur" remonte bien plus loin que George Lucas et sa saga "Star Wars" ! Déjà, Goethe avait ouvert la voie avec son "Faust", basé sur une légende allemande de la Renaissance, et bien avant tout ça, depuis sans doute la nuit des temps et à travers toutes les civilisations et toutes les religions, le Bien et le Mal s'opposent et suscitent chez les artistes, les écrivains voire chez tous les hommes un intérêt qui touche à la fascination.

Que ce soit par la drogue comme chez Stevenson, par l'art chez Wilde ou par la folie onirique chez Maupassant (pour ne citer que ces trois oeuvres), les personnages en quête de leur être satanique se confrontent à un miroir à travers lequel leur personnalité bascule et s'incarne (ou se réincarne) dans une noirceur sans fard, entraînant des conséquences fatales.

Je ne me lancerai pas dans une dissertation sur ce courant littéraire, je me contente de constater combien cette dualité qui réside en chaque homme a provoqué la curiosité, parfois morbide, des intellectuels et, de ce fait, de leurs lecteurs. Une quête fantastique qui touche à l'au-delà, au Diable, aux vices, autant de thèmes riches, pain béni pour l'imagination.

"Le cas étrange du Dr Jekyll et de Mr Hyde" est un récit court et intense, respectant tous les codes narratifs du genre. La tension monte efficacement même s'il faut bien s'avouer qu'il en faut désormais plus aux lecteurs pour que leur sommeil se trouble.


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"Science sans conscience n'est que ruine de l'âme" voilà la moralité de ce court roman que je viens de sortir de ma PAL Noire et de dévorer.

On a beau connaître l'histoire, il n'en reste pas moins que la découvrir en texte change toute la donne.

Par contre, pour celui qui aurait passé les cent dernières années sur Jupiter, il est très difficile de deviner que le brave docteur Jekyll est aussi l'horrible Edward Hyde, cet être sans conscience, sans empathie, cet espèce de concentré du Mal Absolu.

L'antithèse de Jekyll, c'est Hyde. Ce que Jekyll, homme bon, pieux (et tout le tralala qui va avec) ne pouvait pas faire, Hyde le réalise.

Si je vous citais d'entrée de jeu que "science sans conscience n'est que ruine de l'âme", c'est parce que le roman dénonce, comme "Frankenstein" que jouer aux apprentis sorciers n'apporte que désolation.

Jekyll a mélangé des substances qui lui ont permises de se transformer, physiquement et moralement, en Hyde, mais le problème surviendra quand son double maléfique prendra les commandes.

Un peu comme si le docteur Bruce Banner devenait Hulk durant son sommeil, sans même devoir se mettre en rogne ! Gênant !

Pourquoi ais-je laissé traîné ce roman dans ma PAL durant autant d'années, moi ?

J'ai aimé découvrir l'histoire au travers de l'enquête de l'avocat, le suivre pas à pas dans sa quête pour dénicher les réponses à ses questions légitimes.

Mais, comme tout le monde le sait, qui fait le malin, tombe dans le ravin...



Lien : http://thecanniballecteur.wo..
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M. Utterson, personnage froid, sérieux et poussiéreux -quoi que cela puisse signifier pour une personne! - est celui qui nous conduit dans cette étrange histoire entre le docteur Jekyll et mister Hyde.
Jekyll, son ami de longue date, lui confie un jour un testament dans lequel il désire tout léguer à Edward Hyde s'il venait à mourir - ou disparaître. Or, ce Hyde est connu pour être un homme extrêmement antipathique, n''hésitant pas à piétiner la moindre fillette qui se trouve sur son chemin après l'avoir bousculée. Petit, laid, il éveille par sa seule apparence l'effroi et le mal-être.
Utterson décide de le rencontrer pour connaître la vérité sur la relation entre les deux hommes, et cette enquête le mène à des découvertes toutes plus étranges les unes que les autres, et la soudaine terreur de Jekyll à l'évocation de Hyde l'inquiète.
L'écriture de Stevenson est toujours aussi agréable à lire, distanciée, légèrement ironique et teintée d'effroi, il ne peut que nous emporter avec ses personnages dans les rues sombres de Londres.
Il nous interroge aussi sur cette faculté que nous avons tous, en nous, à faire le mal et même à pouvoir en jouir, si la société et sa morale ne nous en empêchait. Les dernières pages, la confession de Jekyll sont très intéressantes sur ce point-là, cédant l'aventure à une note philosophique qui donne une autre dimension au roman. Ce seraient ces pages là que je relirais volontiers un jour.
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C'est typiquement le type de livres pour lesquels je regrette de ne pas pouvoir me mettre dans la peau du lecteur de l'époque. C'est un classique bien trop connu pour que les effets de surprise marchent vraiment !
La plume a un certain charme vieillot, plus typique de l'Angleterre victorienne que d'une ambiance gothique à mon avis. C'est un texte très révélateur de l'hypocrisie de l'époque (surtout dans la façon dont le bon Docteur Jekyll s'arrange avec ses plus bas instincts sous couvert de respectabilité).
La construction de l'histoire a par contre assez mal vieillie. L'histoire est racontée par Mr Utterson, ce qui place le lecteur à distance de l'histoire du Docteur Jekyll. le lecteur d'aujourd'hui est habituée à certains procédés et décode plus vite les indices. Résultat : il trouve l'action un peu trop lente à se mettre en place et l'histoire peut lui paraître téléphonée.
C'est dommage car le thème, quoique bien dans l'esprit de l'époque ( le Horla, le portrait de Dorian Gray, …), était original et appelé à une belle fortune. N'est-ce pas une sorte d'ancêtre d'Anakin Skywalker / Dark Vador ? Coexistence du bien et du mal dans l'âme humaine, difficulté de plus en plus grande du Docteur à se débarrasser de son côté obscur, …
Un roman intéressant, complexe et riche.
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« Un monstre rôde dans les brumes victoriennes de Londres », nous dit la quatrième de couverture. Quelle ambiance ! le « monstre », la brume, les ruelles obscures de Londres… voilà qui pose le cadre de ce récit fantastique. Et le brouillard, omniprésent dans ce court roman, s'épaissit au fur et à mesure, ce qui renforce le mystère… et l'ombre, la présence de ce monstre qu'on appelle Hyde.

Fascinant ce récit de Stevenson. Fascinantes surtout les réflexions du docteur Jekyll sur les notions de bien et de mal, sur la dualité de l'être humain. Ce sont elles qui font tout l'intérêt de ce grand classique de la littérature fantastique : « l'homme est toujours double » et « le bien et le mal (…) composent la double nature de l'homme », de tous les hommes (chapitre 10), et ce à des proportions différentes chez chacun d'entre nous. le Dr. Jekyll est donc un personnage fort intéressant pour ses méditations et son introspection que l'on retrouve dans le tout dernier chapitre du livre. Elles répondent aux questions que l'on se pose tout au long des neuf chapitres qui précèdent, notamment sur le mystérieux Edward Hyde qui, lui, incarne le mal pur et dur. Qui est-il, cet être sans pitié, habillé trop grand et qui inspire de la répulsion et de la crainte à tous ceux qui s'approchent de lui ? Et la vérité éclate à la fin du récit, à travers deux lettres, l'une rédigée par le docteur Lanyon et l'autre par le docteur Jekyll, à la figure d'Utterson, le personnage principal de ce récit, en même temps qu'à la nôtre.

Cette histoire du docteur Jekyll et de Mr. Hyde est très connue. Il y a même des gens qu'on qualifie de « docteur Jekyll et Mr. Hyde » parce qu'ils sont lunatiques, sujets à des changements d'humeur ou de personnalité. Mais le propos de R.L. Stevenson va bien au-delà de ça, il s'agit en fait d'une réflexion profonde et passionnante sur le bien et le mal, sur l'hypocrisie et la sincérité et sur les difficultés que l'on peut éprouver à choisir son « camp ». Si l'intrigue m'a moyennement plu (je n'ai pas apprécié le personnage d'Utterson notamment, que j'ai trouvé très froid), ce sont vraiment ces réflexions qui m'ont intéressée, accrochée. Dr. Jekyll et Mr. Hyde fait partie de ces grands classiques qui font réfléchir.
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Je poursuis ma découverte des classiques en version audio.

Je connaissais l'essentiel de l'histoire comme tout un chacun mais je n'avais jusqu'à présent pas poussé la curiosité plus loin.

Roman court et alerte bien mis en valeur par cette version audio. Je n'ai pas vu le temps passer et j'ai ressenti quelques frissons.

On suit les investigations de Mr Utterson, notaire et ami de longue date avec Mr Jekyll, médecin. Ce dernier lui a confié un testament qui stipule qu'en cas de mort ou de disparition tous ses biens reviendraient à un certain Mr Hyde.

Le notaire est bien surpris et décide de mener l'enquête car Mr Hyde est une personne ignoble. Il s'étonne des liens qui unissent son ami à cet homme violent. Hyde entre comme il veut dans la maison du docteur.

Le thème du roman est particulièrement intéressant: le dédoublement de personnalité, la lutte entre le bien et le mal, la dualité que chaque individu a en lui.
Je n'ai pas eu le coup de coeur à cause de la narration je pense. En faisant appel au notaire pour raconter l'histoire, je n'ai pas ressenti les émotions du dr jekyll ni de Mr Hyde. j'ai eu l'impression de rester à l'extérieur de l'histoire plus que de la vivre.
Je ne regrette cependant pas ma lecture.
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Tout le monde connaît, ou croit connaître, l'histoire du Docteur Jekyll et de Mister Hyde.
Et pourtant, lire le court roman de Stevenson procure un plaisir de lecture et de découverte insoupçonné. C'est que l'auteur sait entretenir le mystère et ne lever le voile que peu à peu. Et la révélation finale ne sera faite que par les yeux des témoins ou par voie épistolaire.
Cette narration volontairement chaotique est au service d'une réflexion sur la coexistence du bien et du mal en l'homme. Ou bien est-ce l'inverse? La narration est soutenue par un étai philosophique. En tout cas le lecteur est captivé par une question fondamentale de toute existence humaine. La recherche de la solution est ici monstrueuse, ne fait qu'exacerber la question, pour finir en désastre.
Ce n'est pas divulgâcher que de dire que l'ordre du monde n'est pas rétabli et que l'orgueil humain l'a définitivement abimé par ses prétentions scientifiques. La ressemblance de ce texte de 1886 avec le temps présent est tout sauf fortuite.L'effet de vérité est saisissant, alors ne boudons notre plaisir littéraire, même si l'angoisse n'est jamais loin.
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Une lecture des plus intéressante et plaisante . Un livre qui nous questionne sur la véritable unité de notre être et sur la part de mal qui sommeille en nous . Il est intéressant de remarquer les jeux de mots qui se cachent dans les noms de M. Hyde ( hide : cacher ) et Dr Jekyll ( Je kill : je tue ) Hyde qui est la partie cacher du Dr Jekyll et Jekyll avec le "je" qui rappelle l'instance du "moi" chez Freud ( hyde étant le "ça " ) et "kyll" qui pourrait faire référence à son suicide.
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Court, simple et efficace.

Averti par le génial "Dr Jerry et Mr Love" de Jerry Lewis, et puis surtout parce que l'histoire est devenue un mythe, on ne le lit désormais qu'en en connaissant le tenant et aboutissant : le bon Dr Jekyll et le très vilain Mr Hyde ne font qu'un.

Cela casse sans doute une partie de ce qui a pu frapper les premiers lecteurs. Hors le suspense, donc, il reste un récit qui progresse à toute vitesse, et ainsi une histoire qui tient encore la route malgré un manichéisme un peu suranné.

Reste aussi ce qui est le plus fort : avec son personnage extraordinaire, Stevenson a créé un mythe ex nihilo.
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