Chair de poule, tome 19 : Leçons de piano et pièges mortels

Et voilà : quand un challenge autour d'Halloween demande de lire l'un ou l'autre roman d'horreur, pour moi qui suis une flipette invétérée, c'est tout simplement mission impossible ! Cependant, si en un an (depuis ma réapparition sur les plateformes de lecteurs), j'ai appris à modérer mes envies de succès absolu dans les différents challenges auxquels je participe, j'ai quand même gardé un certain entrain à ne pas baisser les bras tant que c'est possible, et de tenter mes petites avancées malgré tout. Mais lire tout un roman classé « horreur » ? Oui, j'ai tenté (avec « L'ami imaginaire » de Stephen Chbosky, pour ne pas le citer), mais décidément je n'y arrive pas…

Alors, je me suis rappelé cette série « Chair de poule », découverte il y a plusieurs mois presque par hasard, alors que je cherchais à l'époque un livre avec un lapin sur la couverture ! La plupart de ces livres sont toujours autant classés « horreur », mais ici on est dans une lecture jeunesse, qui s'adresse même à d'assez jeunes lecteurs – assez autonomes pour lire seuls, mais clairement, on est encore loin du grand frisson qu'on imagine plaire à des ados, et certainement encore moins à des adultes. Autrement dit : c'est tout à fait ce qui me convient pour aborder cette thématique horrifique, sans devoir affronter cauchemars ou peur du noir et autres bruits de la nuit…

J'avais donc lu à l'époque « le coup du lapin » (le n° 35), dont je me rappelais le côté quelque peu retors et une chute vraiment bien trouvée. Cette fois, j'ai choisi les « Leçons de piano » à cause de sa couverture et de son titre : on entre dans le monde de la musique, ça ne pouvait que me toucher !
On entre ainsi dans une histoire assez classique : celle de Jérôme, jeune garçon de 12 ans, qui vient de déménager avec ses parents. Jérôme est farceur et adore faire des blagues pas toujours de bon goût, avec le revers que ses parents finissent par ne plus le prendre au sérieux, quoi qu'il arrive. Or, dans leur nouvelle maison, beaucoup plus vaste que la précédente, mais surtout plus ancienne et grinçante, il découvre un piano tout neuf dans le grenier, et accepte la proposition de ses parents d'apprendre à en jouer. C'est ainsi qu'il prend des cours auprès de l'énigmatique M. Kord, qui ne cesse de s'extasier sur ses mains. Mais aussi, il lui semble entendre le piano jouer seul la nuit, et personne ne le croit…

Le langage est typique d'une littérature jeunesse sans grande recherche stylistique ou autre : on vise l'efficacité avant tout, quitte à en rajouter à plus d'une reprise – je ne compte plus le nombre de phrases du type « C'était étrange. Vraiment étrange. Mais je ne savais pas encore à quel point. » qui ponctuent plusieurs chapitres, surtout les premiers, comme pour insister sur une tension déjà bien présente. Cela donne des passages glaçants… tout relatifs bien sûr : je ne pourrais dire s'ils font vraiment froid dans le dos, je devrais passer ce petit livre à mes enfants pour en avoir le coeur net, mais en tout cas, ça ne suffit pas à inquiéter le lecteur adulte – et tant mieux, je n'en demandais pas autre chose ! et dès lors, on le lit tranquillement, avec la curiosité de ce qui va être révélé, mais sans les effets secondaires d'un roman d'horreur. Au final, je ne l'ai pas trouvé particulièrement original, peut-être parce que le dénouement ressemble à tant et tant de dénouements dans certains dessins animés par exemple je pense à tous les « Scooby-Doo » par exemple, mais clairement il tient la route et remplit son petit rôle, tranquillement.

La collection Chair de poule a le goût de mon enfance, de ces heures passées collée aux pages de ces livres, argumentant pour en avoir un petit nouveau à lire dès que le précédent était terminé. Devant une bibliothèque familiale, mes yeux se sont arrêtées devant ce petit ouvrage, et si je me laissais tenter comme il y a vingt-cinq ans ?

Jérôme vient d'emménager dans une nouvelle maison et prend doucement ses marques, pas toujours avec entrain. Au cours de la visite du grenier, il tombe sur un piano. Comment les propriétaires ont pu laisser un instrument pareil ? Et si c'était l'occasion d'apprendre à en jouer ? Ni une ni deux, un professeur est trouvé et ce dernier semble plutôt étrange. Cependant, tout le monde a ses petites particularités et tout se passe presque normalement jusqu'à ce que Jérôme entende ce que l'on dit de son professeur. Certains de ses élèves disparaîtraient...

Le petit suspens à la Chair de poule, efficace et étonnant à la fois. C'était un vrai plaisir de replonger dans cette collection et ce qui est amusant, c'est qu'enfant j'adorais me faire peur avec ce genre d'histoires alors qu'aujourd'hui, j'en ai horreur (c'est le cas de le dire). L'intrépidité de l'enfance.

Intéressant de lire plusieurs Chairs de poules en suivant, pour bien se rendre compte :
- qu'il y a une facilité de lecture assez séduisante pour ne pas se fatiguer ni s'ennuyer;
- que l'âge des protagonistes ne nuit pas à l'intérêt de l'intrigue;
- que l'existence de méchants est finalement bien accommodante à jouxter frisson et fiction, pour s'en arranger dans notre réalité.
Intéressant de constater que les ficelles utilisées sont habituelles et opérantes :
- situation dans une vie quotidienne généralement ordinaire qui pourrait arriver là où on vit
- difficulté par un pré-adolescent d'être cru par ses parents ou des adultes, en étant moqué de certains de sa génération mais heureusement qu'il y a quelque part un(e) ami(e) fidèle [qui a la particularité de s'écrire avec un e au masculin comme au féminin ;-)]
- court, avec un vocabulaire pas très compliqué, y compris dans le nom des personnages;
- une chute qui permet de prolonger l'imaginaire et offre une surprise donnant envie de replonger dans les autres titres de la collection;
- situé dans une classe sociale occidentale laissant place à l'animal domestique et ne débordant justement pas de la sphère domestique, où l'enfant trop blagueur mériterait presque d'être remis à sa place;
- lisible par tout public, évitant de glisser vers le sensuel, restant dans ce stade de l'enfance où c'est l'objet qui prend corps.

J'ai beaucoup aimé ce « chair de poule » d'une part parce que les idées sont originales et d'autre part parce que l'histoire traite d'un thème que j'aime beaucoup, la musique.

Les idées sont intéressantes et bien approfondies. Si l'histoire et certaines situations avaient été plus approfondies je me serais presque cru dans un roman pour adultes.
Les retournements de situations sont bien amenés et le suspense est présent jusqu'au bout.
Le thème de la musique est très présent et cela m'a vraiment plu ! Il n'y a pas beaucoup de romans policiers ou thrillers sur le thème de la musique et quand il y en a je suis toujours curieuse et heureuse de les découvrir.

Les personnages sont attachants et ont chacun leur personnalité. J'aurais peut-être souhaité en savoir plus sur certains d'entre eux et que RL Stine leur créé une vie, un passé et aussi des sentiments. Pour certains d'entre eux tout cela est mis de côté et je trouve que c'est un peu dommage.
Certains personnages et situations auraient mérités d'être plus approfondis mais je pense que pour un adolescent cela peut suffire.
Je serais tout de même curieuse de savoir ce que le roman aurait pu rendre s'il avait été adapté pour un public plus adulte et qu'il soit vraiment un thriller.

La fin est surprenante mais j'aurais tout de même voulu que la dernière scène dans la salle de concert dure plus longtemps et soit un peu plus approfondie. J'ai un peu l'impression que l'auteur a coupé cette scène au milieu c'est un peu dommage.

En résumé un bon roman jeunesse que je conseille à tous ceux et celles qui aiment la musique !

Lien : http://fais-moi-peur.blogspo..

Ayant eu une dizaine d'années dans les années 90, je n'ai pu échapper à la folie sérielle qui s'est emparer de la littérature pour la jeunesse sous la forme de la série Chair de poule. Cette série fut vraiment un phénomène pour ma génération avec produits dérivés, séries tv et tout ce qui s'en suit. "Leçons de piano et pièges mortels" est peut-être un de ceux qui m'a le plus marquée par la façon dont l'auteur a pu rendre compte des terreurs enfantines en relation avec les évènements ordinaires qui peuplent la vie d'un enfant. Jerôme vient d'emménager dans sa nouvelle maison et découvre, caché au fond du grenier, un piano a l'air ancien. Très vite, ses nuits sont peuplés par les notes d'une musique lancinante provenant justement de ce piano... L'histoire est certes ordinaire mais la narration fondée sur l'itération marche à tous les coups.