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Critique de Lprieur


La pièce Nulle part en paix. Antigone, écrite en allemand, est publiée dans une édition bilingue qui ravira franco-germanophones. Pour ma part, c'est en français que je l'ai lue – même si mon oeil était régulièrement attiré par la page de gauche, par réflexe lorsque je tournais les pages, mais aussi par curiosité ! Une coquille m'a fait tiquer, dommage : « il a seulement sourit » p. 85.

C'est une lecture exigeante. Je dis lecture, puisque je n'en ai pas vu la mise en scène. Exigeante de par l'enchaînement des scènes, des répliques, de par les échos entre les personnages, mais aussi de par le fait que ceux-ci endossent parfois le rôle d'autres personnages.

C'est également ce qui fait l'intérêt de la pièce. J'ai été conquise par la multiplicité des Antigone, qui sont trois – non, pardon, qui ne sont pas Antigone, ainsi qu'elles le disent elles-mêmes. La première est la fille d'Oedipe, élevée au palais ; la deuxième est fille des frontières et s'occupe des réfugiés ; la troisième, fille abandonnée – fille de cité, de banlieue, de ghetto ?, de ce quartier où tout reste à construire.

Dans cette réécriture du mythe où les frontières entre les espaces-temps deviennent poreuses, Thèbes est ici une sorte de bastion, un noeud de fils politiques. On comprend d'autant mieux que les personnages soient pluriels, sinon davantage : Antigone évidemment, mais aussi le gardien qui se laisse entraîner à changer d'avis, mais encore Polynice qui, outre le frère d'Antigone, représente tous les mots sans nom.

La pièce n'est pas dénuée de poésie, ce que j'ai particulièrement apprécié. Certaines répliques sont particulièrement fortes, marquantes. Pour conclure, j'aimerais beaucoup voir cette force mise en scène !
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