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EAN : 9782889320127
141 pages
Ep Média (28/01/2015)
4.11/5   18 notes
Résumé :
Arles, dans le sud de la France, XIXe siècle… Vincent, peintre méconnu et tourmenté, a l’ambition de créer une résidence d’artistes où les peintres pourraient s’exprimer librement. Mais son grand projet se voit réduit à néant par les attaques sournoises de la maladie. Confus et désorienté, le jeune artiste ira jusqu’à se couper l’oreille dans une crise de démence ! Pourtant, la folie créatrice deviendra génie… La vie mouvementée de Vincent van Gogh a été source d’in... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Je gardais cette BD dans un coin de mon bureau pendant de long mois sans jamais penser avoir le courage de l'ouvrir un jour. Je la prenais parfois entre les mains mais pour la reposer presque aussitôt après. Van Gogh n'est pas mon peintre préféré et le dessin me repoussait plus qu'autre chose. Mais quelle erreur, Dieu, quelle erreur... Et dire que vous allez peut-être faire la même, que tout un tas de gens vont passer à côté de cette BD, probablement en jugeant mal les dessins ou parce qu'ils ne se sentent pas d'affinités avec le peintre.

Je l'ai lu deux fois d'affilée, les deux fois en ayant les larmes aux yeux. Les dessins sont simples mais lisez deux pages et vous aussi serez d'abord conquis puis enfin éblouis aux dernières cases quand ceux-ci se mélangent aux peintures de van Gogh lui-même. Les couleurs sont tellement magnifiques que le retour à la vie normale vous paraîtra bien fade.

Quant à la vie de van Gogh, on la connait tous un peu ou tout du moins quelques passages amers, la folie, l'oreille coupée, les tableaux qui ne se vendent pas et le coup de fusil précoce qui a gardé tous ses mystères. Barbara Stok s'est focalisée sur une seule période : son passage à Arles quelques jours avant qu'il ne s'y coupe l'oreille. Si les couleurs sont vives et que le ton n'est certainement pas misérabiliste, on suit un Vincent qui sombre progressivement dans la folie. le peintre multiplie les efforts, peint nuit et jours des toiles magnifiques qui hélas ne se vendent pas. Il est obligé de quémander de l'argent à l'une des seules personnes qui croient en lui : son frère Théo, qu'il espère bien rembourser un jour. Théo n'attend rien d'autre de lui qu'il peigne ses tableaux mais Vincent se sent de plus en plus coupable et redouble d'efforts, ne vit plus que pour peindre. Et ses toiles sont magnifiques, même les galeristes en conviennent. C'est à Arles qu'il peint certains de ses plus grandes oeuvres. Hélas, ces mêmes galeristes ne les mettent cependant pas en vente : les tableaux ne plairaient à personne.

Van Gogh pourrait s'adapter à ce goût du public, à la mode du moment, et vendre quelques toiles, peut-être, mais il refuse ; "Un artiste doit faire passer caractère et émotion dans son travail. Et non pas peindre pour mieux vendre". Sûr de lui, il continue inlassablement à peindre des toiles tout en pleurant les quelques francs qu'il demande inlassablement à son frère. La santé mentale du peintre ne survivra pas à ce combat artistique, admirablement conté par une autrice qui s'est abondamment appuyée sur la correspondance de Vincent et Théo.

C'est d'ailleurs cette relation entre les deux frères qui est la plus touchante dans la vie de van Gogh et dans cette BD. Théo soutient son frère avec une force et une abnégation qui forcent le respect. A un Vincent devenu fou, demeurant à l'asile et n'ayant toujours pas vendu une seule de ses toiles, il écrira ceci :
"Jo [sa femme] a mis au monde un beau garçon. Il a les yeux bleus et les joues rondes. Nous l'appellerons comme toi. Je fais le voeu qu'il soit aussi persévérant et aussi courageux que toi. "

Cela aurait dû suffire à rendre la raison à Vincent van Gogh et l'auteur est peut-être de celles et de ceux qui le pensent. Il y a des moments de bonheurs intenses dans cette BD, sublimés pas les couleurs utilisées par l'artiste. On pleure presque de joie quand la famille se retrouve pour déjeuner ensemble. Arrivé aux dernières pages de la BD, on se dit que Vincent a finalement trouvé le bonheur, on oublie la fin de l'Histoire, la biographie.

Hélas, "aucun rêve ne tient ce qu'il promet..."

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Février 1888. Vincent Vang Gogh quitte Paris et son frère Théo pour s'installer à Arles. Il y trouve une lumière limpide et des couleurs comme nulle part ailleurs. L'été arrivant il découvre en admirant les champs, « du vieil or, du bronze, du cuivre dirait-on, et cela, avec l'azur vert du ciel chauffé à blanc, cela donne une couleur délicieuse excessivement harmonieuse avec des tons rompus à la Delacroix ».

Vincent peint à longueur de journée, sa production est énorme mais aucun de ses tableaux ne se vend. Entretenu par Théo, il rêve de créer une maison d'artistes et voudrait que Gauguin en soit le premier invité. le jour où ce dernier débarque avec toiles et pinceaux, Van Gogh est aux anges. Mais il déchante rapidement. Gauguin n'est que de passage, il souhaite réunir suffisamment d'argent pour retourner sous les tropiques. Peu à peu, les relations entre les deux peintres s'enveniment. Jusqu'à la rupture et ce geste dément, cette oreille coupée. Suivront un internement en psychiatrie et le retour en région parisienne, à Auvers. Vincent y retrouvera Théo et un semblant de sérénité, en grande partie grâce au docteur Gachet.

Sceptique, très sceptique. Voila quel état mon état d'esprit en ouvrant cet album. A cause du dessin surtout. Naïf, minimaliste, maladroit, froid, avec des aplats de couleur sans âme. A des années lumière du trait plus réaliste qui, me semblait-il, aurait convenu pour une telle biographie. Mais passé l'effet de surprise et une fois bien installé dans le récit, force m'a été de constater que Barbara Stok est parvenue à créer une ambiance accrocheuse, saisissant notamment avec une belle inventivité graphique les moments de folie et les comportements excessifs qui ont rythmé la vie de l'artiste.

Portrait sensible approchant au plus près l'esprit torturé d'un travailleur infatigable doutant en permanence de son travail, d'un peintre en manque de reconnaissance culpabilisant d'être un fardeau pour son frère, cet album réalisé avec la Fondation Mondrian et le van Gogh Muséum se révèle au final aussi instructif que riche en émotion (ce qui, sur ce dernier point, était quand même loin d'être gagné au départ !).


Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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Si je n'avais pas reconnu tout de suite le visage du peintre sur la couverture, une fois que j'ai compris que cet ouvrage traitait de ce fascinant personnage, je n'ai pas hésité et l'ai emprunté. La passionnée d'art que je suis, notamment de cette figure du néo-impressionnisme n'a pas résisté à l'appel de la découverte plus approfondie de van Gogh. Il est vrai qu'on étudie bien souvent les oeuvres avec beaucoup d'attention, on en oublie la vie des artistes qui influe naturellement sur leur travail.


Quand j'ai feuilleté cette bande dessinée, j'avoue avoir été immédiatement déçue par ce que je découvrais. Les cases trop simplistes, un style carré, facile, faisant penser à des livres pour enfant ne me séduisaient pas. Et puis, à peine rentrée de la bibliothèque, je me suis jetée sur ce livre que je n'ai refermé qu'une fois terminé. Je me suis trouvée très sévère avec cette petite perle qui m'a fait passer un très bon moment.


Concernant l'histoire, il est écrit qu'elle s'est voulue aussi précise et véridique que possible concernant la vie de Vincent van Gogh et traite de la fin de sa vie, une fois qu'il s'est installé à Arles, dans le sud de la France, et relate ses péripéties en Provence et à l'hospice St Rémy. le reproche que je peux faire c'est qu'on a du mal à situer où l'histoire se déroule dans la vie du peintre si on n'a pas quelques connaissances en amont. On n'a du mal à se rendre compte du vécu de van Gogh dans l'univers de la peinture et même si on perçoit très rapidement l'importance que celle-ci a dans sa vie, il n'est pas aisé de mesurer le passé du peintre maudit mais confirmé et appréhender les éléments présents.

En ce qui concerne la cohérence et la facilité de compréhension, je n'ai rien à dire. L'histoire coule de source et est extrêmement simple à suivre. L'installation sur Arles se fait au tout début, et son départ à la fin. On suite le cheminement entre le moment où il quitte son frère - qui le soutiendra moralement et financièrement toute sa vie - jusqu'au moment où il le retrouve. On y apprend donc ce qu'il fait à Arles, ce qu'il y espère et entreprend. le van Gogh torturé y est admirablement représenté. Psychologiquement fragile depuis toujours, sa sensibilité se ressentira dans sa peinture et sera de plus en plus accentuée avec le temps. C'est peut-être cette sensibilité et ce côté utopiste qui courra à sa perte à se lancer à corps perdu dans des projets impossibles et qui le feront tomber dans une dépression incontrôlable. Ces moments de perdition sont représentés par des notes de couleurs et des motifs bien distincts et ces passages arrivent de plus en plus souvent au fil des pages. L'événement de l'oreille coupée sera brièvement évoqué dans qu'il soit visuellement explicite et le livre se termine avant le suicide du peintre en 1890.

Pour ma part, je ressors très positive de cette lecture. J'ai appris beaucoup d'éléments sur le peintre et sur sa vie et, bien que j'avais connaissance de ses délires et de son instabilité mentale, j'ai été étonnée par bien des épisodes de sa vie et ai encore davantage de compassion et d'admiration pour Vincent van Gogh. le passage de Gauguin est longuement traité et l'illusion que Van Gogh se fait de la venue de son ami est très touchante, même triste. L'insertion de cette autre figure de l'art est la bienvenue et attire ma curiosité pour en apprendre davantage sur le grand Gauguin, figure du post-impressionnisme.

Au final, les planches qui m'avaient déçue au premier abord ont complètement été occultée et je les ai même appréciées. J'ai même été bluffée par la retranscription de quelques oeuvres réelles du peintre dans les planches. Elles sont grossièrement représentées mais facilement reconnaissables et j'ai aimé l'ajout de quelques tableaux, qui rendent encore plus vivant l'histoire. J'ai été agréablement surprise par la facilité de compréhension de l'histoire et par le côté addictif de la vie retranscrite de l'artiste. Je pense que cette BD peut être mise dans toutes les mains, amateurs d'art, jeune lecteur ou lecteur confirmé, car c'est une petite pépite pour la culture générale et pour mettre un pied dans l'univers complexe de la vie de ce peintre, inconnu de son vivant.
Lien : http://livresandcie.blogspot..
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Si je n'avais pas reconnu tout de suite le visage du peintre sur la couverture, une fois que j'ai compris que cet ouvrage traitait de ce fascinant personnage, je n'ai pas hésité et l'ai emprunté. La passionnée d'art que je suis, notamment de cette figure du néo-impressionnisme n'a pas résisté à l'appel de la découverte plus approfondie de van Gogh. Il est vrai qu'on étudie bien souvent les oeuvres avec beaucoup d'attention, on en oublie la vie des artistes qui influe naturellement sur leur travail.


Quand j'ai feuilleté cette bande dessinée, j'avoue avoir été immédiatement déçue par ce que je découvrais. Les cases trop simplistes, un style carré, facile, faisant penser à des livres pour enfant ne me séduisaient pas. Et puis, à peine rentrée de la bibliothèque, je me suis jetée sur ce livre que je n'ai refermé qu'une fois terminé. Je me suis trouvée très sévère avec cette petite perle qui m'a fait passer un très bon moment.


Concernant l'histoire, il est écrit qu'elle s'est voulue aussi précise et véridique que possible concernant la vie de Vincent van Gogh et traite de la fin de sa vie, une fois qu'il s'est installé à Arles, dans le sud de la France, et relate ses péripéties en Provence et à l'hospice St Rémy. le reproche que je peux faire c'est qu'on a du mal à situer où l'histoire se déroule dans la vie du peintre si on n'a pas quelques connaissances en amont. On a du mal à se rendre compte du vécu de van Gogh dans l'univers de la peinture et même si on perçoit très rapidement l'importance que celle-ci a dans sa vie, il n'est pas aisé de mesurer le passé du peintre maudit mais confirmé et appréhender les éléments présents.

En ce qui concerne la cohérence et la facilité de compréhension, je n'ai rien à dire. L'histoire coule de source et est extrêmement simple à suivre. L'installation sur Arles se fait au tout début, et son départ à la fin. On suit le cheminement entre le moment où il quitte son frère - qui le soutiendra moralement et financièrement toute sa vie - jusqu'au moment où il le retrouve. On y apprend donc ce qu'il fait à Arles, ce qu'il y espère et entreprend. le van Gogh torturé y est admirablement représenté. Psychologiquement fragile depuis toujours, sa sensibilité se ressentira dans sa peinture et sera de plus en plus accentuée avec le temps. C'est peut-être cette sensibilité et ce côté utopiste qui courra à sa perte à se lancer à corps perdu dans des projets impossibles et qui le feront tomber dans une dépression incontrôlable. Ces moments de perdition sont représentés par des notes de couleurs et des motifs bien distincts et ces passages arrivent de plus en plus souvent au fil des pages. L'événement de l'oreille coupée sera brièvement évoqué sans qu'il soit visuellement explicite et le livre se termine avant le suicide du peintre en 1890.

Pour ma part, je ressors très positive de cette lecture. J'ai appris beaucoup d'éléments sur le peintre et sur sa vie et, bien que j'avais connaissance de ses délires et de son instabilité mentale, j'ai été étonnée par bien des épisodes de sa vie et ai encore davantage de compassion et d'admiration pour Vincent van Gogh. le passage de Gauguin est longuement traité et l'illusion que Van Gogh se fait de la venue de son ami est très touchante, même triste. L'insertion de cette autre figure de l'art est la bienvenue et attire ma curiosité pour en apprendre davantage sur le grand Gauguin, figure du post-impressionnisme.

Au final, les planches qui m'avaient déçues au premier abord ont complètement été occultée et je les ai même appréciées. J'ai même été bluffée par la retranscription de quelques oeuvres réelles du peintre dans les planches. Elles sont grossièrement représentées mais facilement reconnaissables et j'ai aimé l'ajout de quelques tableaux, qui rendent encore plus vivante l'histoire. J'ai été agréablement surprise par la facilité de compréhension de l'histoire et par le côté addictif de la vie retranscrite de l'artiste. Je pense que cette BD peut être mise dans toutes les mains, amateurs d'art, jeune lecteur ou lecteur confirmé, car c'est une petite pépite pour la culture générale et pour mettre un pied dans l'univers complexe de la vie de ce peintre, inconnu de son vivant.
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Bravo Barbara Stok pour ce portrait minimaliste de Vincent van Gogh ....................................................
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critiques presse (3)
Auracan
23 mars 2015
Qu'on ne s'y trompe pas, malgré son graphisme aux allures de dessin d'enfant, Vincent retrace de fort belle façon le passage de Vincent Van Gogh.
Lire la critique sur le site : Auracan
Sceneario
06 mars 2015
Avec son style minimaliste, l'auteure, la néerlandaise Barbara Stok, s'est réappropriée la vie de Vincent Van Gogh. Elle nous emmène dans la parenthèse arlésienne du peintre qu'elle éclaire à sa façon.
Lire la critique sur le site : Sceneario
ActuaBD
04 mars 2015
Malgré une approche graphique minimaliste, la magie de cette évocation étreint progressivement le lecteur, qu’il maîtrise ou non l’œuvre de Van Gogh.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Vincent : Vous voulez bien vendre mes toiles ?
Galeriste : Ouais, c'est beau. Pas mal du tout. Mais ici je trouverai jamais d'acheteurs. Je ne peux rien en faire, désolé. Vous ne pourriez pas adapter votre style au goût du public ?
Vincent : je ne suis pas un imposteur ! Un artiste doit faire passer caractère et émotion dans son travail. Et non pas peindre pour mieux vendre.
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Lettre de Theo Van Gogh à son frère Vincent, devenu fou, demeurant à l'asile et n'ayant toujours pas vendu une seule de ses toiles :
Mon cher Vincent,
"Jo a mis au monde un beau garçon. Il a les yeux bleus et les joues rondes. Nous l'appellerons comme toi. Je fais le voeu qu'il soit aussi persévérant et aussi courageux que toi. "
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