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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Chaque année, en cette période d'halloween, je me fais une petite sélection de livres (et de films) qui conviennent à l'occasion. Cette année, une lecture commune me fournira un roman d'Adam Nevill. Mais en attendant, j'avais envie de classicisme, d'ambiance gothique, de suggestion plus que de gore. Mon choix s'est donc porté sur ce petit recueil de 4 nouvelles de Bram Stoker.

La première nouvelle, "l'enterrement des rats" donne son titre au recueil. L'intrigue en elle-même n'est pas exceptionnelle mais la peinture des bas-fonds parisiens est saisissante. L'auteur excelle dans la description de ce monde glauque, sale et dangereux. L'atmosphère est très prenante. Grâce aux images et aux sensations nées de la plume de Stoker, cette plongée au coeur du quartier des chiffonniers est très immersive.

La deuxième nouvelle, "une prophétie de bohémienne" est la plus faible du recueil. Sincèrement, on peut sans regret faire l'impasse sur ce texte tant cette historiette est plate et insipide. Malgré sa brièveté, je me suis ennuyée.

"Les sables de Crooker" est peut-être la meilleure nouvelle du recueil. Ce récit permet à l'auteur de montrer l'étendue de sa palette. On connait tous le Stoker angoissant, le Stoker romantique mais on connait beaucoup moins le Stoker drôle. Oui, drôle. Cette nouvelle, qui prend comme point de départ le ridicule d'un costume écossais trop chargé, commence comme une comédie enlevée. La plume de l'auteur est sautillante, les situations vraiment amusantes, j'ai souri et même ri. Puis, le récit prend une autre direction, passant de la comédie légère au fantastique angoissant. Ce glissement de ton se fait de façon subtile, progressivement. Rien que pour découvrir un Stoker inattendu, cette nouvelle vaut le détour.

Enfin, "le secret de l'or qui croît" est une très bonne nouvelle. On retrouve ici le Stoker qu'on connait. Mais puisqu'il excelle dans ce registre, pourquoi bouder son plaisir ? "Le secret de l'or qui croît" est une petite perle gothique simple, élégante et sombre.

Sur les 4 récits compilés dans ce recueil, un m'a déçu mais les 3 autres vont du très bon à l'excellent. Je ne peux donc que conseiller la lecture de ce petit livre qui rappelle que Stoker n'est pas l'auteur d'un seul livre.

Challenge XIXème siècle 2016 - 16
Challenge Petits plaisirs 2016 - 46
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Des nouvelles de Bram Stoker ne sont jamais à négliger. Un recueil découvert par hasard et lu en quelques heures à peine.
C'est bien écrit et agréable à lire bien que d'une écriture passéiste et désuète. Rien à voir avec ce que l'on nous sert aujourd'hui.
Dans l'enterrement des rats, un dandy anglais en mal d'aventures décide de faire un tout du côté des chiffonniers, à Paris, au-delà des fortifications. Inconscience ou courage, les deux à la fois. L'homme est sûr de lui, il a bonne apparence, transpire la richesse, tout pour plaire aux âmes qui rôdent dans ces lieux peu propices au tourisme.
De plus, la nuit le surprend alors qu'il prend le thé avec une vieille clocharde qui zyeute sa bague au diamant éternel.
Il cherche à s'éclipser discrètement mais ses nouveaux amis ne sont pas d'accord. S'ensuit une course poursuite dans le noir. Hallucinant et terrifiant.
Dans la deuxième nouvelle, on apprend qu'il ne faut pas toujours croire les diseuses de bonne aventure. Elle voit notre avenir mais sans savoir de quoi il retourne effectivement. Un mari aimant pourrait-il assassiner sa femme ? Oui selon la bohémienne, à voir selon les intéressés. Pas la meilleure nouvelle du recueil.
Les deux dernières valent le détour.
Un riche homme d'affaire décide à l'occasion d'un voyage familial en Ecosse demande à son tailleur de lui créer un costume local, avec son propre motif de tartan afin de ne pas froisser les clans qui pourraient mal prendre que l'on s'approprie leur motif.
Malgré le ridicule de la situation - On pense aux Dupont Dupond débarquant en costume traditionnel syldave - il s'obstine, provoque les sarcasmes de la population locale, fait fuir sa femme et ses enfants, et s'attire les foudres d'un vieil écossais qui lui prédit sa mort prochaine.
Des sables mouvants jouent un rôle déterminant dans cette histoire. A lire...
Dernière nouvelle, mais pas la moindre, Cheveux d'Or est l'histoire de la vengeance d'une femme revenant hanter son assassin.
Un recueil à lire si d'aventure il vous tombe sous la main.
Une bouffée d'oxygène et un voyage dans le temps assurés.
Lien : https://camalonga.wordpress...
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Un plaisir de retrouver Bram Stoker, avec des nouvelles bien comme je les aime ! En particulier Les Sables de Crooken et le Secret de l'or qui croît...
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Le nom de Bram Stoker est indéfectiblement lié à celui de Dracula. Pourtant cet écrivain britannique, d'origine irlandaise, n'a pas écrit que ce roman emblématique de la littérature fantastique du XIXe siècle.

Il est également l'auteur de quelques nouvelles hautement recommandables dont les quatre qui figurent dans ce recueil et mettent en avant des thèmes différents, dont le fantastique n'est pas le moteur principal.

C'est l'horreur, le frisson, la terreur, la frayeur et l'angoisse qui imprègnent ces quatre textes dont la teneur n'est aucunement atteinte par la limite d'âge. En effet parfois, on peut lire, découvrir des nouvelles, et des romans, qui suintent d'une sorte de rance parce qu'elles ont mal vieillies. Où qu'elles reflètent un temps révolu. Ce n'est pas le cas avec Bram Stoker qui défie le temps, et dont les continuateurs ne font que reprendre des idées en les adaptant dans un langage plus en adéquation à notre époque certes mais parfois avec moins d'élégance. Mais bien évidemment, ceci que mon appréciation personnelle, et nul n'est obligé d'adhérer.



Dans L'enterrement des rats, le lecteur est invité à se rendre dans la banlieue sud de Paris, à Montrouge exactement. En ce temps là, cette commune dépendait en partie de la capitale mais le quartier qui nous intéresse s'étendait en dehors des fortifications. de nombreux endroits étaient restés à l'état sauvage, une étendue en friche couverte de misérables baraquements construits de bric et de broc, et habités par des miséreux, la plupart du temps des chiffonniers.

C'est dans cet univers que le narrateur, qui qualifie cet endroit de Cité des Ordures, déambule, s'arrêtant parfois, liant la conversation avec les résidents, qui se montrent aimables ou non. Il visite quelques-unes de ces masures, et récolte au gré de ses conversations des histoires à faire frémir. Mais tout ce petit monde ne se montre pas aussi prolixe, et parfois, il se demande s'il ne vaut mieux pas côtoyer les rats qui fourmillent jusque dans les bicoques que ces personnages à l'aspect aussi crasseux que leur âme.



Une prophétie de Bohémienne prend sa genèse sur un terrain communal où se sont installés des forains. Après un repas arrosé, les protagonistes décident de se rendre sur les lieux qui jouxtent leur maison, et se laissent prendre au jeu de la divination. En effet, une Bohémienne leur propose de lire les lignes de la main, mais pour l'un d'eux ses prédictions sont fort étranges. Elle déclame : Voici la main d'un assassin ! L'assassin de sa femme ! Etrange prophétie mais la Bohémienne a-t-elle fabulé, vu réellement ce qu'il va se passer, ou tout simplement été induite en erreur lors de sa prétendue vision ?



Passer ses vacances en Ecosse, voilà qui réjouit le brave Arthur Markam, commerçant de son état et Londonien pur jus, c'est-à-dire un cockney, l'équivalent du Parigot. Et pour faire honneur aux habitants de ce rude pays, il décide de s'habiller en costume traditionnel confectionné dans un tissu qu'il a lui-même dessiné. Il ne veut pas qu'on le confonde, avec son kilt et son tartan aux couleurs multicolores, avec l'un des représentants de cette fière contrée et qu'on l'accuse de s'être emparé des couleurs d'un clan ou d'un autre. Et c'est ainsi qu'il rejoint l'Ecosse, accompagné de sa famille, ainsi déguisé, avec épée, poignard, broche et bourse en peau de chèvre. Mais il ne faut pas jouer, lorsqu'on est touriste, avec les traditions. Et un jour, Markam se promenant, voit son double s'enliser dans des sables mouvants, Les sables de Crooken.



Enfin, le secret de l'or qui croît est un aimable (?) conte que n'auraient pas renié les frères Grimm, Andersen ou encore Charles Perrault. Lorsque Margaret et Geoffroy se marient, le village est étonné, car les deux familles entretiennent une solide inimitié séculaire, ou presque. Rapidement le torchon brûle et tout est bon pour entretenir la flamme de la discorde. Et lorsque Geoffroy décide de se venger d'un affront, il n'y va pas de main morte. Il brutalise Margaret qui décède en tombant sur une pierre du foyer. Il enterre le cadavre sous le foyer mais bientôt les cheveux blonds de la jeune femme commencent à pousser entre les interstices.



Quatre nouvelles différentes dans le fond et dans la forme, qui souvent prêtent à sourire mais entretiennent plus l'angoisse, la frayeur et la terreur que le fantastique proprement dit, sauf dans la dernière. Mais n'est-ce que divagations dans l'esprit des protagonistes ?

Ces nouvelles ont été éditées ou rééditées à de multiples reprises dans des recueils dont notamment au Fleuve Noir, Omnibus, accompagnés d'autres nouvelles et romans.

Librio, une collection à petit prix mais qui propose de remarquables ouvrages. La fête du lecteur impécunieux !



Sommaire :

L'enterrement des rats (The Burial of the Rats – 1874)

Une prophétie de bohémienne (A Gipsy Prophecy – 1883)

Les sables de Crooken (Crooken Sands – 1894)

Le secret de l'or qui croît (The Secret of Growing Gold – 1897)

Lien : http://leslecturesdelonclepa..
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Avec ce petit recueil à « pas cher », voici l'occasion de découvrir un auteur souvent résumé à son seul DRACULA.
La première nouvelle, qui donne son titre au recueil, suit un Anglais de passage à Paris en 1950. Il quitte les voies balisées et s'enfonce dans le quartier de Montrouge, peuplé d'une foule de chiffonniers façon cours des miracles. Notre touriste de la misère espère entendre des récits de la Révolution mais il tombe dans un piège et sur une bande de détrousseurs qui balancent les corps de leurs victimes aux rats. Une nouvelle à l'intrigue certes rudimentaires (une course poursuite dans les rues parisiennes les plus crasseuses entre un Anglais nantis et une horde de loqueteux assassins) mais à l'ambiance fort bien rendue avec cette horde de monstrueux miséreux plus agressifs qu'une meute de morts vivants. Très sympa.
« Une prophétie de bohémienne » traite donc, on s'en doute, de l'annonce faite par une bohémienne à un homme : il va tuer sa femme. C'est un court récit où le fantastique se réduit à cette clairvoyance et qui se veut surtout humoristique. Ca se lit, ça s'oublie mais ce n'est pas désagréable.
« Les sables de Crooken” joue aussi la carte de l'humour mais plus subtilement. le récit rappelle un peu le point de départ du récent film “Le daim” avec cet Anglais suffisant qui, parti en Ecosse, veut absolument porter le magnifique costume traditionnel. Sauf qu'il se rend ridicule mais, par vanité, continue de le porter en dépit des moqueries. Une histoire de double (doppelganger), de fantôme et de malédiction planant sur des sables mouvants ajoute un élément fantastique à ce récit.
La dernière nouvelle, « le secret de l'or qui croit » emprunte beaucoup à Poe mais annonce également d'innombrables récits ultérieurs (pensons simplement aux comics façon TALES FROM THE CRYPT) avec ses cheveux d'une jeune femme assassinée sortant des murs du salon où son amant l'a dissimulée.
Dans l'ensemble, ce petit recueil permet de découvrir Stoker, écrivain très connu grâce à DRACULA mais dont la popularité du Seigneur de la Nuit a aujourd'hui totalement occulté le reste de l'oeuvre. Or on apprécie ces nouvelles agréables, bien écrites, au style joliment recherché mais facile d'accès et pas du tout vieillot. Plaisant.

Lien : http://hellrick.over-blog.co..
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Donc un mini recueil de quatre nouvelles chez Librio ( chaque fois je me jure de ne plus piocher dans cette collection, j'ai souvent été déçue par les traductions à l'arrachée, mais chaque fois, mes bonnes résolutions restent lettre morte devant la modicité du prix. )
On y trouve donc

- l'enterrement des rats: La nouvelle principale du recueil, qui est aussi la plus intéressante, car elle arrive pas mal à créer une ambiance oppressante dans un cadre assez étrange. Un anglais un peu naïf de passage à Paris, en 1850, a décidé de s'éloigner des propositions bateau des guides touristiques, et part à l'aventure dans le quartier des chiffonniers près de Montrouge ( autant dire qu'il va au devant de gros ennuis, avec ses vêtements de qualité et ses bagues, comme si vous vous promeniez en affichant ostensiblement des signes de richesse en pleins quartiers nord de Marseille, té). Fasciné par les récits de miséreux rescapés de la Révolution, il ne se doute pas assez vite qu'il est tombé dans un piège, les miséreux en question ayant la spécialité de dépouiller les égarés et de se débarrasser des cadavres en les laissant boulotter par les rats ( c'est ça l'enterrement des rats). le récit est bien mené et la course poursuite haletante, ça se laisse lire, malgré les répétitions et redondances de la traduction...

- une prophétie de bohémienne: la nouvelle la moins intéressante, je l'ai presque déjà oubliée. Une bohémienne lit l'avenir d'un homme et lui prédit qu'il va tuer sa femme. Mais la prophétie se réalise de manière détournée, qui se veut humoristique. Mais c'est trop prévisible à mon goût. Dispensable donc.

- les sables de Crooken: Un anglais bon teint part en vacance en écosse avec toute sa petite famille, en mettant un point d'honneur à se vêtir en ce qu'il croit être la tenue écossaise typique. Bien sûr, il se ridiculise, tant auprès de sa famille qui évite de s'afficher avec lui, que des locaux qui l'appellent " l'échappé du Musée Tussaud". Une variation sur le thème du dopplegänger se greffe à la critique de la vanité du héros, c'est plutôt drôle, la aussi, c'est plutôt une bonne surprise.

- le secret de l'or qui croît: l'or qui croît, ce sont les cheveux d'une maîtresse blonde assassinée que son amant a cachée dans un mur de son salon. Des cheveux qui ne cessent de ressortir par les interstices des pierres pour accuser le meurtrier. Pas mauvais, mais ça me fait vraiment trop penser dans l'ensemble au "Coeur révélateur" de Poe dans l'idée. Et bien sûr, là dessus , c'est Poe qui l'emporte.

Lien : http://chezpurple.blogspot.c..
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