Coup de coeur pour cette troisième LC du trimestre, j'ai lu plusieurs romans qui parlent de la maladie d'Alzheimer ces derniers temps et celui-ci est de loin le meilleur par sa richesse et sa complexité.
Zoé vit une adolescence difficile, ses parents sont dans une situation précaire, ils vivent dans un container qui sert aussi de bureau au père et de salon de coiffure à la mère, mais surtout elle subit le harcèlement de sa cousine Madi, autrefois sa meilleure amie, mais devenue une sacrée pimbêche, la vie au lycée est un enfer. Madi a tout de la jeune fille parfaite et arrive à donner le change pour faire punir Zoé à sa place, la tante Jess et l'oncle Chad ne valent pas mieux que leur fille et écrasent de leur mépris la famille de Zoé. Celle-ci vit depuis toujours une relation fusionnelle avec sa grand mère qui vit seule dans la maison des Oiseaux. Mamie perd la mémoire de plus en plus et n'arrive plus à gérer l'entretien de la maison, ni d'elle-même. Les parents de Zoé décident de placer la vieille dame en maison de retraite pour son bien car ils estiment qu'elle est en danger toute seule. Madi agresse Zoé un soir, risquant carrément de la tuer. Cette fois c'en est trop, la jeune fille décide de fuir cette famille qui ne la comprend pas, elle partira avec Mamie à Toronto, retrouver le mystérieux Oncle Teddy, qui jamais ne laisserait faire une telle chose selon Mamie.
Ce roman déborde de tendresse et nous interpelle sur la solitude que peuvent vivre une adolescente en crise et une personne âgée qui voit sa vie lui échapper. Sur le fond, ce livre est triste malgré sa forme légère, car les deux héroïnes vivent une situation qui semble sans issue, l'horizon est complètement bouché, entre celui de Mamie qui voit la réalité lui échapper peu à peu et celui de Zoé, incomprise par sa famille, harcelée à l'école et impuissante face à la maladie, qu'elle commence par nier. On comprend la révolte de la petite, même si elle ne ménage pas ses parents, qui sont eux-mêmes trop pris dans leur situation matérielle difficile pour l'écouter vraiment.
Le voyage à Toronto permettra à Zoé d'évoluer, de prendre conscience de l'état réel de Mamie et de son besoin d'assistance. Elle deviendra vite adulte et saura assumer les responsabilités qu'elle a prises sans vraiment réfléchir, guidée juste par son coeur en or. Son geste permettra aussi à la famille, déchirée par un secret de se retrouver. Les parents aussi évolueront et sauront dépasser leurs difficultés.
Le livre est magnifique et plein d'émotion, mais il n'édulcore pas les réalités les moins glamour de la dépendance des personnes âgées. Ce roman sent le vécu, comme en témoigne l'interview de l'auteur à la fin, c'est sans doute ce qui en fait sa force. Il ne nous raconte pas seulement une belle histoire, mais surtout une histoire vraie dans laquelle beaucoup de familles peuvent se reconnaître. Il aborde de manière saine la problématique de la vieillesse et de la mort, mais pas seulement, il nous parle aussi des secrets qui séparent les familles, du harcèlement scolaire ou familial, des familles dysfonctionnelles ou de la précarité qui occulte la vie. le voyage à Toronto n'a rien de glamour, mais il permettra à nos héroïnes de trouver une solidarité.
Une très belle histoire de vie et d'amour que je recommande chaleureusement.
Un récit touchant par la tendre complicité entre une adolescente révoltée et sa grand-mère, atteinte de démence, qui s'engagent dans un road movie à la recherche des secrets de famille.
Cette quête à la recherche d'un oncle disparu Va les confronter à la réalité et aux méandre de la vie de famille. L'auteur trouve des mots très juste pour retranscrire les difficultés de l'adolescence et la solitude de la vieillesse avec l'amertume d'une vie qui file trop vite.
La maison des oiseaux d'Allan Stratton est un livre classé young-adult mais les moins jeunes peuvent le lire sans à priori! Zoe est une adolescente en révolte. Révolte vis à vis de ses parents qui ne la voient pas, ne la croient pas, craignant le qu'en dira t'on plus que leur ombre . Révolte vis à vis de sa cousine Mady la peste qui se cache derrière son masque d'ange, Mady qui la harcèle, l'humilie, la pourchasse de sa malveillance , Mady qui a toujours raison!! Révolte devant le sort que ses parents réservent à sa grand-mère adorée le placement en maison de retraite... Zoe est prête à tout y compris à fuguer en embarquant sa Mamie, direction Toronto où doit vivre Teddy le mystérieux oncle disparu depuis des lustres. ...
Allan Stratton nous offre un roman d'amour, l'amour indéfectible de Zoe pour sa mamie. Et Zoe se bat pour que sa mamie puisse rester dans sa maison aux oiseaux même si sa mémoire flanche, même si la maladie s'aggrave Zoe est là toujours et encore.
Un roman qui fait mouche, à découvrir.
Ayant lu et beaucoup aimé Les Chiens du même auteur, j'ai eu envie de retenter le coup. Ici, c'est complétement un autre registre. Si Les Chiens flirtait avec le mystère, ici, nous sommes dans un récit très poignant. le roman s'articule sur la relation très forte entre une adolescente tourmentée et sa grand-mère atteinte d'un début de démence. Elles partiront ensemble dans une quête pour retrouver une personne significative... C'est poignant, touchant, beau et tendre... le genre de roman qui nous prend dès les premières lignes et qui nous habite encore longtemps une fois terminé. Décidément, il y a quelque chose qui me plait énormément chez cet auteur...
Depuis quelques temps maintenant j'ai la chance de recevoir assez régulièrement des ouvrages à découvrir dans le cadre de masses critiques Babelio. Fin mai, je me suis plongée avec plaisir, mais sans attente particulière, dans La Maison des Oiseaux d'Allan Stratton paru aux éditions Milan, et je dois dire que j'ai été très très agréablement surprise !
La Maison des Oiseaux c'est l'histoire de Zoé et de sa grand-mère Grace.
Malgré une forte personnalité et un caractère affirmé, Zoé n'est pas dans la période la plus fun de sa vie.
Au lycée, elle est rejetée par la plupart des élèves et harcelée par sa cousine Madi qui se fait une joie de s'acharner sur elle avec ses copines.
À la maison ce n'est pas beaucoup mieux, Zoé a du mal a communiquer avec ses parents dont elle se sent (et de manière plutôt justifiée) incomprise.
Finalement, la seule personne avec laquelle elle se sent réellement bien, c'est avec sa grand-mère. Mamie Bird habite la Maison des Oiseaux. Dans cette maison où le père de Zoé a grandi, il y a plein de souvenirs. Mais les souvenirs ont l'air de s'évaporer petit à petit de l'esprit de Mamie. Les parents de Zoé l'ont bien compris, et vient le moment tant redouté : il faut placer Mamie dans une maison de retraite.
Pour la jeune fille s'en est trop, elle refuse catégoriquement cette décision qui pour elle ne fera que faire mourir la vieille dame à petit feu, elle qui avait toujours dit qu'elle finirait sa vie dans la Maison des Oiseaux. Alors un soir, Zoé fait sortir clandestinement sa grand-mère de l'institution, et ensemble, elles traversent le pays et partent à la recherche de l'oncle Teddy, le frère de son père. Hé oui parce que bien souvent dans une histoire familiale, quand on fouille un peu, bien des secrets remontent…
Comme je le disais plus haut, j'ai été très agréablement surprise par cette histoire. Je m'attendais à suivre une adolescente dans une fugue-aventure gentillette avec sa grand-mère. Je m'attendais à quelque chose de léger, charmant et mignon. Et finalement l'histoire qui s'est déroulée sous mes yeux a été bien plus de l'ordre du réel que du fantasmé, bien plus dur que joli.
Allan Stratton, à partir de son vécu (merci l'entretien avec l'auteur en fin de livre !), a élaboré et dessiné une histoire sensible à laquelle on peut facilement s'identifier, que l'on ait l'âge de Zoé ou pas.
L'auteur abordé avec beaucoup de pudeur et de sensibilité des sujets comme le harcèlement, la maladie, les secrets qui marquent une famille et empêchent les liens de se créer.
Le personnage de Zoé, que l'on pourrait prendre pour une simple « ado en crise » est en fait une jeune fille avec de nombreuses facettes, révoltée par les injustices et profondément en colère contre un système (social, scolaire, familial) face auquel elle se sent impuissante.
Et puis, comment ne pas être à la fois triste et attendri.e face à cette Mamie qui perd un peu la tête mais qui malgré tout conserve son humour, sa joie de vivre et trouve des parades pour (se) cacher son « état ».
Ce que je retiendrai en tout cas de se livre c'est tout l'amour qui en jaillit malgré les épreuves passées, présentes et futures que cette famille aura à vivre tout au long de son histoire. Une famille où l'amour ne se dit pas toujours, parce que c'est pas toujours facile de se montrer qu'on s'aime. Une famille qui s'imagine faible et fragile et qui pourtant, on s'en rend compte très vite, est en fait plus forte qu'il n'y paraît.
Une très belle découverte donc, pour une belle histoire, et qui se paie même le luxe de nous épargner tout un tas de clichés, ceux-là même que je redoutais, pourtant. Alors je vous invite vraiment à découvrir ce livre d'Allan Stratton, car je trouverai vraiment dommage de passer à côté !
Bonne lecture !
Le Joli
![]() | Ricochet 02 octobre 2019
On peut compter sur le talentueux Allan Stratton pour aborder de front, sans ambages mais sans misérabilisme, les sujets les plus sensibles. [...] Un beau livre qui fait un peu mal et qui fait mouche, en un mot qui émeut.
Lire la critique sur le site : Ricochet |
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