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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ce n'est évidemment pas le meilleur livre de Peter Straub mais qu'il est intéressant de découvrir le tout premier roman de ce fantastique auteur. Et il est rapidement monté d'un cran d'ailleurs ensuite en enchainant directement sur Tu as beaucoup changé, Alison puis son premier chef d'oeuvre Ghost Story. Celui-ci a d'ailleurs, tout comme Julia, était porté à l'écran. de quoi souligner encore un peu plus le talent de Straub.

Ce qui est intéressant, donc, dans Julia, c'est de trouver les prémisses des thématiques favorites de l'écrivain.
Tout d'abord, il s'agit évidemment, comme toujours chez lui, d'une histoire de fantôme. Un fantôme à propos duquel il convient de comprendre les motivations et donc de replonger dans le passé. Un passé qui est forcément, à un moment donné, lié au personnage principal d'une quelconque façon plus ou moins directe.
Ensuite, nous retrouvons l'éternel lien vers le travail d'écriture, même si ici cela n'occupe pas une place prépondérante. Mais il y a bien un rôle d'écrivain dans l'histoire, en la personne de Mark, le frère adoptif du mari du Julia. Celui-ci a suspendu sa carrière d'enseignant pour se concentrer sur ce qui a été traduit par "méditation", signifiant la réflexion pour pondre un chef d'oeuvre de la littérature. Mais il est bien trop oisif, fainéant et rêveur. C'est ce dernier qualificatif qui va avoir une importance dans l'histoire d'ailleurs en lui permettant d'avoir l'esprit suffisamment ouvert.

Par contre, et malgré le faible nombre de pages, je n'ai pas réussi à trouver ce roman palpitant. La plume de Straub m'a permis de lire rapidement et quasiment d'une traite, mais en refermant le livre je réalise que j'ai ressenti un certain ennui par moments. Alors oui, ce n'est jamais effrayant, mais ce n'est pas le propre de cet auteur donc ce n'est pas sur ce point que je me suis senti quelque peu déçu.
Je pense que j'ai été assez dérangé par les personnages secondaires, et surtout Lily la belle-soeur, qui est incroyablement incohérente et inconstante au long du récit. le personnage de Magnus, le mari, manque cruellement d'ambiguité et de profondeur aussi. Et Mark est tellement à l'ouest qu'il en devient aussi illogique dans son comportement par rapport, parfois, au descriptif qui en est fait.
En résumé, le personnage de Julia est bon et reste fidèle à lui-même du début à la fin, mais je dirai que le "film" est gâché par des seconds rôles moyens joués par des acteurs moyens.

En guise de conclusion, il serait dommage de commencer la découverte de l'immense Peter Straub avec Julia. Je ne saurai que conseiller de démarrer par Koko, Ghost Story ou Tu as beaucoup changé, Alison.

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Comme à son habitude, Peter Straub offre à ses lecteurs une galerie de personnages complexes qui évoluent dans une histoire où il est difficile de distinguer le réel de d'imaginaire. J'aime énormément Peter Straub, la littérature fantastique manque cruellement d'auteur à l'écriture aussi exigeante; ses romans se méritent mais je n'ai jamais été déçu. "Julia" ne déroge donc pas à la règle malgré sa modeste taille et on, navigue dans un thriller psychologique plutôt que dans un pur roman d'épouvante mais l'un n'empêche pas l'autre. Un excellent livre, très sombre mais il ne faut pas s'attendre à des fantômes drapés de blanc qui hantent les couloirs décrépis d'un château en pierre… Quoique, on en sait jamais vraiment avec ce chenapan de Straub…
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Deuxième roman de Peter Straub que je lis, et j'apprécie de nouveau l'originalité de son récit. Dans ce roman, nous suivons Julia, elle vient de quitter son mari, qui avait beaucoup trop d'emprise sur elle, et la mort de leur petite fille d'une dizaine d'année a fini de la convaincre de partir. Elle fait l'acquisition d'une nouvelle maison, maison dont elle tombe amoureuse dès la première visite, mais très vite des phénomènes paranormaux vont avoir lieu, Julia s'interroge, qui est ce fantôme qui ne semble pas vraiment être bienveillant ?
J'ai beaucoup aimé l'histoire, tout ce qui touche au paranormal me séduit, mais je pense que je suis un peu passé à côté à cause de l'âge de ce roman, j'ai un peu le même problème avec les premiers romans de Stephen King, la terreur des années 70 n'est plus la même que celle d'aujourd'hui où nous sommes abreuvés de film comme Annabelle, Conjuring...
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Avant "Ghost story", Peter Straub nous contait déjà des histoires de fantômes et de maison hantée.
Julia Lofting, suite au décès de sa fille et après un passage dans un centre de repos, décide de quitter son mari, le possessif Magnus, au prénom qualifiant si bien sa prestance et son caractère, et achète une grande demeure dans un quartier huppé de Londres.
Très vite, habiter dans cette maison va s'avérer être un cauchemar pour Julia.
Straub tout au long du roman décrit un personnage principal torturé par la mort de son enfant mais aussi par son entourage. Julia semble perdue dans l'existence et ne pourra trouver le bonheur dans ce lieu hanté tout autant par le passé que par sa psyché.
A plusieurs reprises, ce récit m'a rappelé le film "Ne vous retournez pas" de Nicolas Roeg ou encore le roman "Maison hantée" de Shirley Jackson.
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Attention, spoilers :

Classique au premier abord, cette histoire de fantômes, publiée pour la première fois en 1975 aux États-Unis, s'avère très vite complexe et particulièrement prenante.
Le personnage principal, Julia, est tellement effacé, naïf et distrait qu'il semble bien trop fade, au départ, pour éveiller l'intérêt du lecteur. Et pourtant… Il se concentre peu à peu autour de Julia tant de phénomènes étranges, comme si elle agissait en catalyseur, et elle y semble si réceptive que l'on comprend rapidement qu'elle n'est pas un personnage ordinaire. Elle n'apparaît alors plus si insipide… et vous vous surprenez à suivre son incroyable histoire les nerfs à vif et les dents serrées !
Toutes les ficelles de la ghost story, élaborées de main de maître par les Anglo-Saxons, sont là : maison qui semble hantée par un esprit maléfique, médium terrifiée à la perception d'ondes émanant de ladite maison, sensations angoissantes d'une présence invisible, appareils ménagers qui se mettent en route tout seuls, objets qui disparaissent ou qui tombent avec fracas dans le noir, apparitions entraperçues du coin de l'oeil dans les miroirs, meurtres violents dont l'assassin reste anonyme et insaisissable… Tous ces phénomènes en apparence paranormale ne le sont pas forcément, l'intrigue apportant une explication rationnelle à certains. Quant aux autres…
À la manière de Henry James dans son Tour d'écrou, dont on ressent l'influence (parmi de nombreuses sources d'inspiration) sur Peter Straub, ce dernier a préféré la tension psychologique croissante aux images gore (quoique quelques scènes soient assez démonstratives, comme l'instant où la petite fille blonde décapite un oiseau en le coinçant dans les roues d'un vélo qu'elle fait rouler au sol) ou exhibant trop clairement un événement surnaturel estampillé comme tel. le thème de la démence est d'ailleurs omniprésent. Tous les personnages comportent leur lot de folie et d'ambiguïté, à commencer par Julia elle-même.
Rapidement, on comprend que la jeune femme, riche d'une fortune léguée par sa lignée paternelle, en grande partie acquise de façon brutale et sanglante, est une proie pour son mari, pour sa belle-soeur qui prétend la protéger alors qu'elle n'a d'autres intérêts que ceux de son frère, Magnus, l'époux de Julia, ou encore pour Marc, le beau-frère au « visage de loup déguisé en agneau » (p. 164). Tous en veulent à sa fortune, et Julia le comprend à un certain niveau de conscience. Aucun moyen pour s'octroyer une part de son gâteau ne les rebute, pas même celui de faire passer la belle nantie pour mentalement instable.
Néanmoins, tous, à un moment ou à un autre, ont la sensation que la maison de Julia est bien hantée par un esprit vengeur. Mais tous, encore, semblent plonger dans une obsession malsaine confinant à la folie, qui les fait douter de la fiabilité de leurs sens. Julia ne fait pas exception, elle qui, traumatisée par la mort de sa fille et broyée par un sentiment de culpabilité insurmontable, présente un comportement de plus en plus névrotique et se demande même à plusieurs reprises, du moins pendant un temps, si elle n'a pas accompli elle-même ce qu'elle prend pour les exactions du fantôme.
Car, dans la lignée du roman gothique, Julia a pour thème principal le poids du passé et des souvenirs qui ne se laissent pas oublier, venant à dévorer le présent. le passé de Julia est marqué par la trachéotomie manquée qu'elle a effectuée sur sa fille, Kate, alors que cette dernière était en train de s'étouffer avec un morceau de viande. Cette tragédie n'a pas fini de torturer Julia et son présent en porte encore les stigmates. Mais, surtout, cet accident entre en résonance avec un autre drame, plus ancien, qui a entaché à jamais la maison achetée par la jeune femme. Et c'est de ces deux événements issus du passé que va naître l'horreur, une horreur chaotique difficile à circonscrire au surnaturel ou au contraire à la simple théorie de la folie autodestructrice de l'héroïne.
Selon certains critiques dont le King de l'épouvante lui-même (Stephen de son petit nom), Julia, bien que ce roman soit diablement efficace, n'était qu'un coup d'essai pour Peter Straub, qui a signé son chef-d'oeuvre en la qualité de Ghost Story, publié quatre ans plus tard aux États-Unis, en 1979.
Alors, si vous avez déjà lu Julia, rassurez-vous : vous n'avez pas fini de trembler…

Si vous souhaitez lire plus de critiques sur les fictions de l'imaginaire, ainsi que des essais et des interviews, n'hésitez pas à me rendre visite sur mon blog : http://rivagesoniriques.blogspot.fr/
Lien : http://rivagesoniriques.blog..
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Full Circle
Traduction : Franz Straschitz

N'ayant toujours pas trouvé une édition de "Ghost Story", je me suis rabattue sur "Julia", un roman bien moins épais sur le thème de la hantise.

Sujet délicat que celui des fantômes dans la littérature d'épouvante. A côté de chefs-d'oeuvre comme "Le Tour d'Ecrou" de Henry James, "Maison Hantée" de Shirley Jackson, "Les Pirates fantômes" d'Arthur Machen ou encore, dans le genre nouvelle, "L'Accident" et "La Limousine Bleue" de Ann Bridges, on croise le plus souvent des couacs sinistres, y compris chez des auteurs universellement reconnus comme Richard Matheson.

La bonne histoire de fantômes est celle qui autorise deux, voire trois niveaux dans la lecture. Aussi une manoeuvre commune à bien des auteurs est-elle de prendre pour héros ou pour héroïne une personnalité fragile. Si celle-ci émerge à peine d'une clinique soignant les troubles nerveux, c'est l'idéal. Mais, même en l'absence de clinique, il faut des troubles du comportement, une tendance maladive à se réfugier dans des rêves toujours plus agréables que la réalité et, éventuellement, une addiction à l'alcool ou aux stupéfiants.

Et puis, bien sûr, il y a la chute de l'histoire, destinée à déstabiliser un lecteur que l'écrivain, sournois certes mais passé maître en son art, a peu à peu amené à se considérer comme omniscient.

Dans "Julia", Peter Straub matérialise en quelque sorte cette omiscience avec le personnage de Lily, la belle-soeur de l'héroïne. Contrairement à Julia, Lily Lofting a la tête sur les épaules et ne s'en laisse pas facilement conter. Les séances d'occultisme qu'elle aime à organiser autour de la medium Rosa Fludd ne changent rien à l'affaire : Lily n'oublie jamais un seul instant que le monde des esprits se plie lui aussi à un arsenal de règles tout aussi rigides que celles qui régissent les mortels.

Aussi, dès le départ, prend-elle les récits que lui fait Julia sur sa nouvelle maison pour le simple reflet de la dépression dans laquelle l'a plongée la perte de sa fille, Kate, morte des suites d'une trachéotomie pratiquée en urgence par son père et sa mère.

C'est avec une consternation croissante que Lily assistera à la désagrégation vertigineuse de Julia. En vain essaiera-t-elle de la convaincre de regagner le domicile conjugal que la jeune femme avait préféré quitter pour cette maison ridiculement trop grande et située Kensington. En vain essaiera-t-elle aussi de la détourner de l'enquête qu'elle entreprendra sur le drame qui s'était déroulé là trente ans plus tôt : une demi-mondaine, Heather Rudge, avait poignardé à mort sa fillette de dix ans, Olivia.

Mais rien n'y fera. Julia s'entêtera - Julia s'acharnera à se détruire. le temps d'une soirée ou deux, Lily finira d'ailleurs, sous le coup de la révélation de l'identité du père d'Olivia, par voir dans cette auto-destruction la main désincarnée d'un esprit vengeur. Mais la lettre découverte auprès du cadavre de Lily après son suicide viendra heureusement la conforter dans la certitude de la folie de sa belle-soeur ...

Certitude qu'elle conservera jusqu'à la chute du roman que je vous laisse à découvrir en vous prévenant cependant que "Julia" est loin d'être un grand roman et que son auteur est décidément plus à l'aise dans le bon gros "pavé." ;o)
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