AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782290023730
501 pages
J'ai lu (01/11/1998)
3.62/5   26 notes
Résumé :
Tabby Smithfield a vacillé, hurlé. C'est chaque fois pareil. Entre son riche grand-père, installé depuis toujours à Hampstead, une banlieue chic de New York, et son père alcoolique, Tabby n'a pas droit à la parole. A chaque altercation du père et du fil pour lui le petit-fils, la vision est claire et floue à la fois : des cadavres, du feu, des scintillements. Surtout ce 6 janvier 1971, à l'aéroport ; il sait que 9 ans, 4 mois, 11 jours plus tard, le dragon endormi r... >Voir plus
Que lire après Le dragon flottantVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Contrairement à Stephen King, ici ce n'est pas un clown qui flotte mais bien un dragon, comme son titre l'indique.
Ensuite, il est indéniable qu'il y a un grand nombre de similitudes avec l'oeuvre de King. Et pourtant, Peter Straub a créé son dragon avant l'invention de ce bon vieux Pennywise.

Pour les points communs, nous avons la petite ville américaine avec son lot d'habitants touchants pour certains, et franchement pervers et immoraux pour d'autres. Nous avons le fameux dragon, à l'image du clown, qui revient tous les X années. Nous avons les apparitions, ou hallucinations, ou même mirages qui s'adaptent aux personnages, à leurs craintes, à leur vécu. Et nous avons des héros particuliers qui doivent affrontrer la "chose", mais ne peuvent y parvenir que s'ils sont ensemble, et bien soudés.
Jusqu'ici, l'histoire est franchement bonne. La plume de Straub est efficace, il a le chic pour inventer toute une gallerie d'autochtones charismatiques. C'est un jeu d'enfant pour lui, il lie toutes ces personnes, les relie, par le passé, dans le présent. Il met sur pied toute une saga entre quelques familles, depuis l'installation des premiers colons ayant bâti la ville dans laquelle va se dérouler toute la tragédie.

Mais là où est normalement la force de cet auteur, va aussi en jaillir, dans ce roman, sa faiblesse et ses limites. Comme dans Ghost Story, Les enfants perdus, et dans une moindre mesure Koko, il joue énormément sur les effets de narration, de nombreux flashbacks, nous emmenant parfois à plus d'un siècle en arrière, et d'autres fois à seulement quelques heures dans le passé. Il passe d'une narration neutre, à une narration à la première personne qui aurait terminé l'aventure et nous raconterait alors l'ensemble des événements de son propre point de vue.
Dans le Dragon flottant, il use mais abuse, à mon sens, de ces procédés. En plus, ce qui ne facilite absolument pas la lecture et l'immersion dans le récit, il y a une quantité affolante de noms de personnes qui sont cités sans arrêt. Autant, bien évidemment, on retient facilement les quelques principaux, autant quand au bout de 200 pages Straub nous mentionne quelques individus dont il n'a plus parlé depuis la 10ème page, c'est un peu frustrant. Et ajoutons à cela, les noms des rues, des quartiers, des localités en banlieue. Peut-être aurait-il dû de temps à autre repréciser de qui il s'agit pour les acteurs, et ce qu'il s'est passé dans tel lieu géographique, ou qui y vit. Faire un rapide rappel n'est pas toujours synonyme d'irrespect quant à l'intelligence du lecteur.


Bref, c'est ici l'exemple typique d'une excellente histoire, servie par un brillant écrivain, mais pas de la meilleure manière possible. C'est dommage, car je m'étais quand même bien attaché à ce quatuor héroïque.
Commenter  J’apprécie          412
Cela faisait longtemps que je n'avais pas lu de livres d'épouvante/horreur et pour une reprise ce fut une agréable reprise

L'histoire est de grande qualité, captivante, même si parfois c'est assez confus, partant peut-être un peu trop dans tous les sens.

Les personnages sont intéressants, bien écrits, mais le fait qu'il y en ai beaucoup n'aide pas à si attacher complétement, surtout que les principaux, aux nombre de quatre, n'apparaissent pas suffisamment à mon goût.

La fin est assez basique, mais je l'ai tout de même bien appréciée.

Non le plus intéressant dans ce roman c'est son écriture. Car, en plus d'être très bien écrit et traduit en un français riche, le style est audacieux et assez bien fichu. Alors je dis juste assez, car tout de même ce n'est pas toujours évident pour l'immersion. On enchaine de longs chapitres découpés en multiples parties, parfois se déroulant dans le présent, dans le passé ou même dans le future. Si les 99% sont écrits à la troisième personne, il s'en glisse de temps en temps un à la première. Et, pour finir de nous embrouiller, on y suit une multitudes de personnages plus ou moins importants dans autant de lieux différents. Et je passe sur le fait que deux événements bien distincts, ou pas, si mélangent à volonté.

En conclusion, je suis bien contant d'avoir replongé dans ce genre, que j'ai trop longtemps délaissé, avec un livre tel que celui-ci, et que je serais donc que trop vous conseiller, même si sa taille (500 pages) peut rebuter au départ .
Commenter  J’apprécie          110
Encore une fois un roman qui doit se mériter. Peter Straub prend tout son temps pour installer son histoire, mais s'armer de patience est loin d'être inutile, car le dragon flottant vaut vraiment "le détour", malgré le style complexe de son auteur.
Personnages, lieux et périodes multiples, on se perd un peu au départ, mais comme d'habitude avec cet auteur, tout se met en place naturellement, et on plonge direct ensuite. Ça me rappelle ces super manèges aux montées quasi verticales très lentes et interminables, au cours desquelles on retient son souffle... puis la vertigineuse descente. Là, ce sont les pages qu'on tourne à la même allure (ou presque).
Les morts et phénomènes surnaturels, c'est sans surprise, et sans surprise également venant de Peter Straub, cette ambiance particulière qu'il fait si bien faire régner dans ses romans. Glauque, opppressante. Par contre, aucun soupçon de "polar", cette fois. Rien que de l'horreur et du sordide. 100 % fantastique.
Narration de haute voltige, l'auteur passant aisément d'une époque à l'autre, d'un personnage à l'autre, le tout alternativement exprimé à la 1e ou 3e personne sans le moindre accroc, jusqu'à la rencontre dans le présent.
Un roman fantastique que je qualifierais encore une fois (oui, je sais, je me répète) d'incontournable.
Commenter  J’apprécie          70

Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Elle comprit qu'ils ne voyaient pas la tête du dragon qui sortait des pages du livres.L'oeil du dragon était sans pupille et fait de pierre noire veinée de dessins verts irisés, et il la fixait. Puis la longue gueule ridée et ouverte se libéra, et le dragon balança une tête vorace vers Patsy.
- Patsy ? Ça va ? demanda Richard.
La tête reptilienne du dragon était là. Les pointes dures et vertes étaient recouvertes d'une peau noirâtre qui se desquamait. Des écailles gris-vert se chevauchaient, partant des yeux et descendaient jusqu'à la gueule. La bouche grossière pendait, comme une porte sur un gond. Tout, à l'intérieur de Patsy, était devenu comme une poudre blanche et impalpable.
Soudain, Patsy s'aperçut qu'à travers la tête du dragon, elle pouvait toujours voir Graham Williams, et ses yeux bleus dans lesquels elle lisait même de l'inquiétude. Puis l'horrible tête disparut. Un air devenu brûlant siffla aux oreilles de Patsy.
Commenter  J’apprécie          140
Et la chose se reproduisit. Il était ailleurs. Pour la première fois, il comprit qu'il voyait, ce qui allait se passer. Il faisait nuit et un peu plus frais que dans la réalité. Les bruits de la querelle s'étaient évanouis comme s'était évanouie la maison. Tabby le savait sans avoir besoin de se retourner. De grands arbres tout autour : devant lui, le croisement de deux routes. Les lumières des grandes maisons à travers les arbres. Il sut qu'il se trouvait dans le Nord, en un lieu qu'il avait jadis connu. Il était arrivé quelque chose d'affreux. Les phares d'une voiture arrivèrent sur lui, l'éblouirent.
Commenter  J’apprécie          170
La première fois que j'ai rencontré Bates Krell, j'ai connu une expérience curieuse. J'ai cru voir un démon, or je suis agnostique. J'ai toujours pensé que la politique était sacrément plus intéressante que la théologie.
Nous remontâmes vers Beach Trail dans le noir. Je n'avais pas le coeur à rallumer ma lampe. C'était dingue, comme disait Tabby. mais avec les lampadaires qui éclairaient les grands arbres des deux côtés de la route, j'avais presque l'impression de me retrouver dans le monde que j'avais essayé de faire revivre pour eux. Patsy et Tabby continuaient à se jeter des regards en coin. D'énormes ailes noires étaient déployées au-dessus de nous. Je le pensais. J'espérais que non.
Commenter  J’apprécie          90
Introduction : novembre 1970
Dans la demeure de Mount Avenue, Tabby s'éveilla en hurlant.
Le gamin de dix-neuf ans qui conduisait le break tenta de ramper sur la route verglacée, le cuir chevelu entamé. Clark Smithfield, indemne, jeta un regard à sa femme et se vomit dessus. Après quoi il sortit du véhicule et tomba à genoux. Il vit le gamin tué sa femme et lui cria d'arrêter. Il se trouvait à quelques mètres de sa voiture, couvert de neige et de boue, du sang lui dégoulinait du nez et du menton. Clark vit aussitôt qu'il était aussi soûl que lui et l'injuria.
Tabby, dans sa demeure, hurlait toujours, tâtonnant à la recherche l'interrupteur. Il ne reconnaissait plus rien. Il se cogna contre son lit, glissa sur une carpette et ses cris se firent plus aigus. Quelques secondes plus tard arrivaient son grand-père et sa nounous.
Commenter  J’apprécie          50
Désormais, le temps et la terre sont identiques, liés à jamais.
John Asberry, Haunted Landscape

Le démon est un pauvre d'esprit. il ne sait ce que vous lui dites avec votre grande gueule.
Frederick K. Price.
Commenter  J’apprécie          72

Videos de Peter Straub (22) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Peter Straub
Excerpt: Artist Talk | "In That Case: Anthony Discenza and Peter Straub"
autres livres classés : epouvanteVoir plus
Les plus populaires : Polar et thriller Voir plus


Lecteurs (93) Voir plus



Quiz Voir plus

Ce film d'horreur et d'épouvante est (aussi) un roman

Jack Torrance, gardien d'un hôtel fermé l'hiver, sa femme et son fils Danny s'apprêtent à vivre de longs mois de solitude. Ce film réalisé en 1980 par Stanley Kubrick avec Jack NIcholson et Shelley Duvall est adapté d'un roman de Stephen King publié en 1977

Le silence des agneaux
Psychose
Shinning
La nuit du chasseur
Les diaboliques
Rosemary's Baby
Frankenstein
The thing
La mouche
Les Yeux sans visage

10 questions
965 lecteurs ont répondu
Thèmes : cinema , horreur , epouvanteCréer un quiz sur ce livre

{* *}