Elizabeth Streb est une chorégraphe américaine qui a créé sa compagnie à New York en 1985. Ses productions qui rappellent à la fois les shows de cascadeurs, le cirque ou le sport détonnent dans le milieu de la danse contemporaine par leur côté spectaculaire et par le sens du danger encouru par les danseurs, qu'ils font naître chez les spectateurs.
Outre quelques éléments biographiques qui montrent un attrait dès le plus jeune âge pour l'action et la prise de risque,
Elizabeth Streb donne dans ce livre un éclairage théorique sur sa pratique. La danse est l'art du corps en mouvement. E.Streb cherche à montrer aux spectateurs ce qu'elle nomme le ‘real move' et que je traduirais par l'essence du mouvement. Pour être franc, arrivé au terme des 220 pages de ce livre, je n'ai toujours pas vraiment compris ce qu'elle voulait dire par là, malgré les renforts d'illustres philosophes comme
Kant, Bergson, Heidegger ou Deleuze, ou celui de physiciens ou mathématiciens. Il est donc beaucoup question d'espace, de temps et bien entendu de corps.
A l'origine de la pratique d'E. Streb se trouvent quelques obsessions qui chez la plupart des êtres humains restent dans le domaine du rêve non réalisé : voler, refuser la fatalité de la gravité, marcher sur les murs, traverser une paroi de verre… La danse de E. Streb est un danse de l'action, de l'urgence, qui cherche à placer le danseur dans une situation de danger qui le poussera à retrouver les gestes et les mouvements dictés par l'instinct. C'est néanmoins une danse nourrie d'intense réflexion théorique mais aussi de bricolage intensif, avec la réalisation d'appareillages simples ou loufoques qui génèrent des systèmes de contraintes et créent des conditions physiques inédites pour les danseurs.
Pour les curieux, je signale que la compagnie Streb sera visible à Paris les 13 et 14 octobre au
Musée d'Orsay. Spectacle garanti.