Depuis que je suis gamine, j'adore le personnage de
King Kong. J'ai été biberonnée aux deux films de 1933 (
King Kong et sa suite, le fils de Kong), à celui de 1976 (
King Kong, et sa suite
King Kong 2 de 1986), ainsi qu'aux vieux films japonais et aux ''dérivés'' pas toujours terribles (comme le colosse de Hong Kong de 1977). Quand la version de
Peter Jackson est sortie en 2005, j'avoue avoir été un peu déçue : j'ai trouvé que les effets spéciaux donnaient un effet très ''plastique'' au film (avec notamment les gueules de T-Rex bien propres et bien sèches), que les acteurs n'étaient pas mauvais mais pas foufous non plus, et que dire de cette musique pratiquement inexistante... En gros, j'ai trouvé que tout ça manquait cruellement d'émotion. Et je ne parle même pas des films du MonsterVerse qui ne sont ni plus ni moins que de luxueux nanars !
Bien que décriée, ma version préférée a toujours été celle de 1976, qui rassemble de bons acteurs (
Jeff Bridges et Charles Grodin en tête), des décors magnifiques (avec notamment le mur géant qui a réellement été construit pour le tournage) des effets spéciaux franchement bien fait pour l'époque (à l'exception de l'incrustation qui pique les yeux) et ce malgré les soucis rencontrés avec Carlo Rambaldi et le problème des bras en double mal gérés par les équipes américaines et italiennes. Et puis, il y a aussi cette musique absolument magnifique de
John Barry, et le boulot formidable de costume réalisés par Rick Baker (qui incarnera d'ailleurs Kong). Pour la petite histoire, Baker pensait d'ailleurs jouer Kong avec une démarche simiesque, et c'est John Guillermin lui-même qui lui demanda d'adopter au contraire une démarche bipède et des mouvements plus humains. le résultat en fait d'ailleurs le véritable point fort de ce film, puisque contrairement à Jackson et au MonsterVerse, le Kong de Guillermin n'est pas un simple singe géant, c'est un ''monstre'', une créature mal située entre l'humain et le singe, comme un chainon manquant géant.
En trouvant cette novélisation de la version de 1933, j'ai toutefois été très intriguée de la découvrir, et ce même si j'ai été déçue. D.W. Lovelace m'a donnée l'impression de se cantonner au scénario qu'il n'a que vaguement étoffé : les descriptions sont pauvres, les personnages se cantonnent à des stéréotypes, Kong et Ann n'ont aucune relation, tout va beaucoup trop vite. Expédiée en 187 pages, l'histoire n'a pas du tout le temps de prendre de l'ampleur, de jouer sur l'ambiance, de décrire les magnifiques décors ou encore de revenir sur la peur de Ann et de ces hommes confrontés à une île sans pareil. Tout donne l'impression d'avoir été rushé, donnant ainsi une novélisation que j'ai trouvé fade et dispensable.
En bref, si vous avez vu le film de 1933, ce roman n'y ajoute vraiment pas grand chose.