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Critique de Tricia12


En préambule, Sara Stridsberg nous interpelle sur le fait que «la faculté des rêves n'est pas une biographie mais une fantaisie littéraire».
Et effectivement, l'auteur s'autorise une écriture qui ne peut laisser indifférent: tour à tour poétique, trash, construit sous formes de dialogues entre la narratrice (Sara Stridsberg) et l'héroïne qu'est Valérie Solanas, elle se permet toutes les libertés. le récit, écrit au présent, est déstructuré: on le débute par la chambre sordide où se meurt celle qui a donc failli tuer Andy Wharol vingt ans plus tôt puis on alterne avec son enfance et sa vie de jeune adulte.
J'ai nettement préféré le «récit» du début de sa vie qui n'est pas sans rappeler certains romans de Joyce Carol Oates qu'elle cite, d'ailleurs en postface, faisant un rapprochement avec le travail fait sur «Blonde» et le sien sur «La faculté des rêves». J'ai, pour ma part, retrouvé des ambiances qui me rappelaient plutôt «premier amour» ou «Eux».
Alors, évidemment, il y a des moments de pur éblouissement littéraire mais qui alternent souvent avec des passages plus déconcertants, voire difficilement compréhensibles (les chapitres «abécédaires», par exemple, constitués de vingt-six courts paragraphes -de A à Z-, dont je n'ai pas saisi la signification).
On réussit, malgré tout, à suivre l'histoire de Valérie Solanas, féministe, prostituée, toxico au cours de ces 95 chapitres, tous assez courts même si le fil de la narration se tend parfois du fait du style inattendu et c'est vrai que sa détermination autodestructrice à devenir «la première pute intellectuelle de l'Amérique» nous est bien transmise. Au passage, l'image d'Andy Wharol ressort un peu ternie...
Je comprend que l'auteur ait voulu donner une forme résolument originale à son roman afin de traduire une personnalité hors du commun mais, finalement, je ressors du livre assez déconcertée, le mystère du personnage restant entier.
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