Quelle lecture fastidieuse ! le style n'est pas arrivé à capter mon cerveau. J'ai trouvé sublime, de cet auteur suédois, le bouc émissaire. Est-ce une histoire de traduction ? Borg, inspecteur en pêcheries ayant une haute opinion de lui-même, va bien sûr se faire détester par les habitants de ce port d'une île suédoise. de jolies phrases sur la nature et le fond des mers, rebutant sur les scientifiques. Ensuite ça part sur une histoire d'amour avec des comportements tordus qui m'ont échappés. Trop misogyne à mon goût, manque d'humour. Désolée de faire baisser la note à ce roman qui n'a, jusqu'à maintenant, que des critiques élogieuses.
Axel Borg est un être doué d'une intelligence supérieure à la moyenne de ses concitoyens. Conscient de sa valeur, il n'a de cesse de travailler et d'étudier afin de pouvoir exercer sa soif de domination et de pouvoir et ainsi créer une nouvelle race humaine à son image et à son niveau intellectuel rien de moins… Borg se distingue partout où il passe mais son savoir lui attire la haine des autres et surtout, fait de lui un être dangereux qu'il faut à tout prix neutraliser. Ses études universitaires terminées, il obtient un poste de préparateur à l'Académie des Sciences, s'étant spécialement adonné à l'étude des sciences naturelles. Ses supérieurs ayant tôt fait de voir en lui une menace et un intrus, ils s'empressent de l'accabler de travaux d'importance secondaire et rebutants. Borg endure tout et supporte bravement les persécutions pendant sept longues années. Il demande ensuite un poste d'inspecteur de pêche et obtient facilement la place d'inspecteur principal dans l'archipel de Stockholm. Sa tâche consiste à enseigner aux pêcheurs à moins dépendre du stroemming, principale ressource qui menace de disparaître. Borg doit donc leur trouver un nouveau moyen de subsistance qui puisse remplacer l'ancien. Il s'installe donc dans la petite île de Oesterskaer et commence à travailler. Mais, bien que se démenant pour aider les habitants de l'île à améliorer leur sort, il est bientôt en butte à l'hostilité générale de la population qui voit en lui un être qui les méprise et ne cherche qu'à les dominer. Un thème développé dans "Le bouc émissaire". Notre héros commence à trouver la situation intenable quand une jeune femme et sa mère débarquent dans l'île. Borg, qui jusqu'à ce jour, n'a accordé d'importance qu'au savoir et à ses capacités intellectuelles découvre l'amour, ce qui vient bouleverser sa vie et sa façon de fonctionner. La machine commence à s'humaniser mais le savant constate que pour pouvoir conquérir cette femme, il devra laisser de côté sa supériorité et s'abaisser au niveau de celle qu'il aime plus que tout mais qu'il considère comme très inférieure à lui. Comment réussira-t-il ce tour de force de pouvoir concilier cette dualité en lui et s'abaisser sans pour autant renier tout ce qu'il est lui-même ?
Encore une fois, Strindberg m'a fait vivre un grand moment de littérature avec ce livre d'une densité et d'une profondeur d'analyse remarquables. Je sais, le firmament Strindbergien brille de nombreuses étoiles mais comment faire autrement quand on plonge dans l'univers d'un tel génie ? Outre l'histoire d'amour de Borg et de Mademoiselle Maria, Strindberg nous gratifie de magnifiques descriptions de la faune marine, de la flore et du monde minéral d'un archipel suédois. Mais ce qui domine le récit, c'est la personnalité monstrueuse et pourtant attachante de Borg, cet homme tourmenté, solitaire, angoissé, élitiste, supérieur et perfectionniste. Comment ne pas faire le rapprochement avec l'auteur car c'est bien lui que je percevais à travers ce personnage de fiction. Un homme qui essaie de diriger sa vie à sa guise en évitant le contact des autres qu'il juge inférieurs et dont la société le fait dévier de son but et lui fait perdre des capacités intellectuelles acquises au prix de grands sacrifices. La solitude constitue un refuge mais elle mène aussi souvent tout droit à la folie... Je ressors de cette lecture totalement bouleversée ! La fin est tout simplement hallucinante !
« Il s'enivrait de cette idée, sentait comment son Moi croissait, comment les cellules de son cerveau germaient, crevaient leurs écorces, se multipliaient et engendraient de nouvelles espèces de représentations qui, un jour, jailliraient sous forme de pensées, tomberaient dans la substance des autres cerveaux comme des champignons de levain, forceraient des milliers d'êtres à servir de couches pour ses idées germantes — ne fût-ce qu'après sa mort… »
« Fini, l'espoir de sa jeunesse de trouver la femme qu'il cherchait ! « Une femme ayant assez de raison pour comprendre l'infériorité de son sexe à l'égard de l'autre. » » (Strindberg était reconnu comme ayant de fortes tendances à la misogynie et cela transparaît souvent dans ses écrits.)
« Tu vois, Borg, que tu crains la mort ! — Parbleu ! Comme tout ce qui vit et qui, sans la crainte de la mort, n'aurait jamais vécu ! Mais le jugement, vois-tu, je ne le crains pas ; car c'est l'oeuvre qui fait juger le maître, et ce n'est pas moi qui me suis créé ! »
Figure nietzschéenne scandinave, Axel Borg, intellectuel et touche-à-tout incompris, mis à l'écart par ses supérieurs hiérarchiques obtus, qui le cantonnent à des tâches subalternes en réponse à ses idées novatrices, demande son affectation dans une île comme inspecteur des pêcheries. Conscient de sa supériorité intellectuelle, il se trouve très vite en bute à l'hostilité des pêcheurs, dont il ne peut s'empêcher de mépriser la vulgarité, ses projets de réforme pour une meilleure gestion des ressources ichtyologiques rencontrant leur inertie foncière. Lors de l'une de ses coutumières sorties en mer, il fait la connaissance sur un ilot, d'une femme de trente-quatre ans, dont il s'avère qu'elle s'est installée avec sa mère dans une maison à proximité de ses quartiers, et qu'il convoite immédiatement, sans nourrir cependant d'illusions à son sujet, ayant déceler chez elle la fausseté, l'inconstance, la puérilité, pour tout dire un terrain propice à l'hystérie. L'homme se fait tout de même un peu violence pour combattre sa pente à l'isolement et répondre à leurs invitations.
Au bord de la vaste mer ménage de très belle description des richesses géologiques, de la faune et de la flore du pays chéri du très fameux dramaturge suédois. Il sourd de ses pages une indiscutable et très lourde misogynie, symptomatique d'une peur viscérale des femmes et d'une conception de l'amour fusionnel inatteignable et forcément déçu. À déposer sous le sapin de votre amie féministe pour égayer le réveillon.
On l'a surnommé le Zola de Suède. Et ce n'est pas pour rien ! Longues longues descriptions, personnages torturés et victimes de leur temps, réflexions sur la société… le personnage principal est un scientifique, un passionné de l'érosion qui a une idée bien définie de ce que la société idéale devrait être : la passion amoureuse, lui, ça ne lui dit pas grand-chose ! Et pourtant, c'est bien ce qui va lui arriver, sur la petite île des marins d'Oesterskaer… Mais pour gagner le coeur de celle dont il s'est épris, il lui faudra mettre de côté ses certitudes sur sa supériorité intellectuelle. Ce qui, bien entendu, ne va pas marcher bien longtemps. Dilemmes intérieurs, interrogations de la condition humaine, un récit à la fois pesant et haletant.
Un homme arrogant et précieux qu'un séjour sur une île va faire progressivement basculer dans la folie.
Puissant, drôle et désespérant.
- La jalousie est le plus ignoble de tous les vices et l'amour ne donne pas droit de propriété.
Par expérience, il savait, certes, que la façon la plus aisée de conquérir les bonnes grâces d'une femme était de la laisser jouer à la maman, avec toutes les petites libertés intimes attachées à cet emploi.
Une petite pression sur la volonté, un désir contrarié, un projet croisé, causaient aussitôt une dépression générale durant laquelle l’âme cherchait à transférer les souffrances dans le corps, sans réussir à les localiser.
Tu vois, Borg, que tu crains la mort ! — Parbleu ! Comme tout ce qui vit et qui, sans la crainte de la mort, n’aurait jamais vécu ! Mais le jugement, vois-tu, je ne le crains pas ; car c’est l’œuvre qui fait juger le maître, et ce n’est pas moi qui me suis créé
Il s’enivrait de cette idée, sentait comment son Moi croissait, comment les cellules de son cerveau germaient, crevaient leurs écorces, se multipliaient et engendraient de nouvelles espèces de représentations qui, un jour, jailliraient sous forme de pensées, tomberaient dans la substance des autres cerveaux comme des champignons de levain, forceraient des milliers d’êtres à servir de couches pour ses idées germantes — ne fût-ce qu’après sa mort…
Qui est l'auteur du roman "Bruits du cœur" ?